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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 10:57

Il semble que la religion était déjà présente en Egypte dès les premières dynasties. Voir la fiche N°186 http://jean.delisle.over-blog.com/2014/07/l-egypte-antique-mais-pas-en-toc-n-186.html

Il est probable qu'il y eut de nombreux cultes locaux qui s'unifièrent au fur et à mesure que se faisait l'unification politique de l'Egypte et par étapes, de la famille à la tribu, au village, à la région (nôme), puis au pays. Et cette religion subsista près de 4 millénaires avec quelques évolutions au fil du temps, dans les représentations (voir Hathor et Isis) ou dans les concepts avec par exemple les 2 dieux « Amon » et « Ré » (ou Ra selon la traduction) qui devinrent, probablement au début du Nouvel Empire, « Amon-Ré » le dieu des dieux (équivalent au Zeus grec ou au Jupiter romain).

En outre, il y eut probablement coexistence de cultes locaux et de cultes devenus nationaux, ainsi que des versions locales des croyances mais aussi des variations dans les croyances importées d'Egypte dans les autres pays.

1-L'antériorité égyptienne :

La religion des pharaons servit de modèle aux autres croyances. Voici ce qu'écrit Hérodote historien grec du Ve siècle avant notre ère (vers -484/vers -420) :

« J'ai appris beaucoup de choses à Memphis, dans mes entretiens avec les prêtres d'Héphaistos ; et je me suis rendu, à ce propos, à Thèbes et à Héliopolis, pour voir si l'on me ferait là les mêmes récits qu'à Memphis, car les habitants d'Héliopolis passent pour être les plus doctes des Egyptiens...

Sur les choses humaines, ils furent d'accord pour me dire que les Egyptiens avaient, les premiers, découvert le cycle de l'année et réparti sur douze mois le cours des saisons, ceci, disent-ils, en se réglant sur les astres. Leur système me paraît plus habile que celui des Grecs...Les premiers, disent-ils encore, ils ont adopté douze noms caractéristiques pour leur dieux, ce que les Grecs leur auraient emprunté, et, les premiers, attribué aux divinités des autels, des statues et des temples, et gravé des figures sur la pierre. En général, mes informateurs avaient des faits pour confirmer leurs dires... » Enquêtes, livre II -3 et 4

« Dans toute l'Egypte, les bovidés mâles et les veaux reconnus purs sont offerts en sacrifice ; mais on ne doit pas sacrifier les vaches qui sont consacrées à Isis. En effet, les statues d'Isis la représentent sous la forme d'une femme avec des cornes de vache, comme Io chez les Grecs, et toute l'Egypte vénère les vaches plus que tout autre animal... » Enquêtes, livre II – 41

« En fait, la Grèce a reçu de l'Egypte presque tous les noms de ses divinités » Enquêtes, livre II 50

« Pour les grandes fêtes religieuses, les processions et les offrandes aux dieux, ce sont assurément les Egyptiens qui les ont instituées les premiers et les Grecs les ont apprises d'eux. » Enquêtes livre II 58

« Les Egyptiens ne se contentent pas d'une seule grande fête religieuse par an, ils en ont de fréquentes. La principale et la plus populaire, a lieu à Bubastis, en l'honneur d'Artémis (Bastet pour les Egyptiens); la seconde est celle d'Isis à Busiris : car dans cette ville, bâtie au milieu du delta égyptien, se trouve un très grand temple d'Isis (qui est Déméter, en langue grecque) ; la troisième se célèbre à Saïs, en l'honneur d'Athéna (Neith pour les Egyptiens) ; la quatrième à Héliopolis, en l'honneur du Soleil ; la cinquième à Bouto, en l'honneur de Léto (qui chez les Grecs était la mère d'Apollon – Horus chez les Egyptiens - et d'Artémis - Boubatis chez les Egyptiens-, qu'elle eut de Zeus); la sixième à Paprémis, en l'honneur d'Arès » (dieu de la guerre chez les Grecs, fils de Zeus et d'Héra ; l'équivalent romain d'Arès est Mars). Enquêtes, livre II 59

« Les Egyptiens s'opposent à l'introduction chez eux de coutumes grecques, et d'ailleurs des coutumes de tous les autres peuples en général. Ils ont tous sur ce point la même attitude ». Enquêtes, livre II 91

« Mais avant ces hommes, dirent-ils (il s'agit des prêtres de Thèbes) les maîtres de l'Egypte étaient des dieux qui habitaient sur la terre, et le pouvoir appartenait toujours à l'un d'entre eux. Le dernier qui régna sur l'Egypte fut Horus fils d'Osiris, que les Grecs appellent Apollon (il s'agit d'Horus) ; il détrôna Typhon (Seth pour les Egyptiens) et régna le dernier sur l'Egypte. Osiris est le dieu qu'on appelle en grec Dionysos ». Enquêtes, livre II 144

« en langue égyptienne, Apollon se nomme Horus, Déméter Isis, et Artémis Bubastis » Enquêtes, livre II 156

Ces textes d'un historien grec, montrent l'antériorité de la religion égyptienne et l'influence qu'elle eut sur les autres. En ce qui concerne les Grecs il faut tenir compte qu'à partir de la conquête d'Alexandre le Grand et durant 3 siècles les pharaons eurent une ascendance grecque et d'autre part qu'à plusieurs reprises, les Egyptiens avaient conquis une bonne partie du proche orient et qu'ils furent probablement en contact avec les Grecs et les influencèrent. Lesquels Grecs servirent ensuite de modèle aux Romains etc.

