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29 septembre 2016 4 29 /09 /septembre /2016 09:36

*En vertu de l'article 1er section 7 de la Constitution américaine, le Président des Etats-Unis peut dans les 10 jours mettre son veto à une loi adoptée par les parlementaires américains. Mais la Constitution prévoit que le veto présidentiel peut être annulé si les deux tiers au moins, dans chacune des Chambres (Chambre des Représentants et Sénat) le décident.

*Depuis qu'il est entré en fonction, il y a presque 8 ans, Barack Obama en est à son douzième droit de veto, à propos d'une loi adoptée le 9 septembre 2016 aux Etats-Unis et qui porte le nom de « Justice Against Sponsors of Terrorism Act » (Justice contre les soutiens aux actes de terrorisme) . Elle a pour objet de permettre aux familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001 de poursuivre l'Arabie Saoudite en justice.

*15 des 19 terroristes des attentats du 11 septembre étaient Saoudiens et les familles des victimes pensent qu'au minimum l'Arabie en tant qu’Etat n'a rien fait pour les empêcher.

*Barack Obama a apposé son veto à cette loi, mais le Sénat américain par 97 voix contre une et la Chambre des Représentants par 348 voix contre 77, ont annulé le veto présidentiel.

*C'est la première fois depuis qu'il est Président que Obama voit annuler son veto. L'écrasante majorité obtenue contre son avis n'arrange pas la fin de son mandat.

Yes we can ou Yes we can't ?

J.D. 29 septembre 2016

P.S. on trouvera en illustration une photo du Capitole : l'aile nord (à gauche sur la photo) abrite le Sénat et l'aile sud : la Chambre des Représentants

le Capitole à Washington, photo Michèle Delisle 25 septembre 2000

le Capitole à Washington, photo Michèle Delisle 25 septembre 2000

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28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 20:03

Tous les élèves apprennent à l'école que Benjamin Franklin inventa le paratonnerre (en 1752). Mais beaucoup n'en savent guère plus sur ce personnage important dans l'Histoire des États-Unis puisqu'il en fut l'un des « Pères fondateurs » (the Founding Fathers). Voici quelques données le concernant :

Les débuts :

*Benjamin Franklin naquit à Boston (Massachusetts) le 17 janvier 1706, en étant le dix-septième et dernier enfant dans sa famille. Ce Benjamin en fut vraiment le benjamin !

*Il put aller à l'école mais commença à l'âge de 10 ans à fabriquer des chandelles et des savons dans le magasin de son père (Josuah, s'écrit aussi Josiah) à Boston tout en faisant l'apprentissage de divers autres métiers (maçon, chaudronnier, tonnelier).

*En 1718, il commença un apprentissage chez son frère (James) qui venait de s'installer à Boston comme imprimeur.

*En 1721, son frère créa un journal (New England Courant) dans lequel Benjamin écrivit sous un pseudonyme.

*Ne s'entendant pas avec son frère, il le quitta en 1723 et partit pour New-York où il ne trouva pas de travail. Il se retrouva à Philadelphie où il put se faire embaucher dans une imprimerie.

*En 1729, il put racheter un journal (Pennsylvania Gazette) qu'il développa, puis fonda une imprimerie en 1730 et édita un almanach (Poor Richard) à partir de 1732, qui eut beaucoup de succès et lui assura une certaine aisance financière.

*En septembre 1730, il se mit en ménage avec Deborah Read, fille du premier logeur de Benjamin à Philadelphie. Ils eurent 2 enfants : un garçon et une fille.

La Carrière politique :

*En 1736, il devint secrétaire de l'Assemblée de Pennsylvanie (organe sous autorité anglaise) et s'investit beaucoup à la fois pour la Pennsylvanie et pour la ville de Philadelphie : fondation de la première bibliothèque de prêts des Etats-Unis en 1731, d'un corps de sapeurs pompiers volontaires en 1738, de l'assurance contre l'incendie, de l'Académie de Philadelphie en 1749, de l'hôpital de Pennsylvanie en 1752, de l'éclairage public à Philadelphie en 1756…

*En 1737, il avait été nommé Maître des Postes de Pennsylvanie, élu membre de l'Assemblée de Pennsylvanie en 1751, Maître des Postes Général pour l'Amérique du Nord en août 1753, envoyé à Londres en 1757 pour porter les doléances des colons envers le pouvoir anglais. Il fut nommé à Londres « agent des colonies » en 1764.

