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8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 15:00

1-Saint Louis :

*Le futur roi Louis IX naquit le 25 avril 1214. Il est le fils de Blanche de Castille (1188/1252, fille d'Alphonse VIII roi de Castille et d'Aliénor d'Angleterre, et par elle, nièce de Richard Cœur de Lion) et du roi de France Louis VIII (1187/1226). Il est également, par son père, le petit fils de Philippe-Auguste (1165/1223).

*A la mort de son père, le 8 novembre 1226, il devint roi de France et fut couronné à Reims le 29 novembre 1226. Il avait 12 ans. Il régna donc d'abord sous la régence de sa mère jusqu'en 1234.

*Il dut faire face à des révoltes de seigneurs ainsi qu'à la guerre contre l'Angleterre. Cette dernière se termina par le traité de Paris le 28 mai 1258.

Durant son règne, Louis IX parvint à affermir le pouvoir royal, à en agrandir le domaine, à réformer les institutions, à imposer une monnaie unique sur l'ensemble du domaine royal, à créer la Sorbonne, l'hospice des Quinze-Vingts...Sans oublier que son règne correspond à l'époque de la construction des grandes cathédrales françaises.

*Il acheta à Constantinople les instruments de la passion du Christ, d'abord la couronne d'épines puis le reste et c'est pour eux qu'il fit construire la Sainte Chapelle de Paris à partir de 1242.

*Il épousa Marguerite de Provence, fille de Raymond Béranger comte de Provence et de Béatrice de Savoie (voir note N°5 http://jean.delisle.over-blog.com/article-beatrice-de-savoie-55880926.html).

Le mariage fut célébré le 27 mai 1234 en la cathédrale Saint Étienne de Sens (Yonne) par Guillaume de Savoie évêque de Valence et oncle de Marguerite. Elle fut couronnée reine de France dès le lendemain.

*Il participa à la septième croisade puis à la huitième.

*A la septième croisade, Louis IX embarqua d'Aigues-Mortes le 25 août 1248, guerroya en Egypte où il fut fait prisonnier le 7 avril 1250. Sa femme prit le commandement de l'armée et parvint à réunir la rançon demandée par les musulmans. Louis fut libéré et se rendit en terre sainte avec le reste de son armée. Il réorganisa le domaine chrétien au Proche-Orient, faisant particulièrement renforcer les défenses des places fortes. Il embarqua de Saint Jean d'Acre pour la France le 24 avril 1254. Pendant ces 6 années d'absence, en France ce fut Blanche de Castille qui assura encore la régence.

*Pour la huitième croisade, Louis IX partit encore d'Aigues-Mortes en mai 1270, débarqua près de Tunis le 15 juillet 1270, s'empara de la ville de Carthage le 24 juillet 1270 et mourut de maladie (la peste) sur le site de Carthage le 25 août 1270.

Louis IX fut canonisé par l’Église en août 1297.

L'inhumation et la canonisation de Saint Louis mériteraient d'en écrire un gros roman !

Son fils (1245/1285) devint roi de France sous le nom de Philippe III. Il fut en conflit avec son oncle, Charles d'Anjou (1227/1285) qui fut roi de Naples et de Sicile pour l'inhumation de Louis IX, que Philippe voulait ramener en France et Charles en Sicile. Finalement Charles eut les entrailles et le reste du corps fut disséqué et bouilli pour enlever les chairs. Le reste du squelette fut ramené en France via la Sicile et l'Italie. Il arriva à Paris le 21 mai 1271 et fut inhumé à Saint Denis le 22 mai. Plusieurs tombeaux se succédèrent. Le dernier en or de 1298 disparut vers 1420 récupéré et fondu par les Anglais lors de la guerre de Cent Ans. Entre temps, des morceaux d'os de Saint Louis avaient été donnés à de nombreux souverains d'Europe.

Quant à la canonisation, entre le décès de Louis IX en 1270 et la canonisation 27 ans plus tard, 10 papes se succédèrent, chacun voulant reprendre le dossier !

