Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 18:05

Des titres en Italie N°557

 

 

Devenu empereur (en 1804), Napoléon Bonaparte ne lésina pas sur les décorations, les grades (26 cadres de l'armée furent promus « Maréchal d'empire »de 1804 à 1814 ; en comparaison durant le vingtième siècle et malgré 2 guerres mondiales, il n'y eut que 12 nominations de maréchaux en France), les titres. Mais curieusement pour les titres, il affectionna particulièrement l'Italie. En voici quelques exemples :

 

*Pour son propre compte, il se fit sacrer roi d'Italie pour un royaume constitué en Italie du Nord avec Milan pour capitale et il donna le titre de vice-roi d'Italie à son beau-fils Eugène de Beauharnais. Le couronnement se déroula dans la cathédrale de Milan le 26 mai 1805. 24 départements furent créés dans ce royaume d'Italie et 14 autres dans la partie de l'Italie directement annexée à la France (non compris les départements créés dans l'ancien comté de Nice et l'ancien duché de Savoie).

*A son fils, né de Marie-Louise le 20 mars 1811, il donna le titre de Roi de Rome.

*A son frère Joseph, il donna le titre de roi de Naples le 30 mars 1806, puis lorsque Joseph devient roi d'Espagne en juillet 1808, c'est Joachim Murat, marié à Caroline Bonaparte et donc beau-frère de Napoléon qui devient roi de Naples.

*le 19 mars 1805, Elisa Bonaparte (1777/1820) sœur de Napoléon devint princesse de Piombino puis de Lucques (en Toscane) en juin 1805 et enfin Grande Duchesse de Toscane le 3 mars 1809.

*Le 30 mars 1806, c'est Pauline Bonaparte (1780/1825) épouse Borghèse qui devient duchesse de Guastalla (en Emilie-Romagne). Son mari (Camillo Borghèse 1775/1832) devient duc de Guastalla. En février 1808 il fut nommé « gouverneur général des départements au-delà des Alpes ».

*Le 5 juin 1806, Bernadotte (1763/1844) devient prince de Pontecorvo (dans le Latium, région de Rome, dans la province de Frosinone) puis lorsque Bernadotte devient roi de Suède en 1810, c'est Lucien Murat fils de Joachim et de Caroline qui devient prince de Pontecorvo.

*Le 5 juin 1806, Talleyrand (Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord 1754/1838) devient prince de Bénévent (en Campanie, région de Naples). Il avait été ordonné prêtre le 18 décembre 1779 et avait été nommé évêque d'Autun le 2 novembre 1788. Jacobin, il vota la mort de Louis XVI puis trahit Robespierre. Chargé des affaires étrangères par Napoléon, il le trahira également.

*20 décembre 1807, Francesco Melzi d'Eril (1753/1816) devient duc de Lodi (en Lombardie). Il avait été nommé Grand Chancelier du royaume d'Italie en 1805

*le 7 février 1808, Anne Jean Marie René Savary devient duc de Rovigo (en Vénétie). Il avait été aide-de-camp de Desaix jusqu'à la mort de celui-ci à Marengo le 14 juin 1800. Savary devint ensuite aide-de-camp de Napoléon puis ministre de la police en remplacement de Fouché de 1810 à 1814.

*le 19 mars 1808, Pierre Augereau (1757/1816) devient duc de Castiglione (il s'agit de Castiglione delle Stiviere au sud du lac de Garde, en Lombardie à la limite avec la Vénétie) en souvenir de la bataille du 5 août 1796 où Augereau s'était particulièrement distingué. Il avait été promu maréchal d'empire le 19 mai 1804.

*Le 19 mars 1808, Jean Lannes est fait duc de Montebello en souvenir de la bataille de Montebello en Lombardie le 9 juin 1800. Il était devenu maréchal d'empire en 1804.

*Le 19 mars 1808, Charles-François Lebrun est fait duc de Plaisance (en Emilie-Romagne) ; le 17 mai 1804, il était devenu gouverneur général de la Ligurie

*le 19 mars 1808, le général Jean Thomas Arrighi de Casanova né en Corse en 1778 (et cousin par alliance de Napoléon) est fait duc de Padoue (Padova en Vénétie)

*le 24 avril 1808, André Masséna (1758/1817) devient duc de Rivoli (en Piémont) en souvenir de la bataille du même nom qui se déroula les 14 et 15 janvier 1797. Masséna était devenu maréchal d'empire le 19 mai 1804.

*7 juin 1808, Armand de Caulaincourt (1773/1827) est fait duc de Vicence (Vicenza en Vénétie). Général puis ministre des relations extérieures en 1813, il écrira des mémoires sur l'histoire du premier empire.

*2 août 1808, Edouard Mortier devient duc de Trévise (Treviso en Vénétie); il avait été promu maréchal d'empire le 19 mai 1804

*2 août 1808, Bon-Adrien Jeannot de Moncey devient duc de Conegliano (en Vénétie). Il était devenu inspecteur général de la gendarmerie le 3 décembre 1801 et maréchal d'empire le 19 mai 1804.

*le 24 août 1808, Jean-Jacques Régis Cambacérès devient duc de Parme (En Emilie-Romagne). Il était devenu archichancelier le 18 mai 1804 ; à ce titre il présidait le Sénat et le Conseil d’État.

*le 10 septembre 1808, Claude Victor Perrin dit Victor devient duc de Bellune (Belluno en Vénétie) Il avait été promu Maréchal d'Empire le 13 juillet 1807

*le 14 novembre 1808, Géraud Christophe Michel Duroc devient duc de Frioul (à la limite entre la Vénétie, l'Autriche et la Slovénie). Né en 1772, Duroc fut tué à la bataille de Bautzen (en Saxe) le 23 mai 1813.

*15 août 1809, Joseph Fouché (1759/1820) devint duc d'Otrante (Otranto dans les Pouilles). Ministre de la police, il trahira aussi Napoléon.

*15 août 1809, Martin Michel Charles Gaudin est nommé duc de Gaète (Gaeta dans le Latium, région de Rome). Il fut ministre des finances de Napoléon sous le consulat et sous le premier empire jusqu'au 30 mars 1814. Il est peu connu du grand public alors que son efficacité dans le domaine des finances contribua probablement beaucoup au succès de l'empire.

*15 août 1809, Henri Jacques Guillaume Clarke est fait duc de Feltre (en Vénétie). Il était devenu ministre des armées en 1807.

*15 août 1809, Hugues Bernard Maret (1763/1839) est fait duc de Bassano (il s'agit de Bassano del Grappa en Vénétie). Ce Maret fut secrétaire de Napoléon et Ministre des Relations Extérieures à partir d'avril 1811.

*15 août 1809, Jean-Baptiste Nompère de Champagny (1756/1834) est fait duc de Cadore (en Vénétie). Il avait été ministre de l'Intérieur de 1804 à 1807 et ministre des Relations Extérieures de 1807 à 1814.

*18 août 1809, Claude Ambroise Régnier (1736/1814) est fait duc de Massa et de Carrare (en Toscane). Il était devenu ministre de la Justice le 14 septembre 1802

*9 décembre 1809, Etienne Macdonald reçoit le titre de duc de Tarente (Tarento dans les Pouilles). Il avait été promu maréchal d'empire le 25 septembre 1809.

*le 14 avril 1810, Nicolas Charles Oudinot (1767/1847) devint duc de Reggio (il s'agit de Reggio de Calabre). Il était devenu maréchal d'empire le 12 juillet 1809. Cet Oudinot, qui participa à de nombreuses batailles, reçut 34 blessures !

