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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 09:16

Par ces temps, la satire... ça pousse...comme crocus au printemps !

Naturellement les nouveaux moyens de communication (internet etc) favorisent l'expression satirique, mais la satire est ancienne. Il me semble qu'elle est née avec le monde occidental, qu'elle en est consubstantielle.

Dès le monde grec antique, un certain nombre d'auteurs peuvent être classés satiriques au moins pour une partie de leur œuvre, ainsi dès le VIIe siècle avant notre ère : Archilope de Paros, Semonide d'Amorgos, Esope; au Ve siècle avant J.C.: Aristophane ou Timon d'Athènes; au second siècle avant notre ère : Menippe de Gadara ou Lucien de Samosate...

Les latins poursuivirent le genre et même l'amplifièrent. Parmi les auteurs satiriques les plus connus, citons :

Au second siècle avant notre ère : Lucilius

au premier siècle avant J.C. : Horace, Ovide, Varron, Catulle

au premier siècle de notre ère : Perse, Martial, Petrone, Senèque, Juvénal etc

Après le monde romain, l'utilisation de la satire pour moquer le genre humain, les puissants, pour défendre son point de vue ou pour déconsidérer un ennemi particulier, ne cessa de prospérer, du « Roman de Renart » au Moyen-âge, à la fondation le 10 septembre 1915 d'un hebdomadaire satirique, souvent déchaîné et paraissant tous les mercredis (si vous ne voyez pas....) et en passant par une multitude d'auteurs dont voici quelques-uns parmi les plus connus :

Rabelais, Mathurin Régnier, Gilbert, Chénier, Boileau, La Bruyère, Molière, La Fontaine, Voltaire, Victor Hugo (les Châtiments, Les Orientales etc) pour ne citer que des auteurs français, mais les autres pays du monde occidental ne furent pas en reste.

La satire ne s'exprime pas seulement en paroles ou dans des écrits, on peut la retrouver dans de nombreuses œuvres d'art. En voici un exemple : Dans les sculptures (du début du XIIIe siècle) de la porte centrale du porche sud de la cathédrale de Chartres où est traité le jugement dernier, on voit la représentation de Jésus, avec à sa gauche des diables qui poussent dans les flammes de l'enfer principalement des têtes couronnées et des évêques, tandis qu'à la droite de Jésus, Abraham accueille au paradis surtout des humbles.

On remarque au passage que dans les symboliques, à travers les âges et les civilisations, la gauche a très souvent représenté le côté des damnés. Ainsi la représentation de la cathédrale de Chartres est conforme à l'évangile selon Saint Matthieu où il est dit en 25-41: « Alors il dira encore à ceux de la gauche : allez loin de moi maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges... ». On retrouve la même chose dans le coran. Voir la sourate LVI (versets 41 et suivants) où il est dit à propos « des compagnons de la gauche » : « Ils seront exposés à un souffle brûlant, dans une eau bouillante, sous une ombre de fumée chaude, ni fraîche ni bienfaisante. Ils vivaient auparavant dans le luxe; ils persistaient dans le grand péché... ». La même sourate appelle« compagnons de la droite »ceux qui vont aller au paradis (versets 8 et suivants). Cela se retrouve également dans certaines langues comme l'italien où la gauche se dit « la sinistra ».

Si il fallait récapituler tous les textes et toutes les œuvres qui peuvent être classés satiriques, une bibliothèque n'y suffirait pas. Mais dans le genre, c'est probablement à Martin Luther qu'il faut attribuer la palme.

Martin Luther est né le 11 novembre 1483 à Eisleben en Saxe et il est mort dans la même ville le 18 février 1546. Il commença par se faire moine au couvent des ermites augustins à Erfurt. C'est le 4 avril 1507 qu'il est ordonné prêtre (catholique). En octobre 1512, il obtient un doctorat en théologie. Le 1er mai 1515, il est nommé vicaire de district, ce qui place 11 couvents de moines augustins sous son autorité.

Mais dès 1517, il commence à s'opposer à l'Eglise de façon de plus en plus virulente et le fait publiquement en diffusant ses textes. Il est excommunié le 11 octobre 1520 et un édit de Charles Quint du 26 mai 1521 le met au ban de l'Empire. Si il échappe aux poursuites , c'est parce que des princes allemands prennent son parti ce qui leur donne le prétexte pour piller les évêchés, les communautés religieuses...