2-Carthage :

Selon les fouilles archéologiques et les datations au carbone 14, la cité de Carthage fut fondée en l'an 814 avant notre ère, par les Phéniciens de la cité de Tyr, c'est-à-dire une soixantaine d'années avant Rome. Voir « Carthage » de Serge Lancel Fayard 1992. Cette date ne correspond pas avec celle issue des légendes (Enéide de Virgile…).

Aujourd'hui la ville est située sur le golfe de Tunis dans la banlieue nord-est de Tunis. A noter que l'antique Utique (ça rime) avait été fondée par les Phéniciens sur le golfe de Tunis à une trentaine de kms au nord de Carthage, mais environ 3 siècles avant Carthage.

Très vite, Carthage devint la principale cité phénicienne en Méditerranée occidentale, tandis que Rome prospérait de l'autre côté de la mer. Inévitablement les 2 cités entrèrent en conflit : ce furent les guerres « puniques » de -264 à -146 date de la destruction de Carthage par les Romains.

Plusieurs notes de ce blog sont déjà consacrées aux guerres puniques et à Carthage, voir spécialement la note N°18 http://jean.delisle.over-blog.com/article-hannibal-1-texte-59402856.html et ses annexes et la note N°224 http://jean.delisle.over-blog.com/2015/02/la-reine-didon-n-224.html

La reconstruction d'une ville (romaine) sur l'ancien site de Carthage se fit sous le règne d'Auguste (de -27 à +14).

A partir de la christianisation de l'empire romain (édit de Milan en 313), la Tunisie devint un important centre de la chrétienté notamment sous l'influence de Saint Augustin (354/430), un des « pères de l'Eglise » qui fut évêque d'Hippone (Annaba au nord-est de l'Algérie).

Les Vandales s'emparèrent de la ville romaine de Carthage en l'an 439, les Byzantins la reprirent en 534 et les Arabes s'emparèrent de la Tunisie entre les années 647 et 670. Les Ottomans s'imposèrent à partir de 1574 et les Tunisiens s'affranchirent des Ottomans en 1612 sous la direction de Mourad Bey.

Lors d'un congrès tenu à Berlin en 1878, Allemands et Anglais donnèrent leur feu vert à la France pour annexer la Tunisie et ce au détriment du nouveau royaume d'Italie qui avait des visées sur ce pays. L'annexion par la France fut effective en 1881.

Des soulèvements pour l'indépendance commencèrent en 1952. Par accords des 3 juin 1955 et 20 mars 1956, la France concéda l'indépendance à la Tunisie mais en conservant la base de Bizerte (sur la Méditerranée, au nord de la Tunisie) qui fut finalement rétrocédée à la Tunisie le 15 octobre 1963.

3-Saint Louis à Carthage :

3a-la chapelle Saint Louis :

Le 8 août 1830, Hussein II bey de Tunis faisait don au roi de France Charles X du terrain situé à Carthage sur la colline de Byrsa où était décédé Saint Louis.
En fait, Charles X venait d'être renversé par la révolution des 27 au 29 juillet 1830 (les Trois Glorieuses). Louis-Philippe prit le relais. La première pierre d'une chapelle dédiée à Saint Louis fut posée le 25 août 1840. Cette chapelle fut construite sur le modèle de la chapelle royale de Dreux (au nord de l'Eure-et-Loir). Cette chapelle terminée en 1845 fut détruite en 195
0.

3b-la cathédrale Saint Louis :

Sur la même colline de Byrsa et proche de la chapelle, une cathédrale dédiée à Saint Louis fut mise en chantier en 1884, année où le cardinal Charles Lavigerie fut nommée archevêque de Carthage. Cette cathédrale Saint Louis fut consacrée le 15 mai 1890. Lavigerie fondateur de l'ordre des « pères blancs » fit construire en annexes de la cathédrale des locaux pour l'ordre des pères blancs qui y organisèrent un musée Saint louis qui regroupait nombre d'antiquités découvertes dans les parages. L'ensemble fut cédé à la Tunisie en 1964.

