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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 12:27

 

QUE SONT-ILS-DEVENUS ?

(LES HEROS DE LA GUERRE DE TROIE)

 

BREF RAPPEL SUR LA GUERRE DE TROIE

Aux noces de Pélée (père d’Achille) et de Thétis (“la déesse aux pieds d’argent”) , Eris, déesse de la discorde, soeur et épouse d’Arès (Mars) dieu de la guerre, vexée de ne pas avoir été invitée, lança parmi les convives, une pomme d’or sur laquelle elle avait écrit : “à la plus belle”. Héra (Junon), Athéna (Minerve), Aphrodite (Vénus) se disputèrent le titre. Zeus refusant de les départager, en chargea le berger Pâris. Pour avoir le titre, les trois déesses firent maintes promesses à Pâris qui choisit Aphrodite qui lui avait promis l’amour de la plus belle femme du monde. Ce Pâris était en fait le fils abandonné de Priam roi de Troie et qui avait été recueilli par des bergers. Ce thème de l’enfant abandonné et qui parvient néanmoins à un fabuleux destin n’est pas rare dans l’antiquité (voir Sardon à Babylone, Moïse en Egypte, Thésée à Athènes, Oedipe de Thèbes, Gilgamesh l’Assyrien, Egisthe à Mycènes, Romulus à Rome...).

Aphrodite tint ses promesses et après avoir fait réintégrer Pâris à la cour de Priam, le fit envoyer en ambassade à Sparte où il enleva Hélène qui était la plus belle femme du monde parce que fille de Zeus. Tous les Grecs se liguèrent et partirent faire la guerre à Troie pour récupérer Hélène. Les dieux s’en mélèrent. Aphrodite, Apollon, Arès, Poséidon soutenaient les Troyens. Athéna, Héra, Héphaïstos et Thétis étaient dans le camp des Grecs. Les dieux en profitaient pour régler leurs querelles, mais ce sont les humains qui restaient sur le champ de bataille (la querelle des dieux ressemble fort à celle pour le pouvoir des grands de ce monde. En se rappelant que ce fut écrit il y a près de 3000 ans, l’on méditera au passage ce propos de Zeus aux autres dieux au chant 1 de l’Odyssée : “Ah! vraiment, de quels griefs les mortels ne chargent-ils pas les dieux! C’est de nous, à les entendre, que viennent leurs maux; mais c’est par leur démence qu’ils sont frappés plus que ne le voulait leur destin”).

Après 10 ans de guerre, Zeus qui était resté neutre ne put résister aux charmes de Thétis et décida la perte des Troyens. Cette extraordinaire histoire est racontée par Homère dans l’Iliade, mais ce récit s’arrête à la mort d’Hector, tandis que l’Odyssée commence Ulysse errant en Méditerranée. Les événements entre les deux (mort d’Achille, cheval de Troie, chute de la ville, sort des Troyennes...) proviennent soit des récits de l’Odyssée d’Homère (notamment récits de Nestor, de Ménélas et d’Hélène à Télémaque le fils d’Ulysse parti à la recherche de son père, et aussi récits des morts au livre XI de l’Odyssée lorsqu’Ulysse revoit sa mère, Agamemnon, Achille, Patrocle...) où d’autres auteurs, spécialement tragédiens grecs du Ve siècle avant notre ère : Euripide dans ses tragédies (Les Troyennes, Andromaque, Hécube, Hélène, Iphigénie à Aulis, Iphigénie en Tauride, Electre, Oreste, Le Cyclope, Rhésos), Eschyle (Agamemnon, Les Choéphores, Les Euménides), et Sophocle, (Ajax, Philoctète, Electre, ainsi qu’une Iphigénie dont le texte est perdu); mais aussi : Virgile (auteur du 1er siècle avant notre ère) dans l’Enéïde, Sénèque (auteur du 1er siècle de notre ère) dans Les Troyennes, et Agamemnon; Dictys de Crète au IIe siècle de notre ère (histoire de la guerre de Troie); Quintus de Smyrne au début du VIIe siècle de notre ère (Suite d’Homère)...

Ce thème de la guerre de Troie a inspiré bien d’autres auteurs plus récents. Citons par exemple : Jean de Rotrou (Iphigénie 1642), Jean Racine (Andromaque 1667, Iphigénie 1674), Goethe (Iphigénie en Tauride 1787), Jean Giraudoux (La guerre de Troie n’aura pas lieu 1935, Electre 1937) ou J.P. Sartre (Les Troyennes 1965).

Sans parler de nombreux opéras tels “Didon et Enée” d’Henry Purcell (1689), “Iphigénie en Aulide” (1774) et “Iphigénie en Tauride” (1779) de Gluck ,“Idoménée” de Mozart (1781), “Les Troyens” d’Hector Berlioz (1858), “La Belle Hélène” d’Offenbach (1864), ou “Hélène d’Egypte” de Richard Strauss (1928).

On peut encore se donner une idée de l’importance de la guerre de Troie comme “référence”, avec “L’été”. il s’agit d’un essai d’Albert Camus. Un des chapitres daté de 1948 est intitulé : “L’exil d’Hélène”. Outre Hélène, Albert camus y cite Ulysse, Patrocle et Achille.

De même, le 21 octobre 1805, jour de la bataille de Trafalgar, rappelons que 3 navires de la flotte à Nelson avaient pour noms : “Agamemnon”, “Achille” et “Ajax”, tandis qu’un des navires de la flotte française s’appelait lui aussi : “l’Achille”. Dans les années 1820, lorsque les Grecs, occupés par les Ottomans, se soulevèrent pour retrouver leur indépendance, Laskarina Bouboulis (veuve d’un armateur grec empalé sur ordre du sultan) consacra sa fortune à financer la construction de navires pour combattre les Turcs. Elle appela son navire-amiral : « l’Agamemnon ».

Au chant 2 de l’Iliade, Homère passe en revue toutes les cités et tous les peuples qui participèrent au combat dans l’un et l’autre camp. Pour les Grecs, il dénombre 23 délégations et cite pour chacune, le nombre de navires à bord desquels les troupes embarquèrent. L’addition donne 924 vaisseaux. Pour les Béotiens qui avaient 50 navires, Homère indique : “Cent vingt jeunes Béotiens étaient à bord de chaque nef”. Si l’on extrapole, les Grecs avaient plus de 110 000 guerriers.

Homère ne donne pas de chiffres pour les Troyens, mais compte tenu de l’équilibre des forces pendant 10 ans, il faut penser qu’ils devaient être autant. On ne sait naturellement pas quelle part de réalité contiennent toutes ces légendes; outre l’intervention constante des dieux, on peut relever de nombreuses contradictions et par exemple :

- le site de Troie redécouvert par Heinrich Schliemann, à partir de 1868, n’est pas compatible avec l’importance de la population supposée par la guerre

-Virgile fait passer Enée à Carthage où il rencontre la reine Didon bien que la date admise pour la guerre de Troie est de -1194 à -1184, ce qui suppose un passage d’Enée vers -118O alors que selon les fouilles archéologiques, Carthage n’aurait été fondée qu’en -814. ( La date de la guerre de Troie a été établie par les savants d’Alexandrie. A quelques années près, cette date n’a pas été contestée par les historiens ultérieurs jusqu’à notre époque.)

- les textes issus de la guerre de Troie laissent penser que l’expansion grecque en Italie commença dès la fin de cette guerre puisque l’on voit Diomède, Idoménée ou Philoctète aller fonder des villes en Italie. Il semble qu’il y ait là aussi au moins 4 siècles de décalage par rapport à la réalité. etc...