Luther se marie le 13 juin 1525 avec une religieuse nommée Catherine de Bora.

L'envoyé de Dieu auto-proclamé espérait d'abord convertir les Juifs, mais comme ils ne se convertissent pas, il se déchaîne contre eux, publiant 3 ouvrages violemment anti-Juifs, que les nazis ne manqueront pas d'utiliser 4 siècles plus tard. Voir « Luther » d'Aimé Richardt, publié chez François-Xavier de Guibert en novembre 2008.

Luther s'en prend également aux paysans allemands qui s'étaient révoltés (une jacquerie) en 1524. Luther appelle les princes allemands à unir leurs armées pour écraser la révolte. Le 5 mai 1525 il publie un pamphlet intitulé « contre les hordes brigandes et meurtrières des paysans » dans lequel il affirme « tuer un révolté c'est abattre un chien enragé ».Pour un prêcheur de religion ! Les princes allemands obtempèrent à l'appel de Luther et plusieurs dizaines de milliers de paysans furent massacrés.

Mais Luther est surtout connu pour ses pamphlets répétés contre l'Eglise et particulièrement contre la papauté. Voici quelques exemples de sa hargne contre les Papes : « Papes, cardinaux, racaille romaine, pendez-moi tout cela, et arrachez leur la langue comme à des blasphémateurs et hissez-les au gibet... », « J'ai démontré que le pape, qui se vante d'être le chef visible de l'Eglise, le vicaire du Christ, n'est que le prince de l'Eglise maudite des gouvernements de ce monde, le vicaire de Satan, l'ennemi de Dieu, l'adversaire du Christ, un docteur de mensonges, de blasphèmes et d'idolâtrie, un archivoleur, un régicide, un souteneur de mauvais lieux, l'Antéchrist, l'homme du péché, le fils de perdition... »

En 1545, Luther fit publier une série de caricatures contre la papauté qu'il accompagna de commentaires. Parmi ces dessins :

un pape en âne, un pape en porc, un homme déféquant dans la tiare d'un pape, deux hommes le pantalon baissé tournés vers le pape et qui lui pètent au nez, un pape et 3 cardinaux pendus avec ce commentaire de Luther : « contre les langues de vipère du pape et de ses cardinaux, le mieux serait sur cette terre des potences et des bourreaux ».etc

Il est vrai qu'au temps de Luther, tous les papes ne furent pas un modèle de sainteté, tels :

*Alexandre VI Borgia qui fut pape du 11 août 1492 au 18 août 1503 et qui reconnut officiellement 7 enfants de 4 femmes différentes. Parmi ces enfants de pape les célèbres Lucrèce Borgia et César Borgia. (voir « Les Borgia » d'Ivan Cloulas, éditions de Crémille à Genève 1989)

*Jules II pape du 1er novembre 1503 au 21 février 1513 qui fut surnommé « Jules César II » ou « le pape-soldat », car il n'hésitait pas, à la tête des armées papales, à participer aux campagnes militaires. Particulièrement anti-français, ce pape parvint à liguer une partie de l'Europe contre la France au temps du bon roi Louis XII. Plusieurs auteurs (Erasme, Pierre Gringoire...) publièrent des satires contre Jules II.

Mais Luther valait-il mieux que les papes qu'il critiquait ? Rien n'est moins sûr !

Quoi qu'il en soit, les caricatures qu'il fit publier en 1545, furent beaucoup plus violentes, plus « blasphématoires» que celles publiées le 30 septembre 2005 par le journal danois Jyllands-Posten sur Mahomet. Et pourtant ce Mahomet  valait-il mieux que Luther?

La biographie la plus ancienne qui existe sur Mahomet est celle d'un érudit arabe nommé Ibn 'Ishâq (mort en l'an 768). Son texte a fait l'objet d'une édition en langue française imprimée à Beyrouth, aux éditions Albouraq en juin 2001 et diffusée en France par la Librairie de l'Orient 18 rue des Fossés Saint Bernard à Paris (Ve).