Depuis, la cathédrale a été transformée en édifice culturel pour expositions etc et dénommé « Acropolium » en 1993. les locaux des pères blancs sont eux devenus le musée national de carthage.

3c-la statue de Saint Louis :

Une statue de Saint Louis, réplique de celle figurant à Saint Denis fut envoyée à Carthage par le roi Louis-Philippe et fut mise en place le 11 août 1841. Elle figure dans les jardins du musée national de Carthage.

On trouvera en illustration, des représentations de la chapelle en 1888, de la cathédrale et de la statue, empruntées sur le net.

J.D. 8 septembre 2016

chapelle, statue et cathédrale Saint Louis à Carthage
chapelle, statue et cathédrale Saint Louis à Carthage
chapelle, statue et cathédrale Saint Louis à Carthage

chapelle, statue et cathédrale Saint Louis à Carthage

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20 juillet 2016 3 20 /07 /juillet /2016 17:21

Cette expression de « Grande Grèce » se rapporte aux colonies grecques hors de la Grèce proprement dite. Mais selon les auteurs, on ne trouve pas le même champ géographique. Pour les uns ce sont les implantations en Italie du sud, pour d'autres celles sur l'actuelle côte turque (qui furent à l'origine des guerres « médiques » entre Perses et Grecs au début du cinquième siècle avant notre ère), etc.

Le concept qui me paraît le plus simple et le plus opérationnel est de considérer que firent partie de la « Grande Grèce » toutes les implantations grecques hors de la Grèce elle-même.

On trouvera en annexe une carte de cette Grande Grèce que j'ai empruntée à Wikipédia. L'auteure s'appelle Christine Moulin, il s'agit d'une Française installée en Grèce depuis une trentaine d'années. D'après ce que j'ai vu sur internet, elle organise des voyages à la demande. Voir son site : http://contact@decouvrirlagrece.com

(publicité gratuite)

Cette carte illustre très bien la rivalité qu'il y eut entre Phéniciens et Grecs pour la conquête de la Méditerranée occidentale. Ils se firent la guerre jusqu'à ce que le Raminagrobis Romain, qu'ils n'avaient pas vu venir, les mette d'accord en les croquant l'un et l'autre, comme la belette et le petit lapin de la fable. Voir la fiche N°269 http://jean.delisle.over-blog.com/2016/01/l-invasion-des-peuples-de-la-mer-n-269.html

Il convient d'ajouter que les différentes cités grecques se firent, elles aussi, souvent la guerre et que ces implantations extérieures de colonies renforçaient leur pouvoir à l'intérieur de la mère-patrie.

Les Grecs, comme les Égyptiens et les Romains furent de grands bâtisseurs et laissèrent d'importants monuments dans beaucoup de leurs colonies. Le résultat est qu'aujourd'hui on trouve plus de monuments grecs hors de Grèce que dans la Grèce elle-même et en outre, des monuments parmi les mieux conservés.

Parmi toutes ces réalisations fabuleuses, je vais en citer deux : Paestum, à une centaine de kms au sud de Naples et Agrigente sur la côte sud de la Sicile.

Paestum :

Le site de Paestum, sur le territoire actuel de Cappacio Paestum en Campanie, a été fondé sous le nom de Poseidonia vers l'an 600 avant notre ère par des Grecs de la cité de Sybaris : cité grecque elle-même fondée vers l'an 720 avant notre ère dans le golfe de Tarente. Sybaris se trouve aujourd'hui sur le territoire de la commune de Cassano all'Ionio, ville de Calabre sur le golfe de Tarente.

Les Lucaniens se sont emparés de la cité au quatrième siècle avant notre ère. La Lucanie, antique région, était à cheval sur les actuelles régions italiennes de Campanie (capitale Naples), et de Basilicate (capitale Potenza). Ils donnèrent à la ville le nom de Paeston.

Les Romains ont pris la cité en l'an 273 avant notre ère et l'ont appelé : Paestum.

La cité a alors suivi le sort de Rome. Son déclin commença lors d'une épidémie de malaria au quatrième siècle de notre ère et la ville fut détruite par les Sarrasins vers l'an 877.

