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8 octobre 2016 6 08 /10 /octobre /2016 11:47

Selon les auteurs, on trouve écrit : « Tables-Claudiennes » ou « Table-Claudienne », les deux orthographes semblent admises.

Il s'agit d'une plaque métallique composée principalement de cuivre (86%), d'étain (8%) et de plomb (4%).

*Sur cette plaque, les Lyonnais (les habitants de Lugdunum) avaient fait graver le discours que l'empereur Claude avait tenu devant le Sénat romain en l'an 48.

Les représentants des peuples gaulois réunis dans l'amphithéâtre des Trois Gaules (voir note N° 315 http://jean.delisle.over-blog.com/2016/09/l-amphitheatre-des-trois-gaules-a-lyon-n-315.html) avaient adressé un vœu à l'empereur Claude afin que tous les Gaulois puissent accéder à toutes les charges (les responsabilités) à Rome et dans l'empire romain.

*C'est pour remercier Claude de son intervention qu'une plaque reproduisant son discours fut gravée et exposée dans l'amphithéâtre des Trois Gaules.

Cette plaque disparut probablement en même temps que l'amphithéâtre.

*Deux fragments de la partie inférieure de cette plaque furent retrouvés en l'an 1528 par un drapier lyonnais nommé Roland Gribaux, dans un lieu proche de l'amphithéâtre. La rue de Lyon qui correspond aujourd'hui à ce lieu s'appelle d'ailleurs « rue des Tables Claudiennes ».

Le drapier vendit sa trouvaille à la ville de Lyon pour 58 écus d'or. Les fragments furent exposés dans différents lieux avant d'être mis au Musée des Beaux-Arts de Lyon en 1804 (musée inauguré en 1801 place des Terreaux) et ce jusqu'à leur transfert au musée gallo-romain de Lyon à Fourvière, inauguré en novembre 1975.

*Une copie (un moulage) se trouve exposée dans la cour du musée de l'imprimerie de Lyon (musée inauguré en décembre 1964 rue de la Poulaillerie à Lyon).

*Le texte complet de l'intervention de Claude a été publié par Tacite dans les « Annales » au livre onzième de XXIII à XXV. Le texte lui-même se trouve en XXIV. Les arguments développés par Claude pour l'intégration des étrangers peuvent paraître d'actualité, sauf que les Gaulois se sont vite « romanisés », qu'ils ont adopté les modes de vie et les croyances des Romains et n'ont jamais prétendu vouloir imposer leurs mœurs et la religion druidique aux Romains.

*Au quatrième siècle, Augustin (354/430), alors évêque d'Hippone (Annaba en Algérie) venant à Rome demanda à Ambroise (340/387) évêque de Milan si il fallait respecter un jour de repos le samedi comme à Milan ou le dimanche comme à Rome. Ambroise lui répondit : « si fueris Romae, Romano vivito more, si fueris alibi, vivito sicut ibi » ; traduction : « Si tu es à Rome, vis comme un Romain, si tu es ailleurs, vis comme on y vit ».

On ferait bien d'enseigner ce principe dans les écoles de la République !

*On apprend par Tacite que le peuple des Eduens qui s'allia à Jules César au début de la guerre des Gaules fut le premier à avoir des représentants au Sénat de Rome, suite à cette intervention de Claude.

*Les Eduens occupaient un territoire situé dans l'actuelle région Bourgogne (devenue Bourgogne-Franche Comté). Leur capitale était Bibracte (ancêtre d'Autun) sur le Mont Beuvray à la limite entre Saône-et-Loire et Nièvre.

*Sur Tacite, voir la note N° 308 http://jean.delisle.over-blog.com/2016/08/tacite-le-questionnement-n-308.html.

*Claude : Il naquit à Lyon le 1er août de l'an 10 avant notre ère. La localisation de sa naissance plaida peut-être en faveur de la revendication gauloise exprimée à Lyon (Lugdunum). Sur Claude lui-même voir la fiche N° 34 http://jean.delisle.over-blog.com/article-julio-claudiens-texte-67117733.html.

J.D. 8 octobre 2016

Tables-Claudiennes au musée Gallo-romain de Lyon, photo J.D. 4 septembre 2016

Tables-Claudiennes au musée Gallo-romain de Lyon, photo J.D. 4 septembre 2016

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24 septembre 2016 6 24 /09 /septembre /2016 22:59

*La revue « Sciences et Avenir » d'octobre 2014 consacre un article (page 58) à la découverte effectuée sur le site de Fourvière à Lyon lors de travaux. Il s'agit d'un mur d'époque gauloise, antérieur à l'arrivée des Romains. Pour les spécialistes cela confirme qu'il existait un oppidum (bourg fortifié) gaulois à Lyon avant la création de la ville romaine en 43 avant notre ère par Lucius Munatius Plancus qui avait été un des lieutenants de Jules César. Selon certains auteurs (comme Camille Jullian 1859/1933, dans « Histoire de la Gaule »), César venant en Gaule en -58 pour s'opposer aux Helvètes aurait campé à Lyon et c'est à l'emplacement de ce camp qu'aurait commencé la construction de Lyon (Lugdunum).

*Dans la « Guerre des Gaules », Jules César écrit, au livre VI, dans un chapitre consacré aux druides gaulois :

« Chaque année, à date fixe, ils tiennent leurs assisses en un lieu consacré, dans le pays des Carnutes, qui passe pour occuper le centre de la Gaule. Là, de toutes parts affluent tous ceux qui ont des différents, et ils se soumettent à leurs décisions et à leurs arrêts. On croit que leur doctrine est née en Bretagne (la Grande Bretagne d'aujourd'hui), et a été apportée de cette île dans la Gaule ; de nos jours encore ceux qui veulent en faire une étude approfondie vont le plus souvent s'instruire là-bas. »

*Certains auteurs pensent que la cathédrale de Chartres a été construite à l'emplacement où se réunissaient les druides gaulois. Voir par exemple : « Chartres et l'énigme des Druides » de Jean Markale Editions Pygmalion 1988. La ville de Chartres doit d'ailleurs son nom aux Carnutes.

*Avant la conquête romaine, il y avait de nombreux peuples en Gaule, en rappelant que les Romains distinguaient 2 Gaules : la Gaule cisalpine qui correspondait à l'Italie du Nord d'aujourd'hui et la Gaule transalpine, soit la France actuelle étendue jusqu'au Rhin. Dans la Gaule cisalpine, c'est le Rubicon, fleuve côtier qui se jette dans l'Adriatique entre Ravenne et Rimini, qui constituait la frontière entre la Gaule et l'Italie proprement dite. Cela perdura jusqu'à César, puis la Gaule cisalpine fut considérée comme étant partie intégrante de l'Italie.

*Comme tous les peuples voisins, les diverses tribus gauloises devaient se faire souvent la guerre. Mais si il n'y avait pas d'unité gauloise, le texte de César sur la réunion annuelle des druides montre qu'il y avait quand même une identité gauloise.

*Suétone (auteur latin à cheval sur le premier et le second siècle de notre ère) dans « Vies des douze Césars », au livre premier, en XXV, nous apprend qu'à la fin de la guerre en Gaule, César imposa aux peuples gaulois un tribut annuel de quarante millions de sesterces. Les représentants de ces peuples durent donc continuer à se réunir pour se répartir le tribut à payer.

*Après la fondation de la ville romaine à Lyon, elle se développa rapidement et là comme dans toutes les cités romaines, se construisirent forum, temples (dont le « sanctuaire du confluent » en -14), théâtre (entre -16 et -14), un réseau routier, un atelier monétaire (en -15) etc.