La date supposée de la guerre de Troie correspond à une période de grande mouvance des peuples de toute la Grèce et de ses iles appelés “peuples de la mer” sur une inscription du temple égyptien de Médinet Habou. Ces “peuples de la mer”, après avoir détruit des villes hittites (situées en Anatolie dans l’actuelle Turquie) dont la capitale Hattusas (ce qui entraina la disparition de la civilisation hittite), ravagèrent les côtes de la Phénicie, en détruisant une des principales villes phéniciennes (Ougarit) et tentèrent de débarquer en Egypte où ils furent détruits par Ramsès III. On peut penser que c’est à la suite de ces événements que les Phéniciens partirent explorer et coloniser la Méditerranée occidentale.

Selon certains auteurs, une partie des « peuples de la mer », refoulée, serait allée s'installer en Palestine, à l'endroit aujourd'hui appelé « bande de Gaza », et mélangée aux autochtones, aurait formé un peuple appelé « Philistins » dans la Bible et qui fut l'ennemi le plus célèbre des Hébreux. Voir la fiche N°6 : http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-d-israel-55889409.html

 

LES HEROS DE LA GUERRE DE TROIE:

1 LES GRECS

ACAMAS

Fils de Thésée et de Phèdre. Selon certaines versions, Thésée serait fils de Poséidon. Fit partie d’une première délégation (avec Ménélas et Ulysse) envoyée par les Grecs auprès des Troyens pour réclamer Hélène. Profita de ce premier séjour à Troie pour séduire Laodicé, une des filles de Priam. Acamas fit également partie des 8 guerriers qui prirent place dans le cheval de Troie à la fin de la guerre.

 

ACHILLE

Fils de Pélée et de la déesse Thétis (qui l’avait rendu invulnérable en le plongeant dans le Styx, sauf le talon par lequel elle le tint). Roi des Myrmidons (royaume de Phthie en Thessalie, région de Grèce au sud de la Macédoine). Achille participa à l’expédition contre Troie mais se brouilla avec Agamemnon qui lui avait enlevé sa captive Briséis. Achille réintégra le combat après la mort de son ami Patrocle tué par Hector. Achille tua Aétion (père d’Andromaque) et ses 7 fils, la reine Penthesilée, le roi Memnon, Hector...Grâce à son invulnérabilité, aux chevaux immortels dont les dieux avaient fait don à son père (Pélée), et aux armes que lui avait forgées Héphaïstos (Vulcain), Achille fit un véritable carnage parmi les Troyens et leurs alliés dont il jetait les cadavres dans le fleuve proche (Xanthe appelé aussi Scamandre). A tel point qu’au chant XXI de l’Illiade, le fleuve se plaint. S’adressant à Achille, le Xanthe déclare :”Achille, tu es le plus fort de tous les hommes, mais tu commets, plus que tous aussi, des abominations, car les dieux eux-mêmes te défendent toujours. Si le fils de Cronos (Zeus) t’a donné de détruire tous les Troyens, repousse-les tout au moins loin de moi, et accomplis dans la plaine tes sinistres exploits, car il est déjà plein de cadavres mon aimable lit, et je ne puis plus, encombré par les morts, déverser mes eaux dans la mer divine...”Achille fut lui même tué par Pâris, guidé par Apollon, qui l’atteignit d’une fléche au talon. La mort d’Achille fut pleurée par sa mère (Thétis), par les néréïdes et les muses. Ses cendres furent placées dans une urne d’or fabriquée par Héphaïstos (Vulcain). Un tombeau fut élevé pour lui au bord de la mer. Le lieu où était situé ce tombeau, selon la légende, reçut le nom d’ACHILLEION dans l’antiquité (aujourd’hui Kumkalé en Turquie - voir Hérodote “L’Enquête” V-94)

 

AGAMEMNON

Fils d’Atrée et d’Aéropé, frère de Ménélas roi de Sparte, Agamemnon était roi de Mycène et d’Argos. Il fut le chef de l’expédition grecque contre Troie. A la fin de la guerre, il prit Cassandre dans sa part de butin. Il rentra à Mycène mais fut tué par Egiste l’amant de sa femme Clytemnestre. Cet Egiste fils et petit-fils de Thyeste (Thyeste avait conçu Egiste en violant sa fille Pelopia) avait déjà tué Atrée le frère de son père (Egiste était donc le cousin d’Agamemnon et de Ménélas). Egiste fut tué à son tour par Oreste qui était le fils d’Agamemnon et de Clytemnestre. Pour venger son père, après (ou avant selon les versions), avoir tué Egiste, Oreste tua aussi sa mère Clytemnestre. C’est la thèse la plus courante, mais dans la tragédie “Agamemnon” d’Eschyle, ainsi que dans “l’Agamemnon” de Sénèque, c’est Clytemnestre, elle même, qui tue Agamemnon, Egiste n’étant que le conseiller, tandis que pour Sophocle dans “Electre”; les meurtriers sont Egisthe et Clytemnestre en même temps; Clytemnestre pour sa part, “lui a tranché l’extrémité des membres, les lui a liés sous les aisselles et lui a essuyé sur la tête l’arme sanglante en guise de purification”. Triste fin pour le chef de l’armée qui après dix ans de guerre a vaincu les Troyens! A noter que selon les auteurs, Agamemnon est tué soit dans son bain, soit au cours d’un banquet.

Outre Eschyle et Sénèque, signalons 2 autres tragédies “Agamemnon” de Vittorio Alfieri en 1783 et de Nepomucène Lemercier en 1795.

 

AJAX

Fils d’Oilée, roi des Locriens (la Locride est une région de la Grèce centrale située entre le golfe de Corinthe et le golfe Maliaque qui sépare la Grèce de l’ile d’Eubée - Ce sont ces Locriens qui au 7ème siècle avant notre ère ont fondé la ville de Locres en Italie sur la côte de la Calabre). Selon Euripide (Les Troyennes), Ajax ayant renversé à Troie une statue d’Athéna dans le temple même de la déesse et ayant enlevé Cassandre, fut chatié par Athéna lors de son retour en Grèce. Ajax fut foudroyé au cours d’une tempête qui engloutit sa flotte près du promontoire de Capharé dans l’ile d’Eubée.(Même thème dans “l’Agamemnon de Sénèque). En outre, toujours selon Euripide, ces évènements amenèrent Athéna à changer de camp. Alors qu’elle avait soutenu les Grecs pendant les 10 ans de guerre, elle s’allia à Poséidon pour détruire le maximum de Grecs sur le chemin du retour.

 

(autre) AJAX

Fils de Télamon et de Périboéa (Télamon était le frère de Pélée père d’Achille. Cet Ajax et Achille étaient donc cousins, en outre Télamon était fils d’Eaque, lui-même fils de Zeus). Roi de Salamine (île située à l’ouest d’Athènes); participa activement à la guerre de Troie. Il ramena le corps d’Achille après sa mort, puis il disputa les armes d’Achille à Ulysse. Vaincu, Ajax devint fou et se tua. Ce drame fait l’objet d’une tragédie de Sophocle où Ajax veut tuer Ulysse ainsi qu’Agamemnon et Ménélas, mais Athéna lui brouille l’esprit et Ajax massacre des animaux en croyant tuer des hommes. Lorsqu’il retrouve ses esprits, il se suicide sur une épée qui avait appartenu à Hector et dont ce dernier lui avait fait don après un long combat sans résultat. Dans la pièce de Sophocle, Ménélas et Agamemnon s’opposent à la sépulture d’Ajax, mais Teucer finit par l’ensevelir avec l’appui d’Ulysse.