Plus de cinq siècles après Hérodote, un autre historien grec : Plutarque (vers 46/vers 125) affirme lui aussi l'antériorité des croyances égyptiennes sur les grecques. Dans ses « œuvres morales » , Plutarque a consacré un traité à « Isis et Osiris » publié par exemple chez « Les Belles Lettres » (dernière édition imprimée en mai 2003). En 10 de ce traité, Plutarque explique que de nombreux Grecs (Solon, Platon, Pythagore...) firent des séjours en Egypte pour se faire instruire par les prêtres égyptiens.

2-L'antique religion égyptienne :

*Il y eut des centres religieux réputés comme Héliopolis, Hermopolis, Thèbes, Memphis ou Amarna (pour une très courte période, sous le règne d'Akhénaton).

*Les Egyptiens croyaient dans l'existence d'un « océan primordial » d'où sortit le soleil qui engendra le premier couple divin Chou (l'air) et Tefnout (l'humidité) qui enfantèrent Geb (la terre) et Nout (le ciel) lesquels eurent : Osiris, Isis, Seth et Nephthys. Osiris fut l'époux de sa sœur Isis (d'où naquit le dieu faucon Horus) et Seth de Nephthys. C'était la base des croyances mais il y avait bien d'autres dieux ; en voici quelques-uns :

Amon-Ré le dieu des dieux

Hathor déesse de la joie, de la musique et de l'amour ; fut l'épouse d'Horus

Maât déesse de la justice

Thot le dieu scribe

Sobek le dieu crocodile

Hapy le dieu du Nil qui déclenchait les crues

Sekhmet, la lointaine, la lionne féroce qui voulut détruire le genre humain, les autres dieux l'enivrèrent ce qui sauva l'espèce humaine

Anubis le dieu chacal

Neith la déesse guerrière

etc etc

*Certains dieux avaient des sanctuaires particuliers. Certaines cités avaient une « triade » (père, mère, enfant) de dieux préférés. On trouve ainsi à Abydos Isis, Osiris et Horus ; à Memphis Ptah, Sekmet et Néfertoum ; à Thèbes Amon, Mout et Khonsou, à Eléphantine Khnoum, Satis et Anoukis...

3-le jugement des âmes

Les Egyptiens croyaient que chaque être humain possédait un « ka » (ce que les chrétiens appellent « l'âme »). A sa mort chaque humain était jugé. Cette scène du jugement fut représentée sur des papyrus, des tombes... avec toujours la même scène :

Une balance : dans un plateau, Maât déesse de la justice met sa plume, dans l'autre plateau, le dieu chacal Anubis met le cœur du défunt et Thot le dieu-scribe note le résultat de la pesée ;

*si le défunt a été bon durant sa vie, son cœur est léger, les plateaux de la balance sont équilibrés ; celui là connaîtra la vie éternelle pendant laquelle il pourra contempler Râ le dieu des dieux.

*si le défunt a été mauvais durant son existence, le plateau de la balance penche beaucoup. Celui-là sera représenté sans tête et sans cartouche avec son nom de telle façon que le « ka » ne puisse jamais retrouvé le corps du défunt qui est ainsi condamné pour l'éternité

*enfin si le plateau est entre les deux, le défunt se confesse. En haut des fresques il y a 42 babouins représentant les 42 régions (nomes) d'Egypte. Ils condamnent le défunt à des pénitences et le défunt peut être sauvé.

Dans cette scène du « jugement des âmes » on trouve beaucoup d'éléments communs avec les croyances chrétiennes : l'âme, le jugement de nos actions, le bien, le mal, l'éternité, le ciel, l'enfer, le purgatoire et même la confession.

