Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 12:11

Quelques idées de sorties ou voyages sur le thème de l'histoire de la Savoie ou de la Maison de Savoie

 

*En Savoie :

Saint Jean de Maurienne :

La Maurienne est le berceau de la dynastie de la Maison de Savoie. La cathédrale saint Jean Baptiste (construite entre le XIe et le XVe siècle) contient dans son péristyle construit en 1771 deux éléments liés à l'histoire de la dynastie Savoie :

*une plaque réalisée à Turin en marbre de Carrare et parvenue en Maurienne en 1771 et qui représente l'empereur germanique Conrad II le salique remettant son titre de comte à Humbert.

*un mausolée qui fut édifié en 1826, suite à la redécouverte des cendres de 3 comtes de la Maison de Savoie : Humbert aux Blanches Mains, le fondateur décédé en 1048, Amédée 1er décédé en 1051 et Boniface mort en 1203

Les forts de l'Esseillon en Maurienne :

Ces forts furent construits de 1819 à 1854 sur les territoires des communes d'Aussois et d'Avrieux par les rois de Sardaigne pour protéger le Piémont d'une invasion française. Ces forts ont été acquis à partir de 1975 par les 2 communes concernées et font l'objet depuis d'importants travaux de restauration. Les forts reçurent le nom de souverains de Savoie de l'époque, à savoir : forts Marie-Christine, Charles-Albert, Charles-Félix, Victor-Emmnanuel 1er et redoute Marie-Thérèse. En vertu des accords de cession de la Savoie à la France en 1860, ces forts devaient être démolis. Seul, heureusement, le fort Charles-Félix le fut en grande partie.

Château de Charbonnières :

Ce château était situé en surplomb au dessus d'Aiguebelle et commandait  l'entrée de la Maurienne  ainsi que la route d'accès à l'Italie. Il en est fait mention dès le XIe siècle. Il fut la première résidence de la Maison de Savoie. Seraient nés dans ce château les comtes de Savoie Amédée 1er, Othon 1er, Amédée II, Thomas 1er et Philippe 1er.

Ce Château-forteresse fut assiégé et pris par les troupes françaises en 1536, 1597, 1600, 1630, 1690 et par les Espagnols en 1743.

Les sièges firent d'importants dégâts que les souverains de Savoie firent à chaque fois réparer. Mais les destructions de 1743 furent telles que le château est depuis resté à l'état de ruines. 

Château de Miolans :

Ce château situé sur la commune de Saint Pierre d'Albigny, fut construit sur un piton rocheux qui domine la vallée de l'Isère entre Albertville et Montmélian. La première bâtisse date du XIe siècle. Le château, fortifié au fil du temps, appartint à la famille de Miolans jusqu'à ce qu'il soit cédé au duc de Savoie Charles III en 1523. Les ducs de Savoie puis les rois de Sardaigne se servent de ce château comme prison d'Etat de 1564 jusqu'à l'invasion française de 1792. Le plus célèbre prisonnier détenu dans cette prison fut le marquis de Sade de décembre 1772 à avril 1773. A l'époque, le château fut surnommé « la bastille savoyarde ».

Abandonné à partir de l'occupation française de 1792, le château fut racheté le 16 août 1869 par Eugène Guiter qui fut préfet. Le château est resté ensuite dans sa famille.

Parmi les membres de la famille Miolans, signalons Geoffroy de Miolans qui accompagna le comte de Savoie Amédée III à la seconde croisade en 1147, Jean de Miolans qui fut conseiller d'Amédée VIII et Anthelme de Miolans qui fut maréchal de Savoie à la fin du XVe siècle.

Montmélian :

Le fort (ou la citadelle) de Montmélian fut durant plusieurs siècles le principal élément de défense de la Savoie. Situé en surplomb au dessus de la vallée de l'Isère, à la croisée des chemins entre l'axe Genève/Valence (via Grenoble) et l'axe Lyon/Turin via la Maurienne (col du Mont-Cenis) ou la Tarentaise (Petit Saint Bernard), le fort était vraiment dans une position stratégique.
La mention la plus ancienne de ce fort est de 1030. Y naquirent les comtes de Savoie Amédée III en 1095, Amédée IV en 1197, ainsi que Thomas II comte de Maurienne en 1199.

Le fort fut d'abord le témoin des guerres entre les Dauphinois et les Savoyards (voir la note N°74 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-guerres-dauphiné-savoie-110715942.html) . Le Dauphinois Guigues IV d'Albon fut tué au siège du fort de Montmélian. Puis vinrent les guerres contre la France avec le siège du fort par les troupes de François 1er en 1536, d'Henri IV en 1600, de Louis XIII en 1630 et de Louis XIV en 1691 et en 1705, à la suite de quoi, Louis XIV fit démolir le fort.

Aujourd'hui, il n'en reste que quelques soubassements mais un musée historique à Montmélian en retrace l'histoire. Ce musée animé par l'Association des Amis de Montmélian, conserve un buste du roi Charles-Albert.

Le duc de Savoie Emmanuel-Philibert avait fait établir en 1563, une fonderie de canons dans l'enceinte de la forteresse de Montmélian.

Chambéry :

C'est le comte Thomas 1er de Savoie qui fit l'acquisition du bourg de Chambéry en mars 1232 et y transféra la capitale de la maison de Savoie du Bourget-du-Lac à Chambéry. C'est le comte Amédée V dit Amédée-le-Grand qui acheta le château lui-même en 1295, y fit faire de grands travaux et y installa l'administration comtale. C'est Amédée VIII qui fit construire la sainte Chapelle près du château de 1408 à 1430. C'est dans cette chapelle qu'eurent lieu les mariages de Louis XI et de Charlotte de Savoie en 1451, de Charles d'Orléans et de Louise de Savoie (parents du futur François 1er roi de France) en 1488, du duc de Savoie Charles-Emmanuel II et de Françoise Madeleine d'Orléans (nièce de Louis XIII roi de France) en 1663, du duc de Savoie Victor-Amédée II avec Anne-Marie d'Orléans (nièce de Louis XIV roi de France) en 1684, de Charles-Emmanuel III roi de Sardaigne avec Elisabeth-Thérèse de Lorraine en 1775, de Charles-Emmanuel IV roi de Sardaigne avec Clotilde sœur de Louis XVI en 1820 et d'Alphonse de Lamartine avec Mary-Ann Birch le 6 juin 1820. Cette chapelle abrita également le Saint-Suaire de 1502 à 1579 (date du départ pour Turin). Ce Saint Suaire avait été apporté à Chambéry en 1453 par Anne de Chypre qui avait épousé le duc de Savoie Louis 1er en 1433.

Avant le transfert à Turin, Chambéry fut la capitale de la Maison de Savoie durant 330 années dont près de 270 au château, appelé aujourd'hui « château des ducs », même si les comtes y prirent une place grandement aussi importante que les ducs, mais l'appellation « ducs » fait plus « classe » que celle de comtes. De quoi faire un conte sur la cour des Comtes pour en rendre compte (trop tentant!)