C'est dans les mêmes moments que commença la contestation de l'autorité anglaise par les colons des 13 colonies britanniques d'Amérique du Nord. Voir la fiche N°135 http://jean.delisle.over-blog.com/la-constitution-americaine-n-135.html

*C'est de Boston (ville natale de Benjamin Franklin) que partit la contestation. Le « Boston Massacre » le 5 mars 1770, King Street à Boston où les soldats anglais tirèrent sur la foule faisant 5 morts et 6 blessés, fut exploité à fond par les partisans de l'indépendance (independence en anglais).

*Rentré à Philadelphie, Benjamin Franklin se joignit aux partisans de l'indépendance et prit une part très importante aux événements. Voir fiche N° 287 http://jean.delisle.over-blog.com/2016/05/la-maison-des-charpentiers-n-287.html

*Il fit parti de la commission des cinq nommée en juin 1776 par le premier congrès continental pour rédiger la proclamation de l'Indépendance. Cette commission comprenait : John Adams (pour le Massachusetts), Benjamin Franklin (pour la Pennsylvanie), Thomas Jefferson (pour la Virginie, il fut le principal rédacteur), Robert R. Livingston (pour l’État de New-York) et Roger Sherman (pour le Connecticut). Benjamin Franklin fut également l'un des 56 signataires (qui représentaient les 13 colonies) de cette déclaration. A noter que 3 des signataires de cette déclaration devinrent Président des États-Unis : George Washington de 1789 à 1797, John Adams de 1797 à 1801 et Thomas Jefferson de 1801 à 1809. C'est le 4 juillet 1776 dans « l'Independence Hall » de Philadelphie que le Congrès Continental l'approuva.

*En octobre 1776, Benjamin Franklin fut envoyé à Paris pour obtenir l'aide de la France contre les Anglais. Il fut ensuite « ministre plénipotentiaire » (c'est-à-dire investit des pleins pouvoirs) des États-Unis en France de septembre 1778 à mai 1785.

*Le 3 septembre 1783, Benjamin Franklin fut l'un des 3 signataires (avec John Adams et John Jay) pour la partie américaine, du traité de Paris par lequel l'Angleterre reconnaissait l'indépendance de ces anciennes colonies. La signature eut lieu au 56 rue Jacob (dans le sixième arrondissement).

*Le 17 septembre 1787, Benjamin Franklin fut l'un des 39 signataires de la Constitution américaine. Une « Convention Constitutionnelle » s'était réunie à Philadelphie à partir du 25 mai 1797, pour rédiger une Constitution qui puisse être acceptée par les 13 États membres (les 13 anciennes colonies britanniques à savoir : le New Hampshire, le Massachusetts, le Rhode Island, le Connecticut, l’État de New York, le New Jersey, la Pennsylvanie, le Delaware, le Maryland, la Virginie, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, et la Géorgie). Cette Constitution fut ensuite approuvée par les 13 États entre le 7 décembre 1787 (pour le Delaware) et le 29 mai 1790 (pour le Rhode Island).

Benjamin Franklin fut le seul américain à avoir signé à la fois : la déclaration d'indépendance en 1776, le traité de Paris en 1783 et la Constitution en 1787.

On trouvera en illustration, l'encrier exposé dans le « Congress Hall » de Philadelphie, qui servit pour la signature de la Déclaration d'Indépendance et de la Constitution.

Benjamin Franklin est aussi connu pour avoir milité contre l'esclavage.

La carrière scientifique :

En même temps que sa carrière politique, Benjamin Franklin fut de son temps un scientifique réputé. Outre le paratonnerre, il fut le premier à cartographier le trajet du Gulf Stream, inventa les lunettes à double foyer, le poêle à bois à combustion contrôlée etc

Il mourut à Philadelphie le 17 avril 1790 où il est inhumé. En France, l'Assemblée Constituante décréta 3 jours de deuil national. Une rue de Paris dans le seizième arrondissement porte son nom.