4-Isis et Osiris :

Dans le panthéon égyptien, Isis fut la plus célèbre. Son culte se répandit dans tout l'empire romain jusqu'en Angleterre. Elle est l'ancêtre de toutes les « déesses-mères » que l'on trouve dans toutes, ou presque, les croyances antiques. La « légende d'Osiris », de son côté, fut l'objet du plus grand nombre de récits et de commentaires. Il y eut de nombreuses versions de cette légende en fonction des lieux et aussi du temps, mais toutes les versions ont un socle commun qui fournit l'essentiel de la légende. Plutarque (cité au dernier paragraphe du point 1 de cette note) en donne une version écrite au début du second siècle de notre ère (vers l'an 120). Son texte, Plutarque l'adresse à Cléa, une prêtresse du culte d'Isis. En voici des extraits, en tenant compte que Plutarque mélange allègrement les noms égyptiens et grecs des dieux :

« ...comme le suggèrent à coup sûr les Egyptiens eux-mêmes, en plaçant les sphinx à l'entrée des sanctuaires : place bien choisie, avec l'idée qu'ils ont que leur théologie contient une sagesse énigmatique. A Saïs, la statue assise d'Athéna, qu'ils identifient à Isis, porte cette inscription : Je suis tout ce qui a été, est et sera, et aucun mortel n'a encore soulevé mon voile...

...C'est bien ce qu'attestent les plus grands esprits de la Grèce, Solon, Thalès, Platon, Eudoxe, Pythagore, Lycurgue aussi, selon certains, qui vinrent en Egypte et vécurent dans la société des prêtres....Mais le plus grand admirateur des prêtres, et le plus admiré par eux, fut sans doute Pythagore : il imita leur manière symbolique et mystérique en incorporant sa doctrine dans des énigmes...

...Rhéa (Nout), dit-on s'unit en secret à Cronos (Geb)....Le premier jour naquit Osiris. Au moment de la délivrance une voix annonça : le maître de toutes choses vient au jour.... Le deuxième jour naquit Arouéris qu'on appelle Apollon et quelquefois aussi Horus l'Ancien. Le troisième jour ce fut Typhon (Seth) il ne naquit ni au bon moment ni par le bon endroit, mais bondit hors du flanc de sa mère en le déchirant d'une poussée. Le quatrième jour naquit Isis, dans la région qui borde les marais (le delta du Nil) et le cinquième jour Nephthys....

...Nephthys, dit-on, épousa Typhon (Seth, son frère) Isis et Osiris s'aimèrent avant même que de naître et s'unissaient furtivement dans l'obscurité du sein maternel. De cette union, selon certains, serait né Arouéris qui reçut des Egyptiens le nom d'Horus l'Ancien, et des Grecs celui d'Apollon.

Pendant son règne, Osiris commença par délivrer les Egyptiens du dénuement et de la sauvagerie, leur fit connaître l'agriculture, leur donna des lois et leur apprit à honorer les dieux, puis il s'en alla par toute la terre apporter la civilisation...

...Pendant son absence, Typhon (Seth) s'abstint de toute sédition, car Isis assurait le pouvoir avec beaucoup de vigilance et de circonspection. Mais à son retour (il s'agit du retour d'Osiris) il monta un complot contre lui, après s'être assuré de la complicité de soixante-douze conjurés, secondé de plus par la présence d'une reine d'Ethiopie appelée Asô. Il prit en secret les dimensions du corps d'Osiris et fit fabriquer d'après ces mesures un beau coffre magnifiquement ouvragé. Il le fit apporter dans la salle où on banquetait, et les convives, à sa vue, furent saisis de plaisir et d'admiration. Alors Typhon, comme par jeu, promit d'en faire cadeau à quiconque, s'y allongeant, le trouverait à sa taille. Tous l'essayèrent à tour de rôle, mais personne ne convenait. Osiris enfin s'y allongea. Alors les complices de Typhon (Seth) se précipitèrent et rabattirent le couvercle, qu'ils fixèrent extérieurement à l'aide de clous et scellèrent avec du plomb fondu. Puis ils transportèrent le coffre jusqu'au fleuve et le laissèrent descendre vers la mer par la branche tanitique (c'est-à-dire une branche ouest du Nil qui passe par Tanis), que pour cette raison les Egyptiens appellent encore de nos jours l'exécrable, la maudite. L'événement eut lieu, dit-on, le 17 du mois d'Athyr (un 13 novembre), à l'époque où le soleil passe par le signe du scorpion, en l'an 28 du règne d'Osiris...

...Les pans et les Satyres qui habitent la région de Chemmis furent les premiers à apprendre cet événement et à en répandre la nouvelle, d'où le nom de panique que l'on donne encore à ce jour au désordre soudain d'une foule terrorisée.

Lorsqu'Isis apprit ce malheur, elle se coupa sur le champ une boucle de cheveux et revêtit des habits de deuil...

...Isis errait partout, en grand désarroi ; elle ne manquait pas d'interroger tous ceux qu'elle voyait passer, jusqu'à des petits enfants rencontrés par hasard, auxquels elle posa des questions sur le coffre : or il se trouva qu'ils l'avaient vu, et ils lui indiquèrent la branche du fleuve sur laquelle les complices de Typhon (Seth) avaient lâché le cercueil vers la mer...