*Comme Luther plus tard, Mahomet espéra convertir les Juifs, comme il n'y parvint pas, alors il se déchaîna contre eux mais de manière encore plus violente que Luther car Mahomet fit décapiter des Juifs par centaines. Les biens des Juifs y compris les femmes juives étaient distribués entre les guerriers musulmans à titre de butin. (10 versets du coran concernent les règles de répartition du butin). A chaque distribution de femmes juives le « saint prophète » n'omettait pas de s'en prendre une parmi les plus belles dans sa part de butin. Dans la version française du texte d'Ibn 'Ishâq, le récit du massacre des Juifs se trouve dans le tome II, pages 26, 192 et 284. Page 25 du même tome, Mahomet dit à ses partisans : »tuez tout homme juif dont vous vous emparerez ». De même Ibn 'Ishâq rapporte des assassinats d'opposants à Mahomet. Voir des récits de meurtres dans le tome I page 544 et dans le tome II pages 18, 36, 68, 223, 277...

*Dès que Mahomet arrive à Médine le 30 septembre 622, il organise une armée et l'envoie d'abord attaquer les caravanes pour faire du butin et s'aguerrir. Puis il se lance dans des opérations militaires. Ibn 'Ishâq fournit dans son tome II pages 534 et suivantes la liste des 27 batailles et 38 expéditions ou raids auxquels participa personnellement Mahomet.

*Le coran, verset 3 de la sourate IV prescrit aux musulmans d'épouser 2, 3 ou 4 femmes, ou si ils n'en ont pas les moyens, de se contenter d'une seule épouse ou de leurs captives. Pour sa part, Mahomet eut 14 épouses dont 9 simultanées. La liste de ses 14 épouses figure dans le tome II d'Ibn 'Ishâq page 573. et voici ce qui est écrit (page 569) au sujet d'Aïcha : « L'Envoyé d'Allah (Mahomet) épousa A'ishah, fille d'Abû Bakr al-Siddîq à Makkah (La Mecque). Elle avait alors sept ans. Il consomma son mariage avec A 'ishah à al-Madînah (Médine)lorsqu'elle avait neuf ou dix ans ». Mahomet avait 51 ans lorsqu'il épousa Aïcha. Les 14 épouses sont celles qu'il épousa officiellement non compris les captives. L'ange Gabriel apporta à Mahomet un décret de Dieu qui l'autorisait, lui seul parmi les croyants, à épouser autant de femmes qu'il le désirait. Ce décret qui figure dans le coran (verset 50 sourate XXXIII) précise que Mahomet pouvait même épouser les filles de ses oncles et tantes.

*Malgré tout son harem, les épouses et les captives (Edward Gibbon, historien anglais du XVIIIe siècle indique qu'à sa mort, Mahomet avait 11 femmes esclaves en plus de ses épouses. Voir « histoire du déclin et de la chute de l'Empire romain » chez Robert Laffont, collection bouquins 1983, tome 2 page 512), Mahomet ne parvenait pas à avoir de fils, alors il adopta un fils nommé Zaïd b. Hârithah. Celui-ci était déjà adulte et marié lorsque Mahomet l'adopta. Mahomet lui piqua son épouse. Mais bien sûr, ce n'est pas Mahomet qui a voulu prendre la femme de Zaïd, c'est Dieu qui l'a ordonné. Facile ! C'est dans le coran verset 37 de la sourate XXXIII. C'est cette histoire qui inspira à Voltaire en 1740 sa tragédie « Le fanatisme ou Mahomet le prophète ».

Quand on lit le coran, la sunna, la loi musulmane qui sont les trois piliers de la charia, ou la vie de Mahomet, on comprend vite pourquoi les musulmans n'acceptent aucune critique, aucune étude historique etc.

Aujourd'hui, 57 pays sont regroupés au sein de l'OCI (organisation de la conférence islamique). Ces pays manœuvrent au sein de l'ONU pour faire annuler la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme incompatible avec la charia et pour faire admettre la notion de blasphème contre la religion. Si ils y parvenaient, ce serait la fin morale de l'Occident.

J.D. 15 décembre 2011

 

 

Sorcière au château de Montfleury (Savoie), photo J.D. 8 septembre 2012

Sorcière au château de Montfleury (Savoie), photo J.D. 8 septembre 2012

le faune à Pompéi, photos Michèle Delisle avril 2002

le faune à Pompéi, photos Michèle Delisle avril 2002

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