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23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 16:19

La commune de « Les Déserts » est en Savoie, dans le massif des Bauges, mais elle fait partie administrativement, depuis 1973, du canton de Saint Alban Leysse qui est situé pour l'essentiel dans la partie sud de l'agglomération de Chambéry.

Cette commune de 3359 hectares s'étage entre 636 mètres d'altitude et 1845 mètres ; le chef-lieu est à 1080 mètres.

Elle fut d'abord dédiée à Saint Michel, puis fut surnommée « Saint Michel-des-Déserts », avant d'être finalement appelée « Les Déserts ».

Elle a sur son territoire la Croix du Nivolet, la station de La Féclaz et en partie la station du Revard.

*La Commune :

Cette commune atteignit son pic de population au recensement de 1848 avec 1526 habitants, pour retomber à 455 au recensement de 1975 et remonter à 758 en 2013, probablement atteinte par l'extension de l'agglomération de Chambéry, même si le centre des Déserts est à 14 kms de Chambéry et avec un dénivelé de 800 mètres de centre à centre.

La commune de Les Déserts adhéra au syndicat « Savoie Grand Revard » en 1990, au Parc Naturel des Bauges en décembre 1995, au syndicat des communes du canton de Saint Alban Leysse le 1er juin 2002 et à Chambéry Métropole le 2 septembre 2005.

C'est sur son territoire que la Leysse prend sa source pour aller se jeter dans le lac du Bourget après avoir traversé l'agglomération de Chambéry. Il y a 2 ans, mon petit-fils Romain, qui avait alors 15 ans, m'avait dit : « le lac du Bourget est un chien puisqu'il est au bout de la Leysse » !

Les habitants sont appelés les Désertiers et les Désertières.

L'église de la commune est dédiée à Saint Michel et le bâtiment actuellement visible a été consacré en 1880. Cette église est en surplomb au-dessus de la route départementale 912.

*La Croix du Nivolet :

Cette Croix est située sur une pointe du massif des Bauges (à 1547 mètres d'altitude) qui domine la cluse de Chambéry. Elle est visible de presque toute l'agglomération de Chambéry et en constitue l'un des symboles.

La première croix fut inaugurée le 15 septembre 1861 par Monseigneur Vibert évêque de Maurienne, l'évêque de Chambéry en poste à l'époque était trop âgé pour se rendre sur le site.

Suite à des destructions dues à différentes causes, la croix fut l'objet de restaurations avec des inaugurations le 2 juillet 1911, le 2 juillet 1960 et en 1989.

La dernière version a 21,50 mètres de haut et 5 mètres dans le sol, pour une envergure de 9,60 mètres et un poids de 7 tonnes.

*La Féclaz :

Cette station située entre 1350 et 1525 mètres d'altitude participe à l'ensemble « Savoie Grand Revard » qui comprend La Féclaz, le Revard et Saint François de Sales et qui permet le ski de fond (140 kms de pistes) et le ski alpin avec 14 remontées mécaniques. La station de la Féclaz elle-même a une capacité d'accueil touristique de 3500 lits environ.

Sur son territoire a été inaugurée en 1936 la chapelle « Notre-Dame des Neiges ».

Le site d'abord appelé « le plateau des Chalets » prit son nom de La Féclaz dans les années 1930. Sur ce site, le premier investissement hôtelier date de 1892. C'est en 1924 que la Société PLM (Paris-Lyon-Marseille) commença à y investir. La route arriva à La Féclaz en 1931, l'électricité en 1947/48 et l'eau en 1961/1962.

*Le Revard :

Le plateau du Revard domine la ville d'Aix-les-Bains et le lac du Bourget. Son point culminant est à 1562 mètres d'altitude et le belvédère à 1538 mètres. Il est à cheval sur 4 communes : Les Déserts, Pugny-Chatenod, Trévignin et Le Montcel.

Au fil des siècles le site s'est appelé successivement « Reva », « Mont Rival », « Mont d'Azy », « Mont Revers ». C'est en 1873 qu'il prend le nom de « Mont Revars », orthographié « Mont Revard » depuis le vingtième siècle.

Le développement du Revard, à partir de 1878, est lié à la réputation de la station thermale d'Aix-les-Bains au XIXe siècle. Le site fut desservi, depuis Aix-les-Bains par un chemin de fer à crémaillère de 1892 à 1937, puis par un téléphérique de 1935 à 1969 et enfin par la route ; la route nationale 513 devenue en 1972 la route départementale 913.

L'activité ski a commencé en 1905, faisant du Revard une des plus anciennes stations de sports d'hiver en France. Le belvédère a été réaménagé en 2011. Il permet une vue sur Aix-les-bains, le lac du Bourget et la chaîne de l'Epine qui domine le lac côté ouest et qui constitue, pour les géographes, le dernier maillon du Jura.

Outre les activités d'hiver, l'ensemble « Savoie Grand-Revard » a de nombreuses activités estivales dont un site de départ de parapentes au Revard.

*Toponymie :

Un habitant (le patron du restaurant « Le Margériaz ») de la commune « Les Déserts » m'a demandé il y a environ 3 semaines si je savais pourquoi cette commune s'appelait « Les Déserts » alors que située en montagne, elle est très boisée et très verte.

Sur internet, je n'ai pas trouvé la réponse. J'ai regardé dans le « dictionnaire du Duché de Savoie », ouvrage daté de l'an 1840, dont le rédacteur est resté anonyme et le travail à l'état de manuscrit qui s'est retrouvé, on ne sait par quel cheminement, aux Archives départementales de la Savoie qui ont numérisé le document.

C'est à partir de cet exemplaire possédé par la Savoie que la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie (SSHA, digne société savante fondée le 6 août 1855) en a assuré la publication en 2 volumes (2004 et 2005).

L'ouvrage concerne toutes les communes de l'ancien Duché de Savoie, il est classé par ordre alphabétique des communes mais « Les Déserts » est classé à la lettre « M » sous l'appellation « Saint Michel-des-Déserts » (Les Déserts ) et voici ce que l'on peut lire sur cette commune:

«... Elle était jadis peu productive, par la paresse de ses habitants qui préféraient aller voler le bois dans les forêts dont la commune et les voisines abondent et venir le vendre à Chambéry que de cultiver leurs terres. Ce commerce n'a pas entièrement cessé mais il a beaucoup diminué ...».

Je ne sais pas ce que les habitants de la commune vont penser de cette information, mais depuis bientôt deux siècles, il y a prescription.

J.D. 23 juin 2016

Ajout du 29 juin 2016 :

suite à cet article, j'ai reçu un très intéressant témoignage de madame Sartori née Favetta aux Déserts. Voici son texte :

« Je suis née en 1929 aux Déserts. C’est avec intérêt que j’ai lu tous les détails que vous donnez sur cette belle région. Je ne suis pas d’accord avec la fin de votre article qui dit qu’en 1840 les habitants étaient fainéants et voleurs.

Je vais donc témoigner de ce que j’ai vu durant mon enfance et aussi de ce qui m’a été raconté à l’époque par les habitants les plus âgés.

Ces gens pauvres travaillaient très durement pour vivre. Ils allaient faucher l’herbe jusqu’au sommet du Margériaz pour nourrir leurs vaches.

Chaque printemps, ils étaient obligés de remonter les terres de leurs champs abrupts, sur leur dos, dans des « cassecos ».

Ils allaient couper du bois pour se chauffer, dans des endroits dangereux.

Ils profitaient de la neige en hiver pour transporter le fumier sur les terrains pentus.

Ils se levaient très tôt pour porter à la fruitière le lait de leurs vaches (leur seul revenu).

Comme ils avaient des hivers longs et rigoureux, ils devaient dégager la neige à la pelle pour pouvoir accéder aux abreuvoirs et faire boire leurs bêtes.

En été, ils se levaient à l’aube pour faucher leurs prés à la faux. Tout le foin était mis dans des « barillons » que les hommes portaient sur leur dos jusqu’à leur grange.

Ces gens avaient des terrains très morcelés et chacun d’entre eux connaissait bien les limites de ses propriétés et les surveillait.

PS. Il serait intéressant de connaître l’histoire du château des Déserts, la date de sa construction, les personnes qui l’ont habité puis abandonné. Des ruines sont encore visibles aux Mermets. Je n’ai jamais réussi à avoir une information précise sur cette période de l’histoire des Déserts. C’est peut-être à cette époque que les paysans ont essayé de survivre dans des conditions encore plus difficiles que celles que j’ai connues. »

Nota : le texte du dictionnaire du Duché de Savoie est daté 1840. Ce qui correspond probablement à la fin du texte. Il concerne plusieurs centaines de communes et représente un énorme travail qui a certainement duré de nombreuses années. Entre ce texte et le témoignage de Madame Sartori , au minimum un siècle s'est écoulé, ils ne sont donc pas forcément incompatibles.

En outre l'auteur du dictionnaire du Duché de Savoie est resté anonyme et il ne cite pas ses sources. Tout ce qu'il écrit est-il vrai ou vraisemblable ? Je ne peux le dire. Mais c'est la seule explication que j'ai trouvée au nom « Les Déserts ». Si un lecteur de ce blog a une autre explication, je suis preneur.

Pour répondre à la demande de madame Sartori sur le château des Déserts, voici ce que j'ai trouvé dans « Histoire des communes savoyardes » publiée en mai 1982 (pour la référence des auteurs, voir la fiche N°300) :

« Il y avait une seigneurie de Saint Michel des Déserts qui, en 1359, où elle apparaît, était possession de la famille Valard de Chambéry. Les Lageret la possédèrent ensuite, puis après l'exécution de Jean Lageret (Ce Lageret né vers 1375 était devenu conseiller d'Amédée VIII, il fut décapité à Chambéry le 24 septembre 1417 après avoir été accusé de sortilèges et d'envoûtements) et un bref passage dans le patrimoine de la Maison de Savoie, elle fut successivement propriété des Bonivard, jusqu'en 1523, puis des Crescherel dont un descendant, Claude, connut une certaine célébrité grâce à ses « Heures successives » poèmes publiés à Genève en 1551. Viennent ensuite les Seyssel, les Sardoz de Chieri, les Coysia et enfin les Pavey qui en furent investis en 1789. Le château des Déserts, dont il ne reste aucune trace, aurait été un édifice assez vaste remontant à une « haute antiquité », et bâti sur une terrasse de la rive gauche de la Leysse, face à l'église, côté est. Au XVIIIe siècle, on y remarquait une grande salle dont l'ornementation consistait en une garniture de têtes de cerfs pendues aux murailles ».

ajout du 7 juillet 2016 :

Dans le dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie » d'Adolphe Gros publié en 1994 à « La Fontaine de Siloë », on trouve les noms suivants pour Les Déserts :

Ecclesia Sancti Michaelis de Deserto en 1340

Ecclesia Sancti Michaelis de Desertis en 1414

avec le commentaire suivant :

« Le nom de Désert s'applique donc à des hameaux ou maisons isolés dans une région peu cultivée d'aspect désertique. Il signifie aussi un essert »

Le mot « essert » utilisé est probablement une déformation de « Essart » dont j'ai trouvé la définition suivante :

« Le mot essart peut avoir différentes significations. Il désigne aussi bien des terres nouvellement défrichées, les défrichements de terrain définitifs ou les temporaires, le simple abattage de bois, l'éclaircissement de la forêt ou même de terrains vagues ».

Ajout du 2 octobre 2017 : 

remarque d'une lectrice du blog : 

Bonjour,

En référence à l'allusion aux Désertiers "voleurs de bois et fainéants" ceux-ci parlent encore des Sangerains comme étant des "voleurs de vaches" histoire ancienne (années 1800)faisant référence à un vol des vaches à des fermiers des Charmettes.

J Théolas

Le Nivolet vu de Chambéry, l'église Saint Michel-des-Déserts et vitrail de St Michel terrassant le démon, photos J.D. 22 et 24 juin 2016
Le Nivolet vu de Chambéry, l'église Saint Michel-des-Déserts et vitrail de St Michel terrassant le démon, photos J.D. 22 et 24 juin 2016
Le Nivolet vu de Chambéry, l'église Saint Michel-des-Déserts et vitrail de St Michel terrassant le démon, photos J.D. 22 et 24 juin 2016

Le Nivolet vu de Chambéry, l'église Saint Michel-des-Déserts et vitrail de St Michel terrassant le démon, photos J.D. 22 et 24 juin 2016

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25 novembre 2015 3 25 /11 /novembre /2015 17:27

J'ai beaucoup emprunté à l'histoire des Girondins d'Alphonse de Lamartine pour les dernières notes de ce blog consacrées à la Révolution française. Il paraît intéressant de replacer l’œuvre et son auteur dans leur contexte.

Alphonse de Lamartine naquit à Mâcon (Saône-et-Loire) le 21 octobre 1790. Il est le fils de Pierre de Lamartine et d'Alix des Roys.

*1-Pierre de Lamartine naquit à Mâcon le 21 septembre 1752 et décéda le 30 août 1840 à Mâcon. Il est issu d'une famille d'abord appelée « Alamartine », qui fut anoblie en 1651 et devint « de Lamartine ». Il fut capitaine au régiment Dauphin-cavalerie et fut fait « chevalier de Pratz ». Il épousa Alix des Roys à Lyon le 7 janvier 1790. Ils eurent 8 enfants : 6 filles et 2 fils dont l'un décéda à l'âge de 4 ans et l'autre étant Alphonse.

Pierre de Lamartine se trouvait aux Tuileries le 10 août 1792 pour défendre le roi (Louis XVI). Il fut fait prisonnier, parvint à s'évader, ce qui lui sauva la vie car les nobles arrêtés le 10 août furent massacrés soit le jour même soit au début septembre 1792. Il fut à nouveau arrêté et emprisonné mais après les massacres de septembre. Il fut libéré après thermidor c'est-à-dire après l'exécution de Robespierre (le 28 juillet 1794).

En 1797, Pierre et Alix achetèrent le domaine de Milly en Saône-et-Loire à une quinzaine de kms au nord-ouest de Mâcon. Alphonse conserva toute sa vie le souvenir de Milly qui devint « Milly Lamartine » en 1902. Le domaine comportait une maison bourgeoise connue actuellement sous le nom de « château de Milly ».

En 1801, Pierre et Alix achetèrent également le château de Saint Point en Saône-et-Loire. Ils en feront cadeau à Alphonse lors de son mariage en 1820. Lorsqu'ils en firent don, ce château était passablement délabré. Alphonse et son épouse le firent complètement restaurer. Depuis, ce château est souvent appelé « château Lamartine ».

*2-Alix Des Roys : elle naquit à Lyon le 8 novembre 1766 et décéda à Mâcon le 16 novembre 1829. Elle est la fille de Jean-Louis Des Roys (1724/1798) qui fut avocat au parlement de Genève, puis à la Cour de Lyon et intendant général du duc de Chartres (qui récupéra le titre de duc d'Orléans à la mort de son père en 1785 et fut surnommé « Philippe-Égalité le 15.9.1792). Sa mère née Marguerite Gavault le 8 août 1737 à Saint Symphorien (Rhône) fut sous gouvernante des enfants de la duchesse et du duc de Chartres qui devinrent d'Orléans etc. Alix des Roys fut donc élevée avec des enfants dont l'un deviendra le dernier roi de France de 1830 à 1848 sous le nom de Louis-Philippe.

De 1801 à 1829, Alix des Roys tint un journal intime qu'Alphonse fit publier en 1877 sous le titre : « le manuscrit de ma mère ». Pour beaucoup d'auteurs cela fait classer Alix Des Roys parmi les écrivains.

*3-Alphonse : Le rappel de sa parenté montre qu'Alphonse est issu d'une famille profondément royaliste.

-D'octobre 1803 à février 1807, Alphonse fut mit dans un pensionnat des Pères de la Foi (des Jésuites) à Belley (Ain). Durant ce séjour, Alphonse se lia d'amitié avec plusieurs élèves dont il conservera pour au moins 2 d'entre eux (Louis de Vignet et Aymon de Virieu) la relation jusqu'à la fin de sa vie (ou de la leur).

-En 1811, Alphonse effectua son premier voyage en Italie. A Naples, il eut une liaison sans suite avec une napolitaine nommée Mariantonia (surnommée Antoniella). Il en rappellera le souvenir dans « Graziella » en 1849. En partant en Italie, Alphonse s'était arrêté les 15 et 16 juillet chez son ami Louis de Vignet à Servolex (aujourd'hui La Motte-Servolex dans la banlieue de Chambéry). Ce Louis de Vignet était un neveu par sa mère des frères Joseph et Xavier De Maistre.

-En 1812, Alphonse rentre à Milly dont il est nommé Maire. Il a une liaison avec une Nina de Cormatin épouse de Pierreclos qui lui donne un fils naturel prénommé Léon né le 1er mars 1813 et décédé le 27 juillet 1841.