...par la suite, Isis eut d'autres nouvelles du coffre : les vagues l'avaient rejeté à la côte dans le territoire de Byblos (au Liban où se pratiqua un culte à Osiris) et le flot l'avait doucement déposé au milieu d'une touffe d'érica (un arbuste qui poussait dans la région). En peu de temps, de l'érica poussa un surgeon d'une beauté et d'une grosseur extraordinaires, qui se développa tout autour du coffre et le déroba aux regards. Émerveillé devant les dimensions de l'arbuste, le roi fit couper le tronc qui, en son creux, recelait le coffre et en fit faire une colonne pour soutenir le toit du palais (ce qui est symbolisé par le « pilier djed », souvent représenté dans l'Egypte antique). Isis, raconte-t-on apprit tous ces détails par un souffle surnaturel de renommée et se rendit à Byblos....

...la déesse se fit alors reconnaître et réclama la colonne qui soutenait le toit. Le plus aisément du monde, elle l'enleva et découpa tout autour du cercueil le bois de l'érica, puis l'enveloppa d'un linge fin, répandit sur lui une essence parfumée et le confia aux souverains. Les habitants de Byblos vénèrent toujours cette poutre de bois, qui se trouve dans le sanctuaire d'Isis...

...Elle attendit le premier endroit désert et là, dans la solitude, son visage pressé contre celui d'Osiris, elle étreignit le corps, et elle pleurait...

...Isis se rendit ensuite auprès de son fils Horus, qui était élevé à Bouto (ville natale d'Isis située sur une branche est du Nil) , et dissimula le coffre. Mais Typhon (Seth), une nuit qu'il chassait avec sa meute au clair de lune, le découvrit par hasard, reconnut le corps et le partagea en quatorze morceaux, qu'il dispersa. Isis l'apprit et se mit à leur recherche, parcourant les marais dans une barque de papyrus...

...la seule partie du corps d'Osiris qu'Isis ne pur découvrir fut le membre viril : il avait été jeté dans le fleuve (le Nil) et aussitôt dévoré par le lépidote, le pagre et l'oxyrinque, qu'on tient maintenant pour abominables entre tous les poissons....

...Par la suite, Osiris revint de l'Hadès (l'au-delà) visiter Horus pour l'aguerrir et l'entraîner au combat. Au bout de quelque temps, il lui demanda ce qu'il y avait à son avis de plus beau au monde : venger son père et sa mère du mal qu'on leur a fait répondit Horus....

...A ces mots, Osiris, plein de joie, sut qu'Horus était prêt. Les ralliements à la cause d'Horus se multipliaient ; on vit même venir, dit-on, la concubine de Typhon (Seth) Thoueris (Nephthys) ….

Le combat eut lieu et dura des jours. Horus finit par l'emporter.... »

Plutarque semble se mélanger un peu avec Horus et saute des étapes dans son récit (à moins que des fragments aient été perdus?)

Isis alla implorer Amon qui fit rechercher les 14 morceaux d'Osiris par le dieu chacal- Anubis Après avoir récupéré les 14 morceaux d'Osiris ; Isis s'étendit au dessus du corps d'Osiris mort et sans sexe et fut enceinte d'Horus. Ensuite aidée de sa sœur Nephthys, elle put rendre la vie à Osiris.

Il y a des représentations d'Isis et de l'enfant Horus qui ressemblent comme deux gouttes d'eau aux représentations de Marie et de l'enfant Jésus. Un auteur (Anton Parks) a d'ailleurs écrit un livre sur ce sujet (« le testament de la vierge », aux éditions « nouvelle terre » en juin 2009)

5-le temple d'Horus à Edfou :

à Edfou, le long du Nil (entre Assouan et Louqsor) se trouve un temple dédié à Horus. Ce temple fut construit à partir de l'an -237. Sur un mur intérieur se trouve gravé, comme en bandes dessinées, le récit du combat entre Seth et Horus. A la fin, Horus terrasse Seth dans la même attitude que l'archange Saint Michel terrassant le démon ou Saint Georges terrassant le dragon. Mais en cours de combat, Seth crève un œil à Horus. C'est « l'oudjat », l’œil d'Horus que l'on voit représenté partout dans l'Egypte antique.

« l’œil était dans la tombe et regardait Caïn »

N'était-ce pas l’œil d'Horus ?

6- noms égyptiens, grecs et romains de quelques divinités :

sur chaque ligne, le premier nom est celui du dieu égyptien, le second du dieu grec correspondant et le dernier le nom romain :

*Amon-Ré, Zeus, Jupiter

*Osiris, Dionysos, Bacchus

*Isis, Déméter, Cérès

*Horus, Apollon, Apollon

*Neith, Athéna, Minerve

*Bastet, Artémis, Diane

*Hathor, Aphrodite, Vénus

*Thot, Hermès, Mercure

*Ptah, Héphaïstos, Vulcain

*Sérapis, Hadès, Pluton

*Khonsou, Héraclès, Hercule

*Imhotep, Asclépios, Esculape

etc

7-en guise de conclusion :

Lors d'un voyage en Egypte en 1989 (pour mes 50 ans), j'avais eu l'impression que nos racines profondes se trouvaient en Egypte et c'est cela qui a déclenché pour moi l'intérêt de l'histoire.