 

La liste ne comprend pas les titres de Lucien Bonaparte frère de Napoléon qui devint le 31 mars 1814 prince de Canino (dans le Latium région de Rome) puis prince de Musignano le 21 mars 1824 (dans le Latium), ces titres lui ayant été donnés par le pape et non par Napoléon.

 

Cette liste n'est peut-être pas exhaustive, elle n'en est pas moins significative. Napoléon décerna d'autres titres : roi de Hollande à son frère Louis, roi de Westphalie à son frère Jérôme, prince de la Moscova au maréchal Ney etc mais rien de comparable avec la multiplication des titres « italiens ».

 

Éléments d'explications :

Napoléon Bonaparte (Napoleone Buonaparte) naquit à Ajaccio le 15 août 1769, et selon certains auteurs, d'une famille originaire de Ligurie (région de Gênes) qui vint s'installer en Corse au XVIe siècle à une époque où la Corse appartenait à la République de Gênes. D'autres auteurs désignent la Toscane comme terre d'origine des Buonaparte. Je n'ai pas l'information pour les départager mais en disant que les Buonaparte étaient d'origine italienne on a peu de chance de se tromper.

Par le traité de Versailles du 8 mai 1768, Gênes avait cédé la Corse à la France (15 mois avant la naissance de Napoléon), alors que Pasquale Paoli (né le 6 avril 1725) agitait les Corses pour obtenir l'indépendance. Durant des siècles, Pise et Gênes s'étaient disputées la Corse qui finalement était restée génoise depuis le XIVe siècle. Lorsque la France récupéra la Corse, cela faisait 40 ans que les Corses luttaient contre Gênes. Louis XV envoya des troupes et surtout de l'artillerie. Les Corses furent vaincus à Ponte Nuovo (Ponte Novu pour les Corses). La bataille se déroula les 8 et 9 mai 1769, juste un an après le traité qui cédait la Corse à la France. A Ponte Nuovo, un pont enjambe le Golo un fleuve de 69 kms de long qui se jette dans la mer à une vingtaine de kms au sud de Bastia. Encerclés, les Corses furent vaincus, moralité ils furent pris entre l'arbre et l'écorce !

Les Français avaient gagné militairement sur les Corses, ils cherchèrent à se concilier la population. Les titres de noblesse corse furent reconnus en France dont ceux des Buonaparte qui obtinrent en outre des bourses d'études pour les fils. Napoleone put ainsi faire une école militaire, en sortir lieutenant d'artillerie, s'illustrer à Toulon et sauver la République lors du 13 vendémiaire (5 octobre 1795).

Le 9 mars 1796, il épousait Joséphine à Paris et partait le 11 mars pour l'Italie comme général en chef de l'armée d'Italie, où il remporta victoire sur victoire. C'est en partant en Italie qu'il avait francisé son nom.

Outre ses origines italiennes, cela l'attacha probablement sentimentalement à l'Italie. En outre, il contrôla pratiquement toute l'Italie, entre la partie transformée en royaume dont il était devenu roi, la partie directement annexée à la France et le reste (le sud) où il plaça ses pions.

Il convient aussi de se rappeler que l'Assemblée Constituante avait le 19 juin 1790 aboli tous les titres de noblesse héréditaire et les qualifications qui en découlent.

Napoléon reconstitua une noblesse d'empire mais préféra donner des titres hors de France pour ne pas avoir l'air de revenir sur les « acquits » de la Révolution.

J.D. 1er juillet 2019

 

Ponte Nuovo, image du net

Ponte Nuovo, image du net

Partager cet article
Repost0
27 juin 2019 4 27 /06 /juin /2019 20:55

Le Volturno n°556

 

Le Volturno appelé « Volturnux Rapax » dans l'antiquité est un fleuve italien qui prend sa source dans l'Apennin central au village de Rochetta al Volturno dans la province d'Isernia, à la limite entre le Latium (région de Rome) et le Molise (région de Campobasso).

Rochetta al Volturno est un village abandonné qui a subi des dégâts durant la seconde guerre mondiale puis des glissements de terrain et pour l'achever, le tournage d'un film sur la « ligne Gustav » (ligne de défense allemande au travers de l'Italie). La population a été relogée dans un nouveau village dénommée « Rochetta Nuova ».

*Le Volturno parcourt 175 kms avant de se jeter dans la mer Tyrrhénienne à environ 35 kms au nord de Naples au lieu-dit : Castel Volturno (22.000 habitants). En chemin, le Volturno arrose Capoue (Capua) mais il ne faut pas confondre l'antique Capoue qui vit le séjour d'Hannibal et de son armée et qui se trouve aujourd'hui à Santa Maria Capua Vetere avec la ville dénommée maintenant Capoue (Capua qui a aujourd 'hui dans les 19.000 habitants) qui ne fut fondée qu'au IXe siècle de notre ère. L'antique Capoue comptait une école de gladiateurs où se retrouva Spartacus et d'où partit la révolte des esclaves en l'an 73 avant Jésus-Christ. Après quelques victoires, les esclaves furent vaincus et 6.000 d'entre eux, survivants, furent crucifiés le long de la via Appia.

*La région arrosée par le Volturno est tellement fertile qu'il y pousse même des mafieux ! La Camorra y fit longtemps la loi. Ces nuisibles sans foi ni lois obtinrent il y a quelques décennies le marché pour l'élimination des déchets toxiques. Fort de cela, ils passèrent des contrats avec de nombreux industriels en Europe qui furent trop contents de pouvoir expédier les toxiques dans la région de Naples. Mais au lieu d'éliminer les produits toxiques dans une usine appropriée, la Camorra les répandait sans scrupules dans la nature. Voilà ce qu'écrit Jacques de Saint Victor (dans « Via Appia », publié en 2016 chez Équateurs Littérature, chapitre 19) :

« Depuis le début des années 1990, des milliers de camions venus du Nord ont déversé dans les environs d'Acerra et de Giuliano des millions de tonnes de produits nocifs, du plomb, du zinc, de l'amiante, de l'arsenic, des boues toxiques, etc en provenance des multinationales de l'Europe du Nord, que la Camorra faisait miraculeusement passer pour du compost agricole ou autre produit inoffensif !

Tous les deux ans, l'équivalent d'une montagne de déchets toxiques de la hauteur du mont Blanc s'est répandu à même le sol dans la région, selon les rapports judiciaires. Il faudra plusieurs siècles pour assainir cette fraction de la Terra di Lavoro, véritable bombe écologique au cœur de l'union européenne…. Les clans se contentèrent de truquer les documents officiels, pour rassurer les multinationales, tout en se débarrassant en réalité des déchets les plus toxiques à même le sol. Tous les canaux, rivières, lacs, jusqu'aux nappes phréatiques etc de la région furent contaminées...Sur la route, en longeant avec la Fiat le fleuve Volturno, je repensai au surnom que lui donnait les Anciens, le Volturnux Rapax. Aujourd'hui, cet aspect rapace se traduirait plutôt par la pollution qu'il charrie, une eau fétide chargée de tous les résidus des industries chimiques, des décharges sauvages, des constructions abusives de la plaine de Capoue ; bref, un vrai cloaque à ciel ouvert. Ce fleuve malodorant conduit à Casal di Principe, la capitale sans attrait du principal clan mafieux de la région... »

Le déversement de produits toxiques s'est effectué durant des années dans des zones où vaches et bufflonnes broutaient. La pollution est passée de l'herbe aux animaux, à la viande, au lait, aux fromages…

Des quantités de consommateurs européens qui pensaient acheter de la bonne « mozzarella di bufala » de Napoli, ingurgitaient en fait un cocktail de produits cancérigènes ! On s'étonne ensuite de la multiplication des cancers ! L'ONU devrait instituer une cour martiale spéciale pour les crimes écologiques !