Cet Ajax était grand et fut souvent appelé le grand Ajax pour le distinguer de l’autre Ajax qui était, lui, petit. Les deux Ajax combatirent souvent ensemble. Sept siècles plus tard, au moment de la bataille de Salamine entre Grecs et Perses, les Grecs envoyèrent un navire à Egine chercher les statues d’Eaque et de ses deux fils Télamon (père d’Ajax) et de Pélée (père d’Achille); après la victoire de Salamine, les Grecs consacrèrent une trière prise aux Phéniciens à Ajax. (Hérodote VIII-121). Une statue de cet Ajax tronait dans la salle du Conseil d’Athènes.

Dans sa tragédie « Les Perses » (de -472), Eschyle appelle l’île de Salamine : « L’île d’Ajax » faisant ainsi un lien de plus entre la guerre de Troie et les guerres « Médiques ». La bataille de Salamine où la flotte perse fut vaincue par la flotte grecque date de -480.

 

ANTILOQUE

Fils ainé de Nestor roi de Pylos, ami d’Achille, fut tué par Memnon et enterré dans le tombeau d’Achille.

 

ASCALAPHE

Fils d’Arès (Mars) et d’Astyoché. Chef des guerriers d’Asplédon et d’Orchomène (villes à la limite de la Phocide au sud de la Grèce centrale), fut tué par Déïphobe.

 

AUTOMEDON

Commanda un contingent de l’île de Scyros dans la mer Egée. Fut le cocher d’Achille et après la mort de celui ci, servit Pyrrhus.

 

CALCHAS

Fils de Thestor (lui même descendant d’Apollon). Devin de l’armée grecque pendant la guerre de Troie. Un oracle avait prédit à Calchas qu’il périrait lorsqu’il rencontrerait un devin plus habile que lui. Ce qui se passa en Asie Mineure au retour de la guerre de Troie

 

DIOMEDE

Prince d’Argos, fils de Tydée et de Deipyle (fille du roi d’Argos). A Troie, Diomède combatit contre Hector et contre Enée et blessa même au cours d’un combat Aphrodite (Vénus) et Arès (Mars). poursuivi par la colère d’Aphrodite, après la guerre, il dut fuir Argos et fonda en Italie plusieurs villes dont Bénévent, Brindisi... Au moment où s’engagea la guerre entre les peuples italiques et les Troyens qui venaient de débarquer dans le Latium, Turnus roi des Rutules envoya une délégation à Diomède (alors dans une des villes qu’il avait fondée : Arpi en Apulie c’est à dire dans les Pouilles) pour lui demander son aide en tant qu’ennemi “naturel” des Troyens. Considérant tous les braves parmi les Grecs qui tombèrent sur le champ de bataille de Troie, tous ceux qui périrent sur la route du retour, et ceux qui trouvèrent où donnèrent la mort en rentrant chez eux, Diomède déclara qu’il ne voulait plus de guerre et conseilla aux envoyés de Turnus, de s’entendre avec Enée plutôt que de le combattre. Ces propos que Virgile prête à Diomède (Eneïde XI-250...) pourraient s’intituler : “Histoire des vainqueurs vaincus”. Ce sentiment de vainqueurs vaincus où de “ tous vaincus” est particulièrement net chez Euripide où l’on pourrait citer maints passages comme celui (dans “Les Troyennes”) où Cassandre déclare : “Je vais montrer que notre Troie eut un sort plus heureux que la Grèce”, ou chez Eschyle où l’on peut citer par exemple dans sa tragédie “Agamemnon” : “On se rappelle le visage de ceux que l’on a vus partir, mais au lieu d’hommes, ce sont des urnes, de la cendre qui rentrent dans chaque maison”. On retrouve des propos analogues chez Eschyle dans sa tragédie “les Perses” relative aux guerres médiques (par exemple : “De milliers de femmes perses elle a fait -et pour rien!- des mères sans fils et des veuves...et des milliers de femmes, de leurs faibles bras, déchirent leurs voiles et inondent leur sein de larmes ruisselantes, dans la douleur qui les saisit !”) ou encore chez Hérodote (L’Enquête : VII-171) où parlant de la participation des Crétois à la guerre de Troie il écrit : “Les Crétois se rangèrent dit-on parmi les vaillants défenseurs de Ménélas. Ils en furent payés, à leur retour de Troie, par la famine et la peste qui les frappèrent, eux et leurs troupeaux”. Dans sa tragédie “Les Troyennes” (1965), J.P. Sartre reprend et développe les sentiments anti-guerre d’Euripide. Voir notamment à la scène V la longue tirade de Cassandre qui se termine ainsi : “mais les autres, les conquérants, ceux qui font une sale guerre et qui en meurent, leur mort est plus bête encore que leur vie.”

 

DIORES

Fils d’Amaryncée. Chef du contingent de l’Elide (région située au nord ouest du Péloponnèse). Fut tué par Piros

 

EURYLOQUE

Noble de l’ile de Samé (Céphallénie); avait épousé Ctiméné la soeur d’Ulysse qu’il accompagna à Troie. Lors du retour à Ithaque, Euryloque participa au massacre des boeufs sacrés dans l’ile du dieu soleil Hélios (autre nom d’Apollon). Zeus/Jupiter chatia tous les participants à ce massacre en les faisant périr dans une tempête.

 

EURYPYLE

De Cos en Thessalie, fils d’Evenon. Fut blessé par Pâris alors qu’il secourait Ajax fils de Télamon. Fut soigné par Patrocle.

 

HELENE

Fille de Zeus et de Léda (reine de Sparte), fut mariée à Ménélas qui devint roi de Sparte. Lorsque Pâris l’enleva pour l’emmener à Troie, toutes les cités grecques se mobilisèrent et portèrent la guerre à Troie. A la fin de la guerre, Hélène renseigna les Grecs (au moyen d’un flambeau sur les remparts). Selon certaines versions (Homère, Virgile, Sénèque, Sartre) elle obtint le pardon de Ménélas et rentra avec lui à Sparte.

Par contre, Hérodote (auteur grec du Vème siècle avant notre ère, surnommé “le père de l’histoire” par Cicéron), s’appuyant sur le récit de prêtres égyptiens, prétend (Enquête, livre II-113 et suivants) qu’Hélène n’alla jamais à Troie mais passa les années de la guerre en Egypte. Ainsi les Grecs réclamèrent Hélène aux Troyens qui répondirent qu’ils ne l’avaient pas. Les Grecs ne voulurent pas les croire et firent une guerre qui selon Hérodote serait née d’un malentendu

A moins que les Grecs n’aient eu besoin d’un prétexte pour anéantir une cité rivale. C’est probablement ce que pense J. Giraudoux dans “La guerre de Troie n’aura pas lieu”. Il fait dire à Ulysse venu parlementer avec Hector : “ Les autres Grecs pensent que Troie est riche, ses entrepôts magnifiques, sa banlieue fertile. Ils pensent qu’ils sont à l’étroit sur le roc. L’or de vos temples, celui de vos blés et de votre colza, ont fait à chacun de nos navires, de vos promontoires, un signe qu’il n’oublie pas. Il n’est pas très prudent d’avoir des dieux et des légumes trop dorés”. Ce à quoi Hector répond : “Voilà enfin une parole franche. La Grèce en nous s’est choisi une proie...Vous voulez nos richesses! Vous avez fait enlever Hélène pour avoir à la guerre un prétexte honorable...”.