25 ans et pas mal de lectures plus tard, j'ai toujours le sentiment que l'Egypte a été le premier « pays occidental », que le flambeau de l'Occident a ensuite été repris par les Grecs puis par les Romains, les Byzantins et le monde judéo-chrétien.

Juifs et Chrétiens ont les mêmes racines. Cela aurait dû conduire à leur entente à travers les siècles, hélas ce fut rarement le cas !

Mahomet ne s'y était pas trompé puisqu'il dit dans le Coran (verset 51 de la sourate V) :

« Ô vous qui croyez !

Ne prenez pas pour amis les Juifs et les Chrétiens ;

ils sont amis les uns des autres.

Celui, qui, parmi vous, les prend pour amis,

est des leurs.

Dieu ne dirige pas le peuple injuste »

J.D. 21 août 2014

liens entre les dieux égyptiens

liens entre les dieux égyptiens

le dieu faucon Horus devant le temple d'Edfou, photo Michèle Delisle mai 1989

le dieu faucon Horus devant le temple d'Edfou, photo Michèle Delisle mai 1989

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6 juillet 2013 6 06 /07 /juillet /2013 11:37

Plutarque, historien grec (45/120) écrivit une cinquantaine de biographies sur des personnages illustres connus à son époque, la plupart regroupés par deux (un Grec et un Romain, par exemple César et Alexandre) dans des « histoires parallèles ».

Parmi ces 50 personnages illustres, il n'y a que des hommes et pas une femme alors que près de 2.000 ans plus tard un certain nombre de ces hommes illustres sont totalement tombés dans l'oubli tandis que des femmes ignorées de Plutarque comme personnages célèbres, le sont encore aujourd'hui. C'est le cas de Cléopâtre l'Egyptienne et d'Agrippine la Romaine.

Ces deux femmes ne se sont pas connues puisque Agrippine est née alors que Cléopâtre était décédée depuis 45 années, mais elles ont beaucoup de points communs et au minimum : une ambition démesurée, des relations incestueuses avec des membres de leur famille, le pouvoir et une mort tragique.

Cléopâtre :

Il y eut 7 reines d'Egypte prénommées Cléopâtre. Seule la dernière, Cléopâtre VII, est connue du grand public. Fille du pharaon Ptolémée XII et d'une concubine, elle naquit en octobre -69. Elle mourut le 12 août -30 et avec elle disparut la dynastie des « Lagides » et se termina l'histoire de l'Egypte antique indépendante.

Alexandre le Grand avait fait la conquête de l'Egypte en -331. Il s'était fait proclamer pharaon et avait lancé la construction d'Alexandrie avant de poursuivre ses conquêtes. A la mort d'Alexandre le Grand (le 13 juin -323) ses généraux se partagèrent son empire. Ptolémée (fils de Lagos d'où le nom de dynastie lagide) récupéra l'Egypte et devint le premier pharaon de la trente-deuxième (et dernière) dynastie pharaonique.

Ptolémée XII devint pharaon en -80. Il eut 5 enfants d'une ou plusieurs épouses inconnue(s) : Bérénice IV, Cléopâtre VII, Arsinoé IV, Ptolémée XIII et XIV.

En -58, Bérénice parvint à ravir le pouvoir à son père. Mais celui-ci avec l'aide des Romains le récupéra en -55 et fit exécuter Bérénice.

A la mort de Ptolémée XII en mars -51, Cléopâtre fut mariée à son frère qui devint le pharaon Ptolémée XIII avec co-gérance de sa sœur. Mais être frère et sœur et époux en prime n'empêcha pas la lutte pour le pouvoir. Cléopâtre vaincue se réfugia en Syrie en -48. Elle fut remplacée auprès de Ptolémée XIII par Arsinoé que Cléopâtre fera exécuter en -41. Mais, lorsqu'arriva César en -48, à la poursuite de Pompée, exécuté par Ptolémée XIII lors de son arrivée en Egypte le 28 septembre -48, et selon la légende, Cléopâtre roulée dans un tapis se fit livrer à César.

César rétablit le pouvoir de Cléopâtre ce qui entraîna une guerre : César et Cléopâtre contre Ptolémée XIII, Arsinoé et des légions romaines restées fidèles à Pompée malgré la mort de celui-ci (la guerre entre « Césariens » et « Pompéiens » se poursuivit encore 3 années après la mort de Pompée).