-En 1814, pendant l'exil de Napoléon à l'île d'Elbe, il s'engage dans l'armée (compagnie de Noailles) et fait partie des gardes du corps de Louis XVIII. Il se réfugie en Suisse durant les Cent jours, reprend son poste après Waterloo (18 juin 1815) mais démissionne de l'armée le 1er novembre 1815.

-En 1816, Alphonse effectue son premier séjour à Aix-les-Bains, il en effectuera 8 au total qui auront une grande importance dans sa vie. Ces séjours ont été récapitulés et commentés par Paul Couturier dans un livre édité par la ville d'Aix en décembre 1984 et intitulé : « Monsieur de Lamartine à Aix en Savoie ». Paul Couturier chirurgien-dentiste à Aix-les-Bains s'intéressa à l'histoire locale sur laquelle il publia plusieurs ouvrages. Il naquit à Balbigny dans la Loire le 6 novembre 1920 et décéda à Aix-les-Bains le 5 juin 1985. Je lui ai emprunté une partie des informations qui figurent dans cette note.

On trouvera en illustration, une photo du buste de Lamartine tel qu'il fut inauguré le 12 août 1962 sur la colline de Tresserve (Savoie) à quelques pas de la Mairie et en surplomb au dessus du lac. Malheureusement, pour mon goût, le buste tourne la tête au lac, « son » lac qu'il chanta si bien : « O lac ! L'année à peine a fini sa carrière... ». Pour les lecteurs lointains, il s'agit du lac du Bourget.

*4-Voici la liste des 8 séjours de Lamartine à Aix :

-du 6 au 26 octobre 1816 : Alphonse était arrivé le 15 juillet chez son ami Louis de Vignet avant de rejoindre Aix où il logea à la pension Perrier. Ce Perrier (Pierre-François) né en 1745 en Haute Savoie (et décédé en avril 1833) avait fait une carrière de chirurgien militaire, dans l'armée sarde, avant de se retirer à Aix en 1791 où il tint une pension pour accueillir les curistes et touristes. C'est en faisant des travaux dans les sous-sols de la même maison en 1772 qu'avaient été redécouverts les anciens thermes romains. C'est durant ce séjour de 1816 qu'Alphonse fit la connaissance de Julie Charles (Elvire). Voir ci dessous point 5 consacré à Julie Charles.

-du 21 août au 17 septembre 1817 : Il retourne à la pension Perrier et attend Julie Charles en vain. C'est durant ce séjour qu'il compose le fameux poème : « le lac » qui sera intégré aux « Méditations poétiques » en 1820.

-du 30 juillet au 24 août 1819 : Césarine une sœur d'Alphonse avait épousé Xavier de Vignet un frère de Louis ami d'Alphonse. Alphonse était arrivé en Savoie le 15 juillet 1819 pour visiter son beau-frère et sa sœur alors enceinte. A Chambéry il fait la connaissance de Mary-Ann Birch qu'il retrouve à Aix, Alphonse logeant à nouveau à la pension Perrier tandis que Mary-Ann et sa mère logent à la pension Perret.

Jean-Jacques Perret né à Aix le 25 janvier 1762 se trouvait depuis 3 ans en Egypte lorsque Bonaparte et son armée y débarquèrent en 1798. il servit d'interprète, il revint en Savoie en 1811. Il a donné son nom à un collège d'Aix-les-Bains.

-du 15 avril au 15 juin 1820 : Le mariage avec Mary-Ann ayant été décidé, Alphonse revint à Aix accompagné de sa mère et de Sophie sa dernière sœur. Ils logèrent à la pension Jean-Jacques Perret. Le mariage avec Mary-Ann se fit en 2 temps : mariage anglican à Genève le 28 mai 1820 et mariage catholique le 6 juin à la chapelle du château des ducs de Savoie à Chambéry. En devenant madame de Lamartine, Mary-Anne francisa son nom en Marianne. Mary-Ann était une femme très cultivée qui fut en outre peintre et sculpteur. Ils partirent pour Naples le 15 juin où Alphonse avait été nommé secrétaire d'ambassade.

-de juin au 17 septembre 1821 : retour à Aix d'Alphonse de Marianne et de leur fils Alphonse né à Rome le 14 février 1821 (décédé le 4 novembre 1822 à Paris). Ils logèrent d'abord chez Roissard, logement qu'ils quittèrent très vite pour la villa Chevalley que les « Napoléonides » avaient occupée avant eux.

-en juillet et août 1823 : logement à la pension Jean-Jacques Perret. Le 14 mai était née à Mâcon une fille nommée Julia (décédée à Beyrouth le 7 décembre 1832)

-du 1er juin à fin août 1825 : logement à la pension Jean-Jacques Perret. Le 3 juillet Alphonse avait été nommé ambassadeur extraordinaire auprès du Grand-Duc de Toscane

-du 2 juillet au 2 septembre 1830 : nouveau séjour à la pension Jean-Jacques Perret. C'est durant ce séjour qu'eut lieu à Paris la Révolution des 26 au 28 juillet 1830 qui mit fin au règne de Charles X et amena sur le trône Louis-Philippe. Alphonse envoya sa démission d'ambassadeur.

*5-Julie Charles : Elle naquit à Paris le 4 juillet 1784 sous le nom de Françoise Julie Bouchaud des Hérettes d'une mère créole de Saint-Domingue et d'un père nantais. Après quelques années passées à Saint-Domingue (?), elle fut élevée par un oncle qui habitait à Saint Paterne près de Tours dans une propriété appelée « grange Saint Martin ».

Le 25 juillet 1804, elle avait 20 ans, à Saint Paterne, elle épousa Jacques Charles né le 12 novembre 1746, il avait presque 58 ans, physicien déjà célèbre en son temps. Ce Jacques Charles avait réalisé des expériences sur l'emploi du gaz hydrogène, mais par manque de chance pour lui, vis-à-vis de l'histoire, les frères Montgolfier eurent une longueur d'avance sur lui : Le 4 juin 1783, les frères Joseph et Etienne Montgolfier avaient lancé leur premier ballon propulsé par air chaud, tandis que Jacques Charles ne réalisa son premier vol gonflé à l'hydrogène que le 27 août 1783 soit presque 3 mois plus tard. Les Mongolfier réalisèrent le premier vol humain sur mongolfière le 21 novembre 1783 et Jacques Charles le 1er décembre de la même année soit seulement 10 jours plus tard. On pourra méditer que c'est seulement 186 ans après le premier envol d'un ballon que la mission Apollo 11 permettra à l'Homme de marcher sur la lune !

Pour l'intérêt des Savoyards, Paul Couturier signale le 6 mai 1784, l'envol d'une montgolfière montée par Xavier de Maistre et un ingénieur nommé Brun, depuis le parc de Buisson rond à Chambéry avec un vol de 25 minutes avant de se poser à Challes-les-Eaux.

Pour en revenir à Julie Charles, elle vint en cure à Aix en 1816, logea dans la même pension qu'Alphonse, avec des chambres séparées seulement par une porte. Le 10 octobre, en difficulté sur le lac du Bourget, elle fut secourue par Alphonse et naquit leur idylle.

Elle mourut de tuberculose le 18 décembre 1817. Jacques Charles jaloux, la fit inhumer anonymement dans un cimetière inconnu. Alphonse rappellera le souvenir de Julie, non seulement dans des poèmes, mais aussi en 1849 dans « Raphaël », à moitié biographie, à moitié roman. En 1834, Alphonse participa à la fondation de la « Société française pour l'abolition de l'esclavage ». Certains auteurs y voient l'influence des attaches familiales de Julie à Saint Domingue.

*6-Alphonse suite :

On a vu dans les paragraphes qui précédent, que Lamartine fit une brève carrière militaire (en 1814/1815), une carrière diplomatique un peu plus longue (de 1820 à 1830), ensuite, il voyagea (en Orient) puis commença une carrière politique en étant élu député une première fois en 1837 puis réélu en 1842 (à Mâcon). Il était jusqu'à cette date royaliste, mais « légitimiste », il rompit avec le régime (de Louis-Philippe, la « monarchie de juillet ») en 1843, puis évolua vers le républicanisme.

C'est vers la fin de 1842 qu'il commença à écrire l'histoire des Girondins. Est-ce que ce sont ses nouvelles dispositions d'esprit qui le conduisirent à écrire l'histoire de la Révolution française ou est-ce l'écriture de cette histoire qui le fit évoluer ? Je ne saurais le dire.

Toujours est-il que la publication en 1847 eut un énorme succès ; voir la note N°251 http://jean.delisle.over-blog.com/2015/08/les-girondins-n-251.html. A cette époque, Alphonse était déjà célèbre : par sa carrière diplomatique, par son mandat de député, parce qu'il avait été fait chevalier de la légion d'honneur le 10 mai 1825 et élu à l'Académie française le 3 novembre 1829. Il faut dire qu'il écrivit et publia beaucoup et dans des domaines diversifiés et que nombre de ses œuvres eurent, de son temps, beaucoup de succès ; voir point suivant.

L'histoire des Girondins venait tout juste d'accroître sa popularité lorsque éclata la Révolution de février 1848 qui mit fin non seulement au règne de Louis-Philippe mais à la royauté en France. Cette révolution eut de nombreuses causes : disette, épidémie de choléra, crise financière… mais surtout opposition à François Guizot chef du gouvernement.

Lamartine y participa, le 25 février vers midi il proclama la seconde République française et le soir même un gouvernement provisoire était constitué. Alphonse de Lamartine en fut ministre des Affaires étrangères et de fait chef provisoire du Gouvernement. C'est à ce titre qu'il signa le 27 avril 1848 le décret sur l'abolition de l'esclavage, décret préparé par Victor Schoelcher .

Le tableau de Félix Philippoteaux montrant Alphonse de Lamartine le 25 février 1848 sur le perron de l'hôtel de ville de Paris refusant le drapeau rouge, est très connu.

Le 10 décembre 1848 se déroula l'élection du Président de la République. Il y avait 6 candidats dont Alphonse mais aussi Louis Napoléon Bonaparte, officiellement neveu de Napoléon (voir note N°7 http://jean.delisle.over-blog.com/article-petites-histoires-58615886.html).

Dans la population, le souvenir de Napoléon était encore tellement vivace que le nom de Bonaparte balaya tout. Sur 7.497.000 votants (74,8 % des inscrits), Bonaparte remporta 5.434.226 voix et le pauvre Alphonse 17.210 ! Cela mit fin à sa carrière politique.

En 1860, à court d'argent il dut vendre le domaine de Milly.

Alphonse décéda à Paris le 28 février 1869 et fut inhumé au château de Saint Point où il rejoignit Marianne décédée le 24 mai 1863.

*7-son œuvre : en voici les principaux éléments (non exhaustifs):

-dans le domaine de l'Histoire :

Histoire des Girondins 1847

Trois mois au pouvoir 1848

Histoire de la Révolution de 1848 : 1849

Histoire de la Restauration : 1851

Histoire des Constituants : 1853

Histoire de la Turquie : 1854

Histoire de la Russie : 1855

-récits de voyages :

Voyage en Orient : 1835

Nouveau voyage en Orient : 1853

-biographies :

Histoire de l'humanité par les grands hommes : en 3 volumes de 1852 à 1854

-romans en prose :

Raphaël 1849 et Graziella 1849

-romans en vers :

Jocelyn 1836

la chute d'un ange 1838

-théâtre :

Médée (créé en 1813, publié en 1873)

Toussaint Louverture 1850. Ce Toussaint Louverture de Saint Domingue avait pris la tête du soulèvement commencé en 1791 pour obtenir l'abolition de l'esclavage. Il mourut emprisonné en France dans le Jura le 7 avril 1803

-poésie :

méditations poétiques 1820

nouvelles méditations poétiques 1823

la mort de Socrate 1823

le dernier chant du pèlerinage d'Harold (hommage à Lord Byron mort en avril 1824 alors qu'il était parti soutenir les Grecs dans leur révolte contre les Turcs, voir note N°9 http://jean.delisle.over-blog.com/article-grece-independance-58616338.html)

L’œuvre d'Alphonse de Lamartine mériterait probablement d'être mieux connue.

J.D. 25 novembre 2015

buste de Lamartine à Tresserve (Savoie), photo J.D. 23 novembre 2015 et statue de Lamartine dans l'anse ouest de la baie de Châtillon, photo J.D. 18 juin 2016
buste de Lamartine à Tresserve (Savoie), photo J.D. 23 novembre 2015 et statue de Lamartine dans l'anse ouest de la baie de Châtillon, photo J.D. 18 juin 2016

buste de Lamartine à Tresserve (Savoie), photo J.D. 23 novembre 2015 et statue de Lamartine dans l'anse ouest de la baie de Châtillon, photo J.D. 18 juin 2016

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23 mai 2015 6 23 /05 /mai /2015 19:36

I-la famille de Seyssel :

*L'origine de la famille de Seyssel vient de la ville de Seyssel qui ne forma longtemps qu'une seule ville à cheval de chaque côté du Rhône jusqu'à ce que le traité de Turin du 24 mars 1760 ne prenne le Rhône comme frontière entre France et Etats de Savoie. Aujourd'hui, elle forme deux villes situées, l'une en Haute-Savoie sur la rive gauche du Rhône et l'autre dans l'Ain sur la rive droite.

*L'histoire de cette famille se perd « dans la nuit des temps ». Elle est étroitement liée à celle de la ville d'Aix-les-Bains à partir du treizième siècle. Il existe un certain nombre d'actes, documents ou écrits anciens les concernant. Jules de Mouxy de Loche en a effectué une très bonne synthèse dans son « Histoire d'Aix-les-Bains » dont l'original fut édité en 1898 (tome 1) et 1900 (tome 2). Une réédition a été effectuée en 1978 aux éditions Laffitte Reprints à Marseille. Dans cette édition, l'histoire de la Maison de Seyssel se trouve au chapitre III de la page 38 à la page 229.

*La première trace certaine relative à la famille de Seyssel se trouve dans un acte de 1195 et concerne Pierre de Seyssel dont on sait par ailleurs qu'il accompagna le comte de Savoie Thomas 1er à la quatrième croisade destinée à libérer Jérusalem de l'occupation musulmane et qui fut détournée par les Vénitiens pour aller piller Constantinople. Pierre de Seyssel en rapporta un morceau supposé de la vraie croix. Voir la fiche N°75 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-croisades-et-la-maison-de-savoie-111013595.html.

*C'est dans un acte de 1235 que l'on trouve la première mention « Dominus de Aquis » (Seigneur d'Aix) à propos d'Humbert de Seyssel fils du précédent (Pierre de Seyssel)

*C'est en 1476, au temps de Gabriel de Seyssel que les seigneurs d'Aix reçoivent le titre de barons sous la régence de Yolande de France veuve d'Amédée IX troisième duc de Savoie.

*C'est le 1er mars 1575 qu'Emmanuel-Philibert Duc de Savoie donne au baron François de Seyssel le titre de marquis.

*Plusieurs auteurs anciens (Paradin, Villemert, Guichenon) citent des membres plus anciens de la famille de Seyssel mais sans indiquer leurs sources ce qui laisse planer un doute sur la valeur de leurs indications. Sous cette réserve, voici :

-Rodolphe de Seyssel qui aurait vécu vers l'an mil et qui aurait aidé Bérold de Saxe à s'emparer du château de Culoz qui servait de repaire aux pillards.

-Geoffroy fils du précédent

-Etienne fils de Geoffroy qui aurait fait la guerre dans les années 1020/1030 aux côtés d'Humbert aux Blanches Mains fondateur de la dynastie Savoie, puis Ulrich, un Pierre qui accompagna en 1147 le comte de Savoie Amédée II à la seconde croisade, un second Pierre puis un troisième dont il est question en 1195 (voir troisième paragraphe).

La devise de la maison de Seyssel était : « franc et léal » (loyal) complétée par la formule : « fortiter quod pie » (plus forts parce que pieux).

2-liste des seigneurs, barons et marquis d'Aix-les-Bains :

-Humbert : premier seigneur d'Aix jusqu'en 1244

-Humbert : second seigneur jusqu'en 1294. .

-Guillaume : troisième seigneur jusqu'en 1311

-Humbert : quatrième seigneur jusqu'en 1352

-Aimar : cinquième seigneur jusqu'en 1385. Il participa en 1355 avec le comte Verd à une expédition contre les Anglais dans le nord de la France pour soutenir Jean le Bon roi de France, puis en 1365 à l'expédition du Comte Verd contre les Turcs et les Bulgares et en 1383 à une autre expédition en Flandre pour soutenir Charles VI roi de France.