La Camorra est sur le déclin pour 2 raisons :

-la Justice italienne s'est décidée à frapper fort : les principaux chefs se sont retrouvés sous les verrous, les comptes en banque et biens saisis au profit de l’État...

-l'invasion de l'Europe par les populations africaines a entraîné aussi l'arrivée des mafias africaines. Dans la région de Naples, c'est la Mafia nigériane qui est en train de damer le pion à la Camorra comme le montre ce titre du journal en ligne de Néon du 14 septembre 2018 :

« Reportage à Castel Volturno, petite ville italienne où la mafia nigériane a remplacé les parrains »

Castel Volturno est le lieu ou le Volturno rejoint la mer. La mafia nigériane semble s'y être spécialisée dans la prostitution. Des recruteurs en Afrique laissent croire à des jeunes femmes qu'elles vont avoir papiers et travail en arrivant en Italie, mais la réalité est tout autre. Elles sont brutalement contraintes de se prostituer et de faire du rendement pour faire du chiffre !

Comme quoi une mafia peut en cacher une autre !

Le Volturno comme le Garigliano un peu plus au nord a vu aussi plusieurs batailles : en l'an 554 les Byzantins furent vainqueurs des Alamans, en 1860 les Garibaldiens sur le royaume de Naples et en 1944 des chars américains sur les Allemands.

On trouvera en illustration l'image de ce qu'il reste de l'amphithéâtre de l'ancienne Capoue à Santa Maria Capua Vetere, emprunt au net (photo Stanley goodspeed)

J.D. 27 juin 2019

 

"Italie. La mafia nigériane en voie de radicalisation islamiste »

Titre d'un article du journal en ligne de Breizh-info du 25 juillet 2019

 

restes de l'amphithéâtre de l'antique Capoue

restes de l'amphithéâtre de l'antique Capoue

Partager cet article
Repost0
25 juin 2019 2 25 /06 /juin /2019 17:37

Le Garigliano N°555

 

Le Garigliano est un petit fleuve italien qui prend sa source à environ 70 kms au nord-ouest de Naples et naît de la confluence de 2 rivières : le Gari (appelé aussi « Rapido » dans sa partie supérieure) au nord-est et long de 40 kms et le Liri au nord-ouest, long de 120 kms. Avant de rejoindre le Gari, le Liri reçoit plusieurs affluents dont le Fibreno (c'est à la confluence du Fibreno et du Liri que se trouvait la maison natale de Cicéron). La confluence, des deux rivières qui donnent naissance au Garigliano, se trouve juste au sud du Mont Cassin (Montecassino) et les deux rivières encadrent ce mont.

Le Garigliano lui-même ne parcourt que 38 kms avant de se jeter dans le golfe de Gaète (Gaeta) sur la mer Tyrrhénienne qui est une partie de la Méditerranée.

Gaète se trouve à la pointe ouest du golfe du même nom dans le sud de la région Latium. La ville qui a aujourd'hui dans les 20.500 habitants, doit son nom à Caiète, la nourrice d'Enée (voir Virgile, l'Enéide au tout début du livre VII ou voir Dante dans la Divine Comédie au chant XXVI de l'Enfer). C'est aussi à Gaète que fut assassiné Cicéron par les soldats d'Antoine le 7 décembre -43. On trouve également à Gaète le mausolée de Lucius Munatius Plancus, sénateur romain (-87/-15) qui fut le fondateur de la ville de Lyon (Lugdunum). Au travers des siècles, Gaète semble avoir toujours eu une fonction de forteresse.

Malgré sa faible longueur, le Garigliano a toujours eu une vocation de frontière : entre les Latins et les Samnites dans l'antiquité, puis entre les États du pape et le royaume de Naples et enfin maintenant entre le Latium (région de Rome au nord) et la Campanie (région de Naples au sud).

Le Garigliano et ses affluents furent aussi le témoin de plusieurs batailles :

*La guerre entre les Romains et les Samnites dura quasiment 3 siècles (voir fiche N°100 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-samnites-n-100-116639589.html) ; dans ce contexte il est probable qu'il y eut des batailles dans la région du Garigliano mais nous n'en avons pas traces.

*En 885, Guy III duc de Spolète fut vainqueur des musulmans qui avaient envahi la région du Garigliano. La ville de Spolète est située en Ombrie et le duché de Spolète fut d'abord Lombard puis Franc ; Guy de Spolète descendait de Lothaire petit-fils de Charlemagne. Le duché de Spolète avait les États du Vatican à l'Ouest et l'Adriatique à l'Est.

*En juin de l'an 915, les musulmans envahirent à nouveau la région mais furent vaincus au mois d'août de la même année dans une bataille du Garigliano par un Jean 1er consul de Gaète.

*En 1503, dans le cadre d'une campagne en Italie sous le règne du roi de France Louis XII (roi de 1498 à sa mort le 1er janvier 1515), le chevalier Bayard protégea la retraite de l'armée française en bloquant un pont étroit sur le Garigliano contre plusieurs centaines de soldats espagnols.

*Le 29 octobre 1860, l'armée du roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II fut vainqueur des troupes napolitaines du roi des Deux-Siciles François II à la bataille du Garigliano. Le roi François II s'était réfugié dans la forteresse de Gaète dès le 7 septembre 1860. La forteresse fut assiégée dès le 5 novembre 1860 d'abord par terre puis également par mer et capitula le 13 février 1861. Le roi, la reine et quelques membres de la Cour s'exilèrent à Rome à l'invitation du pape et cela acheva la conquête du sud de l'Italie largement entamée par Garibaldi, au profit du royaume de Sardaigne et ensuite du royaume d'Italie.

*Du 11 au 13 mai 1944, les troupes coloniales françaises (principalement des Goumiers marocains) contournèrent le Mont Cassin, prirent les Allemands à revers, se battirent comme des lions et permirent aux Polonais et aux Anglais de prendre d'assaut le Mont aux Allemands le 18 mai 1944. Mais après la victoire, ces coloniaux se livrèrent à des viols de masse du 15 au 17 mai 1944 qui furent appelés localement des « marocchinate ». Sur ce sujet, à partir d'un texte d'Alberto Moravia (1907/1990) Vittorio De Sica (1901/1974) réalisa un film intitulé en Italie « La Ciociara », du nom d'une région (géographique et non administrative) appelée Ciociarie au sud du Latium. En France le film fut connu sous le nom de « La paysanne aux pieds nus ». Sophia Loren et Jean-Paul Belmondo y sont les acteurs les plus connus. Pour son rôle dans ce film, Sophia Loren reçut un prix au festival de Cannes en 1961. En France, les médias du « politiquement correct » furent particulièrement discrets sur l'événement et ceux qui en parlèrent, omirent de dire que les violeurs étaient marocains ! Lorsque sortit le film « Indigènes », en septembre 2006, pour faire l'apologie des soldats coloniaux, lui aussi oublia les « marocchinate » ! Selon Julie Le Gac (le Corps expéditionnaire français en Italie, Les Belles Lettres 2013) il y eut entre 3000 et 5000 italiennes violées. Voir également « Via Appia » de Jacques de Saint Victor, Equateurs littérature, 2016, chapitre 17.