*C'est en -27 que Lugdunum était devenu la capitale des Gaules. C'est en -19 que fut réalisé « l'Amphithéâtre des Trois Gaules ». Cet amphithéâtre construit près de l'actuel jardins des plantes de Lyon, fut réalisé au confluent du Rhône et de la Saône (qui s'est déplacé depuis) au pied de la colline de la Croix-Rousse. Cet amphithéâtre avait complètement disparu. Des premières fouilles sans suite eurent lieu en 1818/1820. C'est la découverte en 1958 de l'inscription dédicatoire qui relança les fouilles, et ce qu'il reste de l'amphithéâtre fut dégagé en 1960.

*A partir de l'an -12, chaque année le 1er août, les représentants des 60 peuples gaulois se réunirent dans cet Amphithéâtre. On peut penser que la région des Carnutes fut la capitale politique de la Gaule gauloise et Lyon celle de la Gaule romaine. Il est probable qu'il y avait plus de 60 peuples avant la guerre contre César. Les Gaulois de la Narbonnaise qui avaient été annexés par Rome dans le dernier quart du second siècle avant notre ère, n'étaient pas concernés par ce tribut.

*Lyon fut la première ville de la Gaule qui se christianisa. C'est la raison pour laquelle l'évêque (ou l'archevêque) de Lyon a le titre de « primat des Gaules ». La communauté chrétienne était déjà importante lorsqu'une persécution s'abattit sur les chrétiens en l'an 177, entre juin et août.

*C'est dans cet amphithéâtre des Trois Gaules que furent martyrisés Blandine et d'autres chrétiens. Aujourd'hui, un poteau carré dans l'amphithéâtre montre l'endroit où l'on suppose que Sainte Blandine rendit son dernier soupir. Lyon avait à cette époque un évêque nommé Pothin, le premier évêque de Lyon et même de la Gaule. En 177 il était très âgé (entre 70 et 90 ans). Il mourut dans son cachot des suites des tortures de ses bourreaux.

*Les touristes ne pénètrent pas dans l'amphithéâtre, mais peuvent aisément le contempler de l'extérieur. Le cachot, ou supposé tel, où mourut le premier évêque de Lyon peut se visiter sous la chapelle de l'Antiquaille (montée Saint Barthélemy).

J.D. 25 septembre 2016

Nota : les Trois Gaules désignent un découpage administratif du territoire décidé par Auguste vers l'an -16. Il y avait la Gaule belgique au nord et à l'est, la Gaule aquitaine au sud-ouest et la Gaule lyonnaise entre les deux et qui formait un arc de cercle allant de la Bretagne à Lyon. L'expression « Trois Gaules » ne comprend pas la Gaule Narbonnaise formée antérieurement.

l'Amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon, image du net

l'Amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon, image du net

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15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 17:43

Santa Maria Gloriosa dei Frari (Sainte Marie Glorieuse des Frères) est une église de Venise située dans le quartier San Polo.

De mon opinion, et du point de vue intérêt touristique, c'est l'église la plus intéressante de Venise juste après Saint Marc, même si beaucoup d'autres sont de véritables musées.

*L'histoire de cette église est liée à celle des Franciscains.

*Cet ordre monastique a été créé par Saint François d'Assise en 1210 sous le nom de « frères mineurs ». Mais celui de « Franciscains » s'est très vite imposé. Cet ordre s'est rapidement répandu en Italie et hors de ce pays.

Les Franciscains se sont aussi implantés en France, où vers l'an 1250, au cours de la septième croisade, sous Saint Louis (Louis IX), ils reçurent le nom de « Cordeliers ».

*Juste avant la Révolution, les Cordeliers avaient 284 couvents en France qui disparurent. Des « Révolutionnaires » qui s'étaient installés à Paris dans un ancien couvent de cet ordre reçurent le nom de « Cordeliers ». Il en reste bien d'autres traces en France comme à Lyon où l'on trouve une place des Cordeliers avec une église rebaptisée « Saint Bonaventure ».

*A Venise, les Franciscains arrivèrent dans les années 1220. En 1231, ils construisirent une première chapelle et un petit couvent. Très vite trop petite, une nouvelle église fut bâtie dans les années 1250. Enfin une troisième église, l'actuelle, fut mise en construction dans les années 1330 et fut consacrée le 27 mai 1492. Depuis, les œuvres d'art n'ont cessé de s'y multiplier.

L'église de style gothique, est construite sur un plan classique en forme de croix (85 mètres sur 30), augmentée sur sa gauche par un campanile achevé en 1396 , haut de 80 mètres (celui de Saint Marc est haut de 96 mètres) et de 2 chapelles extérieures (Cappella Corner financée en 1420 par le Vénitien Giovanni Corner, chapelle en principe dédiée à Saint Marc) et Chapelle Saint Pierre construite de 1431 à 1434 (financée par Pietro Miani évêque de Vicence). Sur la droite se trouvent les bâtiments du vieux monastère et 2 cloîtres. Derrière le chœur, une abside principale avec 3 absides secondaires à sa gauche et autant à sa droite. La chapelle Corner est considérée comme huitième abside et une chapelle ajoutée au fond de la sacristie en 1478 comme la neuvième.

La façade fut achevée en 1440, un jubé clôturant le chœur en 1475 (c'est le seul jubé restant à Venise), 124 stalles de bois sculptés dans le chœur de l'église en 1468 (œuvre de Marco Gozzi) et l'autel du chœur lui-même en 1516.

1-le culte marial :

Cette église est dédiée à Marie comme son nom l'indique. Même sans le nom, on le devinerait aisément tellement sont nombreuses les œuvres dédiées à la Vierge. En voici quelques-unes :

-L'Assomption de la Vierge, célèbre tableau du Titien (Titiano Vecellio) réalisé entre 1516 et 1518, situé dans l'abside

-Vierge en majesté avec l'enfant, tableau de 1487 de Bartolomeo Vivarini, dans une abside secondaire à droite derrière le chœur

-Vierge à l'enfant avec des saints, tryptique de Giovanni Bellini de 1488, dans la sacristie, au fond de l'église à droite.

-Vierge à l'enfant, tableau de Paolo Veneziano de 1339, dans la salle du chapitre à laquelle on accède par le cloître, lui même accessible à partir des archives nationales de Venise (entrée à gauche en sortant de l'église)

-La Madone de Ca' Pesaro, tableau du Titien réalisé de 1519 à 1526, dans le bas-côté gauche

-La Vierge et plusieurs saints franciscains, tableau de Bernardino Licinio de 1535, dans une abside secondaire au fond de l'église à gauche.

-La Vierge est encore représentée en peinture sur le portail d'entrée principale de l'église et en sculpture sur un portail d'entrée latérale (côté campanile)

2-le culte des Saints :

outre les 2 tableaux de la Vierge accompagnée de Saints (voir point 1), on trouve :

-Saint Marc et des Saints (Saint Jean Baptiste, Saint Jérôme, Saint Pierre, Saint Nicolas), tableau de Bartolomeo Vivarini de 1474, dans la Cappella Corner (chapelle au coin extérieur, côté campanile)

-Saint Ambroise et des Saints (Saint Grégoire, Saint Jérôme, Saint Augustin, Saint Gervais, Saint Protais, Saint Sébastien) , retable de Marco Basaiti et d'Alvise Vivarini en 1503, dans une abside secondaire au fond de l'église à gauche.

-Saint Michel auteur du XVe siècle inconnu dans une abside secondaire au fond de l'église à gauche.

-Saint Jean Baptiste, œuvre de Donatello de 1438, dans une abside secondaire au fond de l'église à droite.

-Martyre de Sainte Catherine d'Alexandrie, tableau de Jacopo Palma le Jeune, de 1590 à 1595, bas-côté droit près du chœur.

-Saint Joseph de Copertino en extase, tableau de Giuseppe Nogari de 1753, dans le bas-côté droit

-Saint Jérôme d'Alessandro Vittoria de 1564, dans le bas-côté droit

-Saint Antoine de Padoue de Giacomo di Caterino en 1450, dans le bas-côté à droite en entrant dans l'église

.-Miracles de Saint Antoine de Padoue, de Flaminio Floriani de 1603, dans la nef, à droite en entrant.