-Geoffroy : sixième seigneur jusqu'en 1387

-Antoine : septième seigneur jusqu'en 1425. Il accompagne le comte de Savoie Amédée VII (le comte rouge) dans une expédition en Suisse dans le Valais

-Humbert : huitième seigneur jusqu'en 1432. Il prend part en 1414/1415 à la guerre faite au marquis de Saluces par Amédée VIII duc de Savoie (le marquisat de Saluces situé en Italie dans la province de Coni constitua une enclave, dans les Etats de Savoie, qui gênait la liaison entre Turin et Nice) puis en 1424 à la campagne contre le duc de Milan. Il mourut à Rhodes en 1432

-Philibert : neuvième seigneur jusqu'en 1460. Il s'embarqua en 1459 dans une expédition pour Chypre en compagnie de Louis fils du duc Louis de Savoie. Il mourut à Chypre en 1460

-Gabriel : premier baron d'Aix jusqu'en 1505. En mai 1476, il avait été nommé capitaine de la ville et du château de Chambéry par la régente des Etats de Savoie (Yolande de France)

-François-Philibert : second baron jusqu'en 1517. Il avait 3 ans lors du décès de son père Gabriel et 15 lors de son propre décès. Françoise de Seyssel veuve de Gabriel régna à la place de son fils et dirigea la baronnie jusqu'en 1537. Elle était la cousine de François 1er roi de France qui la naturalisa française en 1536

-Charles : troisième baron jusqu'en 1570. Il était cousin d'Henri II roi de France et d'Emmanuel-Philibert duc de Savoie qui le nomma commandant de la place de Chambéry

-François d'abord baron puis premier marquis d'Aix à compter du 1er mars 1575 et jusqu'en 1592. En 1589, le duc de Savoie Charles-Emmanuel avait nommé ce François de Seyssel commandant de la place de Chambéry pour la défendre contre « les hérétiques de Genève ». Le 16 janvier 1590 ce marquis d'Aix fut nommé gouverneur de Savoie. La capitale du duché de Savoie avait été transférée de Chambéry à Turin en 1562. Un gouverneur représentait le duc à Chambéry.

-Charles-Emmanuel deuxième marquis jusqu'en 1604. Il fut décoré du collier de l'Ordre Suprême de l'Annonciade et accomplit différentes missions pour le compte du duc de Savoie (Charles-Emmanuel 1er) auprès du roi d'Espagne et du roi d'Angleterre.

-Louis, frère du précédent, troisième marquis jusqu'en 1650, chevalier de l'Ordre Suprême de l'Annonciade, maréchal de camp du duc de Savoie (sous la régence de Christine de France). Les deux frères Charles et Louis de Seyssel assassinèrent les 2 seigneurs de Saint Paul à Mouxy (près d'Aix en Savoie) qui avaient eux-mêmes assassiné François le premier marquis d'Aix en 1592. Le 26 juin 1630, Louis XIII roi de France accorda au maréchal de Bassompierre les biens de Louis de Seyssel marquis d'Aix qui avait combattu contre lui dans l'armée du duc de Savoie. Le 6 avril 1631, après un traité de paix, Louis récupéra ses biens.

-Maurice quatrième marquis jusqu'en 1660, fut envoyé en ambassade en 1651 (c'était encore sous la régence de Christine de France) auprès de Philippe IV roi d'Espagne. En 1658 il fut nommé commandant des gardes du duché de Savoie.

-Sigismond cinquième marquis jusqu'en 1692

-François-Joseph sixième marquis jusqu'en 1694

-Victor-Amé septième marquis jusqu'en 1754, filleul du duc de Savoie Victor-Amédée II. En 1706, il prit part à la défense de la ville de Turin assiégée par les Français, en qualité de Major du régiment de Savoie où il fut grièvement blessé le 26 août. Il fut nommé lieutenant général en 1731, gouverneur du château de Milan en 1734 dont le roi de Sardaigne Charles-Emmanuel III s'était emparé et qu'il conserva 2 années. En 1733, il avait acheté le marquisat de Sommariva del Bosco (province de Coni, région Piémont). En 1743/1744, il avait participé à la guerre contre les Espagnols et fut à cette occasion nommé général d'infanterie.

-Joseph Henri Octave, huitième marquis jusqu'en 1762. Fut colonel de cavalerie dans l'armée du roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II (dernier roi de Sardaigne et premier roi d'Italie).

-Victor-Amédée neuvième marquis jusqu'en 1819, chevalier de l'Ordre Suprême de l'Annonciade en 1815, général de cavalerie en 1816 dans l'armée du roi de Sardaigne .

-Thomas dixième marquis jusqu'en 1828, fut député au corps législatif de Paris sous l'empire

-Claude onzième marquis jusqu'en 1862, fit une carrière militaire particulièrement brillante qui lui valut de nombreuses décorations et le grade de lieutenant général en 1861. Il avait pris part à la campagne de Lombardie contre l'Autriche en 1848

-Charles Albert douzième marquis jusqu'en 1893, a vendu le 14 septembre 1866 son château à la ville d'Aix-les-Bains et son parc d'Aix à l'Etat (français)

-Aimar frère du précédent treizième marquis jusqu'en 1895, s'est retiré à Sommariva

del Bosco

-Artem, quatorzième et dernier marquis. Il avait fait les campagnes contre l'Autriche en 1859/1860 en tant que capitaine d'un régiment de lanciers. Il devint colonel en 1885 et général de Brigade en 1886 (dans l'armée italienne). Il fit partie des Savoyards qui préférèrent opter pour l'Italie lors de la réunion de la Savoie et de Nice à la France.

3-Claude de Seyssel le maréchal :

*Il est le fils de Humbert de Seyssel huitième seigneur d'Aix et de Marie de Clermont-Montoison. Il est né vers 1430 et mort en 1500.

*Il épousa le 12 octobre 1437 Aimée de la Chambre dont il n'eut pas d'enfant, mais il y eut un fils naturel nommé Claude aussi.

*Le 8 février 1465 il fut nommé gouverneur du Château, de la ville et du comté de Nice.

*Le 20 mars 1465, il est promu « chevalier du Collier de Savoie »

*Le 25 mars 1465, aux Etats-Généraux de Savoie réunis à Chambéry, Claude de Seyssel conseille au duc de Savoie (Amédée IX) de s'unir à Louis XI roi de France contre Charles le Téméraire duc de Bourgogne

*en 1467 Claude de Seyssel est nommé « grand Maréchal de Savoie » en récompense de ses faits d'armes en Italie contre les habitants de Mondovi qui s'étaient soulevés contre la Savoie.

*en 1470 il devient gouverneur du Piémont et négocie un traité avec le duc de Milan

*en 1471, il accompagna la duchesse de Savoie Yolande de France lorsqu'elle fut libérée par les troupes françaises de Louis XI (frère de Yolande) suite à la prise de la forteresse de Montmélian par le comte de Bresse.

*en 1472, il fit partie du Conseil d'Etat (de Savoie) et du Conseil de régence

*en 1476, C'est Claude de Seyssel qui alla demander à Louis XI de libérer sa sœur (Yolande duchesse de Savoie et régente) qui avait été faite prisonnière par Charles le Téméraire.

4-Claude de Seyssel l'archevêque

*Fils naturel du précédent, il naquit à Aix vers 1450. Il fit ses études à Pavie puis à Turin .

*Il commença une carrière militaire dans les armées du duc de Savoie puis obliqua vers les Ordres.

*On le retrouve archidiacre de l'évêché de Mondovi (en Italie) en janvier 1478, recteur de l'Université de Turin en 1482 et enseignant le droit canonique à Pavie en 1487.

*Le roi de France Charles VIII appela Claude de Seyssel comme conseiller à la Cour de France probablement en 1494

*Lors de l'avènement de Louis XII comme roi de France en 1498, Claude de Seyssel entra au Conseil du Roi avec la fonction de Maître des Requêtes

*Claude de Seyssel accompagna Louis XII lors de la conquête du Milanais en 1494 et fut nommé membre du Sénat de Milan.

*Il accomplit pour le roi de France plusieurs missions diplomatiques notamment auprès du roi d'Angleterre (Henri VII)

*Il devint évêque de Marseille en juin 1509 (la bulle de confirmation du pape Jules II est datée du 3 décembre 1511), puis archevêque de Turin en juin 1517. En 1514, il avait représenté le roi de France (Louis XII) au concile de Latran.

*Claude de Seyssel mourut à Turin le 30 mai 1520. il avait au cours de sa vie écrit de nombreux ouvrages notamment sur le roi Louis XII.

5-Conclusions :

Le point 3 sur les seigneurs, barons et marquis d'Aix est peut-être un peu indigeste à lire. Celles ou ceux qui s'en donneront la peine se rendront compte que la famille de Seyssel fut toujours fidèle à la dynastie Savoie et lui rendit de grands services. Et encore je n'ai pas pris en compte des branches co-latérales de la famille parmi lesquelles il y eut aussi d'illustres serviteurs de la Maison de Savoie.

Or, l'histoire de la Maison de Savoie à cheval sur la France et l'Italie est en fait un trait d'union entre nos deux pays : les « sœurs latines ».

A l'heure où certain(e)s cherchent à éliminer de l'enseignement en France tout ce rattache notre pays au monde « occidental » : latin, grec, histoire de France..., il paraît plus que jamais indispensable de s'intéresser à notre histoire.

En écrivant cela, je pense au baron Achille Raverat (voir la note N°87 http://jean.delisle.over-blog.com/article-le-baron-achille-raverat-114849626.html) qui au dix-neuvième siècle visita de nombreuses communes même les plus petites et les plus reculées pour consigner tout ce qu'il pouvait de leur histoire afin de contribuer à « l'histoire générale de notre chère France »

Pauvre Achille Raverat si il voyait sa chère France....

J.D. 23 mai 2015

médaille recto verso de 1472 frappée pour Claude de Seyssel le maréchal et sceau de Claude de Seyssel l'Archevêquer

médaille recto verso de 1472 frappée pour Claude de Seyssel le maréchal et sceau de Claude de Seyssel l'Archevêquer

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 17:51

C'est en mars 2012 que la ville d'Aix-les-Bains a racheté à l'Etat français un ensemble de bâtiments appelé « Thermes nationaux ». Ces bâtiments avaient été construits par extensions successives entre 1783 et 1970, à l'emplacement d'anciens thermes romains (voir sur mon blog les notes 24 à 26 relatives à Aix au temps romain).

Au moment de la réunion de la Savoie à la France en 1860, une extension des thermes étaient en cours de réalisation. Le second empire acheva les travaux, paya la facture et récupéra pour le compte de l'Etat la propriété des Thermes d'Aix-les-Bains qui furent des thermes nationaux jusqu'à la cession au secteur privé par arrêté du 25 février 2011 publié au J.O. du premier mars 2011 (page 3646). A ce moment là, l'activité thermale avait déjà été transférée dans de nouveaux bâtiments appelés « thermes Chevalley » situés un peu plus haut que les anciens thermes.

La partie en construction au moment de la réunion de la Savoie à la France a été appelée « thermes Pellegrini » du nom de l'architecte. La première pierre (détachée du mont Cenis, dont les travaux du tunnel démarraient également) fut posée le 2 septembre 1857 par Victor-Emmanuel II alors roi de Sardaigne.

La façade de ces thermes « Pellegrini » comporte 3 portes. Au dessus de la porte de gauche en fer forgé (lorsque l'on regarde la façade) figure cette inscription (encore visible aujourd'hui) : « Aquae Gratianae » ce qui peut se traduire par : « ville d'eau de Gratien ». Cette même mention figurait également sur le fronton du bâtiment construit en 1934, mais qui fut détruite lors de la surélévation du bâtiment en 1970. Cela ne signifie pas que l'empereur Gratien fut le fondateur de la ville romaine d'Aix ni même qu'il en fut le restaurateur, cela signifie seulement qu'au moment où ces inscriptions furent apposées, il y avait à Aix-les-Bains des gens qui croyaient que la ville d'Aix avait été restaurée au temps de Gratien et qu'elle avait pris son nom et cela par analogie avec la situation de Grenoble. En effet, l'antique cité de Cularo avait pris, au quatrième siècle, en 381, le nom de Gratianopolis (la ville de Gratien) , qui par évolution a donné l'actuel nom de Grenoble.

Nous n'avons aucune preuve que la ville d'Aix-les-Bains ait pu s'appeler « Aquae Gratianae », faute d'être vérifiée, cette hypothèse n'est cependant pas impossible.

Le nom d'Aix antique : Les Romains donnaient aux villes d'eaux le nom d'Aquae suivi d'un qualificatif. Ainsi Aix-en-Provence s'appelait Aquae Sextiae du nom du consul Sextius qui fit la conquête de la Provence. De même, et par exemple, Dax s'appelait Aquae Tarbellicae, Aix-la-Chapelle : Aquae Granni, Baden : Aquae Helveticae, Wiesbaden : Aquae Mattiacae etc. Parmi toutes les inscriptions romaines qui furent retrouvées au fil des siècles sur le site d'Aix-les-Bains, aucune ne mentionne le nom antique de la ville. Il est seulement fait mention des « aquenses » les habitants de la ville d'eau (cette inscription figure au corpus des inscriptions latines, C.I.L. Volume XII N° 2460). On ne retrouve pas plus le nom antique d'Aix sur une carte ou sur un récit antique.

Les nombreux auteurs qui ont écrit sur Aix dans le passé ont tout imaginé, depuis Cabias en 1623. Une majorité pense qu'Aix aurait pu s'appeler « Aquae Allobrogum » (la ville d'eau des Allobroges) par analogie avec Baden, puis aurait pris le nom d'Aquae Gratianae vers l'an 379.

A l'occasion de la construction du parking de l'Hôtel de Ville d'Aix-les-Bains (place Maurice Mollard, entre la Mairie et les Thermes Nationaux), le service régional de l'archéologie de Lyon fit sur le site une importante campagne de fouilles conduite par Alain Canal en 1988 et 1989. Voilà ce que l'on peut lire dans un rapport daté du 30 novembre 1992 :

« Le hiatus du troisième siècle : la campagne de fouilles 1988-1989 n'a révélé aucun élément , tant en bâtiment qu'en matériel, pour la période allant du IIIe siècle à la fin du IVe siècle. On a donc là un hiatus important qu'il faudrait peut-être mettre en rapport avec les premiers raids alamans . Leurs passages aux conséquences socio-économiques catastrophiques sont connus dans cette région : entre 256 et 260, la villa de Cognin (dans la banlieue sud-ouest de Chambéry) est incendiée ; le même sort est réservé à la villa des Marches (à la limite avec le département de l'Isère), vers 259, alors que Aime (en Tarentaise) est ravagée aux alentours de 270. A la même époque Grenoble et Genève subissent un rétrécissement de leurs contours pour assurer une meilleure défense. L'absence de séquences stratigraphiques liées à cette époque troublée pourrait peut-être s'expliquer par un abandon momentané du site ».

On sait que les Alamans firent partie des vagues d'invasion de l'empire romain y compris en Gaule à partir de l'an 244 et surtout en l'an 253. Il est donc possible que la ville antique d'Aix ait été détruite au IIIe siècle lors des invasions « barbares ».

C'est lorsque le site d'Aix-les-Bains paraît abandonné que surgissent au nord du lac du Bourget, le port romain de Chatillon ainsi que l'atelier de potiers de Portout. Et ceux-ci cessent leurs activités lorsque Aix probablement relevé de ses ruines reprend les siennes. Cela pourrait indiquer que les habitants avaient trouvé refuge à une quinzaine de kms plus au nord. Il n'est donc pas impossible, mais nous n'avons pas de preuves, que la ville antique d'Aix ait été restaurée au temps de Gratien et qu'elle ait pris son nom, et ce d'autant que Gratien fut vainqueur des Alamans en 377.

L'empereur Gratien : Gratien est le fils de l'empereur d'Occident Valentinien 1er et de sa première épouse Severa. Il est également le neveu de Valens empereur romain d'Orient. Il est né en 359 à Sirmium (dans l'actuelle Serbie). Le 24 août 367 (Gratien avait 8 ans), à Amiens, son père le fait proclamer empereur. Mais lors de la mort de Valentinien le 17 novembre 375, l'impératrice Justine, seconde épouse de Valentinien fait proclamer empereur son fils âgé de 4 ans sous le nom de Valentinien II.

Gratien accepta cette situation et partagea le pouvoir avec son demi-frère, mais compte-tenu de l'âge de ce dernier, il gouverna de fait.

En 377 il fut vainqueur des Alamans, en 378 il porta secours, mais arriva trop tard à son oncle Valens aux prises avec les Goths et qui fut tué le 9 août 378 à Andrinople (dans l'actuelle Turquie). Gratien nomma, le 19 janvier 379, Théodose comme successeur à son oncle. Avec Théodose, ils furent vainqueurs des Goths en 380.

Gratien favorisa l'expansion du culte chrétien. Mais en Bretagne (actuelle Grande-Bretagne), les légionnaires élirent un autre empereur : Maxime. Celui-ci envahit la Gaule et Gratien fut tué à Lyon le 25 août 383, il avait 24 ans.