On trouvera en illustration une vue de Gaète, photo ville de Gaète, avec au sommet un fort du VIIIe siècle, modifié à plusieurs reprises.

J.D. 25 juin 2019

 

ajout du 5 juillet 2019 :

« Les Macaronis sont cuits, avait dit Cavour lorsqu'il annonça à son ambassadeur à Paris l'annexion du royaume de Naples. Le terme deviendra ensuite un synonyme dépréciatif d'Italien »

propos rapportés par Jacques de Saint Victor dans « Via Appia » (Equateurs littérature 2016) chapitre 29.

 

 

 

Le site de Gaète (photo ville de gaeta)

Le site de Gaète (photo ville de gaeta)

Partager cet article
Repost0
19 juin 2019 3 19 /06 /juin /2019 18:54

Le Dodécanèse N° 554

 

Le Dodécanèse est un ensemble de 164 îles ou îlots, situé dans la mer Égée entre :

-l'archipel des Cyclades à l'ouest, dont les îles les plus connues sont Santorin et Délos, réputée île natale d'Apollon et Artémis et qui fut le siège d'une ligue de cités grecques (dont Athènes) contre les Perses au cinquième siècle avant Jésus-Christ,

-la Crète (au sud-ouest),

-la Turquie (à l'est) dont les côtes sont très proches des îles du Dodécanèse ; l'une d'elle n'est qu'à un kilomètre de la Turquie.

-et les îles du Nord de l’Égée, appelées aussi « îles de l’Égée orientale » au nord dont Chios est la plus connue, Homère est censé y être né, Jacques Cœur y mourut le 25 novembre 1456, il fut inhumé dans l'église des Cordeliers à Chios mais surtout parce qu'en avril 1822, les Turcs massacrèrent tous les hommes de plus de 12 ans, toutes les femmes de plus de 40 ans et les enfants de moins de 2 ans, faisant à Chios dans les 25.000 victimes, le reste de la population, soit environ 45.000 personnes, fut vendu sur les marchés aux esclaves de Turquie. Voir la série de poèmes de Victor Hugo : « Les Orientales » ou voir fiches N°12, 14 http://jean.delisle.over-blog.com/article-l-enfant-58967808.html, 136 et sur l'indépendance de la Grèce, la fiche N°9 http://jean.delisle.over-blog.com/article-grece-independance-58616338.html

 

*Les 164 îles représentent une superficie de 2714 km2 (dont 1400 km² pour l'île de Rhodes) et une population d'environ 191.000 habitants répartis sur seulement 26 des 164 îles dont 115.000 pour l'île de Rhodes qui possède également le point culminant de l'archipel à 1215 mètres.

*le nom de Dodécanèse fut donné en 1908 et découle de deux mots grecs qui signifient « douze îles » qui représentent les douze principales îles de l'ensemble. Elles formèrent jusqu'en 2010 une collectivité à part mais sont depuis rattachées à « l'Egée Méridionale ».

*Dans la Haute Antiquité, le territoire fut disputé entre la Crête, diverses cités grecques et les Perses ; les Romains s'en emparèrent en -30 et au Moyen-Age entre Venise, Gênes, l'empire byzantin puis les Arabes.

*Chassés de Jérusalem, l'ordre des Hospitaliers s'installa à Rhodes en 1310. Les Turcs prirent Rhodes en 1522 et le reste du Dodécanèse dont ils terminèrent la conquête en 1537.

*L'Italie s'empara du Dodécanèse en 1912, les Allemands l'envahirent en novembre 1943, les Anglais en mai 1945 puis, tout l'archipel fut cédé à la Grèce, lors des traités qui « soldèrent » la seconde guerre mondiale.

*Les îles les plus connues sont Patmos, Rhodes et Symi.

 

Patmos : C'est l'île la plus au nord du Dodécanèse. Elle a 34,6 km² de superficie et une population de 3100 habitants permanents. L'apôtre Jean s'y réfugia de l'an 94 à l'an 96 et c'est d'une grotte de Patmos qu'il est réputé avoir écrit l'Apocalypse et l’Évangile qui lui est attribué. Il quitta Patmos pour Éphèse où il mourut vers l'an 100. A partir de 1088, un monastère-forteresse dédié à Saint Jean fut construit. Il compta jusqu'à 1700 moines (actuellement, il en reste une vingtaine). Le site a été classé au patrimoine de l'Unesco en 1999. Il est aujourd'hui un important centre orthodoxe qui attire de nombreux pèlerins. C'est autour du monastère-forteresse que s'est développé l'habitat.

A noter que l'apôtre Jean tient une place importante dans la bible chrétienne puisqu'il est l'auteur dans le Nouveau Testament d'un Évangile, de 3 Épîtres et de l'Apocalypse qui clôt le Nouveau Testament. Malgré cela, de nombreuses communes avec un nom en Saint Jean et également de nombreuses églises sont généralement dédiées à Saint Jean-Baptiste et non à Saint Jean l’Évangéliste (appelé aussi Saint Jean le Théologien ou Saint Jean l'Apôtre).

 

Rhodes : C'est l'île du Dodécanèse la plus vaste en superficie et en même temps la plus peuplée. Dans l'Antiquité, elle était dédiée à Hélios le dieu-soleil. C'est pour lui que fut construit le « colosse de Rhodes » entre l'an -292 et l'an -280, œuvre du sculpteur Charès de Lindos (Lindos est une des villes de la côte orientale de l'île de Rhodes). Cette statue dépassait 30 mètres de haut. Elle est l'une des 7 merveilles du monde de l'Antiquité, celle qui eut la durée de vie la plus courte car un tremblement de terre en -227 ou -226 la fit s'écrouler soit après moins de 60 ans d'existence. Un oracle ayant annoncé qu'il ne fallait pas toucher les débris, ils restèrent sur place près de 9 siècles. Ce furent les Arabes en l'an 654 qui récupérèrent le métal (13 tonnes de bronze et 7 tonnes de fer), l'acheminèrent jusqu'en Syrie où un marchand le récupéra. Triste sort pour ce colosse.

Il a souvent été représenté au dessus de l'entrée du port, voir illustration (emprunt au net : Wikimedia) mais cela n'était pas possible physiquement, il devait donc être proche du port, sur une hauteur pour être visible de loin. Au début des années 2000, il y eut un projet pour construire un nouveau colosse de Rhodes avec cette fois 150 mètres de haut. À suivre.

Selon certains auteurs, le colosse de Rhodes aurait inspiré Bartholdi pour l'exécution d'une statue d'abord destinée à l’Égypte (à l'occasion de la mise en service du canal de Suez) et qui finalement fut inaugurée le 28 octobre 1886 à New-York sous le nom de « statue de la Liberté ». Pour la petite histoire, des auteurs ont cherché le nom de la femme qui avait prêté son visage à Bartholdi pour servir de modèle à la Liberté. Il semble y avoir autant d'hypothèses que d'auteurs. Parmi les noms avancés, on trouve celui « de la grande Céline » qui se prostituait dans un bordel de Pigalle proche de l'atelier de Bartholdi. Vrai ou faux ?, je ne peux le dire, mais qu'une prostituée ait pu prêter son visage pour représenter la Liberté, j'en ferais bien un sujet de dissertation philosophique ! «  Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom! » aurait dit madame Roland (l'âme des Girondins) en montant à l'échafaud le 8 novembre 1793.