. Toujours selon Hérodote, à la fin de la guerre, Ménélas passa en Egypte récupérer Hélène. A propos d’Homère, Hérodote écrit : “Il me semble d’ailleurs qu’Homère a connu ce récit, mais il lui convenait moins , pour son poème, que l’autre qu’il a utilisé”.
Pour sa part, Euripide, dans “Les Troyennes” jouées pour la première fois en -415, ne doute pas qu’Hélène soit à Troie; Mais, trois ans plus tard, dans “Hélène”, nouvelle version : Aphrodite a bien mis Pâris en relation avec Hélène à Sparte, mais Héra s’est interposée et Pâris n’a pas emmené Hélène à Troie mais seulement son fantôme, tandis qu’Héra enlevait Hélène et la déposait en Egypte à la cour du Pharaon . Ainsi, des milliers de braves sont morts sur le champ de bataille de Troie pour un fantôme, c’est à dire pour une illusion. Belle allégorie. A la fin de la guerre, dans cette version d’Euripide, Ménélas emmène Hélène (c’est à dire son fantôme) comme captive; mais à la suite d’une tempète qui l’égare, il ère 7 ans en Méditérranée avant d’échouer en Egypte où il retrouve la véritable Hélène tandis que le fantôme ramené de Troie s’évapore vers le ciel. On peut penser qu’entre “Les Troyennes” et “ Hélène” , Euripide a eu connaissance du texte d’Hérodote mort seulement 5 ans avant la sortie des “Troyennes”. Des fouilles au XXè siècle ont permis de retrouver au sud-est de Sparte un sanctuaire consacré à Hélène et dont parle Hérodote :(l’Enquête VI-61)

Depuis des siècles des auteurs se demandent si Hélène fut consentante ou non pour partir à Troie. J.P. Sartre, pour sa part dans “Les Troyennes” ne semble avoir aucun doute sur le personnage d’Hélène qualifié dans sa pièce de putain ...Elle est également qualifiée de putain dans “les Troyennes” de Sénèque. De même, dans “La Belle Hélène”, la dite Hélène s’adressant au devin Calchas déclare : “le peuple qui m’accuse... crie : ça c’est pas une reine, c’est une poule!”; ou lorsqu’elle parle de fatalité au même Calchas, il répond :”C’est une excuse”.

Bien avant eux, Hérodote (L’Enquête I-4) écrit : “Enlever des femmes, c’est, pensent les Perses, une injustice, mais vouloir à tout prix tirer vengeance de pareils enlèvements est une sottise, la sagesse est de n’accorder aucune importance aux femmes enlevées : car il est bien clair qu’elles n’auraient pas été enlevées si elles n’avaient pas voulu l’être”.

En 1584, à l’occasion de sonnets dédiés à Hélène de Surgères, Ronsard ne peut s’empêcher d’évoquer l’Hélène antique :

Il ne faut s’ébahir, disaient ces bons vieillards

Dessus le mur Troyen, voyant passer Hélène...”

Mais Ronsard est d’avis que les Troyens auraient mieux fait de la rendre :

Toutefois il vaut mieux, pour n’irriter point Mars

La rendre à son époux afin qu’il la remmène,

Que voir de tant de sang notre campagne pleine...”

On notera en outre qu’à l’âge de dix ans Hélène avait été enlevée une première fois par Thésée d’Athènes. Castor et Pollux, les frères d’Hélène étaient allés la récupérer.

 

HYPSENOR

Fils d’Hippase, guerrier achéen qui fut tué par Déïphobe.

 

IDOMENEE

Roi de Crète, petit fils de Minos, il fit partie de l’expédition contre Troie. Il fut aussi de ceux qui prirent place dans le “cheval de Troie” à la fin de la guerre. Pris dans une tempête à son retour, il fit voeu, s’il en sortait vivant de sacrifier à Poséidon (Neptune) la première personne qui se présenterait à lui à son arrivée en Crète. Ce fut son fils Mérion. Il le sacrifia. Une peste ayant éclaté peu après, les Crétois l’imputèrent au crime d’Idoménée et le chassèrent de son royaume. Il se réfugia en Italie où il fonda la ville de Salente (Salento), ville située dans le talon de la botte italienne.

Dans “l’Idoménée” de Mozart, Neptune intervient : Idoménée abdique en faveur de son fils qui règne après avoir épousé Ilia fille de Priam ramenée captive de Troie.

Dans « Les aventures de Télémaque fils d’Ulysse » de Fénelon (texte de 1695, première publication en 1699), Fénelon fait passer Télémaque à Salente où il rencontre Idoménée. Les contemporains de Fénelon ont vu dans la description d’Idoménée une satire de Louis XIV. Fénelon s’en est défendu, mais tous les commentateurs depuis 3 siècles persistent à voir dans la description d’Idoménée faite par Fénelon une critique de Louis XIV.

 

IPHIGENIE

Fille d’Agamemnon et de Clytemnestre. Après l’enlèvement d’Hélène, il fallut 10 ans aux Grecs, de palabres, d’ambassades aux uns et aux autres avant de rassembler toutes leurs troupes et leurs flottes à Aulis en Béotie (région située au sud de la Grèce centrale). Mais, la flotte ne pouvait partir, Artémis (soeur jumelle d’Apollon) faisait souffler des vents contraires. Pour apaiser la déesse et sur les conseils du devin Calchas, Agamemnon fit venir à Aulis sa fille ainée sous le prétexte de la marier à Achille et la sacrifia. La flotte eut alors des vents favorables et put aller porter la guerre à Troie. C’est la version d’Eschyle (dans “Agamemnon” 184/247, 1555/1559), de Lucrèce (“De la Nature I 84/102), d’Horace (“Satires” II-III 199/200), ou de Sophocle (“Electre” 530/532), par contre, Euripide écrit qu’Artémis substitua une biche pour le sacrifice et enleva Iphigénie dont elle fit sa prétresse. Thèse reprise par Ovide (“Métamorphoses” XII 23/38).

Mais Clytemnestre qui ne put supporter le meurtre de sa fille fit tuer Agamemnon à son retour de Troie par Egiste son amant (ou le tua elle-même selon les versions).

Dans “Electre” de Sophocle, Clytemnestre se demande pourquoi c’est sa fille qui dût être sacrifiée et non celle de Ménélas, pour qui la guerre était faîte :

... Ménélas n’avait-il pas d’enfants? Il était naturel qu’on les immolât de préférence à ma fille puisque c’est pour leurs parents que la flotte appareillait....”

Cette idée fut reprise par Rotrou dans son “Iphigénie” de 1642, mais là, c’est Iphigénie elle-même qui déclare à son père (Agamemnon) :

Ai-je quelque intérêt aux affaires d’Hélène?...

Si quelqu’un doit périr si Diane l’ordonne

Ménélas son époux n’a-t-il pas Hermione?...”

Alors que chez Euripide, le mariage avec Achille n’est qu’un prétexte pour attirer Iphigénie à Aulis, Racine, dans son “Iphigénie” imagine Achille amoureux d’Iphigénie, il lui invente aussi une rivale (Eriphile) qui agit pour l’éliminer. Dans le dénouement, Achille défend Iphigénie et plutôt que de l’affronter, les Grecs préfèrent sacrifier Eriphile qui elle préfère se suicider pendant qu’Achille épouse Iphigénie. De même dans le dénouement de “l’Iphigénie en Tauride” de Goethe, Iphigénie reste vivante et rentre chez elle.

Le personnage d’Iphigénie est un bon exemple de la construction de la légende; Homère ne parle pas du sacrifice d’Iphigénie, ce sont les auteurs du Vè siècle (avant notre ère) qui ajoutent l’histoire d’Iphigénie à la légende de la guerre de Troie. Iphigénie est d’ailleurs un exemple type de l’influence de la guerre de Troie sur les auteurs et artistes puisqu’outre Euripide qui réalisa deux tragédies sur ce thème en -414 et en -405, on trouve, sur Iphigénie une dizaine d’opéras, autant de mélodrames de très nombreuses tragédies, sans parler des peintres (“Le sacrifice d’Iphigénie” de Tiepolo, des fresques à Pompéï...), des sculpteurs : des représentations sur des vases etc...ou du film du réalisateur grec Cacoyannis en 1976.