Elle disparut complètement et fut redécouverte en 1748 à l'occasion de travaux. Le site fut classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998.

Le site s'étend sur 120 hectares dont seulement 25 ont été fouillés. Il comprend des antiquités de la période romaine (amphithéâtre, forum…), de la période des Lucaniens (une enceinte de 4,75 kms de long), mais surtout de la période grecque parmi lesquelles 3 temples majeurs.

Les découvreurs du XVIIIe siècle leur ont donné des noms en fonction de vocations supposées, mais qui n'ont pas été confirmées par les études plus récentes, mais ces noms du XVIIIe ont néanmoins subsisté.

Temple dédié à Héra :

Ce temple de style dorique fut construit vers l'an 550 avant notre ère. Il fut baptisé du nom de « Basilique » au XVIIIe siècle mais était dédié à Héra, qui dans la mythologie grecque était la fille de Cronos et de Rhéa et par conséquent la sœur de Zeus dont elle fut également l'épouse.

Ce temple mesure 24,35 mètres sur 54. Il possède 18 colonnes de chaque côté et 9 colonnes sur les faces avant et arrière. Ces colonnes ont 4,68 mètres de hauteur.

Temple dédié à Athéna :

Ce temple fut appelé « temple de Cérès » au XVIIIe siècle.

Cérès, déesse romaine correspond à la Déméter grecque. Elle est aussi dans la mythologie grecque fille de Chronos et de Rhéa. De son frère (Zeus), elle eut une fille : Perséphone (Proserpine pour les Romains). Déméter était la déesse de la terre et aussi celle des mystères d'Eleusis.

Athéna, fille de Zeus, était la déesse de la guerre (la Minerve des Romains) son symbole était la chouette. C'est en son honneur que la capitale des Grecs doit son nom d'Athènes.

Ce temple fut construit vers l'an 500 avant notre ère mélangeant les styles dorique et ionique. Il comporte 13 colonnes sur les côtés et 6 sur les faces avant et arrière.

Second temple à Héra :

ce temple construit vers l'an 450 avant notre ère fut appelé de Poseidon au XVIIIe siècle en référence au nom premier de la cité (Poseidonia). Au vingtième siècle il fut attribué à Héra, ce qui est contesté dans les textes les plus récents. Il serait en effet surprenant que la déesse Héra ait eu 2 temples dans la même cité. Une dédicace à Poseidon semble plus logique. D'autres auteurs récents attribuent ce temple à Zeus. Avoir dans la même cité un temple à Héra et un à Zeus a aussi sa logique.

Poseidon, le Neptune des Romains, est le dieu de la mer. Son symbole est le trident. Il est lui aussi fils de Chronos et de Rhéa et frère aîné de Zeus.

Zeus était le maître des Dieux, l'équivalent du Jupiter romain et d'Amon-Ré en Égypte. Les humains l'ont imaginé grand séducteur autant de déesses que de femmes. Son symbole est souvent la foudre.

Ce temple a 24,30 mètres sur 59,90 avec un fronton dorique, 14 colonnes de chaque côté et 6 sur les façades avant et arrière.

Le musée :

Situé de l'autre côté de la route et à mi-chemin entre l'amphithéâtre et le temple dit de Cérès, un musée a été inauguré en novembre 1952. Il fut agrandi en 1966 puis en 1970. Aujourd'hui il présente sur 3 étages toutes les découvertes effectuées lors des diverses campagnes de fouilles, ce qui illustre à la fois l'histoire de la cité mais de façon plus générale l'art grec.

Agrigente :

Le site d'Agrigente est situé presque au milieu de la côte sud de la Sicile.

La cité a été fondée vers l'an 580 avant notre ère par les Grecs de la cité de Gela, située aussi sur la côte sud de Sicile (à environ 75 kms à l'est d'Agrigente) et elle-même fondée vers l'an 690 avant notre ère par les Grecs de l'île de Rhodes. Akrakas fut le premier nom donné à la cité par les Grecs.