3-les personnages de l'ancien testament :

le Jubé est sculpté sur son tour extérieur avec de nombreux personnages de l'Ancien Testament dont Abraham, Isaac et Jacob. Sur leur filiation voir la note N°6 http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-d-israel-55889409.html

4-monuments funéraires :

Cette église contient une quinzaine de monuments funéraires ; 4 sont consacrés à des doges (voir fiche N° 274) les autres à diverses personnalités dont Canova (monument initié par Canova et primitivement destiné au Titien), Le Titien (monument réalisé de 1843 à 1852 par Luigi Zandomeneghi et ses 2 fils), Monteverdi, 1 procurateur de Venise, 1 sénateur, 2 capitaines de la flotte vénitienne, 2 généraux et un franciscain .

J.D. 15 février 2016

N.B. pour les touristes qui partiraient à Venise je signale que le musée Correr et le musée des Antiquités ont fusionné. Il ne reste plus qu'une entrée par le Musée Correr au fond de la place Saint Marc (face à la basilique). On a en enfilade : le musée Correr, le musée des Antiquités et la bibliothèque Marciana.

monument au Titien

monument au Titien

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17 janvier 2016 7 17 /01 /janvier /2016 17:53

La place des Célestins est située à Lyon dans le deuxième arrondissement, entre Saône et Rhône. La place Bellecour est à environ 150 mètres (à vol d'oiseaux) au sud et elle est reliée à la place des Jacobins (voir note N°256 http://jean.delisle.over-blog.com/2015/10/lyon-et-les-jacobins-n-256.html) par la petite rue J. Fabre d'une cinquantaine de mètres de long. La place est surtout connue pour son Théâtre ...des Célestins

La place des Célestins rejoint le quai des Célestins qui longe la Saône par la rue de Savoie et la rue Charles Dullin (né à Yenne en Savoie en 1885).

Tous les Lyonnais (ou beaucoup d'entre-eux) savent que place, théâtre et quai des Célestins doivent leur nom à un couvent de Célestins qui occupa les lieux de 1407 à 1778.

Mais beaucoup de Lyonnais et encore plus de touristes, ignorent ce que la présence des Célestins à Lyon doit à Amédée VIII dernier comte de Savoie, devenu le 19 février 1416 le premier duc de la dynastie Savoie par la grâce de Sigismond empereur du Saint Empire.

L'action d'Amédée VIII pour l'implantation des Célestins à Lyon est décrite par Marie José dernière reine d'Italie en 1946.

Cette Marie José est née à Ostende le 4 août 1906. Elle est la fille d'Elisabeth de Bavière et d'Albert 1er roi des Belges (elle fut par conséquent également la sœur du roi Léopold III et la tante des rois Baudoin 1er et Albert II). Elle se maria à Rome le 8 janvier 1930 avec Humbert de Savoie qui devint le roi d'Italie Humbert II le 9 mai 1946.

Entre 1956 et 1962, Marie José publia en trois tomes une histoire de la Maison de Savoie centrée principalement sur Amédée VI, Amédée VII et Amédée VIII. Sur l'histoire de ces souverains savoyards voir la note N° 66 http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-de-la-maison-de-savoie-59295182.html.

Dans ces ouvrages, Marie José fait preuve d'une grande érudition et mon sentiment est qu'elle aurait fait une très grande reine d'Italie, mais le référendum du 2 juin 1946 entraîna la proclamation de la République italienne. On ne réécrit pas l'Histoire.

Marie-José décédée en Suisse le 27 janvier 2001 repose à l'abbaye d'Hautecombe en Savoie. Voici son texte sur les Célestins :

« A Lyon, ville royale hors des limites de son comté, Amédée VIII favorisa aussi la création d'un couvent de célestins, cet ordre de Saint-Benoît fondé par le pape Célestin V, au XIIIe siècle, et introduit en France par Philippe le Bel.

Le 25 février 1407, le Comte fit don, au grand procureur des célestins, de la maison dite de Savoie, anciennement appelée le Temple (parce qu'elle appartint aux Templiers avant 1307. L'ordre des Templiers fut fondé en 1119, les templiers de France furent tous arrêtés sur ordre de Philippe le Bel le 13 octobre 1307), située entre la Saône, les jardins Bellecour et le couvent des Prêcheurs, avec toutes les dépendances, sur lesquelles pourraient être construits le couvent et son église. De plus, il lui accorda la jouissance d'une belle vigne à Trévoux, près de Lyon.

Amédée lui consentit encore de très nobles privilèges, consistant en exemptions de tailles et autres impositions pour les biens qu'il pourrait acquérir sur les terres appartenant aux Savoie, avec la charge, toutefois, d'apporter aux bâtiments les modifications requises par le règlement de l'ordre, et d'y installer les moines, dans un délai de deux ans. Amédée se réservait une tombe près du maître-autel, au dessus de laquelle il désirait que fut disposée une image peinte de lui-même et de son épouse ; il conservait aussi le droit de loger chez les célestins chaque fois qu'il passerait à Lyon (il vint à Lyon en 1415 pour accompagner Venceslas qui régna comme roi de Bohème sous le nom de Venceslas IV de 1361 à 1419 et comme empereur germanique sous le nom de Venceslas 1er de 1378 à 1400). La fondation fut placée sous le vocable de l'Annonciation, avec obligation de célébrer des messes pour la famille de Savoie.

Les privilèges et exemptions de cette donation furent renouvelés et précisés lorsque le procureur des célestins, incapables de faire face à ses engagements spirituels et matériels, obtint de prolonger de six mois encore le délai de son installation, délai fixé antérieurement à deux ans. L'église, à ce moment, menaçait ruine.

Le duc (il s'agit d'Amédée VIII devenu duc entre-temps) tenait cette maison sous son étroit contrôle, et quand, en 1426, celle-ci reçut d'Eudes de Tournon des biens importants, il se les fit immédiatement rétrocéder pour prix -dit l'acte passé en cette occasion- de la générosité dont il avait fait preuve en érigeant le couvent. Amédée montrait par l'intérêt qu'il portait à cette fondation, combien il tenait à conserver à sa famille un point d'attache, au cœur de Lyon, et peut-être aussi un observatoire discret ».

commentaires :

Partie de Maurienne, la dynastie Savoie fit de Chambéry sa capitale à partir des années 1232. Les souverains de cette dynastie révèrent probablement d'une ville plus importante pour capitale et lorgnèrent longtemps sur Genève ou sur Lyon. C'est dans ce contexte qu'il faut situer l'encouragement d'implantation de moines à Lyon par Amédée VIII. Ne parvenant à s'emparer ni de Genève ni de Lyon, en 1562 le duc de Savoie Emmanuel-Philibert décidera de transférer sa capitale à Turin. Et c'est cette famille issue de Savoie qui fit l'unité de l'Italie.

J.D. 17 janvier 2016

Marie José dernière reine d'Italie, photo Albert Edwin Flury

Marie José dernière reine d'Italie, photo Albert Edwin Flury

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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 07:14

A Lyon, dans le deuxième arrondissement, quasiment à mi-chemin entre la Saône et le Rhône, se trouve une place dénommée « des Jacobins » ornée d'une fontaine du même nom.

Les touristes qui passent ou même probablement des Lyonnais, doivent croire que ce nom a un lien avec les terribles Jacobins de la Révolution surtout si ils connaissent la fontaine des Girondins (place des Quinconces à Bordeaux), le parallèle se fait naturellement . Mais il n'en est rien.