A Philadelphie, Benjamin Franklin a donné son nom à un pont, un square, un park, un Institut… On le trouve également sur les billets de 100 dollars.

Parmi les citations attribuées à Benjamin Franklin, j'ai retenu celle-ci :

« En ce monde rien n'est certain, à part la mort et les impôts »

D'avoir commencé à travailler à l'âge de dix ans ne l'empêcha pas de parvenir au sommet dans plusieurs domaines : bel exemple d'autodidacte.

J.D. 28 mai 2016

Benjamin Franklin au musée des Beaux-Arts de Philadelphie et sosie avec ma fille Claire à Philadelphie, photos J.D. avril 2016
Benjamin Franklin au musée des Beaux-Arts de Philadelphie et sosie avec ma fille Claire à Philadelphie, photos J.D. avril 2016

Benjamin Franklin au musée des Beaux-Arts de Philadelphie et sosie avec ma fille Claire à Philadelphie, photos J.D. avril 2016

encrier qui servit pour la signature de la Déclaration d'Indépendance et pour la Constitution, photo J.D. avril 2016

encrier qui servit pour la signature de la Déclaration d'Indépendance et pour la Constitution, photo J.D. avril 2016

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 12:40

J'ai déjà très légèrement abordé cette question sur la note N°20 intitulée « Le Dollar », mais après un quatorzième séjour aux Etats-Unis (du 1er au 29 octobre 2013) chez ma fille Claire et Vincent son mari, je reviens sur ce sujet.

Pour la petite histoire, j'ai récupéré un exemplaire de la Constitution américaine sur un stand tenu par le Tea-Party sur un marché à Southern-Pines en Caroline du Nord.

1- D'abord, rappel de quelques événements pour cadrer les faits :

*1492 : Christophe Colomb et ses marins traversent l'Atlantique et croient être arrivés aux Indes en passant par l'ouest. Christophe Colomb mourut en 1506 sans savoir qu'il avait découvert un nouveau continent.

Pour célébrer la découverte de l'Amérique, chaque second lundi d'octobre est jour férié aux Etats-Unis, c'est le « Columbus Day » (nota : aux Etats-Unis, jour férié n'est pas synonyme de jour chômé)

A la suite, les traversées se multiplièrent et 4 pays principalement se lancèrent dans la colonisation du nouveau continent : Anglais et Français en Amérique du Nord, Portugais et Espagnols en Amérique du Sud, ce qui est une façon de parler (ou d'écrire) car le Mexique, l'Amérique centrale et une partie de ce qui appelé « Amérique du Sud » se trouvent dans l'hémisphère Nord c'est-à-dire au-dessus de la ligne de l'équateur.

Richelieu et Louis XIII puis Louis XIV encouragèrent la colonisation. Les Français s'implantèrent au Canada suite à l'expédition de Jacques Cartier (1534) puis Robert Cavelier de La salle prit possession au nom du roi d'un vaste territoire situé de part et d'autre du Mississippi. Il fit dresser un acte de possession le 9 avril 1682 et donna à ce territoire le nom de « Louisiane » en l'honneur du roi Louis (XIV). A noter que cette première « Louisiane » qui allait de la frontière du Canada jusqu'au golfe du Mexique, était infiniment plus vaste que l'Etat appelé aujourd'hui « Louisiane » (Louisiana pour les Américains). Les Français créèrent plusieurs villes dont La Nouvelle Orléans en 1718, construisirent des forts dont « Fort de Chartres », « Fort d'Orléans, « Fort de Vincennes »...

De leur côté les Anglais organisèrent 13 colonies sur la côte Est de ce qui constitue aujourd'hui les Etats-Unis, mais les possessions françaises leur barraient toutes possibilités d'extension à l'Ouest.

*1763 : Suite à la guerre de « Sept Ans » (appelée par les Américains : « French and Indian War ») qui impliqua une quinzaine de pays et se déroula sur de nombreux théâtres d'opérations, mais qui, en Amérique du Nord, opposa Français et Anglais et aussi parce que Louis XV, fut probablement plus préoccupé des humeurs de la Pompadour que du sort des francophones en Amérique, il signa le 10 avril 1763 le traité de Paris. Par ce traité, il céda aux Anglais le Canada et toutes nos possessions à l'est du Mississippi et à l'Espagne la partie sud de notre Louisiane dont La Nouvelle Orléans.

