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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 20:52

 

 

Définir les guerres dites « napoléoniennes » paraît simple mais c'est en fait compliqué. Tout le monde s'accorde sur la fin de la période des guerres dites « napoléoniennes » avec la chute de Napoléon Bonaparte après Waterloo (18 juin 1815). Mais quand faire commencer cette période ? En 1804 avec le premier empire ? Après le coup d'Etat du 18 brumaire (9 novembre 1799) qui mit fin au Directoire et propulsa Napoléon comme premier consul ? A partir de 1792 et le début de la première coalition contre la France ? Tous les auteurs ne semblent pas d'accords sur le sujet.

L'opinion publique française actuelle est encore très partagée sur le jugement à porter sur Napoléon. Pour les uns, il est le principal génie militaire de l'histoire de France qui porta la gloire du pays au plus haut sommet. Pour les autres, c'est un ambitieux, un assoiffé de batailles et de sang, un ogre responsable de la mort de millions d'êtres humains.

La part des choses :

Lorsque commence le siège de Toulon en septembre 1793, Bonaparte n'est encore que capitaine d'artillerie. Ce n'est par conséquent pas lui qui a mis fin à la royauté de droit divin (10 août et 21 septembre 1792), guillotiné le roi (le 21 janvier 1793), la reine Marie-Antoinette (le 16 octobre 1793), qui a aboli les privilèges (4 août 1789), supprimé les biens du clergé (2 novembre 1789), décidé de porter les frontières de la France à ses frontières naturelles à savoir, le Rhin d'un côté et les Alpes de l'autre etc. Tout cela dans une Europe dans laquelle tous les monarques se prenaient encore pour des souverains de droit divin. Louis XVI et Marie-Antoinette étaient en famille avec pratiquement toutes les Cours d'Europe. En outre les souverains eurent peur de la contagion révolutionnaire. Ce fut la curée contre la France révolutionnaire. Il y eut 7 coalitions de l'Europe contre la France, avec comme instigatrice principale, comme âme damnée, l'Angleterre. Voici un rappel de ces coalitions avec entre parenthèses la liste des pays coalisés contre la France :

1ère coalition : de 1792 à 1797 (Angleterre, Prusse, Autriche, Hollande, Espagne, Portugal, royaume des 2 Siciles et royaume de Sardaigne),

seconde : de 1798 à 1802 (Angleterre, Russie, Empire Ottoman, Autriche, royaume de Naples, Suède),

troisième : en 1805 (Angleterre, Russie, Autriche, royaume de Naples, Suède),

quatrième : en 1806/1807 (les mêmes plus la Prusse),

cinquième : en 1809 (Angleterre et Autriche),

sixième : en 1813/1814 (Angleterre, Autriche, Russie, Prusse, Suède)

septième en 1815 (Angleterre, Autriche, Espagne, Portugal, Prusse, Russie, Suède, Pays-Bas, Saxe, Bavière, Bade, Wurtemberg, Suisse, royaume de Naples)

Devenu premier consul en 1799, consul à vie en 1802, puis empereur en 1804, Bonaparte conserva les « acquits » de la Révolution. Pour éviter les guerres avec le reste de l'Europe, il aurait fallu probablement qu'il accepte le retour de la royauté, des privilèges, l'abandon des conquêtes révolutionnaires etc. Ce n'est pas ce qu'il fit et il y eut des guerres jusqu'en 1815. A chacun de juger mais mettre sur le dos de Napoléon l'entière et seule responsabilité des guerres n'est pas correct.

 

Problème de vocabulaire : Les historiens antiques furent plus futés que nos contemporains. Ainsi les Grecs n'appelèrent pas « guerres grecques » ou guerres de Léonidas ou de je ne sais trop qui, les guerres qu'ils firent aux Perses au début du cinquième siècle avant notre ère, mais guerres « médiques » (les Mèdes occupaient l'espace et le pouvoir de ce qui deviendra la Perse avant la dynastie Perse).
Les historiens latins n'appelèrent pas guerres « romaines » ou guerres de Scipion ou d'autres, les guerres qu'ils firent contre Carthage (de -264 à -146), mais guerres « puniques ». Le punique était le dialecte phénicien parlé à Carthage.

Donner aux guerres de 1792 à 1815 le nom de guerres « napoléoniennes » de la part des Anglais, c'est bien joué. Mais que nos historiens aient enfourché le cheval anglais... Mais il est vrai qu'en France nous sommes les champions de l'auto-flagellation et de la repentance ! On se souvient en 2005, d'un Président de la République française qui refusa de célébrer le bi-centenaire de la victoire d'Austerlitz (2 décembre 1805), mais qui avait envoyé le porte-avions Charles De Gaulle participer aux célébrations anglaises de leur victoire de Trafalgar (21 octobre 1805). Tout un programme !

J.D. 17 avril 2013

 

la récapitulation des notes de ce blog par thèmes se trouve sur la fiche N° 76

 

Cambronne à la citadelle de Sisteron, photo J.D. 2013

Cambronne à la citadelle de Sisteron, photo J.D. 2013

Les guerres napoléoniennes (N°104)
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