I-La place des Jacobins :

Cette place primitivement appelée place Confort a reçu son nom de place des Jacobins à compter de 1783 donc avant la Révolution. A compter de 1794 et successivement elle s'est appelée « place de la Fraternité », « place de la Préfecture », « place de l'Impératrice » (en l'honneur d'Eugénie) puis a repris son nom de place des Jacobins depuis février 1871.
Cette appellation de « Jacobins » était due à la présence, sur l'un des côtés de la place, d'un couvent de Dominicains qui avaient été surnommés « Jac
obins ».

2-la fontaine des Jacobins :

Une fontaine sur la place a été inaugurée le 14 juillet 1885. Voir illustration. Elle comporte 4 étages de bassins et de vasques avec au sommet une construction de plan carré dont les ouvertures, sur les 4 côtés, abritent des statues de personnages nés à Lyon et symbolisant à la fois les arts et les siècles :

*pour le seizième siècle : Philibert Delorme, architecte (Lyon 1514, Paris 1570)

*pour le dix-septième siècle : Gérard Audran graveur (Lyon 1640, Paris 1703)

*pour le dix-huitième siècle : Guillaume Coustou sculpteur (Lyon 1677, Paris 1746)

*pour le dix-neuvième siècle : Hippolyte Flandrin peintre (Lyon 1809, Rome 1864)

Cette fontaine a été classée à l'inventaire des monuments historiques le 18 mai 1992.

3-la Révolution à Lyon :

La ville de Lyon fut confrontée à la Révolution comme beaucoup d'autres villes à la même époque.

*A Lyon un nommé Marie-Joseph Chalier proche des Jacobins parvint à s'emparer de la mairie en novembre 1792 et commença à imposer des mesures « révolutionnaires », créant un Comité de salut Public et une armée révolutionnaire. Ce Chalier avait participé à la prise de la Bastille à Paris le 14 juillet 1789.

*Les Lyonnais qui étaient majoritairement plus proches des Girondins, renversèrent Chalier, le 29 mai 1793, le jugèrent et le guillotinèrent le 17 juillet 1793, place des Terreaux.

*Le 12 juillet 1793, la Convention décréta « Lyon en état de rébellion contre l'autorité légitime ». La Convention mobilisa d'importantes troupes sous le commandement de Kellermann. En face, les Lyonnais s'étaient armés, avaient constitué une armée dont le commandement fut confié au comte de Précy (Louis-François Perrin comte de Précy).

*La ville fut assiégée à partir du 9 août 1793. Les Lyonnais n'avaient guère plus de 10.000 hommes à opposer aux 60.000 de Kellermann. En outre les canons bombardèrent la ville dès la nuit du 23 au 23 août 1793 jusqu'à la reddition le 9 octobre 1793.

*Les départements avaient été créés le 4 mars 1790. Lyon s'était trouvé chef-lieu du département « Rhône-Loire » qui comprenait 6 districts : ville de Lyon, campagne lyonnaise, Montbrison, Roanne, Saint-Etienne, Villefranche. Pour punir les Lyonnais de leur rébellion, le 12 août 1793 fut décidée la séparation de la Loire et du Rhône.

*Les combats avaient fait beaucoup de victimes, en outre, lorsque la ville fut investie, 1604 Lyonnais furent fusillés ou guillotinés. Par décret du 12 octobre 1793, la Convention décida d'effacer le nom de Lyon et d'appeler cette cité : « ville-affranchie ». Le même décret ordonna la destruction de la ville sauf les maisons des pauvres, les ateliers, les hospices et les maisons consacrées à l'instruction publique.

*Georges Couthon fut d'abord envoyé pour exécuter ce sinistre décret. Mais il n'avait pas l'âme d'un sanguinaire. Au témoignage d'Alphonse de Lamartine (dans « Histoire des Girondins » publiée en 1847, au livre cinquantième, chapitre III), voici ce que fit Couthon :

« Il se borna, conformément aux lois existantes, à renvoyer devant une commission militaire les Lyonnais fugitifs pris les armes à la main, après la capitulation. Il institua, quelques jours après, par ordre du Comité de salut public, un second tribunal sous le nom de Commission de justice populaire. Ce tribunal devait juger tous ceux des citoyens qui, sans être militaires, auraient trempé dans la résistance armée de Lyon à la République. Les formes judiciaires et lentes de ce tribunal donnaient, sinon des garanties à l'innocence, du moins du temps à la réflexion. Couthon garda dix jours le décret qui instituait ce tribunal, pour donner aux individus compromis et aux signataires des actes incriminés pendant le siège le temps de s'évader. Vingt mille citoyens, prévenus par ses soins du danger qui les menaçait, sortirent de la ville et se réfugièrent en Suisse ou dans les montagnes du Forez. »

Mais Couthon fut rappelé à Paris et remplacé par des durs dont Fouché (Joseph) et Collot d'Herbois (Jean-Marie) qui firent peu de destructions à Lyon mais beaucoup d'exécutions. Comme la guillotine était trop lente, ils organisèrent des exécutions collectives près de la grange de Part-Dieu au moyen de trois canons chargés à mitraille.

4-Jugement :

C'est en juin 1793 que les Girondins commencèrent à être guillotinés à Paris. Lorsque la ville de Lyon fut assiégée militairement et que de nombreux Lyonnais furent exécutés, ce sont donc les Jacobins qui étaient au pouvoir.

Lorsqu'en février 1871, la place reprit son nom de Jacobins, les Lyonnais, au nom de l'histoire, auraient pu trouver une autre appellation. Mais enfin personne n'est obligé de partager cette opinion.

J.D. 14 octobre 2015

fontaine des Jacobins à Lyon, photo J.D. 2 août 2015

fontaine des Jacobins à Lyon, photo J.D. 2 août 2015

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4 août 2015 2 04 /08 /août /2015 20:45

à Lyon l'hôtel de ville a été construit dans les années 1645/1651 c'est-à-dire au tout début du règne de Louis XIV. (Louis XIII mourut en 1643).

Sur le fronton de l'hôtel de ville, (côté place des Terreaux) fut réalisée une statue équestre de Louis XIV.
Cette statue fut détruite en 1792 sous la Révolution. Une nouvelle statue fut réalisée en 1829 sous le roi Charles X mais cette fois dédiée à Henri IV (grand-père de Louis XIV). Elle est toujours en place.
Il faut dire qu'entre-temps, c'est-à-dire en 1713 avait été dressée la statue équestre de Louis XIV place Bellecour. Cette statue de Louis XIV place Bellecour fut aussi détruite par les révolutionnaires mais remplacée dès 1828. Cela explique qu'en 1829, Henri IV fut choisi pour trôner sur le fronton de l'hôtel de ville de Lyon.

Le nom de Henri IV est associé :

*au traité de Lyon du 17 janvier 1601 : traité qui permit à la France de récupérer La Bresse, le Bugey, le pays de Gex et le Valromey. Entre Genève et Lyon, le Rhône devint la nouvelle frontière française. Cela suite à une guerre entre la France d'Henri IV et le duché de Savoie de Charles-Emmanuel 1er.

La possession du marquisat de Saluces (Saluzzo pour les Italiens) fut la cause première de cette guerre. Ce territoire situé aujourd'hui en Italie dans la province de Coni, permettait une liaison entre les différentes possessions de la Maison de Savoie situées en Italie, dans la région de Nice et en Savoie, Haute Savoie, Ain...

Les Français s'étaient emparés du marquisat de Saluces en 1538, Charles-Emmanuel l'avait pris aux Français en 1588. Des négociations n'aboutissant pas, Henri IV déclara la guerre le 11 août 1600. Il était arrivé à Lyon le 9 juillet avec 30.000 soldats. L'invasion fut rapide, Chambéry fut pris dès le 20 août. C'est la citadelle de Montmélian qui résista le plus longtemps mais qui se rendit le 16 novembre 1600.

