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31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 09:34

Chaque mois les médias nous fournissent les chiffres du chômage, mais le plus important est ailleurs. Pour que les citoyens comprennent la situation il faudrait qu'ils diffusent l'évolution du rapport entre le nombre d'actifs (qui cotisent) et le nombre d'inactifs, chômeurs, retraités... (qui ont droit à des prestations).

Explication :

La France connaît un important problème de déséquilibre démographique. Notre pays comptait 42 millions d'habitants en 1910 et seulement 40,5 millions en 1946. Entre les deux il y avait eu les 2 guerres mondiales et la baisse de la natalité.

Puis il y eut « les 30 glorieuses », le « baby-boom ». Notre pays était revenu à 42 millions d'habitants en 1950 et à 51 millions en 1970 soit 9 millions en plus en 20 ans. Il y eut jusqu'à 850.000 naissances par an avec un taux de natalité de 20,9 pour 1000 habitants entre 1946 et 1950.

Puis la natalité à commencer à baisser à partir de 1965 mais surtout à compter de 1972. Depuis le début des années 90 on est tombé à moins de 750.000 naissances annuelles et un taux de natalité de 12,7 pour 1000 habitants soit presque la moitié moins par rapport à la période d'après guerre.

Conséquences :

La génération du baby-boom d'après guerre arrive en retraite depuis 2005 et cela encore pour une vingtaine d'années. Alors que la génération qui parvient sur le marché du travail est celle de classes plus creuses. Cela aurait dû permettre une baisse du chômage et ce n'est pas le cas. Parce que l'économie française est devenue globalement moins compétitive que beaucoup d'autres et à l'heure de la mondialisation, on en subit les effets de plein fouet.

La conséquence est qu'en France le nombre d'inactifs s'accroît vite et en a encore pour pas mal d'années à augmenter alors que le nombre d'actifs stagne ou régresse. Les plus de 65 ans représentaient 11,4 % de la population française en 1950, 16% en l'an 2000 et on prévoit 23% pour 2030 et 26% pour 2050. Le résultat qui n'est pas diffusé est que le rapport actifs/inactifs se dégrade et n'a pas fini de se dégrader.

Cette situation était connue depuis longtemps mais le propre des politiques est de gérer le court terme. Qui ne se souvient des « éléphants » du parti socialiste qui étaient tous en tête des manifestations contre la retraite à 62 ans il y a peu d'années alors que tous les autres pays d'Europe étaient déjà à 65 ans minimum !

Sur l'imprévoyance des politiques, on peut citer un extraordinaire exemple :

l'exemple des cheminots :

A la SNCF, par suite d'une diminution importante des effectifs ces dernières décennies et d'un âge de départ à la retraite avantageux, il s'est trouvé plus de retraités que d'actifs parmi les cheminots. Comment payer ces retraites ? Et ce bien sûr d'autant que les cheminots ont la capacité de bloquer l'économie nationale !

En même temps s'est trouvée une caisse de retraite avec des excédents : la CNRACL (Caisse de retraite des agents des Collectivités locales), parce que par suite de la régionalisation, de la décentralisation, du développement de la coopération intercommunale ... les effectifs augmentaient vite et avec des recrutements relativement jeunes.

Alors nos gros futés de responsables politiques (d'un bord comme d'un autre) n'ont rien trouvé de mieux depuis une trentaine d'années que de puiser dans la caisse CNRACL pour alimenter la caisse des cheminots.

Laquelle CNRACL a augmenté ses taux de cotisations et les collectivités territoriales de voter des impôts supplémentaires. Tous les citoyens qui paient de la taxe d'habitation, du foncier etc ne se doutent pas qu'une partie de leurs impôts alimente la caisse de retraite des cheminots. Mais que se passera-t-il quand les gros bataillons des agents des collectivités locales arriveront à la retraite ?

Tout cela pour attirer l'attention sur le problème du déséquilibre actifs/inactifs qui conditionne en grande partie la compétitivité du pays.

J.D. 31 octobre 2014

Ajout du 1er novembre 2014 : Je serais curieux de voir, si cette statistique existait, le nombre réel d'heures de travail effectuées en France chaque année, rapporté à la population, et ce dans le cadre de comparaisons internationales. Parce qu'entre l'âge moyen d'entrée sur le marché du travail, l'âge moyen de départ en retraite, les 35 heures, l'absentéisme (pour maladies, accidents, maternité, ou temps passé en prison...) les congés payés, les congés de formation, les congés sabbatiques, parentaux, pour événements familiaux, les jours fériés... les heures de délégations syndicales (délégués syndicaux, délégués du personnel, comités d'entreprises, comités d'hygiène et de sécurité, sans oublier les détachements complets pour s'occuper des syndicats comme c'est le cas à l'éducation nationale ou à la SNCF...), les périodes de chômage....

En 1965, un économiste connu à l'époque (Jean Fourastié 1907/1990) avait publié : « Les 40.000 heures ». Il pensait que les progrès de la productivité se poursuivant, en moyenne, au cours d'une vie professionnelle on ne travaillerait plus que 40.000 heures.

Je ne suis pas certain que tous les actifs de ce pays parviennent à travailler seulement 40.000 heures. Ce serait bien si tous les autres pays étaient à la même enseigne !

caricature publiée sur le journal en ligne de Riposte Laïque (16 janvier 2017)

caricature publiée sur le journal en ligne de Riposte Laïque (16 janvier 2017)

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