*1764 : la guerre de Sept Ans ayant ruiné leurs finances, les Anglais à partir de 1764 imposèrent de nouvelles taxes à leurs colonies d'Amérique ce qui mécontenta les citoyens concernés, mais la goutte d'eau qui fit déborder le vase est le « Tea Act » de 1773. Ce « Tea Act » créa de lourdes taxes sur le thé dont la Compagnie anglaise des Indes Orientales était exonérée. Cette discrimination exaspéra les Américains. Les marins qui débarquaient le thé furent passés au supplice du goudron et des plumes (comme dans les Dalton) et le 16 décembre 1773, 60 habitants de Boston déguisés en Indiens montèrent à bord de 3 navires anglais et jetèrent à la mer 45 tonnes de thé. Ces événements sont connus sous le nom de « Boston Tea Party ».

*1774 : les Anglais prirent un certain nombre de mesures coercitives (Coercitive Acts) contre les habitants du Massachusetts (là où s'était déroulé le « Boston Tea Party »). Le « Coercitive Acts » fut qualifié par les Américains d' »Intolerable Acts ». Il entraîna la réunion du premier « Congrès continental américain » à Philadelphie du 5 septembre au 26 octobre 1774. Douze des treize colonies étaient représentées (il ne manquait que la Géorgie). Ce congrès rédigea des articles d'association, appela au boycott des marchandises anglaises à compter du 1er décembre 1774 et conseilla aux Etats de préparer leurs citoyens à la guerre.

*1775/1783 : guerre d'indépendance (que les Américains appellent « Revolutionary War »). Cette guerre eut des fortunes diverses pour les 2 camps mais après la bataille de Yorktown (port situé en Virginie à l'embouchure de la rivière York, à noter que les Américains ne font pas comme nous de distinctions entre rivières et fleuves, tout est « river »), qui se déroula du 28 septembre au 17 octobre 1781, et quelques autres défaites, les Anglais durent s'avouer vaincus et par le traité de Paris du 3 septembre 1783, ils reconnurent l'indépendance de leurs 13 anciennes colonies. Entre temps, sur le plan militaire, le marquis de la Fayette avait rejoint les combattants américains dès 1777. Par un traité de Paris du 6 février 1778, la France (de Louis XVI, roi depuis 1774) s'était officiellement alliée avec les Américains et le 11 juillet 1780 sous le commandement de Rochambeau, une armée française débarquait à Newport et participait aux opérations de guerre contre les Anglais. Des Espagnols, des Hollandais et des francophones Canadiens s'étaient également joints aux Américains.

*Entre temps, un second congrès continental s'était réuni en 1775 et avait demandé à Thomas Jefferson de rédiger une déclaration d'indépendance, ce qu'il fit, assisté de Benjamin Franklin et de John Adams. Cette déclaration fut approuvée par les 13 colonies le 4 juillet 1776, sans demander l'avis des Anglais et chaque ancienne colonie se considéra comme devenu un Etat des Etats-Unis. Le 4 juillet aux Etats-Unis est jour férié (Independence Day).

*C'est en 1777 que les Américains adoptèrent leur drapeau appelé « The Star-Spangled Banner » (« la bannière étoilée », ce qui est aussi le titre de l'hymne national américain). Au départ, il y eut 13 bandes pour symboliser les Etats fondateurs des Etats-Unis (7 bandes rouges et 6 blanches) ainsi que 13 étoiles en rond dans le coin supérieur gauche. Le nombre d'étoiles augmenta au fur et à mesure que les Etats-Unis s'agrandissaient. La cinquantième étoile a été ajoutée à partir du 4 juillet 1960 après l'intégration d'Hawaï comme cinquantième Etat. En tout il y eut jusqu'à présent 27 versions de ce drapeau. Le 14 juin de chaque année « the Flag Day » fait partie des jours fériés en l'honneur du drapeau. Les principales extensions des Etats-Unis eurent lieu lorsque Napoléon vendit aux Américains en 1803, ce qu'il nous restait de Louisiane à l'Ouest du Mississippi (pour 15 millions de dollars), après une guerre contre le Mexique de 1846 à 1848, par « la conquête de l'ouest » et par l'acquisition de l'Alaska, ancien territoire russe acheté en 1867 pour 7,2 millions de dollars. Les américains ont beaucoup plus qu'en France le sens du drapeau. Il existe même dans certaines circonstances un « serment au drapeau ». Malgré cela la Cour Suprême a toujours refusé de condamner les profanateurs du drapeau américain en vertu de l'Amendement N° 1 qui proclame la liberté d'opinion des citoyens.