Cette cité connut un développement très important, ce qu'il reste des ruines grecques a reçu le nom de « Vallée des Temples » et a été classé au patrimoine de l'Unesco en 1997.

Comme tout le reste de la Sicile, les habitants de cette cité virent les combats à répétition entre Grecs et Phéniciens représentés par Carthage, puis entre Romains et Carthaginois, sans oublier les guerres entre les différentes cités grecques !

Après la première guerre punique (de -264 à -240), Rome annexa la Sicile. Ils donnèrent à Akrakas le nom d'Agigentum.

Après la chute de l'empire romain d'Occident, en l'an 476, la Sicile fut prise par les Byzantins (Empire romain d'Orient) en l'an 535, puis par les Arabes au IXe siècle. Ils donnèrent à la ville le nom de Girgenti.

Il y eut ensuite les Normands à partir de 1087, les Espagnols (dynastie d'Aragon) à compter de 1282, puis le royaume de Naples et des deux Siciles (en 1442)… Même les souverains de la Maison de Savoie eurent le titre de rois de Sicile de 1713 à 1720.

Enfin l'expédition de Garibaldi et de ses chemises rouges en 1860 permit de réunir la Sicile au nouveau royaume d'Italie.

Des nombreux monuments construits par les Grecs à Agrigente aux VIe et Ve siècles avant notre ère, il ne reste de traces que de 9 d'entre eux, mais une partie du site antique est encore enfoui sous les maisons et cultures de l'actuelle ville d'Agrigente. La muraille qui ceinturait la ville grecque mesurait 12 kms de long. Parmi les temples dont il reste traces, citons :

le temple de la Concorde : construit vers l'an 430 avant notre ère, de style dorique et comportant 34 colonnes. Il fut transformé en basilique chrétienne en l'an 579 et cela le sauva probablement de la destruction. En outre il fut l'objet d'une restauration en 1748, et c'est le restaurateur de l'époque qui lui donna son nom de temple de la Concorde mais on ne sait pas à quelle divinité il était dédié. Il avait 17 mètres sur 38 environ. Il est le seul temple d'Agrigente à peu près conservé.

Le temple de Zeus : construit vers -480, de 112 mètres sur 56 avec des colonnes de 20 mètres de haut aurait été le monument le plus important d'Agrigente, mais il fut détruit par les Carthaginois en -406.

le temple d'Héra : construit vers -450, de 17 mètres sur 38 avec 13 colonnes de côté et 6 de face. Détruit par les carthaginois en -406. Quelques colonnes ont pu être redressées.

Le temple de Castor et Pollux de la moitié du cinquième siècle (avant notre ère) de 14 mètres sur 32 environ avec 13 colonnes de côté et 6 de face. Il reste 3 colonnes debout. Dans la mythologie grecque, les jumeaux Castor et Pollux étaient les enfants de Zeus et de Léda reine de Sparte et par conséquent les frères de la belle Hélène.

Le temple d'Héraclès : construit vers l'an -500, il possédait 38 colonnes dont 8 furent relevées en 1924. Héraclès (Hercule pour les Romains) était fils de Zeus et d'Alcmène épouse du roi de Tirynthe (ville de Grèce en Argolide). Héraclès ou Hercule est surtout connu pour la légende des 12 travaux.

Le temple d'Athéna : construit au début du Ve siècle (avant notre ère) mesurait 15 mètres sur 35 environ avec 6 colonnes par 13

le temple à Déméter : construit vers -480/-470, mesurait 13 mètres sur 30 environ

le temple d'Héphaïstos : construit vers -430, mesurait 17 mètres sur 35 avec 6 colonnes sur 13. Héphaïstos (Vulcain pour les Romains) était le fils d'Héra seule ou d'Héra et de Zeus selon les versions. Il est le maître des forges.

Agrigente a aussi son musée archéologique qui rassemble nombre des découvertes effectuées sur le site.

En conclusion et pour employer la terminologie d'un célèbre guide touristique, les sites de Paestum et d'Agrigente méritent plus qu'un détour, carrément un voyage.