Toute l'île de Rhodes est marquée par la présence des Chevaliers ou Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem (ordre dédié à Saint Jean le Baptiste) devenus de Chypre puis de Rhodes avant de devenir les Chevaliers de Malte. Ils avaient hérité des biens des Templiers, lors de la dissolution de cet ordre en 1312. Ils construisirent à Rhodes plusieurs forteresses qui résistèrent aux sièges des Ottomans en 1444 et 1480 mais succombèrent en 1522 après la résistance de 650 chevaliers contre 100.000 soldats Turcs ! Le tour de l'île qui fait dans les 200 kms est parsemé de petites villes et de forteresses.

Pour les Savoyards on peut rappeler que FERT fut la devise de la Maison de Savoie à partir de l'an 1364 sous le règne du comte Amédée VI dit le comte Verd (selon l'orthographe de verd en usage au temps du comte qui vécut de 1334 à 1383).

FERT est l'abréviation de Fortitudo Eius Rhodum Tenuit (par son courage, il conquit Rhodes). Les souverains de la Maison de Savoie participèrent à plusieurs croisades (voir fiche N°75 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-croisades-et-la-maison-de-savoie-111013595.html) et à plusieurs expéditions pour défendre la chrétienté. Leur intervention à Rhodes est donc possible mais non certaine.

 

Symi : Cette île située entre Rhodes (à 41 kms) et la côte turque (à moins de 5 kms) a 58 km² de superficie et dans les 2600 habitants permanents. Réputée pour son climat et ses paysages, l'île peut accueillir 25.000 touristes ; ses ressources en eau étant insuffisantes, des citernes d'eau sont apportées de Rhodes durant la saison touristique. Dans l'Antiquité, l'île avait la réputation d'avoir vu naître les Trois Grâces (compagnes d'Aphrodite). Les Chevaliers de Rhodes y ont aussi laissé leur empreinte : forteresse et églises.

J.D. 19 juin 2019

représentation du colosse de Rhodes

représentation du colosse de Rhodes

Partager cet article
Repost0
15 juin 2019 6 15 /06 /juin /2019 08:07

Pompéi N° 553

 

 

« Les fouilles font aussi «parler» le sous-sol et mettent au jour de nouvelles inscriptions sur les façades de la ville. Les murs de Pompéi étaient couverts de graffitis. Annonces électorales en lettres capitales, publicités pour des spectacles de gladiateurs, cris d’amour ou de haine… «Vive Néron !» écrit un fidèle. «Le profit, c’est la joie», assure un commerçant. «Ici aura lieu un combat contre des animaux et Felix combattra contre des ours.» «Va te faire crucifier !» s’emporte l’un. «J’ai attrapé un rhume», se plaint un autre.L’un de ces graffitis, en apparence anodin, écrit au charbon et tout juste découvert sur le mur d’une maison en travaux (comme souvent à Pompéi après le terrible séisme de 62), a pourtant sidéré les chercheurs. Jusqu’alors, sur la foi d’une lettre de Pline le Jeune, on pensait que l’éruption avait eu lieu le 24 août 79, au cœur de l’été. Mais personne ne comprenait pourquoi on avait retrouvé, témoins du jour de l’éruption, des restes de grenades – un fruit d’automne – et des jarres de vin à fermentation fermées, comme si les vendanges étaient terminées. Ou encore ces traces de grand brasier, comme pour mieux se réchauffer. Et ces habitants qui paraissaient chaudement vêtus. L’un d’eux, à Herculanum, ville toute proche, portait même une toque de fourrure.

Et si les copistes du Moyen Age avaient commis une erreur en traduisant la lettre de Pline le Jeune ? L’hypothèse semble se confirmer. Dans la maison au graffiti charbonneux, on a retrouvé les corps de trois femmes et enfants, blottis dans une pièce et, sur le seuil de la porte, deux hommes qui tentaient de les protéger. Sur un mur, l’inscription d’un artisan recense une livraison : «Dans le magasin d’huile, on a reçu…», le reste est effacé. Sauf la date : «le seizième jour avant les calendes de novembre». Traduction : le 17 octobre 79 ! Stupéfaction des archéologues. Les vêtements chauds, les brasiers, le vin et les grenades, tout s’explique ! Par la magie d’un banal graffiti au charbon, l’histoire de Pompéi venait de gagner deux mois de vie. »

Extrait d'un article du journal en ligne de Géo du 14 juin 2019


 

« Les fouilles en chiffres

1 150 corps d’hommes, de femmes et d’enfants ont été mis au jour par les archéologues depuis 1748

1/3 de la cité antique reste à fouiller, soit 22 hectares 
1,5 hectare de fouilles ont été ouverts dans la région V 
20 000 m3 de cendres restent à dégager 
6 mètres de cendres et de sédiments volcaniques sont à creuser pour atteindre les vestiges 
3 000 inscriptions électorales ont été retrouvées sur les murs « 

extrait d'un article du journal en ligne de Géo du 14 juin 2019

Sur le Vésuve et Pompéi voir la fiche N° 434 : http://jean.delisle.over-blog.com/2018/03/les-eruptions-du-vesuve-n-434.html

Pompéi, tête de faune, détail, photo Michèle Delisle avril 2002

Pompéi, tête de faune, détail, photo Michèle Delisle avril 2002

Partager cet article
Repost0
9 juin 2019 7 09 /06 /juin /2019 15:28

Question de quorum N°552

 

Le texte ci-dessous est purement fictif et selon l'expression consacrée, toute ressemblance…. serait purement fortuite.

Donc, dans un pays que le lecteur peut imaginer où il veut, il y avait 3 vaccins obligatoires : contre la diphtérie depuis 1938, contre le tétanos depuis 1940 et contre la poliomyélite depuis 1964. Durant plus de 50 ans, personne ne trouva que ce n'était pas suffisant.

Puis vinrent des élections présidentielles les 23 avril et 7 mai 2017. Une dame nommée A.B. se retrouva ministre de la santé à compter du 17 mai 2017. La priorité de cette dame ne fut pas le sort des maisons de retraites type EHPAD ou la situation dans les services des urgences des hôpitaux, mais de faire voter, toutes affaires cessantes, une loi pour passer le nombre de vaccins obligatoires de 3 à 11 ! Cela fut acté à l'article 49 de la loi 2017-1836 publiée au Journal Officiel du 30 décembre 2017. Cette loi avait été votée à l'Assemblée nationale le 27 octobre en présence de seulement 66 députés sur 577 : 63 votèrent pour et 3 contre !

Je m'étais déjà insurgé (voir note N°511 http://jean.delisle.over-blog.com/2019/01/loi-du-4-decembre-2017-n-511.html) contre la loi qui augmenta la CSG sur les retraites et qui fut votée avec la présence de seulement 56 députés ! Plutôt que de s'acharner sur le cumul des mandats, le législateur devrait bien décider que pour être valide, une loi doit être votée par un minimum de parlementaires !

Dans le même ordre d'idées, l'émission "C dans l'air" sur la 5, avant-hier soir (7 juin 2019) était consacrée à la grève des urgentistes. l'un des intervenants a expliqué que les établissements hospitaliers avaient une obligation d'équilibre et que pour y parvenir, ils multiplient les interventions. Il a précisé que la moitié des opérations de la prostate et de la glande thyroïde étaient inutiles !  Combien de parlementaires avaient voté ces dispositions sur l'équilibre budgétaire des établissements hospitaliers avec les conséquences qui en découlent ?