A Chambéry, dans la cathédrale Saint François-de-Sales, plusieurs membres de la Maison de Savoie sont représentés dans des vitraux ou peintures.

Sur la place qui borde l'Université de Savoie (rue Marcoz à Chambéry) se trouve "l'obélisque de Charles-Félix". Cet obélisque avait été dressé en 1824 dans les jardins du château pour la venue à Chambéry de Charles-Félix et fut transporté à son emplacement actuel en 1937.

  Le Palais de Justice dont la première pierre a été posée le 27 mai 1850 par le roi Victor-Emmanuel II et la reine Adélaïde d'Autriche. Fut terminé après la réunion de la Savoie à la France en 1860. Ce bâtiment avait été construit pour l'ancien Sénat de Savoie qui avait été créé par le duc Emmanuel-Philibert en 1560.

 Abbaye royale d'Hautecombe :

Cette abbaye située sur la rive ouest du lac du Bourget fut fondée en 1125 par le comte Amédée III. Elle fut transformée en faïencerie par les « révolutionnaires » de 1799 à 1807. C'est le roi de Sardaigne Charles-Félix qui fit rénover cette abbaye à partir de 1824. Décédé en 1831, c'est sa veuve Marie-Christine qui poursuivit le travail. A l'époque, la tour-phare fut appelée "tour Marie-Christine". Un certain nombre de membres de la famille de Savoie dont le dernier roi d'Italie (Humbert II) et la dernière reine d'Italie (Marie-José) sont inhumés à Hautecombe.

Château de Thomas II de Savoie :

Ce château fut construit au Bourget du Lac à partir de 1248 pour le compte du comte Thomas II (comte de Maurienne) fils de Thomas 1er (comte de Savoie). Ce château fut victime du feu au XVe siècle. Il est en cours de restauration à l'initiative du Conseil Général de la Savoie. Depuis l'été 2014, dans la "tour de la poterne" a été ouvert un espace muséographique consacré au lac du Bourget.

Les Echelles :

La commune des Echelles est un chef-lieu de canton situé à l'ouest de la Savoie. Béatrice de Savoie y naquit en 1198. Mariée à Raymond Béranger comte de Provence, Béatrice fut mère de 4 filles qui furent reines ou impératrice. Elle fit construire aux Echelles une commanderie de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem (aujourd'hui mairie) et elle possédait aux Echelles, un château dont il ne reste plus que des ruines. A l'initiative de l'office de tourisme il existe un « circuit Béatrice de Savoie ». Béatrice de Savoie a également donné son nom aux Echelles à un collège et à une résidence pour personnes âgées.

Près des Echelles sur la « voie sarde » (à gauche juste avant l'entrée du tunnel des Echelles en venant de Chambéry) se trouve l'ancienne voie romaine, complémentaire de celle qui passait par le col Saint Michel. Le duc de Savoie Charles-Emmanuel II, fit agrandir et améliorer cette ancienne voie romaine, transformée aujourd'hui en agréable promenade piétonne où l'on peut découvrir un monument dédié à Charles-Emmanuel II (duc de Savoie de 1638 à 1675), ainsi que l'accès aux grottes dites « des Echelles » mais situées sur le territoire de Saint Christophe la Grotte.

Aix-les-Bains :

Aix avait été le siège d'une résidence royale au temps de Rodolphe III dernier roi de Bourgogne. Par acte du 24 avril 1011, Rodolphe avait fait don d'Aix à son épouse Hermengarde. C'est après la mort de ce Rodolphe que se sont constituées les dynasties de la Maison de Savoie et celle des comtes de Genève. Aix-les-Bains s'est retrouvée du côté savoyard mais à la limite avec la zone d'influence de Genève. Cette limite reprenait celle qui avait été instituée à la fin du troisième siècle de notre ère au moment de la création des cités de Grenoble et de Genève par division de l'ancienne cité de Vienne.

Aix située en limite des deux pouvoirs servit à plusieurs reprises (1156, 1184, 1293) de siège pour des négociations et traités entre les ennemis (Genève et Savoie). Dès le onzième siècle, un premier château avait été construit à Aix où résidait un seigneur qui deviendra vassal des souverains de Savoie.

Ces seigneurs d'Aix recevront le titre de barons en 1476 puis de marquis en 1575.

Pierre de Seyssel seigneur d'Aix participa à la quatrième croisade dans la suite du comte de Savoie Thomas 1er. Il rapporta de Constantinople, en 1204, un morceau de la vraie croix (ou supposé tel). L'église de Sainte Marie prit alors le nom d'église Sainte Croix où cette croix fut durant des siècles objet de dévotions. Cette église qui était située sur l'actuelle place Maurice Mollard fut démolie au début du XXe siècle lorsque fut édifiée l'église Notre-Dame.

En 1491, le seigneur d'Aix avait pris partie pour le comte de Genève lors d'un conflit avec le duc de Savoie. Le château d'Aix fut pris par les troupes ducales et mis à mal.

En 1564, la Chambre des Comptes se transporta de Chambéry à Aix pour éviter une épidémie de peste. 

Une partie des anciens Thermes d'Aix qui furent inaugurées en 1832, furent construits à l'initiative de Charles-Albert roi de Sardaigne.

En 1794, Albitte représentant de la Convention en mission en Savoie fit détruire dans le château d'Aix tous les symboles « féodaux » (meurtrières, mâchicoulis, créneaux et clés de voûtes de l'escalier qui portaient des symboles : écussons et collier de l'Annonciade). Le donjon sera démoli en 1873.

Au moment de la réunion de la Savoie à la France en 1860, le dernier marquis d'Aix (Charles-Albert de Seyssel) se retira à Sommariva en Piémont. Par acte du 14 septembre 1866, il vendit le château à la ville d'Aix qui y installa son hôtel de ville, qui abrite toujours des services municipaux. Ce bâtiment a un mur mitoyen avec un temple romain dit « temple de Diane ».

*Dans l'Ain

Citadelle de Bourg-en-Bresse :

C'est en 1272 que la Maison de Savoie avait récupéré la Bresse.

En 1569 le duc de Savoie Emmanuel-Philibert fit bâtir une forteresse à Bourg-en-Bresse qui prit le nom de Fort Saint Maurice.

Le 13 août 1600, sous le règne du duc de Savoie Charles-Emmanuel 1er, la ville de Bourg fut prise par les troupes d'Henri IV roi de France.

La citadelle résista, mais la Bresse fut cédée à la France par le traité de Lyon du 16 janvier 1601.

Les troupes (savoyardes) évacuèrent la citadelle le 9 mars 1601.

Cette citadelle fut rasée en 1611. Aujourd'hui, la rue de la Citadelle à Bourg-en-Bresse en rappelle seule le souvenir. 