J.D. 20 juillet 2016

carte de l'expansion grecque et phénicienne

carte de l'expansion grecque et phénicienne

temples de Paestum, de haut en bas : Basilique ou Héra, Athéna ou Cérès, Héra ou Poseidon, photos Michèle Delisle avril 2002, et temple de la Concorde à Agrigente, photo J.D. 10 juillet 1973
temples de Paestum, de haut en bas : Basilique ou Héra, Athéna ou Cérès, Héra ou Poseidon, photos Michèle Delisle avril 2002, et temple de la Concorde à Agrigente, photo J.D. 10 juillet 1973

temples de Paestum, de haut en bas : Basilique ou Héra, Athéna ou Cérès, Héra ou Poseidon, photos Michèle Delisle avril 2002, et temple de la Concorde à Agrigente, photo J.D. 10 juillet 1973

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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 19:27

*Le temple de Médinet Habou se trouve sur la rive gauche du Nil à la hauteur de Louxor (qui est sur la rive droite).

Ce temple fut construit il y a 3.000 ans sous et pour Ramsès III, pharaon de la vingtième dynastie. Ce pharaon régna une trentaine d'années à partir de -1190 (date approximative, qui varie de quelques années selon les auteurs)

*Sur ce temple, une inscription nous renseigne sur une grande invasion du temps de Ramsès III, invasion que l'on peut comparer avec celle des Vikings sauf que les Vikings c'est presque 2.000 ans plus tard et au nord-ouest de l'Europe.

*Sur l'inscription de Médinet Habou les envahisseurs sont appelés « Peuples de la mer ». Ils ravagèrent toute la côte orientale de la Méditerranée, détruisant, incendiant, pillant, violant, probablement comme tous les envahisseurs à travers l'histoire des sociétés humaines. Ils détruisirent ainsi (sur la côte de l'actuelle Syrie) Hattusa (écrit aussi Hattousa) la capitale des Hittites et Ougarit (écrit aussi Ugarit) ville importante à l'époque sous la dépendance des Hittites. Ces Hittites sont surtout connus pour avoir été les ennemis de Ramsès II (pharaon de la dix-neuvième dynastie) lors de la bataille de Qadesh. Voir la note N°80 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-batailles-de-Qadesh-1123799530.html

On ne sait pas très bien d'où venaient ces peuples de la mer. L'opinion la plus fréquente et qu'ils provenaient d'îles grecques, mais il se peut aussi qu'ils aient entraîné des peuples de l'Anatolie (en Turquie) etc

*Après ce ravage, les Peuples de la mer arrivèrent en Egypte, mais Ramsès III avait été prévenu de leur arrivée (probablement par des gens qui fuyaient devant l'envahisseur) et Ramsès avait mobilisé toute ses forces navales et terrestres. Les Peuples de la mer furent rejetés. Cet événement eut 2 conséquences importantes :

au niveau régional : refoulés d'Egypte, les Peuples de la mer s'installèrent dans l'actuelle Palestine et mélangés à la population locale formèrent le peuple des Philistins (ou s'ajoutèrent aux Philistins prééxistants?). Les célèbres Philistins dont il est question dans la Bible hébraïque ainsi que dans l'ancien testament de la Bible chrétienne (qui reprend quasi intégralement la Bible hébraïque). Voir la note N°6 http://jean.delisle.over-blog.com/aeticle-histoire-d-israel-55889409.html

On rappellera que le nom de Palestine fut donné au second siècle de notre ère par l'empereur Hadrien en remplacement du nom « Judée » (terre de Juda, un des douze fils de Jacob), et qu'en termes d'étymologie, « Palestine » veut dire terre des Philistins et que la principale ville des Philistins fut Gaza….

au niveau mondial : Il me semble, mais c'est une opinion, que l'invasion des Peuples de la mer et leurs ravages importants (la civilisation hittite n'y survécut pas) furent à l'origine du mouvement de conquête de la Méditerranée occidentale par les peuples du Proche-Orient.