*En 1787, une Convention Constitutionnelle se réunit à Philadelphie et rédigea une constitution pour les Etats-Unis car les « articles d'association » rédigés en 1774 ne donnaient pas satisfaction. 55 délégués participèrent à ce travail, ils sont appelés les « pères fondateurs » (The Founding Fathers). Cette Constitution fut approuvée le 17 septembre 1787.

2 La Constitution :

La Constitution américaine comprend un préambule de 7 lignes (sur un format agenda de poche) et 7 articles. Par comparaison, la Constitution française de 1958 comprend 89 articles.

*Le préambule commence par ces mots : « We the People of the United States » (Nous le Peuple des Etats-Unis). Les commentaires que j'ai vus sur la constitution insistent sur les 3 premiers mots : We the People

*L'article1 concerne le pouvoir législatif qui appartient à deux chambres qui forment ensemble le Congrès américain.

*Le Sénat comporte 100 membres à raison de 2 pour chacun des 50 Etats. Les 5 territoires américains d'Outre-Mer (Porto Rico, les Iles Vierges, Samoa, les Iles Marianne du Nord et Guam) n'ont pas de représentants au Sénat ainsi que Washington la capitale appelée Washington D.C. (District of Columbia) à ne pas confondre avec l'Etat de Washington situé au nord-ouest des Etats-Unis en bordure du Pacifique et du Canada.

Les Sénateurs sont élus pour 6 années. Ils sont renouvelables par tiers tous les 2 ans. Le Vice-Président des Etats-Unis est Président du Sénat mais sans droit de vote sauf si il s'agit de départager un vote ayant obtenu le même nombre de voix pour et contre.

Sénat et Chambre des Représentants ont quelques spécificités. Par exemple, le Sénat doit approuver la nomination des membres du Gouvernement faite par le Président ainsi que la nomination des Juges de la Cour Suprême, faite également par le Président. Il a également le pouvoir de rejeter un traité qui aurait été signé par le Président. De son côté seule la Chambre des Représentants peut introduire un projet de loi qui entraîne un supplément d'impôts pour les citoyens.

*La Chambre des Représentants compte 435 membres. Chaque Etat dispose d'un nombre de Représentants proportionnel à l'importance de sa population. La population prise en compte pour déterminer le nombre de sièges de chaque Etat est actualisée tous les 10 ans. Les membres de cette assemblée sont élus pour 2 années.

Au total les Etats-Unis compte 535 parlementaires soit un parlementaire pour 566.000 habitants. La France compte 348 Sénateurs et 577 députés soit un parlementaire pour 70.000 habitants non compris les 74 députés français au Parlement européen.

On va me dire : « Oui mais aux Etats-unis il y a l'administration des 50 Etats ». C'est vrai mais en France il y a l'administration des Régions, des Départements, des Communes et de l'empilement des structures inter-communales. Au total avec 601.132 élus la France bat les records d'élus par habitant, sans oublier pour chapeauter le tout, l'Union Européenne qui dans ses diverses instances emploie 56.000 fonctionnaires ! Si le Gouvernement veut faire des économies, il y a là du gras à prendre. Ce serait mieux que de taper sur les retraités !