Eglise de Brou à Bourg-en-Bresse :

On doit la construction de cette église à Marguerite d'Autriche, née à Bruxelles le 10 janvier 1480, fille de Maximilien empereur germanique et petite-fille de Charles-le-Téméraire par sa mère Marie de Bourgogne. Son frère Philippe qui deviendra Philippe 1er de Castille est le père de Charles Quint. Cette Marguerite fut mariée le 28 novembre 1501, au duc de Savoie Philibert II Le Beau (frère de Louise de Savoie, mère de François 1er). Marguerite d'Autriche fut donc la tante de Charles Quint par son frère Philippe et la tante de François 1er par son mari Philibert.

C'est pour y inhumer son mari décédé le 10 septembre 1504 qu'elle fit construire cet édifice où elle le rejoindra lors de son décès le 1er décembre 1530. Marguerite de Bourgogne, mère de Philibert II le Beau y est également inhumée. Les trois tombeaux sont dans le chœur de l'église. Derrière le chœur, il y a un ensemble de 5 vitraux ; sur le second vitrail en partant de la gauche est représenté Philibert le Beau accompagné de Saint Philibert et sur le second vitrail en partant de la droite est représentée Marguerite d'Autriche accompagnée de Sainte Marguerite. Ils sont également représentés dans le même motif et réunis dans le même vitrail dans la chapelle de Marguerite d'Autriche à gauche du chœur.

La Bresse avait été apportée en dot par Sibylle de Bôgé lors de son mariage le 5 juillet 1272 avec le comte de Savoie Amédée V dit Amédée-le-Grand

C'est par le traité de Lyon le 17 janvier 1601 que la Maison de Savoie perdit La Bresse, Le Bugey, le Valromey et le Pays de Gex suite à une guerre contre Henri IV roi de France.

L'église fait partie de l'ensemble du « Monastère royal de Brou » situé à l'entrée de Bourg-en-Bresse (en venant de Savoie), le long du Bd de Brou. En sortant de l'église, et en prenant le Bd de Brou à droite, la première rue que l'on croise est la rue « Marguerite d'Autriche » et la seconde est la rue « Philibert le Beau ».

Cathédrale Notre-Dame à Bourg-en-Bresse :

Au treizième siècle, l'église Saint Pierre (à l'emplacement où se trouve aujourd'hui l'église de Brou) était l'église paroissiale des habitants de Bourg-en-Bresse. En même temps un culte à Marie s'était développé à l'emplacement de l'actuelle cathédrale Notre-Dame de Bourg-en-Bresse. Un oratoire, s'était transformé en chapelle. Lorsque Marguerite d'Autriche duchesse de Savoie, voulant récupérer le site de Brou, demanda au pape (Jules II) le transfert du centre paroissial de Saint Pierre à Brou à Sainte Marie à Bourg; ce que fit Jules II par bulle du 16 juillet 1506.

Lorsque la Bresse devint française en 1601, l'actuelle cathédrale était en construction, le chœur, les portes et les travées de la nef étaient terminés. Après interruption, les travaux reprirent en 1640. La construction de cette cathédrale reste liée à l'histoire de la Maison de Savoie. 

Abbaye d'Ambronay :

L'Abbaye fondée au temps de Charlemagne se plaça sous protectorat savoyard en 1282. A l'extérieur, 2 tours de défense (tour des Archives et tour Dauphine), reliées par un bâtiment qui servit d'infirmerie, furent édifiées par les Savoyards au XIVe siècle pour se protéger des invasions des Dauphinois. Aujourd'hui, l'église et le cloître se visitent tandis qu'une grande partie des bâtiments est utilisée depuis 1980 comme « centre culturel de rencontres » et pour accueillir le festival de musiques anciennes .

Château de Pont-d'Ain :

Ce château fut acheté par Amédée IV dixième comte de Savoie en 1289. Il fut rebâti par Aymon le Pacifique qui fut le seizième comte de Savoie de 1329 à 1343. Naquirent dans ce château de Pont-d'Ain : Edouard (quinzième comte de Savoie) en 1284, Louise de Savoie en 1476 et Philibert le Beau (huitième duc de Savoie en 1480 qui est décédé également à Pont-d'Ain en 1504. Ce château n'est pas ouvert à la visite du public.

Château des Allymes à Ambérieu en Bugey :

Ce château fut construit par le dauphin de Viennois Jean II entre 1312 et 1321. Les Savoyards s'en emparèrent en 1335 sous Aymon le Pacifique (comte de Savoie de 1329 à 1343). Démoli en 1557, restauré à partir de 1559, ce château cessa d'appartenir à la Savoie lorsque celle-ci perdit le Bugey au traité de Lyon en 1601. 

Forteresse de Pierre-Châtel :

Cette forteresse qui surplombe le Rhône est située sur le territoire de la commune de Virignin. La première mention qui en est faîte date de 1149.

C'est en 1077 au temps du comte Amédée II que le Bugey passa sous le contrôle de la Maison de Savoie, grâce à l'empereur germanique Henri IV. Plusieurs comtes de Savoie au XIII/XIVe siècles, principalement le comte Thomas 1er, utilisèrent le lieu comme résidence temporaire. La Savoie perdit le Bugey au traité de Lyon en 1601. Le maréchal Biron s'était emparé de la forteresse en 1600 pour le compte d'Henri IV roi de France.

C'est Amédée VI dit le comte Verd qui décida en 1386 d'adjoindre une chartreuse à cette forteresse. Les Chartreux en furent chassés au moment de la Révolution française. C'est le même comte Verd qui créa vers 1362 l'ordre du Collier à Pierre-Châtel. En 1518 sous le duc de Savoie Charles III le Bon, cet ordre prit le nom de « Ordre de l'Annonciade »

Aujourd'hui, la forteresse de Pierre-Châtel est une propriété privée.

Châtillon-sur-Chalaronne (autrefois Châtillon-en-Dombes) :

La ville de Châtillon est située à peu près à mi-chemin entre Bourg-en-Bresse et Villefranche-sur-Saône. Un village se développa suite à la construction d'un château vers l'an mil. Le mariage le 5 juillet 1272 de Sibylle de Bâgé avec le comte de Savoie Amédée V donna la Bresse à la Maison de Savoie, jusqu'à ce que la France la récupère au traité de Lyon (17 janvier 1601). Dès 1273, la ville obtenait une charte de franchise, puis durant l'appartenance à la Maison de Savoie :

-la construction d'une enceinte fortifiée

-de l'église saint André (classée aux monuments historiques le 14 avril 1909)

-des Halles de 80 mètres sur 20 (classées aux Monuments Historiques le 14 novembre 1988)

-la reconstruction de la chapelle du château qui avait été incendiée en 1402

-le renforcement des 6 tours du château en 1413 et la construction d'une septième tour à partir de 1422. Les troupes françaises d'Henri IV détruisirent le château en 1598. Une reconstruction partielle a été effectuée entraînant un classement aux Monuments Historiques le 22 février 1927.