Outre la cession des territoires mentionnés ci dessus, Charles-Emmanuel dut payer 100.000 écus à la France mais par contre il garda le marquisat de Saluces. Ce traité déséquilibra le domaine de la Maison de Savoie en réduisant de beaucoup la partie de ce côté-ci des Alpes et en augmentant la partie italienne. Sur l'histoire de la Maison de Savoie voir les fiches N° 56 http://jean.delisle.over-blog.com/article-savoie-et-maison-de-savoie-99226231.html et 66 http://jean.delisle.over-blog.com/article-histoire-de-la-maison-de-savoie-59295182.html

*À l'édit de Nantes du 13 avril 1598 : édit qui mit fin, au moins provisoirement, aux guerres de religion entre catholiques et protestants en France.

Pendant les guerres de religion, Lyon avait été aux mains des protestants en 1562/1563, puis en février 1589 la ville avait rejoint la ligue c'est-à-dire le camp catholique ultra. Henri III roi de Navarre était devenu le roi de France Henri IV en 1589. C'est en 1593 qu'il abjura le protestantisme, la ville de Lyon se décida alors à le soutenir à partir de février 1594.

Après avoir guerroyé contre le duc de Savoie, Henri IV était de retour à Lyon le 9 décembre 1600.

Sa principale maîtresse (Gabrielle d'Estrée) était décédée le 10 avril 1599. Elle avait eu 3 enfants avec Henri IV. Par bulle d'annulation du pape Clément VIII du 24 octobre 1599, le mariage d'Henri IV et de Marguerite de Valois (la reine Margot) était du passé.

Par procuration, le 5 octobre 1600, il avait épousé Marie de Médicis (petite fille de l'empereur germanique Ferdinand 1er) à Florence à Santa Maria del Fiore. Marie était arrivée à Lyon le 3 décembre.

Une nouvelle cérémonie de mariage se déroula le 17 décembre 1600 en la cathédrale Saint Jean de Lyon avec le cardinal-légat Aldobrandini neveu du pape.

Selon les chroniqueurs de l'époque, Henri IV âgé de 47 ans n'attendit pas la venue du cardinal pour s'occuper de sa nouvelle épouse âgée de 25 ans et un premier enfant (le futur Louis XIII) naquit le 27 septembre 1601

Issue d'une riche famille de banquiers florentins, Marie apportait en dot 600.000 écus d'or.

Dans un article du Point du 9 décembre 2012, on trouve le commentaire suivant :

« c'est la première fois qu'il (Henri IV) se fait payer pour dépuceler une vierge ».

Marie de Médicis fut couronnée reine de France le 13 mai 1610, il était temps, c'est le lendemain qu'Henri IV était assassiné par Ravaillac ! Sur Marie de Médicis voir aussi la note N°81 http://jean.delisle.over-blog.com/article-les-medicis-reines-de-france-113493818.html

Pour conclure :

Lyon avait beaucoup de raisons de rendre hommage à Henri IV dont la première visite dans cette ville remontait à 1595. Elle le fait à travers la statue de l'hôtel de ville mais il y a aussi une rue Henri IV (dans le 2e arrondissement) ainsi qu'un buste d'Henri IV au premier étage de la cour intérieure d'un immeuble appelé « maison Henri IV » qui communique avec la rue Juiverie ainsi qu'avec la montée Saint Barthélémy. Il s'agit d'une œuvre du XIX siècle réalisée dans une maison où aurait résidé le roi en 1600.

Lyon rend également hommage à Louis XIV (place Bellecour). On trouve aussi à Lyon un pont Bonaparte (qui enjambe la Saône), une rue Marie-Antoinette, un Cours Eugénie, une place et une impasse Saint Louis (Louis IX roi de France), un Cours Charlemagne. La ville aime les têtes couronnées.

A propos de Saint Louis on remarque que l'on trouve à Lyon dans les 80 rues, places, ...dédiées à un saint.

Il est surprenant que des juges (genre mur des cons) n'aient pas encore trouvé que des noms de villes dédiées à des Saints (Saint Nazaire, Saint Etienne, Saint Brieuc....) et des noms de rues à l'intérieur des villes portant des noms de saints, portent atteinte à la laïcité !

Mais il suffit d'attendre, cela viendra sûrement !

J.D. 4 août 2015

Henri IV à Lyon, photo J.D. 2 août 2015

Henri IV à Lyon, photo J.D. 2 août 2015

le buste d'Henri IV dans la "maison Henri IV" cinquième arrondissement, photo du net

le buste d'Henri IV dans la "maison Henri IV" cinquième arrondissement, photo du net

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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 17:23

Tout le monde connaît Auguste Bartholdi pour la statue de la Liberté que tous les touristes vont visiter à New-York. Mais ce Bartholdi fut le créateur qu'un grand nombres d’œuvres que l'on trouve un peu partout mais dont la plupart du temps les gens ignorent l'auteur.

Auguste Bartholdi : Il naquit à Colmar le 2 août 1834 sous le nom de Frédéric Auguste Bartholdi, d'une famille originaire de la Rhénanie allemande. Après le décès de son père en 1836, sa mère s'installa à Paris (rue des Marchands, aujourd'hui musée Bartholdi ) tout en conservant sa maison de Colmar à laquelle Auguste restera attaché ainsi qu'à sa ville natale. Cette maison de Colmar fut transformée en musée Bartholdi en 1922. Il étudia au lycée Louis le Grand à Paris et fut bachelier en 1852.

Il fut ensuite l'élève du peintre Arry Scheffer (1795/1858), de l'architecte Viollet-le-Duc (1814/1879) et du sculpteur Antoine Etex (1808/1888). Il fit un premier voyage en Egypte et au Yémen en 1855. Il reviendra en Egypte en 1869 et proposera une statue colossale sur le thème de « l'Egypte éclairant l'Orient » pour orner l'entrée du canal de Suez. Cela n'eut pas de suite en Egypte mais devint la statue de la Liberté à New-York.

Durant la guerre de 1870, il fut d'abord adjudant-major dans la garde nationale de Colmar puis aide de camp de Garibaldi (sur l'intervention de Garibaldi en France durant la guerre de 1870, voir la fin de la note N°1 : http://jean.delisle.over-blog.com/article-reunion-de-la-savoie-et-de-l-arrondissement-de-nice-a-la-france-en-1860-55731847.html

Il signa les sculptures de son nom mais ses peintures sous le pseudonyme d'Amilcar Hasenfratz, nom originaire de l'est qui veut dire « face de lièvre ». On ne sait pas pour quelles raisons il prit ce pseudonyme.

Il épousa le 15 décembre 1875 Jeanne-Emilie Baheux de Puysieux. Mariage célébré aux Etats-Unis à Newport dans l'Etat de Rhode Island (au nord de New-York). Ils n'eurent pas de descendance.

Il fut admis à la loge « Alsace-Lorraine » à Paris où il fut initié le 14 octobre 1875. Cette loge affiliée au Grand Orient de France eut des membres prestigieux (Voltaire, La Fayette, Joseph Bonaparte, puis Emile Combes, Paul Doumer, Félix Faure, Jules Ferry, Léon Gambetta, Rouget de Lisle, Victor Hugo....) ce qui ouvrit à Bartholdi un champ d'importantes relations. Il décéda le 4 octobre 1904 à Paris et fut inhumé au cimetière du Montparnasse.

Ses principales œuvres :

I à Colmar :

Bartholdi réalisa plusieurs œuvres pour sa ville natale :

*bas-relief de Françoise de Rimini : personnage de la Divine Comédie de Dante (au chant V de l'Enfer), œuvre de 1852, au musée Bartholdi de Colmar. Francesca da Rimini (vers1255/vers1285) fut mariée vers 1275 avec Gianciotto Malatesta. Elle eut une liaison avec son beau-frère (Paolo Malatesta). Le mari surprenant les amants les poignarda tous les deux.