 

MACHAON

Fils d’Asclépios. Etait roi de trois villes de Théssalie (au centre de la Grèce centrale). Avait reçu de son père le don de guérir. Il put ainsi soigner Ménélas blessé par une flèche de Pandare ... Fut tué par Eurypylos.

 

MENELAS

Roi de Sparte, frère d’Agamemnon, époux d’Hélène, la ramena à Sparte après la guerre. Voir à Hélène les différentes versions.

 

MENESTHEE

Fils de Pétéos, arrière-petit-fils du premier roi d’Athènes, chef des Athéniens à Troie, fut l’un des principaux stratèges de l’armée grecque. Sept siècles plus tard, lorsque les cités grecques se liguèrent pour résister à l’invasion perse, elles se disputèrent le commandement de l’armée coalisée, chacune justifiant ses prétentions par ses mérites dans la guerre de Troie. Les Athéniens rappelèrent les mérites de Ménésthée d’après Hérodote.

 

MERION

Fils de Mole chef crétois. Tua un certain nombre de Troyens, mais s’est surtout distingué en récupérant le corps de Patrocle. Fit partie des guerriers cachés dans le cheval de Troie.

 

NESTOR

Fils de Nélée et de Chloris. Roi de Pylos en Messenie (région de la Grèce au sud ouest du Péloponnèse). Etait déjà agé au moment de la guerre de Troie qu’il fit cependant. Est présenté comme un sage toujours de bon conseil. Regagna son royaume après la guerre et y reçut la visite de Télémaque à la recherche de son père (Ulysse).

 

PALAMEDE

Fils de Nauplios, dejoua la ruse d’Ulysse qui simulait la folie pour ne pas se joindre à la guerre. A Troie, pour se venger, Ulysse accusa Palamède de trahison en fabriquant toutes les preuves. Palamède fut accusé et lapidé.

 

PATROCLE

Fils de Méonétios d’Oponte et de Sthénélé. Fut l’ami d’Achille, tua Sarpédon mais fut tué par Hector. son corps fut ramené par Ménélas et Ajax (fils de Télamon). Il fut enterré avec Achille et Antiloque.

 

PHENIX

Roi des Dolopes (peuple de la Thessalie méridionale), fils d’Amintor, fut le précepteur d’Achille qu’il accompagna à Troie. Phénix mourut en Thrace au retour de la guerre de Troie.

 

PHILOCTETE

Roi de Mélibée en Théssalie (Grèce centrale). Fils de Poeas. Il avait hérité de l’arc d’Héraclès. Mordu par un serpent au passage à Lemnos, il ne rejoignit que tardivement le champ de bataille. Il tua Pâris. A son retour à Mélibée, une révolte du peuple l’obligea à fuir en Italie où il s’installa dans une ville (Pétilié) au dessus de Crotone.

 

PROTESILAS

Fils d’Iphiclos roi de Thessalie et d’Astyoché. Premier Grec qui descendit des navires sur le rivage de Troie. Fut tué par Hector. Sa femme (Laodamie) obtint de Zeus qu’il revint pour trois heures à la vie. Au bout de ces trois heures, elle se suicida pour rester avec son mari. Le tombeau attribué à Protésilas qui se trouvait à Eléonte en Chéronèse (à l’entrée des Dardanelles, sur la rive occidentale) fut pillé par un Perse au temps des guerres médiques.

 

PYRRHUS (appelé aussi NEOPTOLEME)

Fils d’Achille et de Déidamie (fille de Lycomède roi de l’île de Scyros- île située à l’est de l’Eubée). Roi de Phthiotide (région de la Grèce centrale au dessus du golfe Maliaque). Fit un vrai carnage à la chute de Troie en tuant Priam, Polite, Polyxène, Astyanax... Reçu Andromaque et Hélènus dans son butin. Rentré en Grèce, il ajouta l’Epire (actuelle Albanie) à son royaume. Mais sa première épouse (Hermione, fille de Ménélas et d’Hélène), jalouse d’Andromaque, fit assassiner Pyrrhus par Oreste (fils d’Agamemnon et de Clytemnestre).

 

TALTHYBIOS

Héraut de l’armée grecque plusieurs fois mentionné dans l’Iliade, mais surtout il annonce aux Troyennes le sort qui leur est réservé après la chute de la ville, aussi bien dans « Les Troyennes «  d’Euripide que dans « Les Troyennes«  de Sénèque ou que dans « Les Troyennes«  de J.P. Sartre.

 

TELEMAQUE

Fils d'Ulysse et de Pénélope dans l'Odyssée. Après la guerre, il part à la recherche de son père et rencontre successivement Nestor à Pylos et Ménélas à Sparte. Rentré à Ithaque, Télémaque assiste son père dans l'élimination des prétendants. En 1699, Fénelon écrit « Les Aventures de Télémaque » et Aragon sous le même titre en 1921.

 

TEUCER

Fils de Télamon et d’Hésioné soeur de Priam: demi frère d’Ajax. Etait archer, s’abritait sous le bouclier d’Ajax pour décocher ses flèches. Tua de nombreux Troyens. Il fit partie de ceux qui prirent place dans le cheval de Troie. Après la guerre, mal accueilli à son retour à Salamine sa patrie, pour n’avoir pas défendu ou vengé son frère, il dut s’exiler en Syrie.

 

THERSITE

Soldat de l’expédition grecque au physique “désavantageux” (boiteux, chauve, bossu, jambes torses...); critiquait ouvertement les chefs de l’expédition, ce qui lui vallut d’être bastonné par Ulysse. Il se moqua d’Achille lorsque celui ci tomba amoureux de Penthésilée morte. Achille le tua.

 

ULYSSE

Fils de Laerte et d’Anticlée. Roi d’Ithaque (petite île proche de l’île de Céphalonie à l’ouest de l’Arcanie en Grèce centrale). Appelé souvent dans les textes “l’homme aux mille ruses”. Dans un premier temps, Ulysse ne voulut pas se joindre à l’expédition et simula la folie. Sa ruse ayant été déjouée par Palamède, il rejoignit les troupes. Participa ensuite activement à la guerre et imagina le “cheval de Troie”. Son retour à Ithaque fut contrarié par les dieux favorables à Troie. De tempêtes en cyclopes...il perdit tous ses compagnons et revint seul à Ithaque. Après 20 ans d’absence (10 ans de guerre et 10 ans d’errance), seul son chien (Argos) le reconnut immédiatement et mourut aussitôt après. Aidé de son fils Télémaque, du porcher Eumée, du bouvier Philoetios et surtout d’Athéna, Ulysse tua tous les prétendants et put se faire reconnaitre de Pénélope.

De tous les personnages de la guerre de Troie, celui d’Ulysse est probablement le plus controversé. Ainsi, par exemple, dans “Les Troyennes” de Sartre, lorsqu’Hécube apprend qu’elle va être esclave chez Ulysse, elle s’écrie : “Non! Non! Pas lui. Je crache sur ce chien, sur ce monstre à la langue double qui souffle la discorde et la haine partout où régnait l’amitié...”. De la même façon dans “Les Troyennes” de Sénèque, Hécube l’appelle “Ulysse le menteur”, tandis qu’Andromaque déclare : “Voici Ulysse, il marche comme il regarde, de biais. il rumine au fond de son coeur de tortueuses machinations”, plus loin Andromaque déclare encore : “Fabricant de pièges, ingénieur du crime, Ulysse tu n’as jamais tué personne en face sur le champ de bataille. Jamais tu n’as eu le courage d’affronter tes ennemis d’homme à homme, tu les ligotes dans le réseau de tes ruses. On les retrouve morts, sournoisement exécutés. Même des Grecs ont été victimes de ton intelligence maléfique....Toi, le troisième couteau des expéditions nocturnes, quand tu dois te battre seul et en plein jour, courageux mais pas téméraire, tu étrangles un enfant.”.