La ville conserve donc d'importantes traces de son passé « savoyard ».

Pérouges :

C'est par un traité de Paris daté du 5 janvier 1354 que le roi de France Jean-le-Bon céda plusieurs cités dont Pérouges au comte de Savoie Amédée VI (le comte Verd), Cette cité resta savoyarde jusqu'au traité de Lyon en 1601. Sa période savoyarde se distingua surtout par une résistance victorieuse en 1468 contre les troupes du Dauphiné.

Belley :

Capitale du Bugey, Belley a des liens très anciens avec la Maison de Savoie puisque au début du onzième siècle, Oddon évêque de Belley est le frère de Humbert le fondateur de la dynastie Savoie. La ville comme tout le Bugey appartint à la Savoie de 1077 au traité de Lyon en 1601. Comme souvenir de cette appartenance, on trouve encore à Belley une « rue de Savoie » et un hôtel particulier (classé aux Monuments historiques le 21 octobre 1926) appelé « hôtel des Ducs de Savoie ».

*En Haute-Savoie :

Annecy :

Le château d'Annecy a d'abord été la résidence des comtes de Genève, mais le 5 août 1401, le comte de Savoie Amédée VIII fit l'acquisition du comté de Genevois dont Annecy et Amédée VIII fit du château d'Annecy une de ses résidences. Le duc de Savoie Louis 1er (1413/1465) y fit construire la tour Perrière.

Bonneville :

à Bonneville il y a une colonne de 44 mètres de haut érigée de 1824 à 1826 en l'honneur de Charles-Félix (roi de Sardaigne de 1821 à 1831) en remerciement de l'endiguement de l'Arve

Cluses :

C'est par décret royal du 31 mars 1848 sous le règne du roi Charles-Albert qu'a été créée l'école royale d'horlogerie de Cluses. Les bâtiments de cette école servent aujourd'hui pour un lycée d'enseignement général mais un musée de l'horlogerie qui retrace l'histoire de cette activité à Cluses a été ouvert en 1993 dans un bâtiment qui servit autrefois de manufacture de coton puis de fabrique d'horlogerie et de décolletage avant de devenir musée.

Château de Ripaille :

Ce château est situé en Haute-Savoie sur la rive française du lac Léman.

C'est Bonne de Bourbon (cousine de Jean le Bon roi de France et nièce de Philippe VI autre roi de France), épouse du Comte Verd qui fut à l'origine de la construction du château de Ripaille à partir de 1371.

C'est Amédée VIII, dernier comte de Savoie, premier duc puis Félix V (pape pour les uns et anti-pape pour d'autres) qui fit agrandir Ripaille à partir de 1434 et s'y retira. Lorsque ce Félix V renonça à la tiare papale en 1449, il se contenta d'un titre de cardinal-légat

Pont de la Caille :

Situé près de Cruseille, sur la route Annecy/Cruseille, ce pont fut construit en 1838 sous le règne de Charles-Albert et inauguré le 11 juillet 1839. Il avait d'abord pris le nom de « pont Charles-Albert » et avait remplacé un pont écroulé en 1813.

Fort de l'Annonciade à Rumilly :

C'est en 1411 au temps d'Amédée VIII (encore comte de Savoie en 1411) que la Savoie récupère Rumilly qui antérieurement appartenait aux comtes de Genève.

Lorsque Emmanuel-Philibert (dixième duc de Savoie) transfère la capitale de Chambéry à Turin en 1562, il fait construire plusieurs forts, aux frontières, pour assurer la défense du duché contre de possibles invasions françaises et suisses.

C'est dans ce cadre qu'est construit entre 1569 et 1581 le fort de l'Annonciade à Rumilly. La première orthographe était fort de la Nonciade.

Louis XIII s'empara de ce fort en 1630 et le fit totalement raser.

Thonon-les-Bains : En 1016, à Strasbourg, Rodolphe III roi de Bourgogne avait désigné l'empereur du Saint Empire romain germanique comme son héritier. A la mort de Rodolphe le 6 septembre 1032, il y eut conflit entre Conrad II le Salique empereur germanique et un neveu de Rodolphe III : Eudes qui revendiquait l'héritage. Humbert de Maurienne soutint l'Empereur et en remerciement reçut le titre de comte et divers territoires dont le Chablais (en 1034). Le comte de Savoie Amédée V fit construire un premier château à Thonon-les-Bains à partir de 1290. Ce château fut agrandi et transformé par Marie de Bourgogne (épouse d'Amédée VIII d'abord comte puis duc de Savoie) à partir de 1415. Marie une des filles d'Amédée et de Marie de Bourgogne était déjà née dans ce château en janvier 1411 (elle deviendra duchesse de Milan). Ce château servit de résidence aux souverains de Savoie et fut le témoin de diverses cérémonies. Le 15 août 1424, Amédée VIII (duc depuis 1416) décerna à son fils aîné (Amédée) le titre de prince de Piémont et à son fils Louis le titre de comte de Bagé. C'est au château de Thonon que fut signé le 16 janvier 1432 un concordat entre Amédée VIII et l'archevêque de Tarentaise ainsi qu'avec les évêques de Maurienne, de Belley et d'Aoste. Ce concordat définissait les pouvoirs respectifs en matière de justice entre l’Église et les pouvoirs civils. Marguerite dernière fille d'Amédée VIII et de Marie de Bourgogne fut mariée en 1434 avec Louis III d'Anjou (roi de Naples) mais fut veuve avant d'avoir rejoint son époux. Elle vint se retirer au château de Thonon en décembre 1435. Marie de Bourgogne décéda dans ce château le 8 octobre 1422. Le château fut démoli par les troupes françaises en 1589. Sur l'emplacement un autre château fut construit à partir de 1666. Aujourd'hui il est occupé par l'office de Tourisme de Thonon et le musée du Chablais.

Abbaye Sainte Marie d'Aulps :

Cette abbaye est située sur le territoire de Saint Jean d'Aulps à 24 kms au sud-est de Thonon. Elle a été fondée en 1094 grâce aux financements donnés par le comte de Savoie Humbert II. A sa suite Humbert III fera dans cette abbaye des retraites spirituelles et poursuivra le financement. L'activité monastique s'arrêta lors de l'invasion française de 1792. Le domaine et ses bâtiments ont été rachetés pour partie en 1994 par la communauté de communes de la vallée d'Aulps et pour le reste par le Conseil Général de Haute-Savoie en 2007. Ils en ont fait un lieu touristique. 