*Toute la partie occidentale du bassin de la Méditerranée, que ce soit sur la côte sud (actuels Maroc, Algérie…) ou la Côte nord (Espagne, Portugal, France, Italie …), était déjà très peuplée dans l'antiquité mais avec beaucoup de retard sur la partie orientale du bassin méditerranéen. Si l'on prend un marqueur comme l'écriture, elle fut utilisée à l'est de la Méditerranée environ 2.000 ans avant son usage dans la partie ouest. En Gaule, par exemple, les connaissances étaient transmises oralement. Les Gaulois n'eurent pas d'écriture. Il fallut attendre les Grecs et surtout les Romains pour que l'on commence à écrire en Gaule.

*Les Phéniciens (dont les principales villes étaient Tyr, Sidon, Byblos sur la côte de l'actuel Liban) furent les premiers à explorer puis à coloniser la partie occidentale de la Méditerranée. On peut penser qu'arrivés à Gibraltar (appelé « les colonnes d'Hercule » dans l'Antiquité), ils voulurent voir ce qu'il y avait de l'autre côté, puis durent rebrousser chemin faute d'approvisionnement. Mais inquiets sur ce qui pouvait se trouver de l'autre côté, ils fondèrent vers l'an -1100 deux villes de part et d'autre de Gibraltar sur la côte atlantique (Cadix côté espagnol et Larrache côte marocain), puis ils créèrent une série de colonies sur toute la côte sud de la Méditerranée pour avoir des relais de navigation, exploiter les arrière-pays et commercer. Carthage fut la principale des colonies phéniciennes.

*A partir de la moitié du neuvième siècle avant notre ère, la Phénicie subit tour à tour la domination des Assyriens, des Babyloniens, des Perses, des Grecs puis des Romains, elle se survécut, en fait, longtemps à travers ses colonies.

*Mais les Phéniciens ne furent pas les seuls à convoiter ces nouveaux espaces ; les Grecs, quoiqu'avec retard sur les Phéniciens, y déployèrent beaucoup d'énergie et installèrent des colonies dans le sud de l'Italie, en Sicile, fondèrent Marseille (vers l'an -600) ou Ampurias en Espagne.

*Un autre peuple oriental semble s'être installé en Italie centrale et mélangé à la population locale a formé le peuple étrusque, ce qui expliquerait l'avance des Etrusques sur les autres peuples d'Italie.

Considérations :

Les grandes puissances de l'époque antique se firent naturellement la guerre pour la possession de la Méditerranée occidentale et il y eut de nombreuses batailles, surtout maritimes, principalement entre Grecs et Phéniciens.

Occupées à cet enjeu, ces puissances ne virent pas monter la force de Rome et ce d'autant que de la fondation de Rome (en l'an -753, date de la fondation légendaire de Rome) jusqu'à la première guerre punique (en -264) les Romains n'avaient pas de marine, absents des routes maritimes ils ne furent pas repérés.

Lentement mais sûrement Rome étendit son territoire et à chaque conquête, les Romains s'emparaient des richesses mais aussi des connaissances des peuples vaincus et ce fut profitable (aux Romains) principalement avec les Etrusques, puis les Carthaginois, les Grecs, les Egyptiens… Et les élèves dépassèrent les maîtres et de quelle manière !

Dans l'Enéide, Virgile donnent les Troyens comme ancêtres des Romains. Formellement, c'est une légende, mais on peut la considérer comme symbolique et dire qu'en quelque sorte ils furent la synthèse du monde antérieur. Héritiers des civilisations les plus anciennes, les Romains transmirent aux peuples d'Europe ce qu'ils avaient eux-mêmes acquis des autres. C'est ainsi que les connaissances de l'Orient passèrent à l'Occident qui non seulement rattrapa son retard mais prit de l'avance.

J.D. 27 janvier 2016

bas-relief à Médinet Habou montrant Ramsès III repoussant les envahisseurs, original téléversé par Seeber sur Wikipedia

bas-relief à Médinet Habou montrant Ramsès III repoussant les envahisseurs, original téléversé par Seeber sur Wikipedia

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