Dante au début du XIVe siècle, au chant XXVI de l’Enfer de la Divine Comédie, fait figurer Ulysse et Diomède en enfer dans la catégorie des “Conseillers perfides entourés de flammes”.

On peut aussi mesurer le jugement de Fénelon sur le personnage d’Ulysse dans “Dialogues des Morts” (1712). Dans le dialogue IV, Achille s’adressant à Homère parle du “rusé et trompeur Ulysse”. Dans le dialogue V, Ulysse rappelant à Achille qu’après sa mort il fut jugé le plus digne de porter ses armes; Achille lui répond : “Je frémis quand je pense que les armes faîtes par le Dieu Vulcain et que ma mère m’avait données, ont été la récompense d’un discoureur artificieux”. Enfin, au dialogue VI, le cochon Grillus indique à Ulysse qu’il a un caractère “d’homme inquiet, éloquent, impérieux, plein d’artifices et perturbateur du repos public”.

Quoi qu’il en soit, d’Homère à Picasso (Ulysse et les Sirènes) en passant par Jean de La Fontaine (Les compagnons d’Ulysse) et beaucoup d’autres, “l’homme aux mille ruses” est l’un des personnages de la guerre de Troie qui a le plus inpiré auteurs, artistes et réalisateurs.

2 LES TROYENS

ACAMAS

Fils d’Eussoros chef Thrace, fut tué par Ajax fils de Télamon.

 

AGASTROPHOS

Fils de Priam. Fut tué par Diomède.

 

ANCHISE

Prince troyen qui s’accoupla avec la déesse Aphrodite (Vénus) et fut le père d’Enée. Parvint à fuir Troie avec son fils mais mourut près des côtes de la Sicile à la hauteur de Drépane (aujourd’hui Trapani), où Enée le fit enterrer.

 

ANDROMAQUE

Fille d’Eétion roi de Thèbes sous Plocos (en Troade, région proche de Troie). Epousa Hector fils ainé de Priam et d’Hécube. dont elle eut un fils (Astyanax) Après la prise de Troie, elle fut attribuée à Pyrrhus (fils d’Achille). Après la mort de Pyrrhus, Andromaque se remaria avec Hélénus frère jumeau de Cassandre (et donc beau frère d’Andromaque au temps d’Hector). Avec Hélénus, ils régnèrent sur l’ancien royaume de Pyrrhus (Phthiotide et Epire). En Epire, ils rebaptirent une ville semblable à Troie.

 

ANTENOR

Beau frère de Priam (par son épouse Théano soeur d’Hécube). Déjà agé au moment du conflit, fut l’un des rares à proposer de rendre Hélène aux Grecs. Après la prise de la ville, il réussit à s’enfuir avec ceux de ses fils encore vivants, ainsi qu’avec des Enètes (peuples de Thrace) et navigua jusqu’au nord de l’Adriatique où il créa la ville de Padoue. Parmi ses fils, Agénor est cité plusieurs fois dans l’Iliade tandis que Coon (son fils aîné) et Iphidamas sont tués par Agamemnon.

 

ANTIPHOS

Fils de Priam, tua Leucos compagnon d’Ulysse et fut tué lui-même par Agamemnon.

 

ARCHEPTOLEME

Cocher d’Hector, fut tué par Teucer.

 

ASCAGNE

Fils d’Enée et de Créüse, parvint dans le Latium avec son père, fonda la ville d’Albe. Virgile l’appelle Jules (IVLE). Il faut dire que César prétendait descendre de Romulus et par lui d’Ascagne et d’Enée; ce qui lui permettait de compter dans ses ancêtres à la fois Mars (père de Romulus et de Rémus) et Vénus (mère d’Enée) -les dieux de la guerre et de l’amour en même temps, beau symbole pour César. Or Virgile était un contemporain d’Auguste petit fils de Julia soeur de César. Appeler Ascagne Ivle permettait de renforcer l’idée que la gente Julia (à laquelle appartenait César) descendait bien de Romulus et d’Enée. Ce qui ne pouvait que plaire au Prince. On notera que pour Tite-Live (autre contemporain d’Auguste), Ascagne n’était pas le fils d’Enée et de Créüse mais d’Enée et de Lavinia qu’Enée épousa en Italie.

 

ASTEROPEE

Chef des Péoniens, fils de Pélégon (lui même fils du fleuve Axios -en Thrace- et de Péribée). Fut tué par Achille.

 

ASTYANAX

Fils d’Hector et d’Andromaque. Il périt précipité du haut des remparts de Troie par Pyrrhus (fils d’Achille) au moment de la prise de la ville. Pour Racine, par contre, dans sa pièce (Andromaque) Astyanax vit avec sa mère en Epire. Selon Euripide (Les Troyennes): “Ulysse à l’assemblée l’emporta en disant qu’il ne fallait pas laisser vivre le fils d’un tel héros” (c’est à dire le fils d’Hector - c’est au nom du même principe qu’Auguste fera massacrer le fils de César en Egypte etc...). Dans “Les Troyennes” de Sartre, quand Astyanax est emmené par les Grecs, sa mère s’écrie : “Barbares!, Barbares! vous tuez mon fils à cause d’une putain”. Dans “Les Troyennes” de Sénèque, Andromaque cache Axtyanax dans le tombeau d’Hector, mais le rusé Ulysse l’y découvre et l’emmène. Mais, selon Sénèque, Astyanax se jette lui-même du haut de la tour

 

BRISEIS

Fille de Brisès et épouse de Mynès roi de Lyrnessos (ville proche de Troie). Lors du sac de la ville par les Grecs, Achille tua toute la famille de Brisès y compris le mari de Briséis et l’emmena comme captive.

 

CAIETE

Nourrice d’Enée. L’accompagna vers l’Italie. Elle mourut au premier arrêt de la flotte d’Enée dans le Latium (à la frontière entre le Latium et la Campanie). Enée lui fit élever un tombeau et le lieu prit le nom de Caiète (aujourd’hui Gaète).

 

CASSANDRE

Réputée la plus belle des filles de Priam et d’Hécube. Aimée d’Apollon, elle reçut du dieu le don prophétique. Mais s’étant refusée à Apollon, elle se vit enlever par ce dieu le pouvoir d’être crue dans ses prédictions. Cela explique que dès l’arrivée d’Hélène à Troie, Cassandre prévint les Troyens des malheurs qui allaient arriver mais personne n’y prit garde. Après la chute de Troie, elle fut attribuée à Agamemnon qui lui fit deux enfants. Cassandre et ses enfants furent assassinés par Clytemnestre (1ère épouse d’Agamemnon et soeur d’Hélène).

Dans “Les Troyens”, Hector Berlioz préfère Cassandre se poignardant pour échapper aux Grecs au moment de la chute de Troie.

De même que pour Hélène, dans des sonnets dédiés à Cassandre Salviati en 1552, Ronsard évoque Cassandre la troyenne:

Je ne suis point ma guerrière Cassandre,

Ni Myrmidon ni Dolope soudart

Ni cet Archer, dont l’homicide dard

tua ton frère et mis la ville en cendre...”

 

CEBRION

Fils de Priam, fut tué par Patrocle.

 

CHRYSES

Prêtre d’Apollon de la ville de Thèbes en Mysie (région proche de Troie). Après le sac de la ville par les Grecs, sa fille Chryséïs avait été prise comme butin par Agamemnon. Apollon en fureur commença à décimer les guerriers grecs. Pour le calmer, et sur intervention d’Achille, Agamemnon rendit sa fille à Chrysès mais prit Briséïs la captive d’Achille en compensation. Cela déclencha la colère d’Achille, sa brouille avec Agamemnon et son retrait des combats jusqu’à la mort de Patrocle.