Château de Montrottier :

Ce château situé sur le territoire de la commune de Lovagny fut construit pour le principal entre le XIIIe et le XVe siècle et restauré au XIXe siècle. Le site appartint d'abord à la famille de Montrottier puis à la famille de Grésy à partir de 1266. Un représentant de cette famille vendit le château en 1425 au duc de Savoie Amédée VIII qui le revendit le 19 mars 1427 à Pierre de Menthon qui fut ambassadeur de la Savoie successivement à Paris, à Rome puis à Gênes. Le domaine fut érigé en baronnie en 1596 par le duc de Savoie Charles-Emmanuel 1er puis en comté en 1632 par le duc de Savoie Victor-Amédée 1er. Le château resta dans la famille de Menthon jusqu'à l'invasion française de 1792. Il est depuis 1916 la propriété de l'académie florimontane. Cette académie fut créée durant l'hiver 1606/1607 par plusieurs personnalité dont François de Sales (futur saint François) et Antoine Favre, alors président du conseil du Genevois. Lorsque Antoine Favre devint président du Sénat de Savoie à Chambéry, en 1610, l'académie cessa de fonctionner pour reprendre vie en juin 1851.

Thorens-Glières :

Le comte de Genève Gérold II y fit élever un château en 1060 pour protéger La Roche-sur-Foron qui fut la capitale des comtes de Genève de 1033 à 1219. La Maison de Savoie s'empara de ce château en 1479 sous le règne du duc de Savoie Philibert 1er, en fait sous la régence de Yolande de France. La famille de Sales acheta le château en 1559, il fut démoli sur ordre de Louis XIII en 1630. Louis frère de Saint François de Sales fit reconstruire, quelques années plus tard, ce qui est aujourd'hui le château de Thorens et où naquit Philippine de Sales grand-mère de Camillo Cavour. 

*Dans l'Isère :

Fort Barraux :

Ce fort fut construit par le duc de Savoie Charles-Emmanuel 1er en 1597. Dans la nuit du 15 mars 1598, alors que ce fort n'était pas encore armé et occupé, le duc de Lesdiguières s'en empara à la tête de 1200 hommes qui firent l'escalade des murs au clair de lune. Le fort fut transformé par Vauban en 1692.

Dans ce fort fut caserné une partie du régiment de Savoie-Carignan. Ce régiment formé en 1641 par le prince Thomas de Savoie-Carignan fut donné à Louis XIV en 1659 par Charles-Emmanuel II.

Ce régiment, (en tant que régiment français) se distingua par sa participation victorieuse le 1er août 1664 à la bataille de Saint Gothard (Szentgottàrd en Hongrie) contre les Turcs.

1200 soldats de ce régiment furent ensuite envoyés au Québec pour combattre les Iroquois et les Anglais. 400 de ces soldats restèrent au Québec pour assurer un peuplement francophone. Louis XIV leur envoya un contingent de jeunes femmes françaises qui furent appelées « les filles du roi »

Septème :

Ce site se trouve dans l'Isère à 11 kms à l'est de Vienne. Il fut occupé dès les Romains. Diverses maisons fortes et châteaux s'y succédèrent. Il appartint à la Maison de Savoie au treizième siècle au moment des guerres Dauphiné/Savoie. Le comte de Savoie Philippe 1er fit renforcer le château et construire des remparts fortifiés sur un km. Le château actuellement visible date des XVe/XVIe siècles. 

Saint-Georges-d'Espéranche :

Cette commune de l'Isère, située à peu près à mi-chemin entre Vienne et Bourgoin-Jallieu, a été fondée par la Maison de Savoie qui avait acheté une terre en 1251, fit construire une muraille de 3 kms de long et un château avec 4 tours. Mais en 1349, le Dauphiné fut rattaché à la France. La Révolution fit grand carnage dans cette commune comme dans beaucoup d'autres. En 1993, la Municipalité racheta ce qu'il restait du château soit une tour et un corps de bâtiment. La Croix de Savoie figure encore dans le coin supérieur gauche du blason de la commune.

 

*Dans les Vosges :

Ville de Plombières-les-Bains :

Cette ville est située dans les Vosges à une vingtaine de kms au sud d'Epinal. C'est là que se rendit secrètement Camillo Cavour les 20 et 21 juillet 1858 et qu'il négocia avec Napoléon III, l'aide de la France pour vaincre les Autrichiens, contre la Savoie et Nice

*Dans les Alpes-Maritimes :

Nice :

Le 27 juillet 1382, Jeanne de Naples (Nièce de Philippe VI roi de France) décédait. Elle était reine de Naples mais aussi comtesse de Provence. Sa mort entraîna une guerre de succession.

Les Grimaldi originaires de Gênes s'étaient expatriés en Provence suite à la victoire des Gibelins sur les Guelfes et tentaient fortune en Provence. Jean Grimaldi prit le parti de la Maison de Savoie. Un traité négocié à Barcelonette fut ratifié à Chambéry le 25 août 1388 par le comte de Savoie Amédée VII dit le comte Rouge. Amédée fit une entrée triomphale à Nice le 28 septembre 1388. La récupération de Nice donnait à la Savoie un accès direct à la mer. Avant cela, les souverains de Savoie étaient obligés de recourir aux services de Gênes ou Venise pour leurs expéditions maritimes.

Des pourparlers entre Amédée VII et la République de Florence eurent lieu à Nice durant l'hiver 1388/1389.

Un château avait été construit au XI siècle sur la colline qui domine Nice. Le pape Benoît XIII assiégé en Avignon par les troupes françaises parvint à s'évader de nuit en barque. Amédée VIII mit à sa disposition le château de Nice que ce pape occupa du 21 décembre 1404 au 13 novembre 1406.

Nice et sa région furent érigés en comté de Nice en 1526. Ce comté correspondait quasiment à l'actuel arrondissement de Nice.

En 1543, la ville de Nice fut assiégée par terre et par mer par une coalition franco-ottomane. cela se situait dans le cadre de revendications de François 1er (fils de Louise de Savoie) sur la Savoie et dans son opposition à Charles Quint. Malgré la résistance de la population galvanisée par une héroïne locale nommée Catherine Ségurane, la ville fut prise mais pas le château. Finalement la ville fut libérée en septembre par l'intervention d'une armée impériale (de Charles Quint) commandée par le duc de Savoie Charles III et par le marquis Del Vasto gouverneur de Milan.
C'est en 1614 que fut créé le Sénat de Nice. Nice suivit le sort du reste des territoires de la Maison de Savoie avec diverses occupations françaises ou espagnoles

C'est en 1705 que les troupes françaises s'emparent du château de Nice et que Louis XIV le fait démolir (en 1706)

En 1830 le roi Charles-Félix fait créer à l'emplacement de l'ancien château un jardin paysager. C'est le 4 juillet 1807 (alors que Nice avait été annexé à la France) que né à Nice Giuseppe Garibaldi, d'abord sous le prénom « Joseph ».

En Suisse :

Château d'Arenenberg (canton de Thurgovie) :

Ce monument est situé sur la rive suisse du lac de Constance. Il fut édifié au XVIe siècle et acheté en 1817 par Hortense de Beauharnais qui vint s'y retirer. C'est essentiellement là que furent élevés le futur Napoléon III ainsi que son cousin le célèbre Plon-Plon (qui épousa Clotilde fille de Victor-Emmanuel II en 1859). Après la chute de Napoléon III, Eugénie et son fils y firent de nombreux séjours et en 1906, Eugénie fit don du château au canton de Thurgovie qui le transforma en musée.

