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18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 12:26

1-en Italie

Jusqu'à l'unification à partir de 1859, et depuis la chute de Rome (en 476), l'Italie fut très morcelée. Certains territoires changèrent souvent d'Etat et de maître ; d'autres ne furent indépendants que durant des temps limités par exemple Bologne de 1401 à 1506, Ferrare de 1240 à 1598, Mantoue de 1115 à 1708, Gênes qui après des heures glorieuses devint République ligurienne en 1797, fut annexée par la France en 1805 puis par le royaume de Sardaigne en 1815, sans parler de Milan, Naples, de la Sicile...

Après les congrès de 1815, par exemple, l'Italie se retrouva divisée en 10 Etats : le royaume de Sardaigne (dont la capitale était à Turin) , le royaume lombard-vénitien (sous la dépendance de l'Autriche), le royaume de Naples et de Sicile, les Etats de l'Eglise, le duché de Parme, le duché de Modène, le grand Duché de Toscane, le duché de Massa, le duché de Lucques et San Marin.

Non seulement de nombreuses langues ou dialectes étaient parlés à travers l'Italie, mais chaque Etat avait son système monétaire qui en outre changeait au fur et à mesure des occupations ou annexions par l'Autriche, le Saint empire, la France, l'Espagne.. .Voici un aperçu de cette diversité :

*En Toscane : C'est en Toscane que fut créé en 1252 le Florin en or (en italien « fiorino » -de l'italien « fiore » : fleur-, qui reçut ce nom parce que la première émission comportait une fleur de lis en décoration). Le florin eut à l'époque une grande importance dans les échanges internationaux jusqu'à ce qu'il soit détrôné , à partir de la fin du XVe siècle par le ducat d'or de Venise. Au moment de la réunion de la Toscane au royaume de Sardaigne (en mars 1860), la monnaie en vigueur en Toscane était la lire (lira) avec 3 subdivisions : 1 lira = 12 crazie = 20 soldi = 60 quattrini.

*En Vénétie : C'est en 1282 que fut frappé à Venise le premier ducat en or (le ducat étant la monnaie à l'effigie du duc). En 1543 est créé le « ducato » en argent tandis que le ducat en or prend le nom de sequin « zecchino » (de la Zecca qui était l'hôtel de la monnaie de Venise). L'apogée du ducat, qui remplaça le florin comme monnaie internationale, correspond à l'apogée de la République de Venise et de ses succès militaires et commerciaux. Sous l'occupation autrichienne (à partir de 1797) les monnaies en vigueur furent le fiorino (1 fiorino = 100 soldi) ou le gulden (1 gulden = 100 baiocchi)

*Dans la République de Gênes : De 1252 à 1415 fut frappé à Gênes une monnaie en or appelée le « genovino » subdivisé en « quartarola » (un quart de genovino) et en ottavino (un huitième)

*Dans les Etats pontificaux et en Romagne : jusqu'en 1867, l'unité de comptes est le scudo divisé en baiocchi (1 scudo = 100 baiocchi)

*Dans le royaume de Naples et de Sicile : au moment de la réunification (en octobre 1860), l'unité monétaire était le ducat avec 2 subdivisions (1 ducat = 100 grana = 200 tornese)

*Dans le Trentin : la dernière monnaie en vigueur au moment du rattachement à l'Italie en 1919 est la couronne (1 krone = 100 heller)

*Dans le royaume de Sardaigne : La maison de Savoie eut sa propre monnaie dès son origine puisque le premier comte de Savoie (Humbert aux Blanches mains au XIe siècle) fit battre monnaie (des « Gros d'Argent »). A partir de 1359, Amédée VI (le comte Verd, avec un « d » selon l'orthographe en vigueur à l'époque d'Amédée VI) fit frapper des Florins d'or. En 1561, les anciennes monnaies sont abolies sous le duc Emmanuel-Philibert, et remplacées par la Livre divisée en sols et en deniers (1 Livre = 20 sols = 240 deniers). A partir de 1717, sous Victor-Amédée II (dernier duc de Savoie et premier roi de Sardaigne), changement de parité, la Livre vaut 12 sols ou 144 deniers. Des multiples sont ensuite créés : la Doppia puis le Carlin sous Charles-Emmanuel III : 1 doppia = 2 carlins = 24 livres.

Dès 1801, dans le royaume de Sardaigne (dont une grande partie a été annexée par la France), une première pièce de 20 lires en or est émise dont la valeur est alignée sur celle du franc français. Napoléon 1er impose la lire et sa parité avec le franc à Milan, Venise, Bologne puis à Gênes et Rome . Après la chute de Napoléon, chacun revint à ses anciennes frontières et anciennes monnaies.

Il faut préciser que la lire est une ancienne monnaie qui fut créée en Europe par Charlemagne (monnaie d'argent).

À partir du XVIe siècle, plusieurs Etats en Italie émirent des lires.

Le terme « lire (lira en italien, lire au pluriel) est dérivé du mot latin libra (unité de poids chez les Romains. Cette livre était divisée en 12 onces et pesait 327 grammes).