Sur l'affaire des vaccins, n'étant ni médecin ni scientifique, je ne peux avoir d'avis pertinent sur le fond, et je ne doute pas que la ministre concernée puisse produire nombre de rapports justifiant son choix ; mais ce qui me gêne en tant que citoyen, c'est d'apprendre que la dame A.B. avant de devenir ministre avait reçu des financements de laboratoires pharmaceutiques (Sanofi et Novartis) au motif d'organisation de congrès, conférences… et que ce sont les mêmes qui vont bénéficier de l'augmentation de l'obligation vaccinale !

A chacun d'en penser ce qu'il veut, (pendant que nous avons encore le droit de penser), mais sur le vote de lois par un minorité de parlementaires, il y a vraiment un problème !

J.D. 9 juin 2019

Partager cet article
Repost0
4 juin 2019 2 04 /06 /juin /2019 16:42

La Spezia N°551

 

*La Spezia est une ville portuaire italienne d'environ 92.000 habitants aujourd'hui, chef-lieu de province, située à la pointe sud de la région Ligurie, à peu près à mi-chemin entre Gênes (chef-lieu de la région ligure) au nord-ouest et Livourne (déjà en Toscane) au sud-est. Elle occupe une anse qui communique avec le golfe de La Spezia appelé aussi « golfe des poètes » et qui est, de fait, une partie du golfe de Gênes, lui-même partie de la Méditerranée. La ville se trouve quasiment à la confluence de l'autoroute A12 (Gênes/Livourne) et A13 La Spezia/Parme qui rejoint la A1 (Milan/Naples via Plaisance, Modène, Bologne, Florence, Rome)

*L'anse au fond de laquelle s'inscrit La Spezia est bordée à l'ouest par le Monte Parodi (673 mètres d'altitude) et le Monte Santa Croce (543 mètres d'altitude). Ces deux monts sont prolongés au nord par le mont Malpertuso (815 mètres d'altitude). Entre ces monts et la mer se trouve la zone très touristique des « Cinque Terre » (Riomaggiore, Manarola, Corniglia, Vernazza, Monterosso al Mare) prolongée au sud par la ville de Portovenere (4.000 habitants) elle-même suivie au sud par trois îles successives : Palmaria (le bras de mer qui sépare Palmaria de Portovenere a 150 mètres de large), Tino, Tinetto. L'ensemble (Cinque Terre, Portovenere et les 3 îles) a fait l'objet d'un classement en 1997 au patrimoine mondial de l'UNESCO et le classement en Italie en parc national par décret du 6 octobre 1999. Les 3 îles appartiennent administrativement à la ville de Portovenere.

Le site des Cinque Terre très escarpé peut s'aborder en bateau ou par le train qui dessert les 5 localités sur la ligne Gênes/La Spezia. Depuis le onzième siècle, les habitants ont créé des terrasses pour pouvoir cultiver. 1400 hectares soutenus par des kms de murs ont pu être réalisés et permettre la culture de la vigne, d'oliviers, d'agrumes et de plantes médicinales.

*De haute antiquité, la côte a été peuplée par les Ligures qui ont laissé leur nom à cette région. Les Romains sont arrivés en l'an 177 avant Jésus-Christ et ont fondé la ville de Luni (qu'ils avaient appelée Luna, aujourd'hui Ortonovo, à une dizaine de kms au sud de La Spezia à l'embouchure du petit fleuve Magra et du golfe) pour en faire une base de départ pour la conquête de la Ligurie. De l'époque romaine on trouve des restes de l'amphithéâtre et d'un temple. Un musée archéologique inauguré en 1964 regroupe toutes les antiquités retrouvées lors de fouilles (inscriptions, poteries, statues…). Luni fut longtemps plus important que La Spezia, mais son port s'est ensablé à partir du onzième siècle.

*Au treizième siècle, un Génois nommé Nicolo Fieschi s'empara d'un vaste territoire et fit de La Spezia sa capitale, mais comme il commençait à concurrencer Gênes, les Génois envoyèrent en 1273 une armée commandée par Oberto Doria qui récupéra La Spezia. C'est vers la même époque (en octobre 1306) que Dante en exil fit un séjour au château-neuf de Magra (petit fleuve qui coule à l'est de La Spezia).

*La fortune de La Spezia a véritablement commencé lorsque en 1857 Camillo Cavour (nommé chef du gouvernement du royaume de Sardaigne le 4 novembre 1852) décida le transfert de Gênes à La Spezia de l'arsenal et du musée de la marine. Pour comprendre cet événement, il convient de rappeler que le congrès de Vienne en 1815 avait attribué la Ligurie au royaume de Sardaigne. Mécontents de perdre leur souveraineté, les Génois s'étaient soulevés en 1849, après la défaite des troupes sardes contre l'Autriche à Novare (Novara) le 23 mars 1849. Victor-Emmanuel II avait qualifié les Génois de « vile et infecte race de racaille » et avec l'accord des Autrichiens, avait envoyé l'artillerie mettre les rebelles au pas ! Dans ce contexte, on peut considérer que le transfert de l'arsenal et du musée à La Spezia était une punition contre les mutins ! Il est bien connu que le malheur des uns peut faire le bonheur des autres.

Durant la seconde guerre mondiale, la Spezia fut un important port militaire. Il servit de point de départ (vers l'Adriatique) à la ligne Gothique, dernière ligne de repli allemande devant l'avancée des troupes alliées qui, parties de la Sicile et du sud de l'Italie remontaient vers le nord (Rome avait été libérée les 4 et 5 juin 1944). Depuis les années 1980, la tendance est au regroupement des activités militaires sur Tarente.

Du point de vue touristique, il y a surtout 2 musées à voir à La Spezia : le musée naval et un musée (le musée Lia) constitué, avec la donation d'un collectionneur privé au 18e siècle. L'intérêt de La Spezia réside surtout dans sa situation proche des Cinque Terre, des carrières de marbre de Carrare, de Pise etc.

On trouvera en illustration un plan du golfe de La Spezia qui rend le site plus compréhensible, emprunt au net.

J.D. 4 juin 2019

golfe de La Spezia

golfe de La Spezia

Partager cet article
Repost0
3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 11:41

Imperia N°550

 

Imperia est une commune italienne de la région Ligurie (Liguria) située sur la côte méditerranéenne à une quarantaine de kms à l'est de la frontière française. Gênes est à une centaine de kms à l'est et Turin est au nord  à environ 140 kms.

De la frontière française à Gênes, la côte est appelée « Riviera du Ponant » et au-delà, jusqu'à La Spezia : « Riviera du Levant ».

La ville compte 43.000 habitants à porter à 73.000 pour l'agglomération.

Cette ville a été fondée en 1923, sur décision de Mussolini (président du Conseil des Ministres d'Italie depuis le 31 octobre 1922), par fusion de deux anciennes communes : Oneille (Oneglia) et Port Maurice (Porto Maurizio) qui était devenu chef-lieu de province en 1860 lors de la réunion de Nice à la France. La nouvelle entité prit le nom de la rivière « Imperia » qui séparait les 2 anciennes communes.

 

*Oneille appartint à la famille Doria (dans le cadre de la République de Gênes) qui la vendit à la Maison de Savoie en 1576.

Andrea Doria (1466/1560) le membre le plus connu de la famille Doria naquit à Oneille. Amiral, il fut vainqueur à plusieurs reprises des corsaires Maures et Turcs et donna des institutions à Gênes, laquelle ville lui éleva une statue dédiée « au père de la patrie ».