Château de Chenaux à Estavayer-le-Lac (canton de Fribourg) :

Ce château fut construit à partir de 1392 par la famille Estavayer au bord du lac de Neuchâtel. Il fut acquis en 1432 par Humbert le Bâtard (fils d'Amédée VII dit le comte Rouge) qui compléta les défenses du château. Le château fut incendié à l'occasion des guerres de Bourgogne (de 1474 à 1477, guerre qui opposa les Suisses aux Bourguignons). Le château fut reconstruit à partir de 1476. Il est aujourd'hui le siège de la préfecture du district de Broye. Cet Humbert avait participé à une croisade en 1396, fait prisonnier il fut libéré en 1402. Depuis 1991, tous les 3 ans des fêtes médiévales célèbrent le retour d'Humbert en 1402.

Romont (canton de Fribourg)

En 1239, les sires de Billens cédèrent leur modeste château à Pierre de Savoie (qui sera le comte de Savoie Pierre II de 1263 à 1268). Pierre fit démolir la bâtisse et fit construire un château fort et fortifier la ville. Il en reste le château et plusieurs tours. Trois membres de la Maison de Savoie porteront le titre de « comtes de Romont » : Pierre II, Humbert le Bâtard et Jacques second fils du duc de Savoie Louis.

Château de Chillon (canton de Vaud) :

Ce château est situé en Suisse, sur le lac Léman dans sa partie orientale. Selon un document de la « fondation du château de Chillon » : « La plus ancienne mention écrite du château date de 1150 ; on y apprend que la famille de Savoie contrôlait déjà la forteresse et par là même le passage le long du Léman ». La première construction sur ce site date du IXe siècle. Ce château appartint à la Maison de Savoie de 1150 (au plus tard) à 1536 (date où les Bernois s'en sont emparés). Aux souverains de Savoie, il servit d'arsenal, de prison ou de résidence temporaire. En 1816 il inspira à Lord Byron « le prisonnier de Chillon ». Le comte de Savoie Pierre II (décédé en 1268) fit restaurer, agrandir et fortifier ce Château, à partir de 1261, ce qui fait écrire à certains auteurs qu'il en est le constructeur. La croix de Savoie figure encore sur les tours et dans de nombreuses salles du châteaux. Mais de nombreux touristes doivent penser qu'il s'agit de l'emblème de la Suisse. Voir la fiche N°46 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-trois-croix-81965433.html

Château d'Yverdon (canton de Vaud) :

Ce Château, situé à Yverdon-les-Bains dans le canton de Vaud, fut construit de 1260 à 1270 sur ordre du comte Pierre II de Savoie. Il appartint à la maison de Savoie jusqu'à la conquête par les Bernois en 1536. Ce château abrite aujourd'hui un musée historique ainsi qu'un musée suisse de la mode. Sur le territoire vaudois, Pierre II fit édifier 33 châteaux pour assurer la défense du territoire.

Château de la Bâtiaz à Martigny (dans le Valais) :

Surplombant la ville de Martigny, il y eut un premier bâtiment pour assurer la défense de la ville dès le XIe siècle, mais le château actuel fut construit au début du XIIIe siècle à l'initiative de l'évêque de Sion. Pierre II, douzième comte de Savoie s'en empara en 1259, Il s'empara également de la forteresse de la Crête. Il fit compléter la construction de la Bâtiaz par la tour centrale et l'enceinte. Il en garda la propriété jusqu'en 1268 date d'un traité entre la Maison de Savoie et l'évêque de Sion qui reprit la propriété du château.

Les comtes de Savoie le récupérèrent en 1384 au temps du comte Rouge et de Bonne de Bourbon. Le château fut incendié en novembre 1475 par les Haut-Valaisans, restauré par l'évêque de Sion et à nouveau incendié en 1518.

A l'initiative de « l'association pour l'aménagement et le développement du site historique de la Bâtiaz », le château fut restauré à partir des années 1980. Il est aujourd'hui le siège d'un musée national consacré à la machine de siège médiévale.

Saint Maurice (dans le Valais) :

Saint Maurice plus connu sous le nom de Saint Maurice d'Agaune est situé sur la rive gauche du Rhône à la frontière avec le canton de Vaud.

Un premier établissement religieux y fut créé dès l'an 515 à l'initiative de Théodore d'Octodure premier évêque du Valais.

En 1033, après la victoire d'Humbert 1er (Humbert aux Blanches Mains) sur Eudes neveu de Rodolphe III dernier roi de Bourgogne, la Savoie récupère Saint Maurice.

Au début du douzième siècle, Amédée III (septième comte de Savoie) installe dans l'abbaye des chanoines suivant la règle de Saint Augustin. En 1260, Pierre II s'empare de tout le Valais. Il s'en suit de nombreuses luttes avec l'évêque de Sion ainsi qu'avec les cantons « confédérés » (le premier pacte fédéral en Suisse est du 1er août 1291). La Maison de Savoie perd le Haut Valais en 1392 et le Bas-valais en 1476.

Genève :

Pendant longtemps, les souverains de Savoie ont rêvé d'annexer Genève et même d'en faire leur capitale. Mais Genève était aux mains d'une part de l'évêque de Genève et aussi d'une famille comtale dont 17 membres se sont succédés entre le XIe et le XIVe siècle. Le dernier mourut en Avignon, le 16 septembre 1394, sans descendance après avoir été le pape Clément VII (ou anti-pape selon le côté où l'on se place). Les rivalités entre comtes et évêques de Genève auraient pu permettre aux Savoyards de s'imposer mais ce ne fut pas le cas.

*Vers 1259, Pierre fils de Thomas 1er (et qui sera comte de Savoie en 1263 sous le nom de Pierre II) envahit Genève et s'empare du château du comte de Genève (château de Bourg-de-Four dont il ne reste plus qu'une porte visible au 14 de la rue de l'Hôtel de Ville)

*Le 1er octobre 1295, le comte de Savoie Amédée V fait alliance avec les bourgeois de Genève contre leur évêque et se déclare « protecteur » de Genève et en 1297 il s'empare de la Tour de l'Ile qui appartenait aux évêques de Genève qui l'avaient fait édifier en 1215. Cette forteresse gardait le pont sur le Rhône et permettait la perception des péages. En même temps les comtes de Savoie récupérèrent le « Vidomat » (droit de rendre la justice). Ils avaient un pied dans Genève.

*En 1355, Amédée VI (le comte Verd) installa son quartier général à Genève pour mener des opérations contre les habitants du Faucigny qui s'étaient soulevés et pour faire le siège d'Hermance.