 

CREUSE

Fille de Priam et d’Hécube, première épouse d’Enée et mère d’Ascagne. Elle disparut pendant la fuite après la chute de Troie. Selon Virgile (Enéïde II-789), la déesse Cybèle (déesse d’Asie mineure) l’enleva et garda Créuse parmi ses nymphes.

 

CYCNOS

Fils de Poséidon (Neptune). Fut tué par Achille. Poséidon le transforma alors en cygne.

 

DEIPHOBE

Fils de Priam et d’Hécube, épousa Hélène après la mort de Pâris. Au moment de la chute de Troie, Hélène le livra aux Grecs. Il fut tué par Ménélas. Avant de quitter la Troade, Enée lui fit élever un tombeau sur les berges de l’Hellespont.

 

DEMOCOON

Fils batard de Priam, fut tué par Ulysse.

 

DOLON

Fils d’Eumédès, frère unique de cinq soeurs, laid d’aspect mais rapide à la course. Hector l’envoya espionner le camp des Grecs, en lui promettant comme récompense les chevaux et le char d’Achille

Mais Dolon fut repéré et arrêté par Ulysse et Diomède. Pour sauver sa vie, Dolon renseigna les Grecs sur tout ce qu’ils voulaient savoir (Défenses de Troie, postes de garde, heures des relèves...). Cette trahison ne sauva pas Dolon, car lorsque les Grecs surent tout ce qu’ils voulaient savoir, Diomède lui trancha la tête. Ulysse et Diomède profitèrent des renseignements de Dolon pour s’introduire de nuit dans le camp des Thraces qui étaient venus rejoindre les Troyens pour les soutenir. Profitant du sommeil des Thraces, Diomède et Ulysse en tuèrent 13 dont leur roi Rhésos, s’emparèrent des chevaux et rentrèrent sans encombre dans leur camp.

 

ENEE

Fils d’Anchise et d’Aphrodite (Vénus), époux de Créüse fille de Priam. Enée fut blessé deux fois pendant la guerre, par Diomède (Aphrodite, sa mère le sauva) et par Achille (Poséidon le sauva). Il fut également protégé par sa mère au moment de la prise de la ville : “conduit par la déesse, je me glisse à travers les flammes et les ennemis, les traits me laissent un passage, et les flammes devant moi reculent” (récit d’Enée à Didon dans l’Enéïde de Virgile). Il prend la tête des rescapés, construit une flotte (20 navires), ère en méditérannée, passe en Epire où il retrouve Andromaque et Hélénus, arrive à Carthage où il rencontre la reine Didon et finit dans le Latium. Enée aima Didon mais la quitta à la demande des Dieux pour accomplir son destin. Dépitée, Didon se suicida, mais avant de mourir elle appela sa descendance à haïr toujours la descendance d’Enée, ce qui justifia après coup (puisque le texte est de Virgile : Enéïde livre 4) les guerres puniques. Dans l’opéra d’Henry Purcell “Didon et Enée” de 1689, lorsqu’Enée annonce à Didon qu’un décret de Dieu l’oblige à la quitter, elle répond : “ Ainsi les hypocrites commettant un meurtre, rendent cieux et dieux responsables de leurs actes”;

Au passage, Enée avait fondé des villes en Thrace et en Sicile. Dans le Latium, il s’allie avec Latinus, roi local, épouse sa fille Lavinia et fonde la ville de Lavinium, tandis que son fils Ascagne fonde plus tard Albe. Toute cette histoire est racontée par Virgile. En la personne des Troyens, les Romains avaient ainsi de glorieux ancêtres et une vocation assignée par les dieux : conquérir le monde. C’était commode. Avant l’arrivée d’Enée, Lavinia avait été promise par Latinus à Turnus roi des Rutules (peuple du Latium). Furieux de perdre sa fiancée et surtout la succession de Latinus, exité en outre par Héra (Junon), Turnus rassemble tous les peuples voisins et part en guerre contre les Troyens. Enée reçoit le renfort des Etrusques et en outre combat avec des armes forgées par Héphaïstos (Vulcain). Enée et ses alliés sortent vainqueurs de cette guerre. Selon Hérodote (L’enquête I-94), les Lydiens (la Lydie est au sud de Troie en Anatolie) se sont implantés en Toscane et mélangés aux autochtones ont donné la civilisation étrusque. Compte tenu des liens de Rome avec les Etrusques, par le biais des Lydiens, les Romains ont peut-être des Troyens dans leurs ancêtres.

Hector Berlioz s’est grandement inspiré du texte de Virgile pour l’opéra “Les Troyens” mais a ajouté un épisode où l’on voit Enée à son arrivée à Carthage s’allier à la reine Didon pour combattre et vaincre un roi de Numidie.

La légende d’Enée a particulièrement inspiré les artistes dont Raphaël, Rubens, Ingres, Van Dyck, Tiepolo, Breughel, Boucher... ainsi que les auteurs du “Burlesque” au XVIIe siècle (dont Scarron); le thème était particulièrement “porteur” entre la gloire de Rome et celle de Virgile renforcée par Dante Alighieri qui dans la Divine Comédie s’imagine au Paradis conduit par Virgile qui le présente à Homère. Beaucoup d’artistes ont d’ailleurs repris à leur compte la filiation Homère-Virgile-Dante.

EUPHORBE

Guerrier troyen particulièrement valeureux qui porta le premier coup à Patrocle avant qu’Hector ne prenne la relève. Euphorbe fut tué par Ménélas. Dans la mythologie grecque, Euphorbe se réincarna dans la personne de Pythagore.

 

EURYALE ET NISUS

Deux troyens inséparables qui accompagnèrent Enée en Italie. Lors de la guerre contre les Rutules, ils firent une sortie pour profiter de l’état d’ivresse de leurs ennemis, en tuèrent un grand nombre, mais furent tués à leur tour ensemble, restant ainsi inséparables même dans la mort.

 

EURYPYLE

Fils de Télèphe et d’Astyoché (soeur de Priam). Combatait à la tête d’un contingent de Mysiens (venus de la région de Pergame). Fut tué par Pyrrhus alors qu’il entrainait les Troyens pour incendier les navires grecs.

 

GLAUCOS

Fils d’Hippolochos qui avait lui même dans ses ancêtres la pléiade Mérope et Sisyphe fils d’Eole. Combatti Diomède avec qui il échangea ses armes en gage d’amitié. Fut tué par Ajax fils de Télamon

 

GORGYTHION

Fils de Priam et d’une épouse nommée Castianire. Fut tué par Teucer.

 

HECUBE

Fille de Cisée roi de Thrace (royaume au nord est de la Grèce) d’après Virgile ou Euripide, mais fille de Dymas d’après Homère. Hécube avait épousé Priam dernier roi de Troie dont elle avait eu 19 enfants dont Alexandre (futur Pâris). Dans “Les Troyennes” de Sartre, Andromaque et Hélène attribuent les malheurs de Troie à Hécube parce qu’elle n’a pas tué son fils Alexandre malgré que les dieux le lui aient demandé. Réfugiée avec ses filles et ses brus autour de l’autel qui se trouvait au centre du palais de Priam au moment de la chute de Troie, elle assista impuissante au massacre de son fils Polite et de son mari Priam. Emmenée en esclavage en Thrace, ayant appris la mort de son fils Polydore, Hécube attira, selon Euripide, le meurtrier (Polymestor roi de Thrace) dans un piège, lui creva les yeux et tua ses fils. Elle fut ensuite lapidée par les sujets de Polymestor où transformée en chienne selon une autre tradition (dont Sénèque dans “Agamemnon”). Pour Sartre (Les Troyennes) Poséidon précipita Hécube dans les flots au moment où les Grecs l’embarquaient, pour l’empêcher de mourir en terre ennemie.