J.D. 25 juin 2013

Nota : sur le passé antique d'Aix-les-Bains, j'ai eu l'occasion de faire une conférence le 6 décembre 2013 à la salle des fêtes de Saint Jean d'Arvey (Savoie) à l'initiative de la bibliothèque municipale.

inscription,photo J.D juin 2013

inscription,photo J.D juin 2013

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 20:06

Josephine.jpg

 

Marie Josèphe Rose Tascher de la Pagerie, plus connue sous le nom de Joséphine, naquit à la Martinique le 23 juin 1763. Elle se maria en France (à Noisy-le-Grand) le 13 décembre 1779 avec le vicomte Alexandre de Beauharnais qui était alors sous-lieutenant. Elle en eut 2 enfants nés à Paris : Eugène le 3 septembre 1781 et Hortense le 10 avril 1783. Joséphine retourna à la Martinique en 1788, mais revint à Paris en 1790, la révolution française avait gagné la Martinique.

En 1789, Alexandre de Beauharnais fut représentant de la noblesse aux Etats Généraux, puis élu à l'Assemblée Constituante dont il devint le président en 1791 après avoir rejoint le groupe des Jacobins.

Après la fin de l'Assemblée Constituante, le 1er octobre 1791, Alexandre réintégra l'armée. En 1793 il fut général de division à l'armée du Rhin. Il lui fut reproché la perte de Mayence en juillet 1793. Arrêté en janvier 1794, il fut emprisonné à la prison des Carmes. Condamné par le tribunal révolutionnaire, il fut guillotiné le 23 juillet 1794.

Joséphine de son côté fut emprisonnée à la même prison le 21 avril 1794 jusqu'au 6 août. En prison elle fit la connaissance de Thérésa Cabarrus (Madame Tallien), elle aussi emprisonnée. C'est pour éviter qu'elle soit guillotinée que son amant Tallien, jacobin proche de Danton et président de la Convention, participe au 9 thermidor (26 juillet 1794) qui permettra d'éliminer Robespierre, Saint Just etc. Pendant que leurs parents étaient en prison, Eugène de Beauharnais « travaillait chez un menuisier pour gagner sa nourriture, tandis qu'Hortense était chez une lingère , où, par pitié, on lui en accordait autant ».

Joséphine fut la maîtresse de Hoche (connu aussi à la prison des Carmes) puis de Barras, l'homme fort du Directoire jusqu'à ce que le dit Barras s'en dé...barasse en la mettant dans les bras du jeune Bonaparte déjà célèbre. Le mariage de Joséphine et de Napoléon fut célébré le 8 mars 1796. Joséphine devint impératrice lorsque Napoléon devint empereur en 1804 puis reine d'Italie lorsque le même Napoléon devint roi d'Italie en 1805.

Ne parvenant pas à donner d'héritier à Napoléon, Joséphine fut contrainte au divorce le 14 décembre 1809.

Elle vint séjourner à Aix-les-Bains en 1810 (pour ne pas être présente à Paris lors de l'arrivée de Marie-Louise) du 15 juin jusqu'au 25 août. Elle séjourna à la villa Chevalley où elle retrouva sa fille Hortense arrivée à Aix le 27 juillet 1810. Joséphine reviendra à Aix fin septembre 1812.

L'illustration jointe représente Joséphine durant son séjour de 1810, dans l'escalier du château du marquis d'Aix, accompagnée de son chien Askim. Le château fut racheté au marquis par la municipalité d'Aix le 14 septembre 1866 pour devenir la mairie d'Aix.

L'illustration est extraite de : « Album de voyage de l'Impératrice Joséphine en Savoie et en Suisse en 1810 » édité par la « Société des Amis de Malmaison ». C'est en 1910 que l'impératrice Eugénie offrit à la Malmaison un recueil de 33 dessins à la mine de plomb relatifs à ce voyage de Joséphine un siècle plus tôt.

Aucun de ces dessins n'est signé et les historiens se sont mis l'esprit à la torture pour en deviner l'auteur. Certains les ont attribués à Hortense qui était une excellente dessinatrice. D'autres dont l'avis semble avoir prévalu, ont attribué ces dessins à Lancelot-Théodore Turpin de Crissé, chambellan de Joséphine.

Sur le témoignage de la comtesse de Kielmansegge, dame de compagnie de Joséphine, les historiens ont classé Turpin de Crissé au nombre des amants de Joséphine. L'un d'eux écrivant même : « Le valet de carreau fit alors une impériale levée ». Pour le premier de l'an 1811, Turpin de Crissé avait offert à Joséphine un jeu de cartes dont il avait lui-même peint les personnages. Joséphine était en dame de cœur, et Turpin de Crissé s'était représenté en valet de carreau.

Cela n'empêcha pas, lorsque l'occasion s'en présenta, que le chambellan passe à l'ennemi et un historien d'écrire : « Au moment où l'issue de la campagne de France paraît fatale, Turpin se retrouve légitimiste et conspire avec une partie de la maison de sa protectrice en faveur des alliés et des Bourbons ».

J.D. 26 mars 2013

La récapitulation par thèmes des notes de ce blog se trouve sur la fiche N° 76.

 

 

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 15:57

En 1078, les Turcs musulmans seldjoukides de Malik Shah 1er, s'emparèrent de Jérusalem, que les Arabes musulmans avaient conquise en 638 (6 ans après la mort de Mahomet). Mais les Arabes avaient toujours laissé aux chrétiens le libre accès aux « lieux saints », tandis que les Turcs, en prenant la ville de Jérusalem, massacrèrent la population, en grande partie musulmane, (au nom de Dieu, cela va de soi) et interdirent l'accès de la ville aux chrétiens.

La même année, les Turcs s'emparèrent de Nicée (aujourd'hui Iznik), ville située près de la mer de Marmara, sur la rive sud et presqu'en face de Constantinople. C'était une grave menace pour l'empire byzantin chrétien ou empire romain d'orient. L'empereur byzantin Alexis 1er Commène fit appel aux Européens.

En 1095, le pape Urbain II convoqua un concile à Clermont (qui ne deviendra Clermont-Ferrand par fusion qu'en 1630) et le 27 novembre 1095, le pape lança un appel à la croisade en vue de retrouver le libre accès aux lieux saints (en outre le saint Sépulcre avait été détruit par les musulmans en 1009) et aussi pour défendre l'empire byzantin. L'appel du pape fut repris par de nombreux prédicateurs dont le plus célèbre est Pierre l'Hermite. Ils prêchaient la croisade parce que « Deus lo volt » (Dieu le veut).

Des groupes se constituèrent un peu dans toute l'Europe et convergèrent vers Jérusalem. Cela fut appelé la première croisade, en fait il y en eut plusieurs dans la même. Chemin faisant certains groupes se livrèrent à des pillages et même à des massacres notamment de communautés juives, toujours au nom de Dieu !

A Paris, le 8 novembre 1793, Manon Roland sur l'échafaud s'écria : « Ô liberté que de crimes on commet en ton nom ! » Mais ce n'est rien dans l'histoire de l'espèce humaine au regard de tous les massacres qui se firent et qui se font encore au nom de Dieu !

Enfin, le 15 juillet 1099, la ville de Jérusalem était prise et un royaume chrétien de Jérusalem se constitua. Godefroy de Bouillon (duc de Basse-Lotharingie, et descendant de Charlemagne), un des principaux chefs de la croisade, ne voulant pas d'un titre de roi, c'est son frère , Baudoin, qui le devint. On sait qu'il y eut conquêtes et reconquêtes successives. Jérusalem fut reprise par Saladin le 2 octobre 1187 et Saint Jean d'Acre, dernier bastion chrétien en terre sainte, retomba entre les mains des musulmans le 18 mai 1291. Cela mit fin à l'ère des croisades.

Sans entrer dans l'histoire des neuf croisades (et même 10, puisqu'il y eut en 1239 une croisade qui ne fut pas numérotée, comme elle se situe entre la sixième et la septième, on pourrait l'appeler la six bis), voici quelle fut la participation des Comtes de Savoie aux croisades, avec comme principale source Samuel Guichenon dans « Histoire généalogique de la royale Maison de Savoie », texte de 1660 :

*Humbert II dit Le Renforcé fut le sixième comte de Savoie de 1094 à son décès en 1103. Il participa à la première croisade.

*Amédée III septième comte de Savoie de 1103 à son décès en 1148, participa d'abord en mai 1104 à une expédition génoise pour libérer Saint Jean d'Acre, puis à la seconde croisade qui eut lieu de 1147 à 1149. Amédée III mourut à Chypre le 30 août 1148. Selon Guichenon, c'est à la suite de cette seconde croisade, que la Maison de Savoie, remplaça dans son blason, l'aigle par la croix blanche qui était le symbole des Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem.

*Thomas 1er neuvième comte de Savoie de 1189 à son décès en 1233. Participa avec de nombreux membres de la noblesse savoyarde à la quatrième croisade qui se déroula de 1202 à 1204 et qui fut prêchée par le pape Innocent III. L'objectif était Jérusalem, mais la croisade fut détournée de son objectif initial au profit des Vénitiens, au temps du doge Enrico Dandolo, et au lieu de prendre Jérusalem, les croisés s'emparèrent de Constantinople, ville chrétienne, capitale de l'empire byzantin, les 12/13 avril 1204. Ils pillèrent la ville durant 3 jours, détruisant un important patrimoine de l'humanité (écrits et sculptures antiques...) sans oublier des massacres et établirent un empire latin de Constantinople. On trouve encore des traces de ce pillage par exemple à Venise avec les lions à l'entrée de l'arsenal ou avec les 4 chevaux de bronze qui se trouvent sur la balustrade au dessus du portail central de la basilique Saint Marc (il s'agit de copies, les originaux étant conservés à l'abri dans la galerie de Saint Marc). Les Byzantins reprirent la ville en 1261, ce qui mit fin à cet empire latin.

Parmi les membres de la noblesse savoyarde, il y avait Pierre de Seyssel, marquis d'Aix. Il rapporta à Aix un morceau de la Sainte Croix. Il s'agissait de la croix qu'Hélène la mère de l'empereur Constantin avait retrouvée à Jérusalem en 326, en faisant effectuer des fouilles dans la grotte du tombeau du Christ au dessus de laquelle l'empereur Hadrien avait fait élever un temple dédié à Vénus.

Arrivé à Aix, probablement en 1205, ce morceau supposé de la vraie croix fut placé dans un reliquaire et vénéré dans une église qui se trouvait sur l'actuelle place Maurice Mollard. Cette église appelée de Sainte Marie avait pris la place d'un monument romain. L'église changea de nom pour s'appeler église Sainte Croix à partir de 1205. La présence de la relique amena à Aix de nombreux pèlerinages dont le plus célèbre reste celui de Saint François-de-Sales en 1594.

Officiellement la relique de la Sainte Croix fut remise le 29 ventôse an II (19 mars 1794) avec tous les objets de piété au directoire du district révolutionnaire de Chambéry (voir sur mon blog la note intitulée « La Révolution française et la Savoie») http://jean.delisle.over-blog.com/article-la-revolution-francaise-et-la-savoie-109795056.html). Dans « L'Histoire d'Aix-les-Bains », Jules de Mouxy de Loche explique en 1898, que la relique de la croix avait été cachée par la famille Despine et restituée par un baron Despine à l'église d'Aix après le rétablissement du culte. Monseigneur Bigex évêque de Chambéry en reconnut l'authenticité lors d'une visite qu'il fit à Aix le 1er mai 1826 (voir dans la réédition du livre de Jules de Mouxy de Loche de 1978 chez Laffitte Reprints à Marseille, tome 1 pages 551 et suivantes). L'église Sainte Croix fut démolie au début du XXe siècle après l'inauguration de la nouvelle église Notre Dame. Des vitraux, statues et reliques furent transportés dans la nouvelle église, mais on ne parla plus de la sainte Croix, il semble que les reliques n'aient plus le vent en poupe.

La fin des croisades ne mit pas fin pour autant aux guerres entre Orient et Occident, entre monde musulman et monde chrétien. On peut penser que cela se situe dans un cadre historique plus vaste, dans une lutte millénaire entre Orient et Occident allant de la guerre de Troie à la situation actuelle et passant par les guerres médiques, les guerres puniques, les croisades etc. Quant aux musulmans, depuis le tout début du huitième siècle, c'est-à-dire depuis treize siècles, ils ont l'idée fixe d'envahir l'Europe pour l'islamiser (l'invasion musulmane de l'Europe par l'Espagne commença dès l'an 711). La Maison de Savoie prit amplement sa part dans la défense de l'Europe chrétienne :

*Amédée V, quatorzième comte de Savoie de 1285 à 1323. En 1315, sa flotte délivra Rhodes assiégée par les Ottomans. C'est à la suite de cette expédition que F.E.R.T. (Fortitudo ejus Rhodum tenuit : son courage a sauvé Rhodes) devint la devise de la Maison de Savoie (voir Alexandre Dumas « La Royale Maison de Savoie », éditions La Fontaine de Siloé 1998, tome 1 page 8).

*Amédée VI dit le Comte Verd (avec un « d » selon l'orthographe en usage au temps du Comte), dix-septième comte de Savoie de 1343 à son décès en 1383. En 1366, le Comte Verd alla porté secours à son cousin l'empereur byzantin Jean V Paléologue qui avait été attaqué par les Turcs et les Bulgares et qui était retenu prisonnier en Bulgarie. La victoire d'Amédée VI sur les Turcs à Gallipoli avait assuré provisoirement la survie de l'empire byzantin. Après avoir vaincu les Turcs, le comte Verd envahit la Bulgarie, s'empara de plusieurs villes et assiégea Varna. Le roi de Bulgarie accepta alors de libérer Jean V Paléologue qui put reprendre son trône à Constantinople. Les Bulgares durent regretter leur alliance avec les Turcs car en 1396, ils furent envahis par les Ottomans et ne retrouvèrent leur indépendance qu'en 1878 soit 5 siècles plus tard.

*En 1396, Humbert le Bâtard (fils d'Amédée VII, le comte Rouge, et de Françoise Arnaud de Bourg-en-Bresse) participe avec 70 chevaliers savoyards à une croisade organisée par Sigismond roi de Hongrie. Ils furent fait prisonniers à Nicopolis (dans l'actuelle Bulgarie) par le sultan Bajazet. Ils ne furent libérés contre rançon qu'en 1402 et parce que Bajazet avait lui-même été vaincu par Tamerlan (venu d'Ouzbékistan et qui avait sa capitale à Samarcande).

*Emmanuel-Philibert dit Tête de Fer, dixième duc de Savoie de 1553 à 1580. En 1571, trois galères de la flotte d'Emmanuel-Philibert, parties de Nice et commandées par l'amiral André Provana de Leyni, participèrent à la bataille navale de Lépante le 7 octobre 1571, bataille au cours de laquelle les Ottomans perdirent 240 navires et 30.000 hommes.

*Prince Eugène de Savoie-Carignan, petit fils de Charles-Emmanuel onzième duc de Savoie. Le prince Eugène s'était mis au service de la Maison d'Autriche. Il fut nommé Feld-maréchal en 1687 puis Feld-maréchal général en 1693. Il fut principalement chargé d'arrêter l'invasion musulmane de l'Europe par l'Est. Il infligea aux armées ottomanes de terribles défaites au terme de victoires à Zenta en Serbie le 11 septembre 1697, à Petrovaradin en Serbie le 5 août 1716, à Timisoara en Roumanie en août 1716 ou à Belgrade en Serbie, le 22 août 1717.

J.D. 8 octobre 2012, mise à jour le 11 novembre 2014

 

Liens entre l'empire byzantin et la Maison de Savoie au quatorzième siècle

Liens entre l'empire byzantin et la Maison de Savoie au quatorzième siècle

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 15:44

En moins d'un siècle (de 1775 à 1851), huit Marie qui furent reines vinrent à Aix-les-Bains :

 

Marie-Antoinette:

Née à Séville le 17 novembre 1729, décédée à Moncalieri le 19 septembre 1785. Inhumée à la basilique de Superga.

Fille de Philippe V roi d'Espagne et d'Elisabeth Farnèse, elle épousa le 31 mai 1750 à Oulx (Piémont) Victor-Amédée III qui devint le 3ème roi de Sardaigne en 1773. Ils eurent 12 enfants dont dix survécurent. Ils firent plusieurs séjours à Aix-les-Bains

*le 6 juillet et le 24 août 1775,

*en 1784 pour inaugurer les nouveaux thermes (les premiers thermes dignes de ce nom à Aix-les-Bains depuis la disparition des thermes romains probablement au cinquième siècle). Dans le tome I de son « Histoire d'Aix-les-Bains » paru en 1898, Jules de Mouxy de Loche écrit : « En 1784, le roi et sa cour viennent à Aix et inaugurent le bâtiment royal des bains ».Dans le tome II en 1900, il ajoute : « en 1784, nous avons vu au chapitre VI que le roi vint cette année là inaugurer le bâtiment des bains. On ne trouve aucun récit de cette cérémonie ».