*Le 5 août 1401, le comte de Savoie Amédée VIII acheta le comté de Genevois mais sans Genève. La ville était cependant, à ce moment là, complètement « encerclée » par les possessions savoyardes.

*le 1er octobre 1405, le comte de Savoie Amédée VIII faisait acte d'allégeance à l'évêque de Genève dans la cathédrale Saint Pierre, en échange de quoi, le Vidomat était confirmé et Amédée VIII lorsqu'il venait à Genève résidait dans le couvent des Dominicains de Plainpalais (démoli au XVIe siècle). La dynastie Savoie avait un pied de plus à Genève.

*En novembre 1477, Genève faisait alliance avec Berne et Fribourg.

*En décembre 1525, la Savoie imposait un protectorat à Genève mais celui-ci était annulé dès 1526 puis Genève devint protestante.

*Les tentatives de la Savoie sur Genève se terminèrent dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602 ; nuit de l'escalade où les Savoyards tentant de prendre Genève par surprise furent repoussés. Plusieurs plaques à Genève commémorent l'événement dont une rue de la Corraterie. Les Savoyards eurent 72 tués, 120 blessés et 13 prisonniers qui furent torturés, pendus et dont la tête fut fixée au bout d'une pique sur les remparts. Parmi ces 13, un Jacques fils de Charles Chaffardon de Saint Jean d'Arvey (Savoie).

Les Genevois pour leur part eurent 18 tués et 24 blessés. Cet événement, célébré chaque année, reste vivace à Genève où l'on trouve une « fontaine de l'escalade », une « tour de l'escalade », diverses inscriptions et où avait été composée une chanson de l'escalade...

Carouge :

C'est le traité de Turin du 3 juin 1754 qui régla les problèmes de frontière entre Genève et le royaume de Sardaigne, de part et d'autre de l'Arve. A ce moment, le territoire de Carouge ne comportait que 17 maisons et était plus un lieu de passage qu'une ville. Pour concurrencer Genève la rebelle, le roi de Sardaigne Victor-Amédée III chargea des architectes piémontais de créer une ville à l'emplacement de Carouge. Grâce à diverses mesures : abolition des péages, octroi de 2 foires annuelles, titre de « ville royale » accordé le 31 janvier 1786, tolérance religieuse y compris pour la communauté juive, Carouge se développa rapidement.

La ville de Carouge fut envahie par les troupes de la Révolution française le 2 octobre 1792, devint chef-lieu de district dans le département français du Mont-Blanc puis en 1798, chef-lieu de canton dans le département français du Léman, enfin cédée à la Suisse après la chute de Napoléon par le traité de Turin du 16 mars 1816.

De son passé lié à la Maison de Savoie, Carouge conserve une « place de Sardaigne » et une rue « roi Victor Amé ». 

*En Italie :

Château de Santena :

Santena se trouve à une vingtaine de kms au sud-est de Turin en direction d'Asti.

Un château fut construit à Santena entre 1712 et 1720. Ce château fut acheté par Philippe Benso marquis de Cavour qui avait épousé Philippine de Sales le 24 février 1781 à Thorens-Glières et qui utilisa la dot de Philippine pour l'acquisition de ce château et de son parc.

Dans une chapelle annexe au château sont inhumés Camillo Cavour, Philippine de Sales et quelques membres de leur famille

Turin :

Difficile de s'intéresser à l'histoire de la Maison de Savoie sans connaître Turin tellement cette ville est imprégnée de cette dynastie.

*Les monuments : le Palais royal (Palazzo Reale), le Palais Madame ( Palazzo Madama), le Palais Carignan (Palazzo Carignano), le Palazzo del Valantino (construit pour la duchesse Christine de France épouse du duc de Savoie Victor-Amédée 1er), la bibliothèque royale, l'armurerie royale, les jardins royaux, l'église San Lorenzo édifiée suite à la victoire du duc de Savoie Emmanuel-Philibert sur les troupes françaises le 10 août 1557 (jour de la Saint Laurent), l'église Santa Cristina piazza San Carlo érigée à la demande de Marie Christine en mémoire de son fils François-Jacinthe décédé à l'âge de 6 ans etc etc

*Les noms des rues, des places, des avenues : on trouve à Turin un peu partout des rues etc dénommées : Carlo Alberto, Carlo Emanuele, Carlo Felice, Conto Rosso, Conto Verde, Emanuele Filiberto, Madama Cristina, Maria Teresa, Maria Vittoria, Principe Amadeo, Principe Eugenio, Principe Tommaso, Re Umberto, Regina Margherita, Vittoria Amedeo, Vittorio Emanuele... sans compter tous les noms associés à la famille de Savoie : Cavour, Garibaldi etc

*la statuaire : le comte Verd place de la mairie, Emmanuel-Philibert place San Carlo, Charles-Albert piazza Carlo Alberto etc

Basilique de Superga (qui domine Turin)

Cette basilique fut érigée suite à un vœu de Victor-Amédée II (dernier duc de Savoie et premier roi de Sardaigne), lorsque la ville de Turin était assiégée par l'armée française de Louis XIV. La ville fut libérée en 1706 par le Prince Eugène de Savoie à la tête des armées autrichiennes.

De nombreux membres de la Maison de Savoie sont inhumés ou ont un cénotaphe à Superga

Les Résidences royales :

Turin fut la capitale de la Maison de Savoie de 1563 à 1866. Durant cette période, de nombreux palais furent construits ou rachetés par les différents souverains de la dynastie Savoie qui se succédèrent. Cet ensemble fut classé en 1997 au patrimoine mondial de l'UNESCO sous l'appellation « Résidences royales de la Maison de Savoie ». Certaines de ces résidences se trouvent à Turin même mais il existe également toute une couronne de monuments autour de Turin connue sous l'appellation « Corona di delizie » (couronne des délices).

Les Savoyards doivent connaître la ville de Turin elle-même, mais il y a beaucoup moins de gens qui connaissent la couronne des délices qui comprend, par rapport à Turin :

au nord : le château ducal d'Aglié (Castello ducale di Aglié)

au nord-ouest : le château de la Mandria (castello de La Mandria) et La Mandria (Reggia di Veneria Reale)

à l'ouest : le château de Rivoli (castello di Rivoli), sans oublier à Rivoli, la "casa del conte verde"  (bâtiment du XIVe siècle)aujourd'hui transformée en musée.

au sud-ouest : le pavillon de chasse de Stupinigi (Palazzina di Caccia di Stupinigi)

au sud : le château de Racconigi (castello di Racconigi) et le château de Moncalieri (castello di Moncalieri)

à l'est : la villa de la Reine (Villa della Regina)

La visite de cet ensemble pourrait faire l'objet d'un voyage et selon la durée du séjour pourraient y être ajoutés la basilique de Superga (voir ci-dessus) et le château de Santena (voir ci-dessus)

Vicoforte :

La localité de Vicoforte est située à 6 kms à l'est de Mondovi dans la province de Coni au sud de la région Piémont.