Le 24 août 1862, le nouveau royaume d'Italie adopta la lire de 4,5 grammes d'argent ou 290,3225 milligrammes d'or. Cette lire fut divisée en 100 centimes. Cette monnaie s'imposa à tous les anciens Etats d'Italie au fur et à mesure de l'unification.

L'Italie adhéra au SME (système monétaire européen) le 12 mars 1979, procéda à deux dévaluations de la lire (6% le 20.7.1985 et 3,5% le 4.9.1992), quitta le SME le 17.9.1992 et le réintégra en novembre 1996.

Enfin la lire a cédé la place à l'Euro (1 euro = 1936,27 lires) à compter du 1er janvier 2002.

2-dans la Rome antique :

Au début de l'histoire de la Rome antique, ce furent des masses métalliques qui servirent pour les échanges. À partir du troisième siècle avant note ère, les Romains fabriquèrent des pièces de monnaie comme on les conçoit aujourd'hui. Ce furent d'abord des « as » en bronze. Puis le monnayage se diversifia au fur et à mesure des conquêtes romaines qui leur permettaient de s'emparer des trésors d'autres pays ou de mettre des mines en exploitation.

Au temps de la République romaine (qui prit fin en -27), on eut déjà des deniers en argent, des sesterces (en argent puis en bronze) et des as en cuivre avec l'équivalence suivante : 1 denier = 4 sesterces = 10 as.

La diversification des monnaies et des métaux utilisés se poursuivit sous l'empire avec les équivalences suivantes :

l'Aureus (en or) = 2 quinaires d'or = 25 deniers d'argent = 50 quinaires d'argent = 100 sesterces en laiton = 200 dupondii en laiton = 400 as en cuivre = 800 semis en cuivre= 1600 quadrans en cuivre

l'Antoninianus créé au 1er siècle valait 2 deniers et l'aureus fut remplacé au début du quatrième siècle par le solidus d'or ; les autres monnaies évoluèrent également.

A l'origine, la valeur de la monnaie était fonction de la valeur et du poids du métal qui la composait. Mais pour faire face au besoin du commerce lié à l'extension de la puissance romaine, puis à l'inflation, on fabriqua de plus en plus de pièces avec le même poids de métal et, pour y parvenir, les pièces furent « fourrées » d'un autre métal (cuivre à l'intérieur de l'argent par exemple) ou leur poids fut réduit.
Ainsi l'antoninianus qui pèse 5,11 grammes dont 50% d'argent en l'an 215, ne pèse plus que 3 grammes avec 1% d'argent seulement en l'an 269. Autre exemple : en 64, Néron fait fabriquer des aurei qui ne contiennent plus de 7,4 grammes d'or au lieu de 7,7 auparavant et des deniers d'argent de 3,45 grammes contre 4,50 à l'or
igine.

Avec des guerres de plus en plus lointaines et à certaines périodes le manque de bras pour l'industrie ou l'agriculture, les prix peuvent monter, c'est l'inflation.

Ainsi, la même mesure de blé qui valait 1 denier au début du premier siècle, en vaut 4 en l'an 250, 50 en 176 et 330 en l'an 301.

En décembre 301, un édit de l'empereur Dioclétien (dit « édit du maximum ») bloque les prix. Les prix maximums suivants furent par exemple fixés :

1 œuf : 1 denier

20 escargots : 4 deniers

1 citron : 24 deniers

1 poulet : 30 deniers

1 oie grasse : 200 deniers

1 esclave femelle de 16 à 40 ans : 25.000 deniers

1 esclave mâle de 16 à 40 ans : 30.000 deniers

1cheval de course : 100.000 deniers

1 lion d'Afrique 150.000 deniers

Si en -31, la fortune du Consul Publius Crassus était évaluée à plus de 100 millions de sesterces, à l'époque de l'édit de Dioclétien, cette somme ne constitue plus que le revenu annuel d'un sénateur moyen tandis qu'un coiffeur ne gagnait que 8 sesterces par client et un avocat 4.000 par plaidoirie.

A l'inverse de la rareté qui entraîne la hausse des prix et l'inflation, la surabondance peut conduire à la chute des cours. L'exemple type étant celui de la conquête de la Sardaigne par les Romains en -238. De nombreux Sardes furent vendus comme esclaves si bien que le prix de l'esclave chuta de beaucoup et jusqu'à la fin de l'histoire romaine, pour désigner quelque chose de pas cher, l'expression "bon marché comme un Sarde" était souvent utilisée.

J.D. 18 août 2014

Nota : la récapitulation thématique des notes de ce blog ainsi que la récapitulation des illustrations se trouvent sur la fiche N°76 http://jean.delisle.over-blog.com/article-blog-liste-des-articles-111165313.html

billets italiens en lires : 1.000 lires de 1990 effigie : Maria Montessori, billet de 10.000 lires de 1978 effigie : Nicolas Copernic, billet de 10.000 lires de 1973 effigie : Michel-Ange

billets italiens en lires : 1.000 lires de 1990 effigie : Maria Montessori, billet de 10.000 lires de 1978 effigie : Nicolas Copernic, billet de 10.000 lires de 1973 effigie : Michel-Ange

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