*en 1788

 

Marie-Clotilde:

Née à Versailles le 23 septembre 1759, décédée en Sardaigne le 7 mars 1802

Fille de Louis Ferdinand (fils de Louis XV) et de Marie-Josèphe de Saxe. Marie-Clotilde est donc la sœur de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X qui furent tous les trois rois de France. Elle est également la sœur d'Elisabeth qui sera guillotinée le 10 mai 1794, la belle-sœur de Marie-Antoinette guillotinée le 16 octobre 1793, la cousine de la Princesse de Lambale qui fut violée en public, sa tête découpée au couteau sur une borne de la rue Pavée à Paris fut mise au bout d'une pique et un cortège alla la présenter à Marie-Antoinette le 3 septembre 1792 (voir le récit de cette exécution dans Max Gallo, « la révolution française » XO éditions, 2008, tome 1 page 312), et la tante de Louis XVII mort à la prison du Temple le 8 juin 1795.

Epousa à la Sainte Chapelle de Chambéry le 6 septembre 1775 Charles Emmanuel IV qui sera roi de Sardaigne à partir de 1796. Marie-Clotilde fut déclarée « vénérable » par le pape Pie VII le 10 avril 1808.

Elle séjourna à Aix-les-bains en 1775 (dans la suite de Victor Amédée III), du 29 juillet au 11 août 1784, du 9 au 18 septembre 1784, du 6 au 18 juillet 1786 et en 1789.

 

Marie-Louise:

Marie-Louise d'Autriche est née à Vienne le 12 décembre 1791 et décédée à Parme le 17 décembre 1847. Elle est inhumée dans la crypte de l'église des Capucins à Vienne.

Elle est la fille de l'empereur François II et de Marie-Thérèse de Bourbon-Parme.
Elle épousa Napoléon 1er en avril 1810 et donna naissance au Roi de Rome le 20 mars 1811. En épousant Napoléon, elle devint Impératrice des Français mais aussi Reine d'Italie puisque Napoléon s'était fait sacrer roi d'Italie en 1805.

Lors du premier exil de Napoléon (à l'Ile d'Elbe), Marie-Louise vint en séjour à Aix du

17 juillet au 8 septembre 1814. Napoléon la suppliait de venir le rejoindre à l'ile d'Elbe, mais la Cour d'Autriche avait envoyé à Aix le comte de Neipperg, qui persuada Marie-Louise de ne pas rejoindre Napoléon, puis devint l'amant de Marie-Louise, lui fit 4 enfants dont 2 nés en 1817 et 1819 survécurent. Le Roi de Rome, lui était retenu à Vienne. Le Congrès de Vienne donna à Marie-Louise le titre de Duchesse de Parme, Plaisance et Guastalla. Elle s'installa à Parme où elle régna. Le 8 août 1821 elle épousa Niepperg. Après le décès du dit Niepperg (le 22 février 1829), elle se maria une troisième fois le 17 février 1834. Entre temps, l'Aiglon, fils de Napoléon était décédé à Vienne le 22 juillet 1832.

On remarque que Marie-louise quitta la France en partant d'Aix...les Bains et que Napoléon quitta la France en 1815 pour Sainte Hélène en partant de l'île...d'Aix.
A Parme, le musée "Glauco-Lombardi" contient beaucoup de souvenirs de Marie-louise"

 

Marie-Thérèse:

Marie-Thérèse d'Autriche d'Este est née à Milan le 1er novembre 1773 et décédée à Genève le 29 mars 1832.

Elle est la fille de Ferdinand d'Autriche d'Este (qui fut gouverneur de la Lombardie) et de Marie Béatrice d'Este. Elle se maria le 25 avril 1789 avec Victor-Emmanuel 1er qui deviendra roi de Sardaigne en 1802.

Ils eurent 7 enfants dont 6 survécurent. Ils vinrent à Aix du 19 juillet au 23 août 1816

 

Marie-Christine:

Marie-Christine de Bourbon est née le 17 janvier 1779 à Caserte (Campanie) et décédée à Savone (Ligurie) le 11 mars 1849.

Elle est la fille de Ferdinand 1er roi des deux-Siciles et de Marie-Caroline (fille de l'empereur d'Autriche François 1er et par conséquent sœur de Marie-Antoinette qui épousa Louis XVI et tante de Marie-Amélie qui épousa Louis-Philippe qui devint roi de France après la révolution de 1830).

Elle épousa le 6 avril 1807 Charles-Félix qui devint roi de Sardaigne en 1821. Sans descendance.

Charles-Félix et Marie-Christine prirent une part importante dans le rachat et la restauration de l'abbaye d'Hautecombe où ils sont tous deux inhumés.

Ils firent 4 séjours à Aix-les-Bains en 1824, 1826, 1828, 1830. Après le décès de Charles-Félix en 1831, Marie-Christine revint encore à Aix en 1833 et 1843.

Le 29 juillet 1824, ils avaient inauguré le « Cercle Royal des Etrangers » premier Casino d'Aix-les-Bains qui se tint dans l'actuelle Mairie avant la construction d'un autre casino. Mais c'est dans ce premier cercle que Balzac situe certaines scènes de « Peau de chagrin »

Le 19 septembre 1829, 2 cloches baptisées Charles-Félix et Marie-Christine furent bénies pour prendre place dans le clocher reconstruit de l'église Sainte Croix (église qui se situait sur l'actuelle place Maurice Mollard et qui fut démolie en 1905 lors de la construction de l'église Notre-Dame).

 

Marie-Amélie:

Marie-Amélie de Bourbon-Siciles est née à Caserte (Campanie) le 26 avril 1782 et décédée en Angleterre le 24 mars 1866. Elle se maria à Palerme le 25 novembre 1809 avec Louis-Philippe qui deviendra roi de France après la révolution de 1830. Ils eurent 10 enfants dont 8 survécurent.

Elle est la fille de Ferdinand 1er roi des Deux-Siciles et de Marie-Caroline (sœur de Marie-Antoinette qui fut reine de France et de Marie-Christine qui fut reine de Sardaigne). D'abord inhumée avec son mari en Angleterre (où ils s'étaient réfugiés après la révolution de 1848), ils furent transférés le 9 juin 1876 à la chapelle royale Saint Louis à Dreux.

Marie-Amélie était non seulement la nièce de Marie-Antoinette et de Marie-Christine mais elle fut aussi la tante de Marie-Louise, seconde épouse de Napoléon 1er.

Ils vinrent à Aix-les-Bains en juillet 1826.

 

Marie-Thérèse:

Marie-Thérèse de Habsbourg-Toscane est née à Vienne le 21 mars 1801 et décédée à Turin le 12 janvier 1855. Elle est inhumée à la basilique de Superga.

Elle est la fille de Ferdinand III Grand duc de Toscane et de Louise de Bourbon-Siciles.

Le 3 septembre 1817, à Florence elle épousa Charles-Albert qui deviendra roi de Sardaigne en 1831. Ils eurent 3 enfants et sont inhumés tous deux à Superga.

Ils vinrent à Aix en juin 1834 pour l'inauguration des thermes dits Albertins, en octobre 1839 pour l'inauguration de la liaison fluviale Aix-Lyon par le canal de Savières réaménagé. Ils revinrent également en 1845.

 

Marie-Adélaïde:

Marie-Adélaïde de Habsbourg-Lorraine est née à Milan le 3 juin 1822, décédée à Turin le 20 janvier 1855. Elle est inhumée à Superga. Elle est la fille de l'archiduc Rainier vice-roi du royaume lombard-vénitien et de Marie-Elisabeth sœur de Charles-Albert qui fut roi de Sardaigne.

A Stupini (près de Turin), elle épousa le 12 avril 1842 son cousin Victor-Emmanuel II qui fut roi de Sardaigne en 1849 (puis roi d'Italie en 1861 mais Marie-Adélaïde était décédée). Ils eurent 8 enfants dont 5 survécurent. Ils inaugurèrent le Casino Grand Cercle d'Aix-les-Bains le 30 mai 1850. A la suite, ils firent don de leurs portraits peints par Gonin, artiste de Turin très réputé. Ces deux tableaux furent inaugurés par une fête spéciale le 29 juin 1851.

 

Synthèse:

Cette liste montre l'importance de la ville d'Aix-les-Bains à l'époque concernée. Elle fait apparaître de nombreux liens familiaux. A force d'alliances par mariage entre toutes les Cours d'Europe, dans ces Cours, tout le monde finissait par être en famille avec tout le monde. Cela explique aussi le retentissement qu'eut en Europe le couperet de la guillotine lorsqu'il tomba sur le coup de Louis XVI, de sa sœur Elisabeth ou de Marie-Antoinette.

J.D. 27 août 2012

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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 20:41

Parmi les nombreuses personnalités qui fréquentèrent la station thermale savoyarde au XIXe siècle, deux femmes, qui ont beaucoup de points en commun (même si elles ne se connurent pas, 48 années les séparent), ont laissé un souvenir particulier. Il s'agit d'Hortense de Beauharnais et de Marie de Solms.

 

Hortense de Beauharnais:

Elle naquit à Paris le 10 avril 1783. Elle est la fille de Marie-Josèphe Rose Tascher de La Pagerie (plus connue sous le nom de Joséphine) et du vicomte Alexandre de Beauharnais guillotiné à Paris le 23 juillet 1794; Hortense avait 11 ans.
Joséphine elle-même fut emprisonnée du 21 avril au 6 août 1794. Sortie de prison, Joséphine fut la maîtresse de Paul Barras avant que le dit Barras ne la mette dans les bras de Napoléon Bonaparte que Joséphine épousa le 8 mars 1796.

Napoléon naquit le 15 août 1769 et Joséphine le 23 juin 1763. A l'âge de 24 ans, le 22 décembre 1793, Napoléon était général de brigade et en octobre 1795 général de division. On sait qu'il fut premier consul après le coup d'état du 18 brumaire (9 novembre 1799) et qu'il fut empereur en 1804. Avec le mariage de sa mère, Hortense devenait la belle-fille du maître de la France.

Hortense avait reçu une très bonne éducation à la pension de Madame Campan à Saint Germain-en-Laye. Elle avait des dons dans beaucoup de domaines : dessin, peinture, chant, musique... Elle montrera bien d'autres qualités dans les périodes difficiles (durant l'exil de l'empereur à l'île d'Elbe, durant les 100 jours etc). A propos de l'un de ses séjours à Aix-les-Bains voici ce qu'écrit G. Pérouse en 1922 (dans « la vie d'autrefois à Aix-les-Bains ») : « Pendant les séjours d'Hortense les discussions sont animées avec Madame de Staël. La conversation, vive et générale , aisée, guidée par des gens qui possédaient encore cet art, faisait les délices de tous, à la table d'hôte, quand le dîner, qu'on prenait à cinq heures y réunissait les habitués ».

Pensant consolider les relations entre les familles Bonaparte et Beauharnais, sa mère maria Hortense avec Louis Bonaparte l'avant dernier des frères de Napoléon. Ce mariage eut lieu le 4 janvier 1802. Il se fit pour « raison d'état » contre la volonté et de Louis et d'Hortense. Il ne fut pas heureux. Par ce mariage, Hortense qui était déjà la belle-fille de Napoléon devint aussi sa belle-sœur et du même coup la belle-sœur de sa mère Joséphine, curieux !

Par la volonté de Napoléon, Louis devint roi de Hollande à compter du 5 juin 1806. Il s'installa d'abord à La Haye puis à Utrecht en 1807 et à Amsterdam en 1808. Hortense suivit, elle devint reine de Hollande. Mais le climat de la Hollande ne lui plaisait pas plus que son mari et elle saisit toutes les occasions pour s'éloigner de l'une (la Hollande), comme de l'autre (le mari). Malgré tout, Louis et Hortense eurent officiellement 3 enfants :

*Napoléon Louis Charles Bonaparte né le 10 octobre 1802 (mort en 1807)

*Napoléon Louis né le 10 octobre 1804 (mort en Italie en 1831)

*Charles Louis Napoléon né le 20 avril 1808 (mort le 9 janvier 1873 après avoir régné sous le nom de Napoléon III).

Certains historiens se sont demandés si le premier de ces 3 enfants était un fils de Louis ou de Napoléon. Suétone, historien romain du second siècle de notre ère écrit (dans Vies des douze Césars, livre premier en L) que César parmi ses maîtresses eut en même temps Servilia (mère de Marcus Brutus) et sa fille Tertia. L'ambitieux Bonaparte devait connaître par cœur la vie de César. Voulut-il l'imiter ? On ne le saura probablement jamais.

Quant au troisième fils, Louis ne le reconnut que sur l'insistance de Napoléon et encore pour « raison d'état ». Il est vrai que la rumeur hollandaise avait fait de l'amiral Verhuel l'amant de la belle Hortense. Lorsque l'on regarde les portraits de Napoléon III et de Louis Bonaparte son père officiel, il est difficile même avec de la bonne volonté de trouver une ressemblance !

Louis prétendit diriger la Hollande sans tenir compte des grandes visées stratégiques de son frère Napoléon ce qui amena la brouille entre les 2 frères. Louis abdiqua le 1er juillet 1810 en faveur de son fils Napoléon Louis qui ne fut roi de Hollande que jusqu'au 13 juillet 1810, date à laquelle Napoléon annexa la Hollande à la France. En même temps que son abdication, la séparation de Louis et d'Hortense devint définitive.

Hortense eut un autre amant en France : Charles de Flahaut, fils naturel de Talleyrand et de la comtesse de Flahaut. Hortense avait fait sa connaissance à l'occasion d'une réception aux Tuileries fin 1803 (selon Jean-Marie Rouart) ou début 1804 (selon André Castelot). Cette première rencontre a été décrite par une dizaine d'auteurs.

Hortense fit un premier séjour à Aix-les-Bains en 1810 (du 27 juillet au 21 septembre). Elle logea à la villa Chevalley où cette année là se trouvait également sa mère Joséphine qui avait divorcé de Napoléon le 15 décembre 1809. A l'époque, Aix-les-Bains fut très fréquentée par les proches du pouvoir impérial. Sur toutes ces personnalités qui séjournèrent à Aix entre 1808 et 1815, il existe de très nombreux récits. On pourra consulter par exemple le texte de Paul Couturier (un dentiste aixois qui s'intéressa à l'histoire locale dans les années 1960/1970) : « Aix-les-Bains depuis 4000 ans », avec particulièrement une page croustillante sur Pauline Bonaparte !

Hortense revint à Aix les années suivantes. Trois de ses séjours sont particulièrement à remarquer : ceux de 1811, 1813 et 1815.

en 1811: Hortense arriva à Aix début juillet et vers le 15 septembre, elle accoucha secrètement d'un garçon, fils de Charles de Flahaut. Le lieu de la naissance n'est pas connu. Pour certains auteurs, l'accouchement se fit dans une chaumière près d'Aix, pour d'autres, en Suisse enfin pour une dernière catégorie, Hortense était retournée à Paris pour accoucher. Quoi qu'il en soit, un couple de Parisiens modestes dénommés Demorny, servit de prête-nom et déclara la naissance de l'enfant à l'état civil de la ville de Paris le 21 octobre 1811, sous le nom de Charles Demorny. Peu de temps après cette déclaration, le couple disparut et la comtesse de Flahaut (grand-mère de l'enfant et entre-temps remariée de Souza) le récupéra et l'éleva. Devenu adulte Charles Demorny s'auto-proclama Comte Charles de Morny. Ce faux comte devint vrai duc en 1862 alors que son demi-frère était empereur (Napoléon III).

Charles de Morny rencontra Napoléon pour la première fois en janvier 1849 alors que Napoléon était devenu le premier (et le dernier) président de la seconde République française. Il devint alors le principal partisan de son frère et l'aida dans la préparation du coup d'état du 2 décembre 1851. Cette préparation fut financée par les maîtresses respectives : l'Anglaise Harriet Howard pour Napoléon et la comtesse belge Fanny Le Hon pour De Morny.

Hortense ne revit son fils Charles qu'une fois, en présence de Talleyrand à Aix-la-Chapelle fin juin 1829.