Les votes du Congrès « Bill » ne deviennent des lois que lorsqu'ils sont ratifiés par le Président. Le Président a un droit de veto, mais il doit le motiver et l'exprimer dans les dix jours. Au delà de ce délai, le vote du Congrès devient loi (law)

*L'article 2 : est relatif au Pouvoir exécutif qui comprend un Président, un Vice-Président, un Attorney General (Ministre de la Justice) et 14 autres ministres. Les Ministres sont à la tête d'un « Secretary », il y a ainsi un « Secretary of Agriculture », un « Secretary of Commerce », un « Secretary of defense » etc

Au total l'exécutif américain compte 17 membres. Par comparaison , en France il y a actuellement 1 Président de la République, un Premier Ministre, 20 Ministres et 17 Ministres délégués soit un exécutif de 39 personnes, plus de 2 fois l'effectif de l'exécutif américain alors que la France compte 5 fois moins d'habitants, un territoire 17 fois moins vaste et alors que dans beaucoup de domaines ce sont les instances européennes qui décident : autre exemple qui montre qu'il y a encore du gras à prendre ! Sans oublier le secrétariat particulier de 6 personnes à l'Elysée au service de la concubine.

*Le Président américain est élu pour 4 ans, mandat renouvelable qu'une seule fois depuis 1951 (22e amendement). Les citoyens élisent les électeurs qui vont eux-même élire le Président. Si le Président est empêché, c'est le Vice-Président qui devient Président. C'est arrivé 9 fois dans l'histoire des Etats-Unis, suite à 4 décès en cours de mandat du Président (en 1841, 1850,1923,1945), suite à 4 assassinats (en 1865, 1881, 1901, et 1963) et suite à la révocation de Richard Nixon en 1974. Si le Vice-président était empêché lui aussi, c'est le Président de la Chambre des Représentants (appelé « the Speaker of the House ») qui deviendrait Président mais ce n'est pas encore arrivé. Les candidats se présentent en désignant par avance leur Vice-Président, ce qui est beaucoup plus cohérent que le système français. Les candidats à la présidentielle, en France, ne désignent pas, par avance, leur Premier Ministre, alors que pour l'essentiel les campagnes électorales se déroulent sur des thèmes qui concernent le Gouvernement et non le Président, enfin... d'après la Constitution ! (emploi, pouvoir d'achat, mariage Gay, Immigration, Sécurité intérieure...)

Le Président des Etats-Unis est le chef des Armées.

L'article 3 : est l'article du Pouvoir Judiciaire et spécialement de la Cour Suprême des Etats-Unis. La Cour Suprême comprend 9 membres nommés à vie. Le Président est appelé « Chief Justice », les autres membres « Associates Justice » ou simplement « Justice ». (voir ci-dessus à Sénat pour leur nomination)

La Cour Suprême contrôle la légalité constitutionnelle des lois et traités, a le pouvoir sur toutes les autres juridictions ainsi que pour régler d'éventuels conflits entre les Etats (il s'agit des 50 Etats américains). En France le Conseil Constitutionnel a actuellement 12 membres mais ce chiffre peut varier car les anciens Présidents en sont membres de droit et il y a actuellement 3 anciens Présidents (Giscard, Chirac et Sarkozy)

L'article 4 règle les relations des Etats entre eux et avec l'Union

L'article 5 a trait aux Amendements (voir ci-dessous)

L'article 6 : concerne des dispositions diverses. Cela concerne en fait la validation des engagements antérieurs à l'adoption de la Constitution ainsi qu'à la prestations de serment d'un certain nombre d'élus ou de représentants de l'autorité gouvernementale. Cet article ne comporte que 3 paragraphes

L'article 7 : 2 paragraphes pour la ratification et la validation de la Constitution.

3 Les Amendements

Depuis 1787, 27 amendements votés par le Congrès (Sénat et Chambre des Représentants) sont venus compléter ou modifier la Constitution.

Les dix premiers amendements ratifiés dès le 15 décembre 1791 sont appelés par les Américains « Bill of Rights », ce qui doit être traduit par « déclaration des droits ».

Le premier amendement affirme la neutralité de l'Etat face aux religions (voir la note N°134 http://jean.delisle.over-blog.com/2013/10/le-serment-sur-la-bible-n-134.html) ainsi que le droit d'opinion des citoyens, les droits de la presse, les droits du peuple à s'assembler pacifiquement et le droit d'adresser des griefs au Gouvernement

le second amendement fait beaucoup parler de lui ces temps. Il déclare : « ...le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé »

le treizième amendement ratifié le 6 décembre 1865, abolit l'esclavage. Cette abolition se situe dans le cadre de la guerre de Sécession que les Américains appellent « the Civil War ». Elle opposa les Etats nordistes urbains et industriels aux Etats sudistes plus ruraux et qui employaient des esclaves pour l'exploitation de grandes propriétés agricoles. Cette guerre qui dura de juillet 1861 jusqu'en 1865 mobilisa 3 millions de soldats dont 600.000 perdirent la vie. Dès novembre 1863 Abraham Lincoln alors Président avait proclamé l'abolition de l'esclavage (Emancipation Proclamation). Les Sudistes probablement meilleurs soldats et mieux commandés furent submergés par le nombre et surtout par la puissance industrielle du Nord. Dans les Etats « sudistes » il y a dans beaucoup de communes des monuments ou musées à la gloire des soldats sudistes. Les « bons » Nordistes qui défendirent les Noirs eurent moins d'égards vis-à-vis des Indiens. Comme quoi tout est relatif dans ce bas monde !

Le quinzième amendement ratifié le 3 février 1870, étend le droit de vote à tous les citoyens sans distinction de « race, couleur ou précédente condition de servitude ». mais cela ne concernait encore que les hommes.

Le dix-huitième amendement ratifié le 16 janvier 1919 prohibe l'alcool. Cet amendement sera annulé par le vingt-et-unième amendement ratifié le 5 décembre 1933

le dix-neuvième amendement ratifié le dix-huit août 1920 accorde le droit de vote aux femmes. Ainsi les femmes blanches ou noires n'auront eu le droit de vote que cinquante ans après les hommes noirs, mais bien avant les femmes françaises par exemple.

Le vingt-sixième amendement ratifié le 1er juillet 1971, abaisse à 18 ans la majorité pour avoir le droit de vote

J.D. 3 novembre 2013

soldat sudiste lors d'une fête d'une association d'histoire en Caroline du nord. Photo J.D. octobre 2013

soldat sudiste lors d'une fête d'une association d'histoire en Caroline du nord. Photo J.D. octobre 2013

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 18:23

En janvier 2013, tous les médias ont montré Barack Obama jurant sur la Bible, suite à sa réélection comme Président des Etats-Unis.

Cette cérémonie s'est déroulée en 2 temps : le 20 janvier 2013, il a juré en privé sur une Bible appartenant à son épouse Michelle et le 21 janvier en public, devant le président de la Cour suprême américaine, il a juré sur 2 Bibles, l'une ayant appartenu à Abraham Lincoln (seizième président des Etats-Unis mais premier président Républicain, il fit voter en 1865 le treizième amendement à la Constitution qui abolit l'esclavage. Lincoln fut Président de 1860 à son assassinat le 15 avril 1865) et l'autre à Martin Luther King (lui aussi assassiné le 4 avril 1968). J'espère qu'Obama n'est pas superstitieux !

Voici la formule du serment prononcé par Obama quarante quatrième Président américain et par ses 43 prédécesseurs :

« Je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de Président des Etats-Unis, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis ».

Ce texte de serment se trouve pratiquement tel quel au dernier paragraphe de la section 1 de l'article II de la Constitution américaine (adoptée le 17 septembre 1787), sauf qu'après le terme « swear » (jurer) il y a aussi le terme « affirm » (pour ceux que leur religion empêche de jurer). Il ne fait aucunement mention de la Bible pour prêter serment.

Un Etat théoriquement non religieux :

L'article VI de la Constitution américaine étend l'obligation de serment à d'autres serviteurs de l'Etat. Voici ce texte :

« Les Sénateurs et Représentants sus-mentionnés (il s'agit des juges dans chaque Etat), les membres des diverses législatures des Etats-Unis et tous les fonctionnaires exécutifs et judiciaires, tant des Etats-Unis (il s'agit de l'Etat fédéral) que des divers Etats (il s'agit là des 50 Etats qui composent les Etats-Unis) seront tenus par serment ou déclaration de défendre la présente Constitution ; mais aucune profession de foi religieuse ne sera exigée comme condition d'aptitude aux fonctions ou charges publiques sous l'autorité des Etats-Unis ».

De même le premier amendement à la Constitution, ratifié le 15 décembre 1791, est ainsi rédigé :

« Le Congrès (c'est-à-dire le Sénat et la Chambre des Représentants, voir sur mon blog le prochain article qui sera consacré à la Constitution américaine) ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de parole (sous entendu des citoyens) ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement et d'adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre ».