Un moment en grand danger, César finit par l'emporter. C'est à cette occasion que fut incendiée une première fois la grande bibliothèque d'Alexandrie. Cette bibliothèque créée en -288 comptait 700.000 manuscrits au temps de César ; 70.000 auraient brûlés lors de cet incendie. C'est en l'an 642 lors de la conquête arabe que Omar second calife après Mahomet fit détruire la grande bibliothèque d'Alexandrie et tout son contenu.

Ptolémée XIII se noya le 15 janvier -47. Son frère devint alors le pharaon Ptolémée XIV et épousa sa sœur Cléopâtre. En Egypte, les mariages « familiaux » n'étaient autorisés que pour les pharaons. Cela ne faisait pas encore parti du programme « mariage pour tous » ! Cela n'empêcha pas Cléopâtre de rejoindre César à Rome et de revenir en Egypte après l'assassinat de César (le 15 mars -44). Elle fit empoisonner son frère-époux Ptolémée XIV et conserva seule le pouvoir.

Elle séduisit Marc-Antoine lorsque celui-ci récupéra l'Egypte. Tombé sous le charme de Cléopâtre, Marc Antoine répudia son épouse Octavia sœur d'Octave (futur Auguste premier empereur).

Puis ce fut la guerre entre Octave et Marc Antoine allié à Cléopâtre. Vaincu à la bataille navale d'Actium (au sud de l'île de Corfou) le 2 septembre -31, Marc Antoine se suicida le 1er août -30. Cléopâtre le suivit dans le suicide le 12 août -30.

Avec César, Cléopâtre eut en -47, un fils nommé Césarion par les Romains mais qui prit le titre de Ptolémée XV en Egypte. Octave le fit assassiner en -30. Avec Marc-Antoine elle eut 3 enfants.

Agrippine : Agrippine dite « Agrippine la Jeune » naquit le 6 novembre de l'an 15. Elle est la fille de Germanicus (frère de l'empereur Claude. Ce Germanicus mourut en 19 probablement empoisonné sur ordre de Tibère) et d'Agrippine l'Aînée elle-même fille d'Agrippa et petite fille par sa mère de l'empereur Auguste et nièce par alliance de l'empereur Tibère. Agrippine la Jeune est également la sœur de l'empereur Caligula, la mère de l'empereur Néron de par son premier mariage avec Domitius. Enfin en secondes noces (Domitius décéda en janvier 40), elle épousa son oncle l'empereur Claude. Cette Agrippine fut donc au centre des « Julio-Claudiens » (voir fiches N°33/34http://jean.delisle.over-blog.com/article-julio-claudiens-texte-67117733.html). En premières noces, en l'an 28, Agrippine la Jeune avait été mariée avec Domitius petit-fils de Marc Antoine et d'Octavie et par elle arrière arrière petit fils de Julie sœur de César. Avec Domitius, Agrippine eut un fils : Néron né le 15 décembre 37.

Selon Suétone (Vies des douze Césars, livre IV en XXIV) Agrippine eut des relations incestueuses avec son frère Caligula.

Agrippine l'aînée avait eu 8 enfants avec Germanicus dont 2 décédés en mortalité infantile. Les 6 restants étaient 3 filles et 3 garçons. Agrippine l'aînée et 2 de ses fils moururent au moment des persécutions de Tibère.

Après le meurtre de Messaline en 48 (voir la fiche N° 103 Messaline et Théodora), l'empereur Claude épousa sa nièce Agrippine la jeune en janvier 49. Il fit voter une loi spéciale par le Sénat enfin de pouvoir épouser sa nièce.

Dans la place, Agrippine fit épouser Octavie (fille de Claude et de Messaline) à Néron. Puis Néron se chargea de la mort de Britannicus (fils de Claude et de Messaline et par conséquent frère d'Octavie) tandis qu'Agrippine faisait empoisonner Claude son oncle-époux (le 13 octobre 54). Néron fut proclamé empereur. Mère et fils eurent alors le pouvoir, Agrippine était parvenue à ses fins.

Mais Néron supportant mal la tutelle de sa mère, celle-ci n'hésita pas pour conserver son influence et son pouvoir à avoir des relations incestueuses avec son fils. C'est ce qu'affirment Tacite (Annales livre XIV en II) et Suétone (Vies des douze César livre VI en XXVIII). Mais pour Agrippine après son frère et son oncle....

Cela n'empêcha pas finalement Néron de faire poignarder sa mère en mars 59.

Il y eut donc beaucoup de points communs dans les destinées de Cléopâtre et d'Agrippine.

A plusieurs siècles de distance, mais toujours à Rome, à côté des Julio-Claudiens, les Borgia furent des amateurs !