En 1813: Cette année là, Hortense arriva à Aix fin mai accompagnée de son amie Adèle de Broc qu'elle avait connue à la pension de Madame Campan. Cette Adèle née Auguié le 11 janvier 1786 s'était mariée le 11 avril 1807 avec le baron Louis De Broc qui mourut à Milan le 11 mars 1810. Devenue veuve, Adèle s'était mise au service d'Hortense (sa sœur avait épousé le maréchal Ney). Le 10 juin 1813, lors d'une promenade aux gorges du Sierroz, Adèle fit un faux pas, chuta et se noya dans le Sierroz. Hortense fut inconsolable de la perte de son amie. Très croyante on peut imaginer qu'elle prit ce décès pour une punition de Dieu. Elle avait peut-être déjà eu le même sentiment lors du décès de son fils aîné en 1807. En mémoire de son amie, Hortense fit un don de 10.000 francs pour financer la création de 10 lits pour les indigents à l'hospice des sœurs de Saint Joseph à Aix-les-Bains. Cette création fut confirmée par un décret signé le 27 août 1813 du quartier général de Dresde par Napoléon alors en campagne. Dans son « Histoire d'Aix-les-Bains », Jules de Mouxy de Loche publie en 1900 et en annexe, une lettre de la Reine Hortense au syndic de la ville datée du 10 janvier 1836 et par laquelle elle participe aux dépenses de cet hospice. En 1813, Hortense quitta Aix fin août.

En 1815: Hortense revint à Aix après la défaite de Waterloo (18 juin 1815). Elle n'en repartira que le 28 novembre pour la Suisse. Durant ce séjour, Louis Bonaparte, qui avait obtenu une décision de justice favorable fit enlever Napoléon Louis. Il avait réclamé seulement la garde de cet enfant, ce qui semble confirmer qu'il n'avait pas l'impression d'être le père du troisième fils d'Hortense. Dans les mêmes moments Hortense apprenait que Charles de Flahaut son amant l'avait abandonnée pour une autre maîtresse. Entre-temps, Joséphine était décédée (le 29 mai 1814) à la Malmaison.

 

En 1814, lors de la première restauration, Louis XVIII avait donné à Hortense le titre de duchesse de Saint Leu, mais après Waterloo elle fut interdite de territoire en France. En 1817 elle acheta le château d'Arenenberg sur les rives du lac de Constance, côté suisse. C'est là que fut élevé le futur Napoléon III ainsi que son cousin Jérôme Bonaparte dit Plon-Plon (fils de Jérôme Bonaparte frère de Napoléon) qu' Hortense récupéra lorsqu'il se trouva orphelin. Dans son "histoire d'Aix-les-Bains", Jules de Mouxy de Loche écrit en 1900 : "La reine Hortense quitta Aix le 28 novembre 1817 pour habiter le château d'Arenenberg".

Hortense décéda le 5 octobre 1837 à Arenenberg. Son fils (le futur Napoléon III) lui fit élever un tombeau dans l'église Saint Pierre-Saint Paul de Reuil Malmaison qui fut inauguré le 20 avril 1848. En 1906, Eugénie (belle-fille d'Hortense) fit don du château d'Arenenberg au canton suisse de Thurgovie qui le transforma en musée.

 

Marie de Solms:

Marie-Laetitia-Studolmine Bonaparte-Wyse naquit le 25 avril 1831 à Waterford en Irlande. Officiellement, elle est la fille de Thomas Wyse et de Laetitia Bonaparte.

Thomas Wyse (9.12.1791/16.4.1862) fut député aux Communes puis ambassadeur à Athènes. Il épousa le 4 mars 1821 Laetitia Bonaparte avec qui il eut 2 enfants, puis le couple se sépara. Laetitia eut alors 3 autres enfants avec un amant le capitaine Studholm John Hodgson. Mais ces 3 derniers enfants, dont Marie-Laetitia, portèrent le nom de Bonaparte-Wyse comme les 2 premiers enfants de Laetitia Bonaparte.

Cette Laetitia était la fille d'Alexandrine Bleschamp, seconde épouse de Lucien Bonaparte frère de Napoléon qui prit une part déterminante dans le coup d'état du 18 Brumaire.

Marie fut placée dans un couvent à Paris où elle reçut une excellente éducation. Elle parlait couramment le français, l'anglais, l'allemand, l'espagnol et l'italien. Elle avait également appris la miniature, la peinture, la sculpture, la caricature, la musique etc.

Marie épousa le 12 décembre 1848 à Boulogne-sur-Seine un aristocrate allemand : le comte Frédéric de Solms. Peu de mois après le mariage, Frédéric de Solms partit pour les Etats-Unis dont il ne reviendra qu'en 1863 pour mourir à Turin, laissant sa fortune à Marie. Laissée seule, Marie avait pris un amant : le comte Alexis de Pomereu dont elle aura un enfant né à Rome le 21 janvier 1852 mais qui portera le nom d'Alexis de Solms. Lors de sa mort le 12 août 1870, Alexis de Pomereu lèguera sa fortune à son fils Alexis de Solms.

A Paris, Marie et sa mère Laetitia tinrent salon qui fut fréquenté par tous les grands écrivains de l'époque. Dans son ouvrage publié en 1990, « Marie de Solms, femme de lettres », Zoltan-Etienne Harsany en fournit des listes.

Après le coup d'état du 2 décembre 1851, Marie de Solms manifesta son opposition à Napoléon (III). Cela valut à Marie d'être expulsée de France. En même temps Napoléon III prétendit lui interdire de porter le nom de « Bonaparte », ce qui fut un comble quand on sait les suspicions qui existèrent dès l'époque sur la paternité de Louis Bonaparte.

Marie voyagea d'abord en Italie puis arriva à Aix-les-Bains le 9 août 1853 accompagnée de son frère Lucien Bonaparte-Wyse, mais qui n'était pas plus Wyse que Marie (ce Lucien obtiendra par contrat du 23 mars 1878 de réaliser le canal de Panama, mais ce n'est pas lui qui le fera).

La ville d'Aix ayant plu à Marie, le comte Alexis de Pomereu acheta des terrains situés le long de l'avenue dénommée aujourd'hui de Marie de Solms et Marie y fit construire d'abord un chalet puis un théâtre.

Marie tint à nouveau salon où revinrent un certain nombre des habitués du salon de Paris ainsi que des nouveaux dont Victor-Emmanuel II, Urbano Rattazzi, Giuseppe Garibaldi...

Outre le salon, Marie fait vivre son théâtre et fonde une revue artistique et littéraire en 1858 : « Les matinées d'Aix-les-Bains » qui deviendront « le journal du chalet » en 1863 puis « les soirées d'Aix-les-Bains » en 1865.

Pour alimenter sa revue et animer son théâtre Marie se fit auteur (e) d'un grand nombre d'articles, de pièces de théâtre, d'œuvres diverses (poèmes, romans, nouvelles...) dont la liste est impressionnante. Beaucoup d'écrivains collaborèrent, certains même n'hésitèrent pas à se produire sur les planches. Par son salon, sa revue et son théâtre, Marie collabora grandement à la réputation d'Aix.

Après le décès de Fréderic de Solms début 1863, Marie se remarie à Turin le 3 février 1863 avec Urbano Rattazzi qui fut Président du Conseil des Ministres du nouveau royaume d'Italie de 1862 à 1867. Marie le suit à Turin puis à Florence lorsque la capitale du nouveau royaume passe de Turin à Florence (en 1866). Là Marie tient encore salon et publie « Les Matinées Florentines », ce qui ne l'empêche pas de continuer à faire des séjours à Aix. En 1871, Marie donne naissance à une fille Isabelle-Roma

Après le décès d'Urbano Rattazzi le 5 juin 1873, Marie se marie une troisième fois en 1877 avec Don Luis de Rute y Ginez député aux Cortès espagnoles et secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur. Marie le suit à Madrid où elle tient un nouveau salon et fonde « Les Matinées Madrilènes ».

Le 26 octobre 1885, à l'âge de 54 ans, Marie donne naissance à une fille Laetitia Dolorès Isabelle Marguerite surnommée Lola. Mais le 14 septembre 1888, alors que Lola n'a pas encore 3 ans, lors d'un séjour à Aix-les-Bains, Lola est écrasée par un omnibus rue de la gare ! Marie fit inhumer sa petite Lola à Aix-les-Bains, elle sculpta elle-même le buste de sa fille. Quelques mois plus tard, le 6 avril 1889, c'est Don Luis de Rute qui décède à Grenade et Marie se retrouve veuve pour la troisième fois.

Elle s'installe à Paris 23 Bd Poissonnière et écrit encore dans la « Revue Internationale ». En 1897 elle assiste à La Haye au premier congrès pour la Paix.

Marie décède à Paris le 6 février 1902 et rejoint sa petite Lola à Aix le 8 février.

 

Similitudes:

Hortense et Marie furent deux femmes d'une grande intelligence avec de multiples dons, toutes deux eurent des liens avec les Bonaparte. Voir annexe ci après pour s'y retrouver.

Elles vécurent toutes deux sous l'empire napoléonien dont elles connurent toutes deux l'écroulement : à Waterloo le 18 juin 1815 pour l'une à Sedan le 2 septembre 1870 pour l'autre.

Elle furent toutes deux mariées jeunes. Hortense eut 4 enfants d'un mari et de deux amants (peut-être trois?). Marie eut 3 enfants d'un amant et de deux maris. Elles perdirent toutes deux un enfant en bas âge.

Toutes deux firent des séjours à Aix-les-Bains, où elles ont laissé leur empreinte l'une dans le nom de « l'hôpital de la Reine Hortense » l'autre dans le nom de l'avenue « Marie de Solms ».

 

Annexe sur les Bonaparte:

Maria Letizia (appelée Letizia ou Laetitia) Ramolino (1750/1836) épousa Charles Bonaparte (1746/1785) en 1764. Ils eurent 13 enfants dont 8 seulement survécurent :

*Joseph: (1768/1844) épouse Julie Clary en 1794. devint roi de Naples de 1806 à 1808 puis roi d'Espagne de 1808 à 1813. Eut 2 filles : Zenaïde (1801/1854) et Charlotte (1802/1839). Cette Charlotte épousa son cousin Napoléon Louis second fils d'Hortense.

*Napoléon: (1769/1821)

*Lucien: (1775/1840) marié à Christine Boyer en 1795, eurent 2 filles, puis marié avec Alexandrine Bleschamp dont il eut 9 enfants. Fut député au Conseil des 500, ministre de l'Intérieur en 1800 puis ambassadeur en Espagne en 1800. Fut prisonnier des Anglais de 1810 à 1814

*Elisa: (1777/1820) fut princesse de Lucques et de Piombino et Grande Duchesse de Toscane, fut mariée avec Félix Bacchiochi. Ils eurent 5 enfants dont une fille nommée Napoléone

*Louis(1778/1846) voir ci dessus à Hortense

*Pauline: (1780/1825) : mariée en juin 1797 au général Leclerc mort en 1802 puis remariée en 1803 au prince Borghèse que Napoléon chargea d'administrer la partie de l'Italie qu'il avait annexée à la France.

*Caroline: (1782/1839) épouse Murat en 1800. Il devient roi de Naples en 1808. Caroline poussera Murat à trahir Napoléon en 1813 pour tenter de conserver son trône. Avec Murat, elle eut 4 enfants.

*Jérôme: (1784/1860) roi de Westphalie en 1807. Avait épousé aux Etats-Unis en 1803 Elisa Patterson dont il eut un fils : Jérôme

Remarié en 1807 avec Catherine de Wurtemberg dont il eut 3 enfants : 1 Jérôme, une Mathilde et 1 Napoléon. C'est ce dernier qui fut aussi appelé Jérôme et surnommé Plon-Plon. (Il épousa en 1859 Clotilde de Savoie fille de Victor-Emmanuel II).

J.D. 24 août 2012

dernière mise à jour le 28 août 2012

 

 

Portraits : Hortense de Beauharnais (en haut) et Marie de Solms

Portraits : Hortense de Beauharnais (en haut) et Marie de Solms

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 18:43

 

AIX-les-BAINS AU TEMPS DE LA ROME ANTIQUE

 

1-L'OCCUPATION LOINTAINE DANS LA REGION:

Les rives du lac du Bourget connurent l'occupation humaine de très longue date. Le niveau du lac ayant varié au cours des âges, des sites en bord d'eau se sont retrouvés sous l'eau dans des périodes plus récentes. Au XIXe siècle et surtout dans la seconde moitié du XXe siècle, des plongeurs purent explorer les sites les plus anciens et spécialement les plongeurs du CALAS (Centre d'Archéologie Lacustre d'Aix en Savoie). Grâce à l'évolution des méthodes de datation, les choses purent être précisées. Ainsi, on peut lire dans « Arts et mémoire » (revue de la Société d'Art et d'Histoire d'Aix-les-bains) N° 16 (décembre 2000) : « On peut affirmer maintenant que les premiers hommes se sont installés au bord du lac du Bourget à l'époque du Néolithique (« site d'Hautecombe : -3842, découvert en 1987 » - article d'Elisabeth André). Cette date se retrouve d'ailleurs dans différents autres documents.
Sur ces humains qui peuplaient la région jusqu'à près de 6.000 ans en arrière, on ne sait pas grand chose mais des quantités d'objets ont pu être récupérés par des musées, notamment le Musée Savoisien à Chambéry mais aussi le Muséum d'Histoire naturelle de Lyon ou le British Museum à Londres.

 

2-LES ALLOBROGES

Puis vinrent les Allobroges. Tous les auteurs s'accordent pour présenter cette peuplade comme d'origine celtique. On ne sait pas exactement quand ce peuple s'installa dans la région. Les grandes invasions celtiques étant datées du VIe/Ve siècles avant notre ère, par analogie certains auteurs pensent que cela correspond aussi à la date d'arrivée des Allobroges, mais on a aucune certitude à ce sujet. Le texte le plus ancien qui parle des Allobroges est de Polybe. Ce Polybe est un Grec qui fit partie d'un contingent d'otages remis par les Grecs aux Romains après la bataille de Pydna en Macédoine en -168. Arrivé à Rome, Polybe fut recueilli par Scipion Emilien qui emmena Polybe en Tunisie à l'occasion de la troisième et dernière guerre entre Rome et Carthage. Polybe assista à la destruction totale de Carthage en -146 et de retour à Rome, il écrivit l'histoire des guerres entre Rome et Carthage. Reprenant le récit d'auteurs plus anciens, Polybe raconte le passage des Alpes par Hannibal et c'est à cette occasion qu'il parle des Allobroges. Son récit a été repris (et embelli) par de nombreux auteurs comme Tite-Live, Strabon, Pline, Eutrope... Pour d'autres raisons, d'autres auteurs parlent aussi des Allobroges et spécialement Jules César dans « La guerre des Gaules » mais aussi dans « La guerre civile ». Les Allobroges occupèrent un assez vaste espace sur la rive gauche du Rhône depuis Genève jusqu'à Romans et représentant une bonne partie des actuels départements de la Haute-Savoie, de la Savoie et de l'Isère, ainsi qu'une partie de la rive droite du Rhône, entre le Rhône et le mont Pilat de Vienne jusqu'à Romans. Leur principale cité fut Vienne. La superficie du territoire des anciens Allobroges (l'Allobrogie) est d'environ 13.000 kms2

 

3-ROMAINS ET ALLOBROGES

Les Romains s'étaient emparés de la route littorale qui mène de l'Italie à l'Espagne à l'occasion des guerres contre Carthage. Cette route étant souvent coupée par les populations de l'arrière pays, pour sécuriser leur accès, les Romains entreprirent la conquête de l'arrière pays. Lorsqu'ils combattirent les Salyens (anciens occupants de l'actuelle Provence), les Allobroges, à qui les Romains ne demandaient rien, vinrent au secours des Salyens. Les Allobroges furent vaincus dans la région d'Aix-en-Provence par le Consul Sextius (qui a donné son nom à Aquae Sextiae, aujourd'hui Aix-en Provence), puis à Vindalium dans le Vaucluse par Domitius Ahenobarbus (trisaïeul de Néron selon Suétone, dans « Vies des douze Césars »). Les Romains poursuivirent les Allobroges et remontèrent la vallée du Rhône. Domitius reçut le renfort du Consul Fabius Maximus et les Allobroges celui des Arvernes. La bataille eut lieu le 8 août -121 au confluent du Rhône et de l'Isère. Les Gaulois furent vaincus malgré qu'ils aient été 5 fois plus nombreux que les Romains. Les Romains s'emparèrent alors du territoire des Allobroges qu'ils érigèrent ensuite en cité (la Cité de Vienne) qui fut rattachée à la Gaule Narbonnaise.

A diverses reprises, les Allobroges se soulevèrent contre les Romains mais furent à chaque fois vaincus, si bien qu'ils ne prirent pas part à la guerre des Gaules au temps de César.