A partir de 1596, le duc de Savoie Charles-Emmanuel 1er y fait édifier un sanctuaire dédié à la Vierge (basilique Regina Montis Regalis). A partir de 1733 (et jusqu'en 1752) y est implantée une vaste coupole (37,15 mètres sur 24,90 mètres), puis 4 campaniles complètent l'église en 1891. La même année une statue dédiée à Charles-Emmanuel 1er est inaugurée sur la place devant la basilique. Entre-temps, une statue dédiée à Marguerite de Savoie (fille de Charles-Emmanuel 1er) avait été réalisée à l'intérieur de la basilique en 1709.

Charles-Emmanuel 1er et Marguerite de Savoie sont inhumés dans la basilique.

A Mondovi même, une citadelle construite sur ordre d'Emmanuel-Philibert et terminée en 1573, à aujourd'hui vocation de caserne.

 

Dans le Val d'Aoste :

*Château de Sarre : (commune de Sarre) sur le site existait déjà un château au XIIIe siècle qui appartint à différentes familles dépendantes de la Maison de Savoie. Le château fut acheté en 1869 par Victor-Emmanuel II pour en faire sa maison de chasse. Il fut racheté en 1969 par la région autonome du Val d'Aoste.

*fort de Bard : (commune de Bard). Le site fut acheté par la Maison de Savoie en 1242. Le duc de Savoie Charles-Emmanuel 1er y fait installer une garnison en 1661. La garnison du fort dut se rendre à Napoléon Bonaparte en mai 1800 après 2 semaines de siège. Puis Bonaparte fit détruire le fort. Il fut reconstruit de 1830 à 1838 sous le règne de Charles-Félix et Charles-Albert rois de Sardaigne. Camillo Cavour y effectua son service militaire. Le fort servit de poudrière à l'armée italienne jusqu'en 1975. Il fut alors racheté par la Région autonome du Val d'Aoste. Après restauration, il est transformé en "musée des Alpes" depuis 2006.

*Château Savoie : (sur la commune de Gressoney Saint Jean). ce château fut bâti à la fin du XIXe siècle pour la reine Marguerite de Savoie, reine d'Italie, qui y séjourna régulièrement jusqu'en 1925

 

A Palerme en Sicile :

Durant la guerre de succession d'Espagne, le duc de Savoie Victor-Amédée II avait pris parti successivement pour la France de Louis XIV puis contre. Cette guerre se termina par le traité d'Utrecht (en Hollande) le 11 avril 1713. Anne Stuart reine d'Angleterre et d'Irlande de 1702 à 1714 imposa de donner la Sicile (au détriment de Philippe V roi d'Espagne) et le titre de roi à son cousin le duc de Savoie Victor-Amédée II. Cet accord était confirmé par un traité direct entre l'Espagne et la Savoie le 13 juillet 1713.

C'est le 21 décembre 1713 que Victor-Amédée II et son épouse (Anne-Marie d'Orléans nièce de Louis XIV) arrivèrent à Palerme et le 24 décembre à la cathédrale de Palerme qu'eut lieu le couronnement. Le roi s'était installé au palais royal (Palazzo dei Normanni) et avait commencé à réformer la Sicile, mais il l'a quitta le 8 septembre 1714 pour retourner à Turin. Il laissa sur place un vice-roi (le comte Annibale Maffei qui avait été ambassadeur de la Savoie à Londres). Ce vice-roi tenta de poursuivre la réforme de la Sicile mais le 1er juillet 1718, les troupes espagnoles débarquaient pour reprendre le territoire, ce qu'ils firent sans peine compte-tenu des faibles troupes dont disposaient sur place la Maison de Savoie.

 

A Cagliari en Sardaigne :

Un traité de Londres en date du 8 août 1720 donna la Sardaigne à la Maison de Savoie, en compensation de la Sicile. Ainsi l'éphémère roi de Sicile devenait roi de Sardaigne. Victor-Amédée II ne mit pas les pieds en Sardaigne, mais envoya à Cagliari un vice-roi (le marquis de Saint-Rémy) qui arriva le 4 août 1720 et administra le territoire.

Il fallut attendre l'invasion du Piémont par les troupes de Bonaparte pour qu'un roi de Sardaigne (Charles-Emmanuel IV beau frère de Louis XVI) vienne s'installer à Cagliari.

La Sardaigne au fil des siècles appartint à de nombreux conquérants dont la République de Pise en 1216, l'Espagne en 1295, l'Autriche en 1713 puis la Maison de Savoie en 1720. Pendant sa courte présence le souverain savoyard occupa le Palazzo Viceregio (construit à partir de 1337) qui devint palais royal et qui conserva ce nom avant de devenir en 1885 le siège de l'administration provinciale dans le cadre du royaume d'Italie. Au dessus de la porte d'entrée du palais royal, une inscription commémore Charles-Emmanuel III. On trouve encore à Cagliari :

-un arc de triomphe Umberto primo et une terrasse du même nom

-un bastion Saint Rémy,

-une Piazza Carlo Alberto

-une Porta Cristina créée en 1825 sous le règne de Charles-Félix et qui porte le nom de sa femme

Ailleurs en Italie :

C'est la dynastie de la Maison de Savoie qui a fait l'unité italienne dans les années 1860/70. Unité que beaucoup d'Italiens souhaitaient depuis 14 siècles ! Il n'est donc pas surprenant que l'on trouve traces de la Maison de Savoie sous de multiples formes dans toute l'Italie : du palais « Victor-Emmanuel II » à Rome à la galerie « Victor-Emmanuel II » à Milan. On ne peut tout recenser sauf à remplir un dictionnaire. La famille de Savoie fait partie de l'histoire de l'Italie, on trouve la croix de Savoie sur de nombreux timbres émis par la poste italienne jusqu'à la proclamation de la République ainsi que sur des pièces et billets de banque du royaume d'Italie entre 1861 et 1946. Cette famille fait aussi, un peu, partie de l'histoire de France. Elle est en fait un lien entre les 2 pays.

 

J.D. 13 février 2012, dernière mise à jour le 21 juillet 2016

 

Cette note est complémentaire de la note N°66 http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-de-la-maison-de-savoie-59295182.html

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Palais de Justice dont la première pierre a été posée le 27 mai 1850 par le roi Victor-Emmanuel II et la reine Adélaïde d'Autriche. Fut terminé après la réunion de la Savoie à la France en 1860. Ce bâtiment avait été construit pour l'ancien Sénat de Savoie qui avait été créé par le duc Emmanuel-Philibert en 1560.

 

Château des comtes puis des ducs de Savoie à Chambéry, aquarelle de Michel Duvoisin dans "Les pays de Savoie" éditions équinoxe avril 2010

Château des comtes puis des ducs de Savoie à Chambéry, aquarelle de Michel Duvoisin dans "Les pays de Savoie" éditions équinoxe avril 2010

Partager cet article
Repost0