*le monument au général Rapp (inauguré le 31 août 1856, démantelé en 1940, restauré et inauguré une seconde fois le 2 février 1946), : Jean Rapp (1771/1821) originaire de Colmar fut général de division dans la cavalerie et aide de camp de Napoléon. Il se distingua dans de nombreuses batailles dont Austerlitz. Sa statue de 3,50 mètres de haut est en bronze sur un socle de granit de 4,20 mètres de haut. Il est situé sur la Grand Place de Colmar (place Rapp).

*la statue de Martin Schongauer (statue de 2,25 mètres de haut en grès rose des Vosges réalisée en 1863) Il s'agit d'un hommage à un peintre et graveur né à Colmar (1445/1491). Au musée Unterlinden de Colmar (rue Unterlinden). A l'origine, la statue surmontait une fontaine qui fut démembrée en 1958. La statue seule fut à nouveau inaugurée le 29 juin 1991

*monument à l'amiral Armand Joseph Bruat (inauguré le 21 août 1864, détruit en septembre 1940, remis en 1958), place du Champ de Mars. Ce Bruat né à Colmar en 1796 fit une brillante carrière dans la marine. Il participa entre autres à la bataille de Navarin en 1827 et à la guerre de Crimée en 1855. Il fut un moment gouverneur des Etablissements français de l'Océanie. Il mourut du choléra en 1855 à Messine

*le génie funèbre : bronze de 1866 dans l'escalier du lycée Bartholdi 9 rue du Lycée à Colmar. Il s'agit d'une sculpture en bronze de 78 cms de haut faite par Bartholdi à la demande de son ami Auguste Nefftzer qui avait perdu son fils Georges le 6 septembre 1865. Il fut inhumé au cimetière de Montmartre à Paris. Les petites filles d'Auguste Nefftzer firent don de la sculpture à Colmar. L'inauguration à Colmar eut lieu le 24 février 1957.

*le petit vigneron alsacien : sculpture en bronze de 1,70 mètre de haut inaugurée le 15 août 1869 d'abord à l'angle de la rue des Vignerons et de la rue des Ecoles, dans une niche. Remplacée par une copie en 1986 tandis que l'original est au musée Bartholdi de Colmar (30 rue des Marchands). Une autre copie a été réalisée et offerte à la ville de Princeton (dans le New-Jersey, au sud de New-York) lors du jumelage avec Colmar le 15 décembre 1986.

*monument funèbre des gardes nationaux tués en 1870 au cimetière de Ladhof en 1872. Trois membres de la garde nationale de Colmar (Joseph Voulminot, Joseph Wagner et Linck) furent tués le 14 septembre 1870 sur le pont de Horbourg lors de l'arrivée des Prussiens à Colmar. Le monument en grès rose des Vosges et bronze, fut enlevé en 1916, gardé au musée Bartholdi, remis en place et inauguré le 23 mars 1919, enlevé à nouveau en septembre 1940 et remis à la Libération

*fontaine de Jean Roesselmann en 1888, place des Six-Montagnes-Noires. Ce Roesselmann fut prévôt de la ville de Colmar au XIIIe siècle. Sa statue en bronze fut déposée en 1943 et remise en 1945. Elle est placée sur un monument de pierres blanches orné de 4 poissons en bronze qui servent de déversoir.

*monument Gustave Adolphe Hirn en 1894, Bd du Général Leclerc, square Hirn ou square de la Chapelle Saint Pierre. Ce Hirn (1815/1890) fut industriel, physicien et violoniste. Il s'agit d'une statue en bronze sur un socle en granit rouge réalisé par Albert Hatz de Colmar

*monument fontaine au baron Lazare de Schwendi place de l'Ancienne Douane en 1898. Schwendi (1522/1583) fut diplomate et général au service de Charles Quint.

*Adieu au pays groupe en plâtre en 1900, de 1,30 mètre de haut au musée Bartholdi de Colmar pour commémorer l'exil d'Alsaciens et de Lorrains suite à l'annexion par l'Allemagne après la guerre de 1870

*les grands soutiens du monde : statue allégorique en bronze représentant la justice, le travail et la patrie soutenant le monde, réalisée en 1902 et installée au musée Bartholdi en 1909

*le tonnelier alsacien sculpture en étain réalisée en 1902 et placée au couronnement de la maison des Têtes 19 rue des Têtes

*quatre statues allégoriques : L'Orfévrerie, la Gravure, la Peinture et l'Etude, réalisées en 1861 : au musée Bartholdi. Deux copies (la Gravure et l'Orfévrerie) ont été achetées en 1992 par le musée de la vie romantique (16 rue Chaptal Paris 9e)

A Colmar, il y a une rue Bartholdi, un musée Bartholdi, un lycée Bartholdi (ancien collège royal, devenu en 1856 lycée impérial) , un restaurant Bartholdi

II-Ailleurs en France :

*monument du général Jean-Thomas Arrighi de Casanova (1778/1853) en 1867 à Corte (Corse). Né à Corte il fut général de division dans la cavalerie et duc de Padoue

*à Gambetta les Alsaciens reconnaissants : en 1872, au musée Henri-Martin à Cahors (Lot), bronze sur socle de marbre rouge : un femme tient dans ses bras son mari décédé + un enfant

*statue de Vauban place d'Armes à Avallon (Yonne), fut inaugurée le 26 mars 1873 en présence de Denfert-Rochereau (voir ci dessous à Lion de Belfort). Il s'agit d'une statue en bronze de 3 mètres de haut sur un socle de 3 mètres de haut également en granit gris de Saint Léger-Vauban (village natal de Vauban dans l'Yonne où se trouve une autre statue de Vauban mais qui n'est pas de Bartholdi). Une étude réduite de 57 cms de haut se trouve au musée Bartholdi de Colmar

*statue de Jean-François Champollion dans un bloc de marbre de 2 mètres de haut en 1875 dans la cour du collège de France rue des écoles à Paris (5e). La statue représente un Champollion pensant , un pied sur une tête de pharaon. En 1905, la veuve de Champollion fit don à la ville de Grenoble du plâtre original qui fut à partir de 1930 au lycée Champollion et subit de nombreux outrages de la part des générations successives d'élèves. Au musée de Grenoble depuis 1994. Une restauration a été effectuée et un double a été reproduit numériquement.

Jean-François Champollion naquit à Figeac le 23 décembre 1790. Il vint rejoindre son frère aîné (Jacques-Joseph) à Grenoble le 27 mars 1801. Il est surtout connu pour avoir déchiffré les hiéroglyphes en septembre 1822. Egyptologue, il s'intéressa aussi aux Etrusques. C'est lui qui organisa la première collection au musée égyptien de Turin (musée considérablement agrandi qui a réouvert le 1er avril 2015). Il mourut à Paris le 4 mars 1832. Un musée qui lui est consacré à Figeac a été inauguré le 19 décembre 1986. Une maison qui appartint à Jacques-Joseph (à Vif au sud de Grenoble) est la propriété du Conseil Général de l'Isère depuis 2001 a aussi été transformée en musée Champollion. Fermée depuis plusieurs années pour restauration ; la date de sa réouverture semble digne des énigmes du sphinx.

*sculpture dédiée aux défenseurs de Brisach en 1875 à Neuf-Brisach (Haut-Rhin) à la porte de Bâle

*monument à Gribeauval : en 1879, au musée de l'armée à Paris . Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval fut officier et ingénieur. Né à Amiens le 15 septembre 1715 et mort à Paris le 9 mai 1789. Il réforma l'artillerie française et fut Maréchal de camp.