J.D. 6 juillet 2013

buste de Cléopâtre au British Museum à Londres

buste de Cléopâtre au British Museum à Londres

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 18:43

Selon Plutarque, c'est le 21 avril de l'an 753 avant notre ère que Romulus traça, sur la colline du Palatin à Rome, le sillon qui devait délimiter l'enceinte de la nouvelle cité. C'est au pied de cette colline que les jumeaux abandonnés aux flots du Tibre, avaient été rejetés et allaités par une louve, selon la légende.

Plutarque est un historien né en Grèce, à Chéronée (région de Delphes) vers l'an 65 au premier siècle de notre ère et mort vers l'an 125. Il est surtout connu pour avoir écrit un grand nombre de biographies de personnages célèbres, parmi ceux dont il pouvait avoir connaissance à son époque. L'originalité de Plutarque est d'avoir associé des hommes célèbres deux par deux, un Grec et un Romain, dans des « vies parallèles ». Au cours de sa vie, Plutarque acquit la citoyenneté romaine, si bien que certains le classent parmi les historiens romains, d'autres, parmi les Grecs.

Parmi ses biographies parallèles, il y a celle de Romulus, le Romain comparé à Thésée l'Athénien.

Dans la vie de Romulus, Plutarque écrit (en 12) que la fondation de Rome eut lieu « le onzième jour des calendes de mai (mois consacré à la déesse Maia dans l'antiquité, déesse connue aussi bien des Grecs que des Romains) dans la troisième année de la sixième olympiade. Les olympiades avaient lieu tous les 4 ans, et la première en l'an 776 avant notre ère. Ce qui donne l'an 753 avant notre ère pour la fondation de Rome. Les calendes chez les Romains se décomptaient avant le mois à venir. Tous les historiens sont d'accord sur cette date du 21 avril -753, mais qu'ils appellent justement « date de la fondation légendaire de Rome ». Le mot légendaire voulant bien dire ce qu'il veut dire.

Nous ne savons pas si les jumeaux Rémus et Romulus ont réellement existé, mais ils font partie de l'histoire romaine, comme la guerre de Troie fait partie de l'histoire grecque ou comme Abraham ou Moïse font partie de l'histoire des Hébreux. Sur mon blog, j'ai déjà partiellement traité du sujet de la fondation de Rome; voir : « Les Républiques romaines », « César et les 4 Julia » et « L'empire romain le 4 septembre de l'an 476 ».

Après avoir tué son frère Rémus, Romulus gouverna seul. Il accueillit tous les aventuriers et hors-la-loi en quête d'une patrie. Il étendit d'abord son domaine de la colline du Palatin à la colline du Capitole. Cette première communauté manquant de femmes, ils enlevèrent des femmes chez le peuple le plus proche : les Sabins qui occupaient un espace plus vaste au nord-est de Rome dont la colline du Quirinal. Cet enlèvement et ses suites furent décrits par plusieurs auteurs antiques dont Tite-live (Histoire romaine I-9/13), Denys d'Halicarnassse (antiquités romaines II-30) et Plutarque (Vie de Romulus 14 à 19, où, citant 2 autres auteurs, il indique que 527 femmes furent enlevées ou 683, puis en 35 où il indique que les Romains enlevèrent « près de 800 femmes »). En 15, on apprend que l'enlèvement des Sabines eut lieu le 21 août -753. Cet événement a inspiré de très nombreux artistes à travers les siècles. Parmi les peintres, citons Rubens, David, Nicolas Poussin, Picasso etc etc. L'enlèvement des Sabines entraîna des guerres, les premières guerres de Rome, avec les peuples voisins dont bien sûr les Sabins. Sur l'intervention des Sabines, Romains et Sabins firent la paix, devinrent un même peuple, partagèrent le pouvoir et les femmes. Romulus le Romain et Tatius le Sabin devinrent rois en même temps. Mais après l'assassinat de Tatius, Romulus resta seul maître de la place. Ces premières guerres lui permirent déjà d'agrandir le territoire de Rome. Il gouverna conseillé par un Sénat. Le premier Sénat romain eut 100 membres, les chefs de famille des 100 premières familles considérées comme ayant fondé Rome. Durant des siècles, les nobles romains revendiqueront tous un ancêtre parmi ces « fondateurs ». Jules César par exemple se prétendra descendant de Romulus. Le règne de Romulus est réputé avoir duré 38 ans, donc jusqu'en l'an 715 avant notre ère. Lui succédèrent, d'abord 3 rois sabins puis 3 rois étrusques. L'histoire de Rome commence donc avec la royauté et 7 rois (sur le site aux 7 collines). A travers leurs extensions successives, les Romains récupèrent les connaissances des autres peuples dans tous les domaines, y compris en matière de guerre et d'armement.