 

4-LES ROMAINS A AIX

Dans la région d'Aix-les-Bains, les Romains s'installèrent d'abord sur la zone plate au confluent du Sierroz et du lac, zone appelée « Lafin » (la fin du territoire). Sur la présence romaine dans cette zone il y a de nombreux témoignages et spécialement ceux de François de Mouxy de Loche qui à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe fit de nombreuses communications, publications et laissa beaucoup d'écrits y compris des manuscrits conservés aux Archives municipales d'Aix-les-Bains (2 rue Lamartine, au troisième étage au dessus de la bibliothèque municipale). Ce Mouxy de Loche fut l'un des fondateurs en 1819 de la Sté Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie (alors appelée Sté Royale Académique de Savoie). Il assista lui-même à la découverte d'objets romains dans la zone de Lafin. Déjà, en 1623, le Docteur Cabias (dans « Les merveilles des bains d'Aix en Savoie » et Samuel Guichenon en 1660 (dans « histoire Généalogique de la Royale Maison de Savoie », signalent dans la zone de Lafin, la découverte d'un tombeau portant l'inscription : « L. OPIMIUS CONSUL ». On sait que ce consul fut exilé de Rome en -109 après avoir été accusé de s'être laissé corrompre par Jugurtha ennemi des Romains (voir Salluste : « Guerre de Jugurtha » XVI et XL). En 1802, Albanis Beaumont (dans « description des Alpes Grecques et Cottiennes ») fournit une illustration de ce tombeau.

Etant à cet endroit, les Romains découvrirent des sources chaudes sur la pente boisée qui joignait le lac et le Mont Revard. Ils construisirent des thermes et une ville autour, probablement à la fin du premier siècle avant notre ère. Cela explique que la ville d'Aix, contrairement à Annecy, Genève etc, n'ait pas été construite en bord de lac mais autour des sources thermales.

Aix-les-Bains n'est donc pas une ville gauloise qu'auraient occupée les Romains, mais une ville construite au temps Romains pour leurs usages. On a confirmation de cet état de fait :
en 1988/1989, à l'occasion de la construction d'un parking, appelé parking de l'Hôtel de Ville, la Direction Régionale des Affaires Culturelles entreprit d'importantes fouilles, sous la direction d'Alain Canal, avant la construction du parking. Ce parking est situé entre d'une part la Mairie et le temple dit de Diane, et d'autre part, les anciens thermes romains dont l'Arc de Campanus. Par courrier en date du 30 novembre 1992, le Conservateur Régional de l'Archéologie (Gérard Aubin), adressait au Maire d'Aix-les-Bains (Gratien Ferrari) le « rapport de sauvetage archéologique ». . Sur la première page de ce rapport on peut en effet lire : « Les premières occupations du site entrevues dans l'espace affecté à la fouille semblent apparaître au cours du premier siècle avant J.C. »

Les fouilles effectuées en 1988, ont permis de retrouver (à l'emplacement de l'actuel parking de l'hôtel de ville), un bâtiment octogonal daté du premier siècle de notre ère et détruit au siècle suivant. Le second siècle voyant également la construction du temple dit de Diane. A partir du milieu du troisième siècle et des invasions barbares, les fouilles archéologiques ont montré l'abandon de la ville romaine durant plus d'un siècle. C'est durant cette période qu'apparaissent le port romain de Chatillon (au nord du lac du Bourget) ainsi que l'atelier de poterie de Portout (sur la rive ouest du lac); lesquels cessent leurs activités lorsqu'Aix reprend vie, probablement au temps de l'empereur Gratien (vers les années 380) qui fit un séjour en Gaule de 379 jusqu'à son assassinat à Lyon le 15 août 383. Il fit restaurer plusieurs villes dont Cularo qui prit le nom de Gratianopolis (ville de Gratien) dont découla le nom de Grenoble.

On ne trouve aucune mention d'Aix-les-Bains aux temps romains, ni aucune trace de son nom antique, dans aucun texte, dans aucun document, ni sur aucune pierre ou objet retrouvé dans le sous-sol de la ville. Seul apparaît sur des pierres la mention « Aquenses » qui signifie « habitants de la ville d'eau ».

 

5-LES THERMES ROMAINS

Les thermes romains d'Aix-les-Bains étaient situés à peu près à l'emplacement des thermes nationaux qui furent utilisés jusqu'à la fin du XXe siècle, c'est-à-dire à l'est de l'actuelle place Maurice Mollard. Ils furent redécouverts en 1772 de manière fortuite. On le sait par un texte de 1773 du docteur Joseph Daquin (dans « Analyse des eaux thermales d'Aix-en Savoie »). A partir de cette redécouverte, quelques notables locaux : François de Mouxy de Loche déjà cité, Perrier, officier de santé en retraite, qui tenait une pension, où logea entre autres Lamartine, le docteur Joseph Despine etc se lancèrent dans l'exploration des anciens thermes; en faisant dégager tous les couloirs et pièces obstrués par un éboulement. Ils firent de nombreuses découvertes, établirent des plans... Ultérieurement, une grande partie des restes romains dégagés furent détruits, spécialement lors des extensions successives des thermes nationaux. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une petite partie des anciens thermes romains, encore conservée et visible.

En 1788, le comte François De Mouxy de Loche présenta au prince Charles-Emmanuel de Savoie (Il s'agit de Charles-Emmanuel IV qui fut roi de Sardaigne de 1796 à 1802), une synthèse des découvertes effectuées depuis 1772 (rapporté par son petit-fils : Jules de Mouxy de Loche dans « Histoire d'Aix-les-Bains »). En 1858, le vicomte Héricart de Thury, membre de l'Institut et Président de la Commission des eaux minérales de France, établit une classification des marbres retrouvés dans les thermes romains. Il recensa ainsi 24 espèces de marbre, en provenance des Alpes, de l'Hérault, de Carrare, de Grèce, de l'Atlas...Ces marbres arrivaient à Aix, en remontant le Rhône, puis par le canal de Savières et le lac. Cela donne une idée de la splendeur et de l'importance que devaient avoir ces thermes romains, et ce malgré qu'une grande partie des marbres avait déjà dû être pillée. On a ainsi le témoignage d'un voyageur (T. Bruant d'Uzelle dans « quinze jours à Aix-les-Bains ») qui écrit en 1859 : « Malheureusement, les curieux qui demandaient à visiter ces antiquités assez intéressantes cassaient, pour la plupart, un petit morceau de marbre pour remporter un souvenir des bains romains, et peu à peu la totalité a disparu sous cette incessante action dévastatrice. Il y a douze ans, quand je visitai ces traces du séjour des maîtres du monde, il existait encore environ les deux cinquièmes de ce riche revêtement, cette année il n'en reste plus rien ».

 En 1802, Albanis Beaumont, un érudit (qui était passé du service du roi de Sardaigne à celui du duc de Gloucester en Angleterre), qui étudiait les Alpes, avait reporté sur un fond de plan, l'ensemble des découvertes effectuées depuis 1772 et relatives à ces thermes romains. Il interrogea aussi probablement tous ceux qui avaient participé aux fouilles. Il délimita ainsi l'emprise des thermes romains qui étaient très vastes : 26.000 m2 au sol et s'étendaient jusqu'à la Chaudanne au nord. L'utilisation de la pente naturelle du terrain permettait la circulation naturelle de l'eau entre les différents bains selon le schéma classique des thermes romains et en se rappelant que le « Nant de la Reisse » fut comblé en 1751, mais qu'il alimentait les thermes romains en eau froide. Selon les témoignages des premiers découvreurs, les thermes auraient disparu sous un vaste éboulement de terrains provenant de la pente qui menait au Revard, probablement au Ve siècle. Ces témoignages ont été récapitulés par Jules de Mouxy de Loche en 1898 dans « l'Histoire d'Aix-les-Bains » livre I chapitre VI. Les habitants reconstruisirent ensuite sur les éboulements c'est-à-dire au dessus des constructions romaines qui restèrent enfouies de nombreux siècles. De la disparition des bains à leur redécouverte, il n'en subsista que 2 restes visibles : un bain et l'Arc de Campanus qui en était la porte monumentale d'entrée.

5A- LE BAIN

Cet ancien bain fut restauré par Charlemagne. C'est ce que nous dit Andreae Bacci (médecin du pape Sixte V) en 1588 (dans « De Thermis », livre IV). Charlemagne étant parti de Genève en l'an 773 pour aller combattre les Lombards en passant par la Maurienne, il y a de fortes chances qu'il soit passé par Aix-les-Bains, ce qui situe aussi la date de la restauration.

Ce bain prit successivement le nom de :

Bain royal (appellation qui figure dans un acte du 9 mai 1410), Bain de Saint Pol (dénomination sur un document de 1784), Bain des Chevaux, Bain de l'Hôpital, Bains des Pauvres.

Il fut détruit en 1879 (année du deux millième anniversaire de l'arrivée des Romains dans le territoire des Allobroges). Henri IV se baigna dans ce bain le 3 octobre 1600.

5B- l'ARC DE CAMPANUS

En se basant sur la disposition des pilastres et par analogie avec d'autres arcs comme Suse, l'historien savoyard Jean Prieur situe la date de construction de cet arc vers l'an -20. Les dimensions données pour cet arc sont : 9,15 mètres pour la hauteur, 7,10 mètres pour la largeur et 0,75 m. pour l'épaisseur. Huit niches de deux types différents sont creusées dans la frise. Une inscription principale indique (ou indiquait lorsque c'était encore lisible il y a quelques années) : « L. POMPEIUS CAMPANUS VIVUS FECIT » (élevé par L. Pompeius Campanus de son vivant). A noter cependant que Aymar Du Rivail en 1535 (dans « De Allobrogibus ») ne parvient à lire que « Pompeius Campanus », disant que le reste des inscriptions est devenue illisible, tandis que deux autres auteurs : J.B. Cabias en 1623 et Joseph Daquin en 1773 (auteurs déjà cités) donnent, eux, l'inscription suivante : « POMPEIUS CAMPANUS ROMANORUM DUX » (Pompeius Campanus chef des Romains). Six noms figurent sur l'attique et huit sur l'architrave. Il s'agit de membres de la famille de Campanus. Cet arc fut longtemps enterré jusqu'au tiers de sa hauteur, puis intégré vers l'an 1500 dans un bâtiment (écuries du marquis d'Aix). En 1822, le bâtiment qui entourait l'arc fut détruit. En 1870, l'arc fut dégagé en profondeur pour retrouver le niveau du sol romain. En 1930, le sol sur la place autour de l'arc fut à nouveau « décapé » pour donner le niveau actuel inférieur de 75 centimètres au sol romain et inférieur de 1,35 mètres au niveau d'avant 1870.

Selon des textes de :

*1700 (Blaeu dans « Theatrum Sabaudiae »)

*1802 (Albanis Beaumont (déjà cité)

*1828 (François de Mouxy de Loche dans une étude publiée dans le tome 3 des Mémoires de l'Académie de Savoie)

*1844 (docteur Constant Despine dans « Manuel topographique et médical de l'étranger aux eaux d'Aix en Savoie »),

l'arc a subi diverses modifications au fil des siècles. Ainsi, Blaeu écrit : « la partie supérieure de cet Arc ayant été ruinée ou par les Barbares ou par la suite des tems... ».En 1660, Samuel Guichenon (ouvrage cité), représente un sommet en triangle. En 1700, dans Blaeu, on a un sommet d'arc manifestement « rafistolé ». Entre ces 2 représentations, a eu lieu un important tremblement de terre les 11 et 12 mai 1682. (voir étude publiée en 1851 dans les Mémoires de la royale académie de Savoie). Ajoutons, toutes les occupations de troupes (françaises mais aussi espagnoles), le grand incendie de la ville le 9 avril 1739... En 1623, Cabias signale que la ville fut complètement ravagée par les flammes en l'an 230, mais ne cite pas ses sources. Il n'y aurait rien de surprenant à ce que l'arc ait subi des transformations. F. De Mouxy de Loche écrit d'ailleurs en 1828 (dans les Mémoires de l'Académie de Savoie, tome 3) : « Quoi qu'il en soit, il est évident que l'architrave a disparu sous le marteau, dans sa partie au dessous des cavités et niches, et que les noms que l'on y voit ont été substitués aux deux faces ou plates-bandes qui régnaient sans interruption sur tout le monument »

Ce même F. De Mouxy de Loche fut le premier en 1783 (dans « Recherches sur les Monuments antiques d'Aix en Savoie ») a affirmer que cet Arc était la porte d'entrée des thermes romains. Cela fut confirmé par la délimitation de l'emprise des thermes romains effectuée par Albanis Beaumont en 1802. Ce plan montre que l'Arc était strictement au milieu de la façade des thermes romains, à égale distance des 2 sources thermales (d'alun et de soufre). En 1992, nous avons complété le plan d'Albanis Beaumont par toutes les découvertes d'antiquités romaines effectuées depuis 1802, notamment à l'occasion de travaux d'extension des thermes nationaux, et nous avons recoupé au mètre près le plan de 1802. En outre, si l'on s'interroge sur la voie d'accès aux thermes romains, compte tenu de la topographie des lieux et de l'implantation des monuments de l'époque, on voit que l'accès aux thermes passait nécessairement sous l'arc de Campanus, ce qu'affirme déjà F. De Mouxy de Loche en 1783.

Si il ne peut y avoir aucun doute sur la fonction de porte d'entrée monumentale des thermes romains pour l'arc de Campanus, par contre on ne peut affirmer que ce Campanus fut le constructeur des thermes romains. D'une part parce que l'on ne sait pas si les inscriptions qui se trouvent sur l'Arc sont contemporaines de l'Arc; la divergence des témoignages sur les inscriptions, signalée ci-dessus, pourrait laisser penser à des modifications de ces inscriptions au fil du temps. Et d'autre part parce que l'on ne sait pas à quelle époque vécut ce Campanus. Fut-il le constructeur des thermes, ou leur restaurateur à un moment donné ou s'est-il attribué des mérites qu'il n'avait pas ?

 

6-LE TEMPLE DIT DE DIANE

Ce monument romain, attenant à la Mairie d'Aix-les-Bains, est situé du côté ouest de la place Maurice Mollard. Il faisait donc face aux thermes romains.

« Les dimensions extérieures de ce monument sont de 17 mètres sur 13,20. les murs hauts de 9,75 m, formés par des assises de grand appareil, sont couronnés par un entablement de 1,60m.; l'architrave présente 3 plates-bandes comme dans les édifices d'époque augustéenne. » : description de l'historien Jean Prieur (dans « Aix-les-Bains dans l'antiquité » 1978) .

Malgré l'analogie avec l'époque augustéenne, ce monument est daté du second siècle de notre ère. Il fut un moment incorporé dans une tour du château des marquis d'Aix. Le docteur Constant Despine écrit en effet en 1850 (dans « L'été à Aix-en-Savoie ») : « Il formait avant la révolution française, la base d'une tour élevée par les Seigneurs d'Aix; mais Albitte, commissaire de la Convention en Savoie, ayant fait raser sans distinction tours et clochers (décret du 26.1.1794), restitua ainsi, sans s'en douter au monument romain sa physionomie primitive ». (le commissaire Albitte dont parle Despine fut surnommé  le « Robespierre savoyard »). Vers 1850, tous les matériaux qui encombraient le temple jusqu'au tiers de sa hauteur (dûs aux destructions « révolutionnaires » de 1794) furent évacués.

Les avis des auteurs ont longtemps divergé sur la fonction de ce monument : prétoire (pour rendre la justice), nymphaeum (monument consacré aux nymphes), temple... Aujourd'hui la fonction primitive de temple ne semble plus contestée, mais cette fonction a pu évoluer avec le temps. Seul le nom de la divinité auquel il était consacré pose encore problème. Selon les textes les plus anciens, ce temple était dédié à Vénus. C'est ce qu'écrivent Samuel Guichenon en 1660, Joseph Daquin en 1773 et encore Lullin en 1787 (dans « étrennes historiques du département du Mont Blanc »). Mais en 1783, le comte François de Mouxy de Loche (savoyard du bon royaume de Sardaigne, faisant probablement un excès de puritanisme en réaction aux idées qui circulaient dans la France toute proche) décide et écrit que ce temple était dédié à Diane « car cette déesse présidoit aux bains et à la décence qui devoit y régner ». A partir de là, au XIXe siècle, les auteurs écrivent que le temple était dédié à Vénus ou à Diane, puis progressivement ne mentionnent plus que Diane. La dernière mention de Vénus associée à Diane date de 1891 (texte du docteur Brachet édité en anglais à Londres). Aujourd'hui, plus personne ne semble savoir que le seul nom qui apparaissait avant De Loche, pour ce temple, est celui de Vénus. Nom qui correspond d'ailleurs beaucoup mieux au symbole des eaux thermales associées à la fécondité : plusieurs ex-voto de l'époque romaine le confirment, et en 1623, le Docteur Cabias consacre un chapitre de son livre au traitement de la stérilité des femmes à Aix.

L'antériorité des citations sur Vénus, permet d'exclure le nom de Diane, mais n'est pas suffisant pour affirmer que ce temple était dédié à Vénus, car on ne possède aucune autre preuve que les citations de quelques auteurs qui en outre ont pu copier les uns sur les autres. De plus, le nom de Vénus a pu être donné à Aix, à un autre temple et par exemple à celui qui précéda l'église de Sainte Marie devenue église Sainte Croix et démolie au début du XXe siècle (au nord de la place Maurice Mollard). Des fondements de ce monument ont pu être repérés lors des fouilles de 1988/1989. On a souvent observé la continuité des cultes lors du passage des cultes païens à la chrétienté. Une église dédiée à Marie aurait donc très bien pu succéder à un temple à Vénus et ce d'autant que César avait transformé la Vénus/ Aphrodite en Vénus/Génitrix, c'est-à-dire la déesse de l'amour en déesse-mère.