Ces deux extraits de la Constitution américaine affirment clairement que l'Etat ne se mêle pas de religion, ni pour l'interdire ni pour l'encourager. Cependant....

Et pourtant.... :

*le dernier paragraphe de la Constitution américaine affirme que la Constitution fut adoptée le « dix-septième jour de septembre de l'année de Notre Seigneur...)

*Mais il s'agit surtout de tradition : George Washington qui fut le premier Président des Etats-Unis prêta le premier serment à New-York le 30 avril 1789. Il le fit sur une bible empruntée au dernier moment à une loge maçonnique proche. Il ajouta même à la formule prévue dans la Constitution : « So help me God » (que Dieu me vienne en aide). Sur les illustrations montrant George Washington posant la première pierre du Capitole à Washington, il est en grande tenue maçonnique. Dans sa signature, les trois points sont d'ailleurs visibles comme le nez au milieu de la figure.

Sur 44 Présidents (y compris Obama), 42 ont prêté serment sur la Bible. Seuls Theodore Roosevelt (Président de 1901 à 1909, à ne pas confondre avec Franklin Roosevelt, président de 1933 à 1945) et John Adams (Président de 1797 à 1801) n'ont pas juré sur la Bible et la plupart ont comme Washington ajouté « So help me God » et si Obama ne l'a pas fait son vice-président Joe Biden a lui aussi ajouté « So help me God » à sa prestation de serment.

*La première devise des Etats-Unis fut : « E Pluribus Unum » (littéralement : de treize un, en référence à l'union des 13 premiers Etats des Etats-Unis), elle fut remplacée le 30 juillet 1956 par Dwight D. Eisenhower (suite à une résolution du 84e Congrès américain) par : « In God we trust » (en Dieu nous croyons). Cette devise fut utilisée la première fois en 1812 lors de la bataille de Fort McHenry (à l'occasion d'une guerre contre les Anglais qui dura de juin 1812 à février 1815) . Cette devise se retrouva sur quelques émissions monétaires à partir de 1864 puis systématiquement sur toutes les pièces et billets de banque américains à partir de 1938 et jusqu'à nos jours.

On voit donc que si la Constitution américaine respecte la liberté de conscience des citoyens y compris le droit de ne pas avoir de religion, les Etats-Unis ont tout de même une forte tradition de référence à Dieu.

Et ensuite :

Le 7 novembre 2006 un musulman (Keith Ellison) fut élu au Congrès pour la première fois (dans le Minesota pour la Chambre des Représentants). Il prêta serment sur une édition anglaise du coran le 3 janvier 2007. Cela se renouvellera immanquablement, même si l'islamisation de l'Amérique est en retard sur celle de l'Europe.

Mais peut-on jurer fidélité à la Constitution américaine sur un livre qui par beaucoup de ses dispositions est contraire tant à la Constitution américaine qu'à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ? Deux exemples seulement :

*Le coran présente l'esclavage comme une situation voulue par Dieu (Voir en XVI-71, en XVI-75 mais aussi en II-178, en IV-24, en XXIII- 1 et 5/6, en XXIV-58 et en LXX-29 à 31) alors que l'esclavage a été aboli aux Etats-Unis par le XIIIe amendement

*Le coran s'adresse toujours aux hommes et jamais aux femmes et affirme dans de nombreuses de ses dispositions les droits des hommes sur les femmes. Un seul exemple, le verset 223 de la sourate II dit aux hommes: « Vos femmes sont pour vous un champ de labour, allez à votre champ comme vous le voudrez... ». Cela a au moins le mérite d'être clair mais est-ce compatible avec une constitution qui reconnaît des droits égaux aux hommes et aux femmes ? Les dirigeants américains pas plus que les Européens ne sont prêts à se poser ce genre de question mais cela promet pour la suite !

J.D. 31 octobre 2013

Nota : la récapitulation thématique des notes de ce blog se trouve sur la fiche N° 76.

échecs américains : Nordistes/Sudistes, photo J.D. novembre 2013

échecs américains : Nordistes/Sudistes, photo J.D. novembre 2013

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