*le lion de Belfort terminé en 1879 sur la colline de la citadelle . Il s'agit d'une sculpture dans un bloc de grès rose de Pérouse (territoire de Belfort) sur un piédestal en rocaille. L’œuvre mesure 11 mètres de haut sur 22 de longueur. Elle symbolise la résistance de Belfort lors du siège de la ville par les Prussiens de décembre 1870 à février 1871. Résistance conduite par le colonel Denfert-Rochereau. Le monument a été classé aux Monuments Historiques le 20 avril 1931. Une inauguration officielle a été effectuée seulement le 18 septembre 2011. Une réplique se trouve place Denfert-Rochereau à Paris depuis 1880 et une autre à Montréal square Dorchester. La réplique de Paris est en cuivre martelé et mesure 4 mètres de haut sur 7 mètres de longueur. Au musée d'histoire de Belfort, depuis mars 2011, 6 salles sont consacrées à Bartholdi.

Personnellement j'aurais plutôt mis le lion à Lyon mais enfin...

*Monument à Rouget De Lisle à Lons le Saunier (Jura) inauguré le 27 août 1882, restauré en 1991 en prévision du bi-centenaire de la composition de la Marseillaise. Il s'agit d'une statue en bronze de 2,80 mètres de haut sur un socle en pierres. Sur Rouget De Lisle voir la note N° 49 http://jean.delisle.over-blog.com/article-rouget-de-lisle-le-et-la-86379435.html

*statue de Diderot à Langres (Haute Marne) en 1884 pour le centenaire de la mort de Diderot. Cette statue a été rénovée en 2008 avec une inauguration le 14 juin 2008.

Denis Diderot né à Langres le 7 octobre 1713, au 9 place Chambeau (place Diderot depuis 1884) décédé à Paris le 31 juillet 1784 fut philosophe, écrivain, romancier, critique d'art, traducteur... Sa statue est en bronze sur un piédestal cylindrique en pierre place Diderot. Diderot est surtout connu pour être le principal auteur avec d'Alembert de « l'Encyclopédie » réalisée de 1751 à 1772 qui comprend 28 volumes résumant les connaissances de l'époque avec 71.800 articles et 2885 gravures. Aux pieds de Diderot, la statue de Bartholdi, représente les volumes de l'Encyclopédie. Fin 2013, la ville de Langres a ouvert une « maison des Lumières » dédiée à Denis Diderot

*monument de Gustave Jundt en 1885 au cimetière du Montparnasse à Paris. Gustave Jundt fut peintre (Strasbourg 1830, Paris 1884)

*fontaine Bartholdi à Reims en 1885 : 3 cariatides soutenaient une vasque d'où coulait l'eau. Cette fontaine fut détruite durant la guerre de 14

*monument funéraire de Paul Bert à Auxerre (Yonne) en 1888. Ce Paul Bert naquit à Auxerre en 1833, il fut Résident Général au Tonkin et mourut à Hanoi en 1886

*Monument funéraire d'Emile Hubner à Mulhouse (Haut-Rhin) en 1890. au cimetière de l'avenue du Repos. Ce Hubner (1821/1888) fut ingénieur et industriel

*Léon Gambetta à Sèvres (Hauts-de-Seine) statue en bronze inaugurée le 8 novembre 1891. La statue est placée au dessus de 2 groupes en marbre représentant l'Alsace et la Lorraine. En 1920, le cœur de Gambetta a été déposé dans un soubassement du monument. Le monument a été classé aux Monuments Historiques le 3 juin 1991. Il est situé près de la maison des Jardies qui fut occupée par Balzac de 1838 à 1840 et achetée par Gambetta en 1878. C'est là qu'il décéda le 31 décembre 1882. La maison fut ensuite donnée à l'Etat qui la transforma en musée consacré à Balzac et surtout à Gambetta.

Gambetta naquit à Cahors (Lot) le 2 avril 1838 et commença une carrière politique après avoir été avocat. Il fut membre du gouvernement de défense nationale après la défaite de Sedan et l'abdication de Napoléon III ; Paris étant assiégé par les Prussiens, Gambetta se rendit célèbre à l'époque en quittant Paris en ballon le 7 octobre 1870 pour rejoindre des membres du Gouvernement qui étaient à Tours. Il fut Ministre de l'Intérieur de septembre 1870 à octobre 1881, Président de la Chambre des Députés de janvier 1879 à octobre 1811 et enfin Président du Conseil de novembre 1881 à janvier 1882.

*la fontaine de la place des Terreaux à Lyon : inaugurée en septembre 1892,

4,85 mètres de haut, 15 mètres de diamètre, comprend une armature en fer attribuée à Eiffel, du plomb et de la pierre. Poids total : 360 tonnes dont 21 tonnes de plomb.

Elle représente (après coup) une femme (la France) sur un char tiré par 4 chevaux (les 4 fleuves français). Elle a été classée aux Monuments historiques le 29 septembre 1995.

Une restauration est programmée à partir de 2015, durée 16 mois, coût prévisionnel 2.750.000 euros. La fontaine a été déplacée dans le cadre d'une restauration de la place des Terreaux.

Cette fontaine avait initialement été prévue pour Bordeaux qui la refusa parce que jugée trop chère. C'est Lyon qui la récupéra.

Les Lyonnais pourraient en faire une fable et l'appeler « la fable de la fontaine ». Quant aux habitants de la place des Terreaux, ils pouvaient s'auto-proclamer : « les gens de la fontaine ».

*statues de La Fayette et Washington en 1895 à Paris square des États-Unis (16e). Washington comme La Fayette était franc-maçon.

*George Washington naquit le 22 février 1732. Il prit le commandement des troupes américaines lors de la guerre d'indépendance contre les Anglais. Il fut élu premier président des Etats-Unis en 1789 et réélu en 1793. Il mourut le 14 septembre 1799 sans avoir voulu un troisième mandat.

Après son élection en avril 1789, il résida d'abord à New-York, puis le « Residence Act » de juillet 1790 fixa la capitale du nouvel Etat à Philadelphie pour 10 ans, c'est-à-dire le temps de construire une nouvelle capitale. Ce fut George Washington qui posa la première pierre de la Maison Blanche à Washington le 13 octobre 1792 pour le trois-centième anniversaire de l'arrivée en Amérique de Christophe Colomb. Le statut de la nouvelle capitale fut défini par «l'Organic Act » du 27 février 1801. Ce fut John Adams qui fut le premier président à occuper la Maison Blanche à compter du 11 juin 1800, mais George Washington a donné son nom à la capitale des Etats-Unis d'abord appelée « Federal city » ( cité fédérale ). Les plans de la nouvelle ville furent l’œuvre de l'architecte français Pierre Charles L'Enfant.

Le nom de Washington a également été donné à l'un des 50 Etats des Etats-Unis : l'Etat de Washington qui est devenu le quarante-deuxième Etat des Etats-Unis le 11 novembre 1889. Il est situé au nord-ouest des Etats-Unis avec le Canada en frontière Nord et le pacifique en frontière Ouest. Cet Etat de 184.824 km2 (le tiers de la France) a une population d'environ 7 millions d'habitants. Sa capitale est Olympia même si Seattle est plus peuplée et plus connue.

La capitale Washington n'appartient à aucun des 50 Etats, mais fait partie du district de Colombia (district of Colombia) (nom donné en l'honneur de Christophe Colomb). Pour éviter la confusion entre la capitale et l'Etat de Washington, la capitale s'écrit toujours « Washington D.C. ».

George Washington est décédé sans savoir qu'il avait donné son nom à la capitale et à l'un des Etats de l'Amérique.