C'est sous le règne du duc de Savoie Emmanuel-Philibert (1528/1580) dit « Tête de Fer » que se fit l'acquisition. Cet Emmanuel-Philibert était le neveu de Charles-Quint et par conséquent le cousin de Philippe II qui fut roi d'Espagne après Charles Quint. Nommé à la tête des armées espagnoles et impériales, il fut vainqueur des armées françaises à Saint Quentin dans l'Aisne le 10 août 1557. A la suite, il épousa le 9 juillet 1559 Marguerite de Valois fille de François 1er et par conséquent, petite fille de Louise de Savoie, sœur du roi de France Henri II et belle-sœur de Catherine de Médicis : du beau monde ! C'est ce même Emmanuel-Philibert qui en 1562 transféra le siège de la Maison de Savoie de Chambéry à Turin. C'est à partir de là que les souverains de la Maison de Savoie cherchèrent à étendre leurs domaines plutôt du côté italien.

 

*Port Maurice doit son nom à un empereur byzantin. Né en 539, il devint empereur à Byzance (empire romain d'Orient) le 14 août 582. Il fut marié à Constantina fille de Tibère II Constantin qui avait précédé Maurice sur le trône de Byzance. Ils eurent 6 fils et 5 filles.

Après 20 ans de règne, Phocas (547/610) prit la place. Maurice, son frère Pierre et 5 fils de Maurice (Tibère, Pierre, Paul, Justin et Justinien) furent décapités le 27 novembre 602 et leurs cadavres jetés dans le Bosphore (le sixième fils était parvenu à s'enfuir). Constantina et ses filles furent, elles, exécutées en juin 605.

Phocas, quant à lui, fut décapité, écorché puis brûlé le 5 octobre 610 ; Flavius Heraclius (575/641) ayant pris la place : sympa les mœurs au Moyen-Age ! Le règne de cet Heraclius ne fut pas un long fleuve tranquille. Il dut d'abord combattre les Perses puis les Avars (peuple turc) et à peine réglé ce problème, il combattit avec des fortunes diverses le début de l'expansion musulmane.

Port Maurice est la ville natale de Leonardo da Porto Maurizio, né le 20 décembre 1676, qui devint moine chez les Franciscains le 2 octobre 1697. Il écrivit beaucoup. Son œuvre fut éditée en 13 volumes entre 1853 et 1884. Décédé le 26 novembre 1751, il fut béatifié par Pie VI en 1796 et canonisé par Pie IX en 1869.

 

Il y a beaucoup d'églises à Impéria, les maisons natales d'Andrea Doria et de Leonardo da Porto Maurizio, un musée de l'olive … On trouvera en illustration la basilique Saint Maurice (emprunt au net, photo Ivan Delmonte).

J.D. 3 juin 2019

basilique Saint maurice à Impéria

basilique Saint maurice à Impéria

Partager cet article
Repost0
31 mai 2019 5 31 /05 /mai /2019 09:44

Un triangle grec en Italie troisième partie N°549

 

Tarente (Tarento) : La ville de Tarente qui a aujourd'hui dans les 200.000 habitants fut fondée en l'an 706 avant Jésus-Christ par des colons grecs de Lacédémone (autre nom de Sparte) ; ils l'appelèrent Taras. Elle est chef-lieu de province dans la région des Pouilles. Tarente est située au nord-est du golfe de...Tarente, golfe compris entre le talon et la pointe de la botte italienne. Le site comporte un lac, étang ou rade appelé « Mare Piccolo » relié au golfe (Mare Grande) par un chenal de 400 mètres de long et de 73 mètres de large. Un pont tournant (ponte girevole) fut inauguré le 22 mai 1887 et remplacé par un nouveau pont, lui, inauguré le 10 mars 1958.

*Outre des activités portuaires importantes, la ville est le siège d'un arsenal militaire et d'une importante industrie sidérurgique (ILVA qui dépend depuis 1995 de Riva SPA (société par actions), ex Italsider fondée le 1er février 1905 à Gênes). Cette industrie procure emplois et salaires à la population mais fournit également de nombreux clients aux cancérologues puisque cette industrie est réputée produire 92 % de toute la dioxine émise dans la région des Pouilles !

*Compte tenu de son positionnement géographique, les Tarentins furent forcément mêlés aux guerres de Rome contre les Grecs puis contre Carthage.

Contre les Grecs ce fut d'abord le débarquement dans le golfe de Tarente d'une armée grecque commandée par Alexandre le Molosse (oncle maternel d'Alexandre le Grand) en -338 ; il venait au secours des cités grecques de l'Italie du sud. Après plusieurs victoires à Paestum, Manfredonia…. il fut tué en -328 et cela mit fin à son expédition. Puis ce fut l'expédition beaucoup plus importante de Pyrrhus à partir de -281. Les Romains finirent par l'emporter, voir fiche N°42 http://jean.delisle.over-blog.com/article-legions-contre-phalanges-74320291.html. Ils s'emparent de Tarente en -272 et l'appellent Tarentum.

*Enfin Hannibal voir fiches 16 à 18 http://jean.delisle.over-blog.com/article-hannibal-1-texte-59402856.html et 120 http://jean.delisle.over-blog.com/et-hannibal-alors-n-120.html. Des Tarentins avaient livré la ville et pactisé avec Hannibal lorsque celui-ci s'était emparé de l'Italie du sud, en -212. Lorsque trois ans plus tard, en -209, le consul Quintus Fabius âgé de 80 ans reprit la ville, les Tarentins apprirent à leurs dépens ce qu'il en coûte de s'allier avec les ennemis de Rome. La ville fut mise au pillage, de nombreux habitants furent massacrés et 30.000 autres furent vendus comme esclaves. Voir Tite-Live (-59/+17) dans « Histoire romaine », livre XXVII en 16.

*La ville de Tarente suivit alors le sort de Rome jusqu'à la chute de l'empire romain d'Occident (en l'an 476), fut d'abord envahie par les Ostrogoths, puis reprise par les Byzantins (en l'an 540), par les Lombards (en 661), par les Sarrasins puis par les Normands de Robert Guiscard en 1063. Voir fiche N°518 http://jean.delisle.over-blog.com/2019/02/douze-freres-une-soeur-n-518.html

les Normands mirent en construction la cathédrale de Tarente dès l'an 1071. Le château fut, lui, lancé en 1492 sous le règne de Ferdinand II d'Aragon (dit Ferdinand le Catholique, 1452/1516).

La ville suivit le sort des Pouilles : royaume de Naples etc. Son port devint une base pour la marine française de 1806 à 1815. Le 9 décembre 1809, Étienne Macdonald reçut de Napoléon le titre de « duc de Tarente », il avait été promu maréchal de France le 25 septembre de la même année. Un fils et un petit-fils d'Etienne Macdonald eurent également le titre de duc de Tarente. Le titre s'éteignit à la mort du petit-fils en 1912.

*Durant la seconde guerre mondiale, Tarente servit de base à la marine royale italienne. Dans la nuit du 11 au 12 novembre 1940, 21 bombardiers partis du porte-avions anglais « Illustrius » bombardèrent les navires italiens : un fut coulé, 3 furent endommagés, il y eut 85 morts et 581 blessés parmi les marins italiens. En mai 1941, une délégation d'experts militaires japonais vint enquêter sur ce raid. Certains auteurs écrivent que cela inspira l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941.