 

HECTOR

Fils ainé de Priam et d’Hécube, mari d’Andromaque et père d’Astyanax. Fut le chef des guerriers troyens à la place de Priam trop agé. Fut tué par Achille rendu invulnérable par sa mère (Thétis) -sauf au talon- . En outre, Achille combattait avec des armes forgées par Héphaïstos (Vulcain) et Zeus avait décidé la mort d’Hector. Dans l’Iliade, une trentaine de guerriers du camp des Grecs, nommément cités sont tués par Hector. Parmi les combattants des deux camps, il n’y a qu’Achille qui ait fait “mieux”.

 

HYPSENOR

Fils de Dolopion, guerrier troyen, fut tué par Eurypyle

 

LAOCOON

Fils de Capis et frère d’Anchise. Prêtre de Poséïdon. Mit les Troyens en garde contre le cheval de Troie et lança même un javelot dans ses flancs. Fut alors tué avec ses deux fils par deux monstreux serpents. Cela impressionna les Troyens et les incita à faire rentrer le cheval dans leur cité. La mort de Laocoon n’est pas relatée par Homère mais par Sophocle, Euphorion de Calchis et Virgile.

 

LYCAON

Fils de Priam et d’une épouse nommée Laothoe. Chef des Lyciens, fut tué par Achille.

 

MEMNON

Fils d’Eos (déesse de l’aurore, soeur d’Hélios le soleil). Neveu de Priam et roi d’Ethiopie. Avait lui aussi une armure fabriquée par Héphaïstos. Combatit Achille, leurs mères respectives plaidèrent leur cause devant Zeus. Celui ci prit le parti d’Achille qui tua Memnon.

 

MISENE

Fils d’Eole (maitre des vents) . Etait parmi les Troyens le meilleur sonneur de trompette (conque). D’abord compagnon de combat d’Hector, il rejoignit Enée après la mort d’Hector et fit partie de l’expédition vers l’Italie. Lorsque les vaisseaux troyens abordèrent l’Italie (d’abord dans la région de Naples), Enée et quelques compagnons allèrent consulter la Sibylle de Cumes. Pendant ce temps, Triton (fils de Poséidon/Neptune), dont la conque était l’instrument, jaloux de Misène, le noya. Le lieu de cet évènement a reçu le nom de cap Misène (à l’ouest du golfe de Pouzzoles).

 

PALINURE

Pilote de la flotte d’Enée en route vers l’Italie. Périt précipité dans la mer par le “Sommeil”. Les populations locales receuillirent le corps de Palinure, lui élevèrent un tombeau et donnèrent son nom à un cap (aujourd’hui Punta della Spartivento en Campanie). Certaines cartes portent encore le nom de “Capo Palinuro” et juste au nord de ce cap, une commune s’appelle “Palinuro”.

 

PANDARE

Fils de Lycaon. Exité par Athéna, Pandare décocha une flèche à Ménélas; rompant une trève qui avait pu s’établir entre Grecs et Troyens. Athéna qui cherchait seulement la reprise de la guerre et non la mort de Ménélas, protégea ce dernier. Au cours d’un combat, Pandare blessa Diomède, mais ce dernier fut sauvé par Athéna qui en outre l’aida à tuer Pandare.

 

PARIS (ou ALEXANDRE)

Fils de Priam et d’Hécube. Fut d’abord appelé Alexandre par ses parents puis abandonné à la suite d’un oracle défavorable. Les bergers qui le recueillirent le nommèrent Pâris. Ramena à Troie Hélène selon la version Homère, Virgile...(voir à Hélène les autres versions). Pâris tua Achille d’une flèche au talon mais fut lui même tué par Philoctète.

 

PENTHESILEE

-Fille d’Arès (Mars) et de l’amazone Otrera. Reine des Amazones, vint avec ses compagnes pour soutenir Troie. Elle fut blessée mortellement au sein droit par Achille (d’après Quintus de Smyrne) qui après l’avoir tuée, en devint amoureux. Son corps fut ensuite précipité dans le Scamandre selon Dictys de Crète. Sous le titre “Penthesiléa”, Heinrich von Kleist lui consacra une pièce de théâtre en 1807. Celle ci fut traduite en français par Julien Gracq (édition José Cortis en 1954). Penthésilée inspira divers artistes dont Maître de Coetivy qui lui consacra plusieurs dessins vers 1465, ou J.H. Tischbein à la fin du XVIIIe siècle;

 

POLITE

Fils de Priam et d’Hécube. Selon Virgile (Enéïde), il fut massacré par Pyrrhus sous les yeux de ses parents au moment de la chute de Troie. Selon Caton l’Ancien (Origines), Polite accompagna Enée en Italie, mais arrivé là, se sépara d’Enée pour fonder sa propre ville (Politorium). Polite eut un fils nommé Priam (comme son grand père). Ce Priam fit partie de l’expédition vers l’Italie et fut l’ami d’Ascagne.

 

POLYDAMAS

Fils de Panthoos et de Phtontis et frère d’Euphorbe. Ami et conseiller d’Hector

 

POLYXENE

Fille de Priam et d’Hécube. Fut secrètement aimée d’Achille qui voulut l’épouser dans le temple d’Apollon à l’insu des Grecs. C’est à l’occasion de cette cérémonie que Pâris tua Achille. Polyxène fut égorgée par Pyrrhus sur le tombeau d’Achille. D’après Euripide (dans “Hécube”) c’est Ulysse qui vint l’arracher à sa mère pour l’emmener au sacrifice. Sénèque dans “Les Troyennes” consacre un très long développement à Polyxène. Dans sa tragédie, c’est l’ombre d’Achille mort qui réclame le sang de Polyxène. Agamemnon s’y oppose, Pyrrhus le menace, le devin Calchas les départage en prétendant que les dieux veulent le sang de Polyxène et d’Astianax pour que la flotte grecque puisse repartir.

Dans “Les Troyens” d’H. Berlioz, Polyxène se poignarde en même temps que Cassandre et d’autres Troyennes pour échapper aux Grecs lors de la prise de la ville de Troie.

 

POLYDORE

Selon Virgile ou Euripide, Polydore est le plus jeune des fils de Priam et d’Hécube. Priam l’envoya avec un trésor de Troie en Thrace chez sa soeur Ilioné qui avait épousé son cousin Polymestor roi de Thrace. Après la mort de Priam, Polymestor égorgea Polydore et garda le trésor de Troie. Par contre selon Homère, Polydore est le fils de Priam et d’une femme nommée Laothoé et il est tué sur le champ de bataille de Troie par Achille.

 

PRIAM

Dernier roi de Troie descendant de Dardanos fondateur de la ville (Dardanos était lui même fils de Zeus et d’Electre). Priam est réputé avoir eu 50 enfants avec plusieurs épouses dont 19 avec Hécube. Priam fut tué par Pyrrhus au moment de la prise de la ville après avoir assisté au meurtre de son fils Polite par le même Pyrrhus.

 

SARPEDON

Fils de Zeus (Jupiter) et de Laodamie. Roi des Lyciens (la Lycie est l’un des états proches de Troie). Il fut tué par Patrocle ami d’Achille. Pour venger son fils, Zeus poussa Hector à tuer Patrocle, puis Achille tua Hector pour venger son ami, Pâris tua Achille pour venger son frère... Sur demande de Zeus, Apollon ramena le corps de Sarpédon en Lycie.

 

la porte des lions à Mycènes, photo Michèle Delisle mars 2000

la porte des lions à Mycènes, photo Michèle Delisle mars 2000

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