Sur ce temple, dit de Diane, signalons encore que lors des fouilles effectuées en 1988/1989, un chapiteau fut trouvé. Il appartenait probablement à ce temple. Entreposé sur un terrain municipal, il a disparu peu de temps après.

 

7-LES CULTES ROMAINS A AIX-LES-BAINS ET DANS SA REGION

7A VENUS et ISIS

Une tête féminine en marbre blanc fut découverte en 1935 dans les thermes romains (elle est conservée au Musée archéologique d'Aix dans le temple dit de Diane). Cette tête ressemble à différentes têtes attribuées à Vénus et conservées à Vienne, Nîmes et Suse. Plusieurs inscriptions invoquent ou évoquent le nom d'Isis. En 1852, le docteur Constant Despine découvrit un phallus en marbre rouge et blanc dans les anciens thermes romains. Selon Jules De Mouxy de Loche (en 1898), c'était » « une offrande de reconnaissance pour une guérison obtenue par les eaux d'Aix après invocation de la déesse Isis ». Un ex-voto dédié aux déesses-mères fut retrouvé dans le clocher de l'église de Saint Innocent (près d'Aix) où il fut employé comme matériaux de construction. Un autel dédié à Cybèle fut retrouvé en 1945 à Conjux (sur la rive nord-ouest du lac). Il semble donc bien y avoir eu dans l'Aix antique et sa région proche, un culte particulier pour les déesses-mères.

7B-MARS

Des inscriptions à Mars, dieu de la guerre, ont été retrouvées à Saint Innocent et au Mont du Chat. Une inscription incomplète indique : « ...prêtre de Mars a fait construire un temple avec tout son mobilier ».Les légionnaires blessés venaient se refaire une santé dans les stations thermales. Un culte à Mars à Aix serait donc logique, si l'on pense que le temple qui précéda l'église de Sainte Marie était dédié à Vénus, le temple appelé de Diane aurait pu être consacré à Mars.

7C-SYLVAIN

Une stèle à Sylvain a été retrouvée en 1938 à Jongieux (en Savoie canton de Yenne), probablement déplacée après réutilisation. Ce Dieu était le protecteur des sources chaudes, des carrières, des bois et des voyageurs, donc particulièrement adapté à Aix. Il y a en outre mention d'un bois sacré sur 2 inscriptions ce qui confirme probablement un culte à Sylvain à Aix-les-Bains

7D-MERCURE

Ce dieu du commerce et des voyageurs avait un temple au Mont-du-Chat -sur la chaîne de l'Epine qui domine, à l'ouest, le lac du Bourget- (passage de la voie romaine de Milan à Lyon). Un ex-voto à ce dieu a été retrouvé au Mont-du-Chat, En outre, à Aix même, on trouve le nom de Mercure sur une inscription relative au marché

7E-HERCULE

Demi dieu fils de Zeus. Il était le protecteur de l'agriculture, du commerce et des armées. Une statue de ce dieu a été retrouvée dans les anciens thermes en 1830

 

8-INSCRIPTIONS

Outre ce qui est dit au point 7 ci-dessus, de très nombreuses inscriptions furent retrouvées à Aix. Il n'en reste qu'un petit nombre au Musée archéologique. En 1535, Aymar Du Rivail écrit : « Les inscriptions romaines sont si nombreuses à Aix qu'on en trouve sur toutes les maisons et sur tous les édifices de cette ville. Nous pourrions en citer cinq cents : à quoi bon? Il en resterait bien plus encore et de quoi faire un volume »

Distinguons :

les inscriptions funéraires : nombreuses dans lesquelles dominent les noms de la « gens » (famille) TITIA

les briques: Les briques qui ont servi à la construction des thermes romains d'Aix provenaient des fabriques situées le long du Rhône à St Romain en Gal (près de Vienne). Sur les briques, les fabricants plaçaient une empreinte particulière à chacun d'eux. Cette marque est ordinairement un pied de quelque animal. Le choix du nom même de l'ouvrier est déjà une distinction. A Aix les marques relevées sur les briques ont été : une patte d'ours, un pied de cheval et quelques noms dont celui de Clarianus, nom que l'on retrouve également à Uriage, Vienne, Annecy, Lyon....

Les poteries : De tous temps, de nombreuses poteries de l'époque romaine furent retrouvées dans le sous-sol aixois. La grande majorité de celles retrouvées à Aix, étaient des poteries « noires » ou poteries « populaires » d'usage courant, de fabrication locale utilisant l'argile abondante sur toute l'étendue de l'ancien glacier du Rhône. Une quinzaine de marques de potiers ont pu être recensées à Aix

Les pierres: Aix était un « vicus » dépendant de la cité de Vienne avant que la cité de Vienne ne soit divisée en trois cités (Vienne, Grenoble et Genève, vers la fin du IIIe siècle ou vers la fin du IVe). Deux inscriptions nous apprennent que la cité était dirigée par un collège de dix membres choisis parmi les propriétaires, dont les noms figurent sur ces inscriptions. L'une d'elle nous apprend qu'ils offrirent sur leurs deniers un autel et un four de potiers aux habitants d'Aix et l'autre qu'ils ont donné un bois avec son vignoble afin de célébrer des jeux pour le salut de l'empereur Auguste. Compte tenu de l'importance supposée de l'Aix romaine, il devait au minimum y avoir un théâtre dont personne n'a jamais retrouvé traces. Eu égard à la topographie des lieux, si ce théâtre a existé , il se serait probablement trouvé à l'emplacement de l'actuel parc de verdure.

 

9-AUTRES DECOUVERTES

Les monnaies: De très nombreuses monnaies furent retrouvées à Aix, principalement à l'effigie des empereurs. Dans un rapport de novembre 1992 de la Direction régionale des Affaires Culturelles, on peut lire : « La vie économique des Thermes, d'après les monnaies retrouvées lors de la fouille de ce lieu, atteint son apogée sous Marc Aurèle » (qui fut empereur de l'an 161 à l'an 180)

autres objets : une multitude d'autres objets furent retrouvés au cours des siècles à Aix tels que : amphores, armes, baignoires, bijoux, lampes, outils, parties de monuments, poids, statues, tombeaux, vases etc L'essentiel de ces découvertes a disparu. Quelques-unes sont conservées dans le musée archéologique d'Aix (dans le temple dit de Diane) ou dans d'autres musées. Signalons particulièrement un cadran solaire retrouvé en 1804 dans les anciens thermes. François de Mouxy de Loche fit une communication sur ce cadran solaire en 1806 dans le volume 3 des Mémoires de l'Académie de Turin.

 

10 Et si il fallait une conclusion...

Tout ce qui fut accumulé peut amener à conclure qu'Aix dans l'antiquité eut la fonction d'une ville thermale, de passage, de commerces et peut-être de jeux.

Comme quoi, au fil des siècles, il n'y eut guère de nouveau sous le ciel de la cité aixoise.

J.D. 1er novembre 2010

 

Nota : sur les monuments romains d'Aix-les-Bains, j'ai eu l'occasion de faire une conférence le 6 décembre 2013 à la salle des fêtes de Saint Jean d'Arvey (Savoie) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

le lac d'après Raymond Castel et Elisabeth André

le lac d'après Raymond Castel et Elisabeth André

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 18:41

 

Aix antique (annexes)

 

 

CLASSIFICATION DES MARBRES DECOUVERTS DANS LES THERMES ROMAINS

(Etablie en 1858 par le vicomte Héricart de Thury, membre de l'institut et Président de la Commission des eaux minérales de France)

A) provenance des marbres :

Italie (Carrare et Verone), Grèce, Syrie, Afrique du Nord, et en France : de l'Isère (La Mure et Laffrey), des Bouches du Rhône, de l'Hérault, du Var, du Languedoc, des Vosges, de la Saône-et-Loire et de la Savoie : Iseran, Petit Saint Bernard, Pralognan, Villarodin, Les Echelles et Saint Thibaud de Couz

B) couleurs des marbres :

6 tons rouges, 5 verts, 5 blancs, 3 jaunes, 3 violets, 1 bleu, 1 noir, 1 gris

 

 

NOMS ANTIQUES RETROUVES A AIX-LES-BAINS :

A) noms de fabricants sur des poteries et céramiques:

Aetius, Agenor, Atisius, Caius, Cassioli, Catullus, Doms, Fortis, Lucanus, Noster, Nosteri, Quintus, Severinus, Sextus, Sevvo, Vallo

B) noms de fabricants sur des briques :

Adeci Alpin, Caesar Censem, Clariana, Clarianae, Claria Numada, Clarianus, Clarianus Cisal, Virionum

C) sur des amphores :

Doms, Rommi

D) sur des pierres, noms de « conseillers » du Vicus (du bourg) :

Aelius Decumanus, Cacucius Decimianus, Caius Julius Marcelinus, Canius Decimus, Julius Spinter, Romanius Valerius, Smerius Licinianus, Tintius Derco, Titius Hyginus, ainsi qu'un nom imcomplet : Solius …

E) sur des pierres, noms de patrons ayant été des mécènes pour le Vicus :

Rufius Julianus, Smerius Masuetus, Zmertuccius Titianus

F) sur des objets divers :

sur un mortier : Atisius secundus

sur une lampe : L. Saia,

sur de tuyaux de plomb : Luionis, Nionis

sur un fragment : Cnaeus Eppius Gallus

G) sur des inscriptions funéraires :

Catinia Isodora, Catinia Moschis, Cnaeus Julius Lucinus, Decimus Titius Apolaustianus, Decimus Titius Domitinus, Decimus Titius Domitius, Decimus Titius Hilarus, Decimus Titius Rhenus, Decimus Titius Secundus, Decimus Titius Severinus, Decimus Titus Hermes, Decimus Titus Hilarus, Julia Tertia, Lucius Julius Capito, Marcus Allo Anivus, Marcus Marius Laracio, Ouchianus Anivus, Pompeius Carpophorus, Titia Apate, Titia Chelido, Titia Crispina, Titia Dorcas, Titia Eleutheris, Titia Eutychia, Titia Severina, Titia Sigenis (et ses parents : Mascarpio et Januaria), Titius Hermes, Titius Hyginus, Titius Martinus, Titius Severinus

H) sur des inscriptions votives :

Caius Valerius Camulatus (fils de Senorix), Caius Valerius Cossus, Lucius Cabrius, Marcus Helvius Juventius (fils de Severus), Quintus Clodius Potitus (affranchi de Quintus)

I) sur l'Arc de Campanus:

Caia F. Sentia Voluntilla (aïeule), Caia secundina (grand-mère paternelle) , Caius Agricola, Caius Sentius (aïeul), Decius Valerius Gratus, Lucia F. secundina Pompeia (tante du côté paternel), Lucius Pompeius Campanus (fils de Campanus et de Santia), Pompeia Maxima (la soeur) , Pompeius (père), Pompeius Campanus (le frère), Pompéius Campanus (grand-père paternel), Titius Camutius dit l'Athénien

 

La plupart des inscriptions romaines d'Aix-les-Bains ont été retrouvées au XIXe siècle par des archéologues (appelés à l'époque : « antiquaires »), des érudits ou des voyageurs, qui en ont fait des communications ou publié leurs découvertes dans des récits. Plusieurs auteurs ont récapitulé ces inscriptions. Voir par exemple :

*Jules de Mouxy de Loche dans « Histoire d'Aix-les-Bains 1898, réédition chez Laffitte à Marseille en 1978) Volume I, chapitre V

*Jean Prieur dans « Aix-les-Bains dans l'antiquité, guide du musée archéologique » 1978

*Bernard Rémy, Françoise Ballet et Emmanuel Ferber dans « Carte Archéologique de la Gaule, Savoie » 1997.

Pour chaque inscription, les auteurs ci-dessus fournissent la référence C.I.L. (Corpus des Inscriptions Latines) et publient également des bibliographies.

Nota: jusqu'au premier siècle de notre ère, le nom des Romains comprenait 3 éléments :

le « nomen » ou nom de famille

le praenomen ou prénom

et le cognomen qui permettait de distinguer les différentes branches d'une même famille.
Ainsi le célèbre Romain du premier siècle avant notre ère, connu sous le nom de César, au mieux sous le nom de Jules César, s'appelait en fait : Julius Caius Caesar.
César faisait partie de la famille des Julii, Caius était son prénom et Caesar son cognomen. A partir du second siècle de notre ère le « praenomen » commence à disparaître.

 

LISTE (non exhaustive) D'AUTEURS DU XVIIIe siècle ou du XIXe siècle qui avaient déjà compris que l'Arc de Campanus était la porte d'entrée des thermes romains : (date, auteur, ouvrage) :

1783, François De Mouxy de Loche : « Recherches sur les Monuments antiques d'Aix-en-Savoie »

1802, Albanis Beaumont : « Description des Alpes Grecques et Cottiennes »; Il délimita l'emprise des thermes romains. Son plan montra que l'Arc de Campanus était strictement au centre de la façade de ces thermes.

1802, docteur Charles Despine : « Essai sur la typographie médicale d'Aix-en-Savoie »

1806, François De Mouxy de Loche, dans une communication du 20 février 1806 à l'Académie impériale de Turin

1807, M. de Verneuilh (Préfet) : « Statistiques Générales de la France, Département du Mont-Blanc »

1826, Baron de Malzen : « Monumens d'antiquités romaines dans les Etats de Sardaigne en terre ferme »

1830, Comte De Fortis : « Voyage à Aix-les-Bains »

1830, Baron Chasseloup : « Guide pittoresque aux eaux d'Aix-en-Savoie »

1833, Jenny Bernard : « Les eaux d'Aix-en Savoie »

1834, Docteur Constant Despine : « manuel de l'étranger aux eaux d'Aix-en-Savoie ». Il signale (en 1830), le dégagement d'une allée dallée sous l'Arc; ce qui confirme la thèse du passage donc de la vocation de porte d'entrée

1835, Alexandre Martin : « La Suisse pittoresque et ses environs »

1836, Bertolotti : « Guide du voyageur en Savoie et en Piémont »

1837, A. Jouve : « Itinéraire du Haut-Rhône »

1838, Anonyme : « Itinerario de regli stati in terra ferma »

1839, Docteur P.C. Ordinaire : « Aix ancien et moderne »

1844, Docteur Constant Despine : « Manuel topographique et médical de l'étranger aux eaux d'Aix-en-Savoie »

1850, Amédée Achard : « Une saison à Aix-les-Bains »

1853, Comte Davet de Beaurepaire : « Histoire et descriptions des sources minérales du royaume de Sardaigne »

1857, Théophile Bruant d'Uzelle : « Quinze jours à Aix-les-Bains »

1858, Adolphe Lance : « Excursion en Italie »

1864, Docteur A. Forestier : «  Etudes pratiques sur les vertus des eaux d'Aix-en-Savoie »

1883, Jacques Delmas : « Une caravane scolaire en Dauphiné et Savoie »

1884, Victor Barbier : « Aix-les-Bains et ses environs »

1886, W.Wakefield : « The baths, bathing and attractions of Aix-les-Bains »

1898, Jules de Mouxy de Loche : « Histoire d'Aix-les-Bains ». Ce De Loche écrit : « en 1869, en déblayant les abords de l'arc de Campanus, on trouva à droite et à gauche de ce monument deux massifs de maçonnerie, placés à 2,25 mètres des piliers de cet arc. Ces massifs d'une dureté telle qu'il fallut faire jouer la mine pour les enlever, avaient chacun 2 mètres de largeur et 1,60 mètres de profondeur. On se demande à quoi ont pu servir ces massifs; peut-être supportaient-ils des statues colossales, comme celle d'Hercule dont on a retrouvé les débris, afin de mieux marquer l'entrée du vicus acquae, ou des thermes romains »

 

Malgré la profusion des témoignages et avis, des auteurs écrivent encore au XXIe siècle que l'arc de Campanus était un arc funéraire. Mais ceux qui écrivent cela ne se sont jamais demandés où se situait cet arc par rapport à l'emprise des thermes, ni par où pouvait passer la voie d'accès aux thermes. Se poser ces questions semble pourtant élémentaire.

Il faut dire que l'observateur qui se trouve à Aix-les-Bains place Maurice Mollard voit parfaitement l'Arc de Campanus bien dégagé, mais n'a aucune vue sur les restes des anciens thermes (environ 1.000 m2 sur 26.000 primitivement) qui sont enfouis dans ce qui fut les Thermes Nationaux. Pour l'observateur, le rapprochement visuel entre les restes des bains romains et leur porte d'entrée (l'Arc de Campanus), n'est pas possible.

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