*les marins français ne furent pas mieux traités que les marins italiens. Pour échapper aux Allemands, la flotte de Toulon s'était réfugiée à Mers-el-Kébir, l'avant- port d'Oran en Algérie. L'aviation anglaise bombarda cette flotte du 3 au 6 juillet 1940. 1297 marins français furent tués. On était encore sous le régime de la troisième République puisque ce n'est que le 10 juillet 1940 que l'assemblée législative élue lors du Front Populaire de 1936, vota les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, en rappelant qu'à cette date, Staline était encore copain comme cochons avec son ami Hitler !. Les marins français furent inhumés dans le « cimetière marin de Mers-el-Kébir » dont 800 environ, non identifiés, dans un ossuaire commun. Après l'indépendance de l'Algérie, ce cimetière fut complètement profané !

*Au niveau touristique, il faut surtout signaler le musée archéologique national pour son intérêt sur l'histoire de la « Grande Grèce ».

*On trouvera en illustration l'image du cuirassé « conte di Cavour » endommagé lors de l'attaque de novembre 1940 (emprunt au net, article de Catherine et Jacques Legrand). Ce conte di Cavour, construit à La Spezia avait été lancé le 16 avril 1915. Il avait participé le 5 mai 1938 à une revue navale dans la baie de Naples et avait reçu la visite du roi Victor-Emmanuel III, de Mussolini et d'Hitler. Endommagé par le bombardement de novembre 1940, il put être remorqué jusqu'à Trieste et réparé. Mais il fut désarmé en 1947 et démonté.

J.D. 31 mai 2019

le cuirassé "conte di Cavour" endommagé

le cuirassé "conte di Cavour" endommagé

Partager cet article
Repost0
29 mai 2019 3 29 /05 /mai /2019 08:45

Un triangle grec en Italie, seconde partie N°548

 

Brindisi :

*Brindisi est une ville portuaire italienne, chef-lieu de Province, dans la région des Pouilles, au sud de la côte occidentale de l'Adriatique, qui compte aujourd'hui dans les 89.000 habitants. La ville est à environ 110 kms au sud de Bari, à 65 kms à l'est de Tarente et à l'intérieur du triangle Bari/Tarente/Brindisi se trouve toute la région très touristique des trulli avec Alberobello, Martina Franca, Locro Rotondo…

Depuis l'antiquité, la situation géographique de Brindisi a assigné à son port un rôle important dans les échanges avec la côte orientale de l'Adriatique, avec la Grèce et au-delà.

*C'est ainsi que le célèbre Jules (Verne) fait embarquer à Brindisi Phileas Fogg et Jean Passepartout pour le tour du monde en 80 jours. C'est également de Brindisi qu'un autre Jules encore plus célèbre s'embarque dans la nuit du 4 au 5 janvier de l'an 48 avant Jésus-Christ avec 7 légions à la poursuite de Pompée, qu'il retrouve en Grèce et dont il est vainqueur à Pharsale le 9 août -48 et on connaît la suite. Entre les deux, c'est encore de Brindisi que s'est embarqué le 28 juin 1228, Frédéric II (1194/1250, empereur de 1220 à sa mort) empereur du Saint empire romain germanique pour la sixième croisade. Croisade particulière puisqu'elle se déroula sans combats et permit néanmoins aux chrétiens de reprendre (provisoirement) Jérusalem. Il faut dire que ce Frédéric de Hohenstofen dit Frédéric II de Souabe était un érudit qui parlait six langues dont l'arabe. De retour de croisade, Frédéric fit construire près de 200 châteaux en Italie dont un à Brindisi (commencé en 1227). Ce Frédéric II (à ne pas confondre avec Frédéric II de Prusse 1712/1786) fut surnommé « Stupor Mundi » (la stupeur du monde). A l'époque des croisades, 3 ordres (les chevaliers teutoniques, les Templiers et l'ordre de Malte) avaient un siège à Brindisi.

*La ville fut fondée par les Grecs ; les Romains s'en emparèrent en l'an -267 et lui donnèrent le nom de Brundisium. En -312, les Romains avaient construit la via Appia (du nom du censeur Appius Claudius Caecus), entre Rome et Capoue (à 38 kms au nord de Naples). En -191, ils prolongèrent cette route jusqu'à Tarente et Brindisi. L'original de la première borne milliaire de cette route est conservée au Capitole à Rome (une copie a été mise à son emplacement), la dernière arrivant à Brindisi se trouve en haut d'un escalier appelé « escalier de Virgile » (Virgine avait une villa à cet endroit où il mourut le 21 septembre de l'an 19 avant Jésus-Christ), voir illustration (emprunt commons wikimedia.org/windex). En 109 après-Jésus-Christ, la via Traiana se substitua à la via Appia.

*A la fin de l'empire romain d'Occident, la ville fut envahie par les Ostrogoths puis fut reprise par l'empire byzantin de l'an 535 à l'an 1070, et tomba sous la coupe des Normands qui rattachèrent Brindisi à une principauté de Tarente. Puis se fut la dispute permanente entre tous les prétendants (Angevins, Aragonais, Espagnols…). La ville appartint au royaume de Naples, vit la parenthèse Murat et fut le témoin des luttes entre les Républicains et les Sanfédistes (de Santa fédé : sainte foi) jusqu'à la conquête du sud de l'Italie, son rattachement au royaume de Sardaigne puis au royaume d'Italie.

*Le 15 décembre 1456, un terrible tremblement de terre qui fit dans les 30.000 victimes dans le sud de l'Italie, fit également d'énormes dégâts à Brindisi. En prime, les Ottomans s'emparèrent de la ville en 1480 mais ne purent s'y maintenir.

*Jules Rossi naquit à Brindisi le 22 juillet 1559. Il fut ordonné prêtre le 28 décembre 1582 et devint moine, sous le nom de frère Laurent (et fut surnommé Laurent de Brindisi) dans l'ordre des Capucins (une des branches de la grande famille franciscaine). Érudit, il publia de nombreux livres (dont une « dissertation dogmatique sur Martin Luther »), accomplit diverses missions pour le Vatican. Il mourut le 22 juillet 1619 (le jour de ses 60 ans). Il fut béatifié le 1er juin 1783 par Pie VI, canonisé le 8 décembre 1881 par Léon XIII et proclamé « docteur de l’Église » le 19 mars 1959 par Jean XXIII.

*Le 8 septembre 1943, le roi d'Italie Victor-Emmanuel III et le maréchal Badoglio vinrent se réfugier à Brindisi et de là négocièrent l'armistice avec les alliés.

*Au niveau de l'intérêt touristique, il y a plusieurs églises dont la cathédrale qui fut consacrée en 1089 par le pape Urbain II, elle fut reconstruite au XVIIIe siècle. La ville possède deux châteaux : celui de Frédéric II et l'autre est l’œuvre des Aragonais sur une petite île à l'entrée du port. Ce fort s'appelle « Castello Alfonsino » du nom d'Alphonse V roi d'Aragon (1396/1458), l'île Sant'Andrea sur laquelle il est construit fut utilisée par la marine militaire italienne jusqu'en 1984. C'est cet Alphonse V d'Aragon qui en 1442 unifia la Sicile et le sud de l'Italie sous le nom de « royaume des Deux Siciles » (Sicile insulaire, c'est-à-dire la Sicile et Sicile péninsulaire, c'est-à-dire le sud de l'Italie).

J.D. 29 mai 2019

escalier de Virgile et colonne qui marquait la fin de la via Appia

escalier de Virgile et colonne qui marquait la fin de la via Appia

Partager cet article
Repost0