*Numa Pompilius: Après Romulus, Numa devint roi. C'était un Sabin gendre de Tatius (celui qui avait été assassiné...fort opportunément pour Romulus qui refusa de poursuivre les assassins de Tatius, et Plutarque d'écrire en 23 : « cette conduite fit soupçonner et dire qu'il était bien aise d'être débarrassé de son collègue »). Numa gouverna durant 43 années (de -715 à -672). Il n'y eut pas une seule guerre durant son règne, le seule période aussi longue de toute l'histoire romaine sans guerre. Car même au temps de ce qui fut appelé la « pax romana », si il n'y eut pas de guerres à l'intérieur de l'empire, celles-ci se poursuivirent à l'extérieur avec les Germains de l'autre côté du Rhin, les Daces par delà le Danube, les Parthes ou Perses à l'est de l'Euphrate etc etc.

Numa prétendit avoir des entretiens avec la nymphe « Egérie » qui lui conseillait ce qu'il fallait faire pour gouverner. Plutarque n'est pas dupe et dans la vie de Numa, il écrit en 4-12 : « Numa et les personnages du même genre, ayant à manier des foules difficiles à contenir et à satisfaire et apportant de grandes nouveautés dans l'Etat, ont feint qu'ils tenaient de la divinité leurs projets, qui devaient apporter le salut à ceux-là mêmes à qui ils en faisaient ainsi accroire ». Pour ceux que la question intéresse, dans ce même chapitre, Plutarque récapitule tout ce qui était connu de son temps comme croyances dans des rapports entre des humains et des divinités. Il y en eut beaucoup. Numa créa le calendrier et organisa les sacerdoces.

*Tullus Hostilius: troisième roi de Rome de -672 à -640, lui aussi Sabin. Ce ne fut pas un pacifique comme Numa. Il fit la guerre à la cité d'Albe. Cette cité aurait été fondée, selon la légende par Ascagne fils du Troyen Enée. Elle était située à 20 kms au sud-est de Rome sur l'emplacement de l'actuel Castel-Gondolfo. Les Romains furent vainqueurs et la cité d'Albe fut détruite. C'est durant cette guerre que se situe le célèbre épisode du combat des Horaces (les Romains) contre les Curiaces (les Albins)

*Ancus Martius: quatrième roi de Rome de -640 à -616 et troisième roi Sabin à succéder à Romulus. Il fut un bâtisseur qui étendit l'urbanisation de Rome au delà du Tibre, créa le port d'Ostie

*Tarquin l'Ancien: premier roi de Rome de -616 à -578 d'origine étrusque. Il apporta à Rome les connaissances et rites étrusques. Son origine ne l'empêcha pas de faire la guerre y compris aux Etrusques. Il fit construire à Rome le Forum, le Grand Cirque, les égouts etc. Il mourut assassiné.

*Servius Tullius: roi de Rome de -578 à -534, lui aussi d'origine étrusque. Il établit la première constitution de Rome. Etendit l'aire urbaine de Rome en faisant construire une nouvelle enceinte de la ville. Il meurt assassiné par son gendre qui prend sa place.

*Tarquin le Superbe: Arrivé au trône par un assassinat, il s'y maintint par la violence et la guerre. Son fils Sextus viola une citoyenne romaine nommée Lucrèce, épouse de Tarquin Collatin. Lucrèce révéla le viol à son mari et se suicida. Tarquin Collatin aidé de son cousin Junius Brutus ameuta le peuple de Rome qui chassa le Roi Tarquin le Superbe et proclama la République romaine en -509. Tarquin Collatin et Junius Brutus en devinrent les deux premiers Consuls. Le viol de Lucrèce inspira les artistes autant que l'enlèvement des Sabines. Shakespeare y consacra une tragédie, Le Titien, Tintoret et beaucoup d'autres des tableaux.

Cette République dura 482 années parmi les plus glorieuses de l'histoire de Rome. Ce fut la période de la conquête du monde. La république romaine prit fin avec le début de l'empire romain que tous les historiens situent en -27 lorsque Octave, après avoir vaincu Antoine et Cléopâtre, reçut tous les honneurs, tous les pouvoirs et tous les titres dont celui d'Auguste qui deviendra son nom.

J.D. 19 octobre 2012

 

Nota : on notera qu'entre les 7 rois de Rome, leur existence, leurs activités supposées et le récit qui put en être fait, il s'écoula plusieurs siècles. Ainsi, au cinquième siècles avant J.C. (c'est-à-dire 3 siècles après la fondation légendaire de Rome), Hérodote, "le père de l'Histoire", ne parle ni de Rome ni des Romains. Au siècle suivant, Aristote ou Platon n'en parlent pas plus. Il est donc difficile de faire la part entre la réalité ("il n'y a pas de fumée sans feu"), la légende et le récit symbolique.

 

temple d'Auguste et de Livie à Vienne (38), photo J.D. 15 mars 2014

temple d'Auguste et de Livie à Vienne (38), photo J.D. 15 mars 2014

tableau de l'origine légendaire de Rome

tableau de l'origine légendaire de Rome

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