*En ce qui concerne La Fayette (Gilbert du Motier marquis de La Fayette), il naquit dans la Haute-Loire le 6 septembre 1757. Après une formation militaire il s'embarqua ,sur son initiative personnelle, en 1777 à bord du navire « La Victoire » armé de 2 canons, avec 30 hommes d'équipage et quelques milliers de fusils pour aider les Américains dans leur guerre contre les Anglais. Arrivé le 13 juin 1777, il rencontra George Washington le 1er août et devint son aide de camp avec le titre de major général. Rentré en France en 1779, il repart aux Etats-Unis en 1780 à bord de « l'Hermione ». Entre-temps, La France a accordé son soutien officiel aux Américains (traité de Paris du 6 février 1778) et a envoyé des troupes commandées par Rochambeau et l'Amiral de Grasse. La Fayette participe à la tête des troupes de Virginie à la bataille de Yorktown le 17 octobre 1781 qui voit la défaite des Anglais et permet l'indépendance des Etats-Unis. La Fayette fut fait citoyen du Maryland le 28 décembre 1784. Rentré en France, durant la période révolutionnaire, il se retrouva à la tête de l'armée de l'Est puis du Nord. Il est fait prisonnier par les Autrichiens qui le livrent aux Prussiens. Détenu dans des conditions très difficiles, il sera libéré sur intervention de Bonaparte. Après la défaite de Waterloo, il proposa son aide à Napoléon pour lui faire gagner les Etats-Unis. Mais Napoléon préféra se livrer aux Anglais.

La Fayette mort à Paris le 20 mai 1834 reste le symbole de l'alliance et de l'amitié franco-américaine.

*statue de Vercingétorix place de Jaude à Clermont-Ferrand 1903. Il s'agit d'une statue équestre de 4 mètres d'envergure de Vercingétorix à Gergovie (victoire sur le célèbre César en juin -52). Cette sculpture est juchée à 8 mètres du sol sur un piédestal à 6 colonnes. Elle fut inaugurée le 12 octobre 1903 en présence d'Emile Combes alors président du Conseil et du général André ministre de la guerre. Vaincu à Alésia, Vercingétorix fut emmené à Rome pour figurer au triomphe de César. Il fut exécuté le 26 septembre -46 à l'âge de 26 ans.

L'inauguration à Clermont-Ferrand fut suivie d'un banquet qui se termina en pugilat qui a dû rester célèbre dans la mémoire locale.

*monument des 3 sièges : à Belfort place de la République. Œuvre posthume dessinée, voulue et commencée du vivant de Bartholdi mais terminée par les sculpteurs Noël et Dechin et inaugurée le 15 août 1913. Ce monument rend hommage :

au commandant Legrand (1759/1824) qui soutint le siège de Belfort en 1813,

au général Lecourbe (1759/1815) qui soutint le siège de Belfort en 1814,

au colonel Denfert-Rochereau (1823/1878) pour le siège de 1870/1871

Le monument comprend une partie centrale représentant la France et Belfort reposant sur 3 assises de pierres en grès rouge provenant des anciennes fortifications de Vauban ; cette partie centrale est entourée de 3 statues à la mémoire de Legrand, Lecourbe et Denfert-Rochereau.

III-Hors de France :

*monument funéraire de Gustave Salzmann 1872 (à Lancy, canton de Genève Suisse) peintre né à Colmar en 1811, décédé en Suisse à Nyon en 1872

*4 anges trompettistes dans l'église unitarienne baptiste de Boston (Massachusetts) en 1874

*monument à La Fayette en 1876, statue en bronze à Union Square à New-York

*fontaine du Capitole au parc Bartholdi (près du Capitole) à Washington 1878. Cette fontaine a été réalisée d'abord pour l'exposition universelle de Philadelphie. Elle est en bronze et 9,10 mètres de haut. Ornés de luminaires éclairés d'abord au gaz, ils furent électriques à partir de 1915

*statue de la Liberté à New-York inaugurée le 26 octobre 1886 sur l'île « Liberty Island » dont le nom primitif fut « Oyester Island » (l'île aux huitres) puis Bedloe's Island avant que l'usage ne l'appelle « Liberty Island », nom qui fut officiellement confirmé en 1956.

Le socle est l’œuvre de l'américain Morris Hunt. Bartholdi travailla 20 ans sur cette statue mais en réalisant bien d'autres ouvrages entre temps. Les fondations furent réalisées d'octobre 1883 à début août 1886. Une cérémonie de pose de la première pierre du socle, se déroula le 5 août 1886 et fut présidée par William A. Brodie Grand-Maître de la loge de l'Etat de New-York. Ce socle d'une hauteur de 47 mètres est constitué de béton et de pierres, recouvert de pierres granitiques du Connecticut (les piliers du pont de Brooklyn sont fabriqués avec la même pierre). Le socle d'un volume de 12.200 mètres cubes pèse 27.000 tonnes.

La statue elle-même, en cuivre, de 46 mètres de hauteur pèse 88 tonnes plus l'armature en fer (œuvre de Gustave Eiffel) qui pèse 130 tonnes.

Bartholdi réalisa d'abord des modèles en plâtre : un de 1,20 mètre puis un de 2,40 mètres et enfin un de 8,50 mètres avant de passer à la réalisation définitive. La statue fut réalisée en 12 morceaux qui furent assemblés en France à titre d'essai avant d'être démontés et expédiés aux États-Unis et remontés sur place.

Des souscriptions publiques en France et aux États-Unis furent organisées pour assurer le financement.

On trouve des copies en modèle réduit de la statue de la Liberté dans plus de 20 pays dont les Etats-Unis dans une trentaine de villes et en France dans plus de 20 villes :

à Blérancourt dans l'Aisne, à Nice (quai des Etats-Unis, installée en février 2014), à Narbonne (Aude), à Saint Affrique (Aveyron), à Angoulême (Charente) à Plaintel (Côtes-d'Armor), à Bordeaux et Soulac-sur-Mer (Gironde), à Lunel (Hérault), à Roybon (Isère, statue de 3 mètres de haut installée en 1906), à Saint-Etienne (Loire), à Cleguerec, Gourin et Ploeren (Morbihan), à Cambrin (Pas-de-Calais), à Colmar (2 statues dont une de 12 mètres de haut inaugurée le 4 juillet 2004 pour le centenaire de la mort de Bartholdi), à Lyon (au musée des Beaux-Arts), à Barantin et Ourville-en-Caux (Seine-Maritime), à Rozey-en-Brie (Seine-et-Marne), à Saint Cyr-sur-Mer (Var), à Poitiers (Vienne), à Chateauneuf-la-Fôret (Haute-Vienne), sans oublier Paris dans le jardin du Luxembourg, au musée d'Orsay et à l'extrémité aval de l'île aux Cygnes (inaugurée par Sadi Carnot le 4 juillet 1889) ainsi que la réplique de la flamme de la statue de la Liberté place de l'Alma.

*Christophe Colomb à Chicago en 1893. Statue de 2 mètres de haut fondue en argent massif.

Christophe Colomb naquit à Gênes en 1451. Il effectua 4 voyages entre l'Europe et l'Amérique pour le compte des rois d'Espagne. Le premier commença le 3 août 1492. C'est le 12 octobre que l'équipage, qui commençait à désespérer, aperçut la terre et le 13 qu'il débarquait. Colomb venait de découvrir l'Amérique en croyant être arrivé aux Indes en passant par l'Ouest. Il mourut à Valladolid le 20 mai 1506 sans savoir qu'il avait découvert un nouveau continent. Il est inhumé dans la cathédrale de Séville.

*La Suisse secourant Strasbourg à Bâle en 1895. Il s'agit d'un groupe de 4 personnages symbolisant : Strasbourg, la Suisse, l'amour de la patrie et un enfant.

*Monument des soldats français morts à Schinznach en 1901. Il s'agit d'un monument à la mémoire de 22 soldats français de l'armée de Bourbaki qui sont morts en 1871 à l'hôpital de Schinznach (canton d'Argovie en Suisse) qui les avait accueillis. Ils sont au cimetière de Birr-bei-Brugg. Le monument représente une victoire ailée en bronze.

IV-les peintures

Les tableaux de Bartholdi sont moins nombreux et moins connus que ses sculptures. En voici quelques-uns :

*1851 : « Horse Guards » crayon de graphite, encre aquarelle et lavis sur papier, 22,5 centimètres sur 14 au musée Bartholdi de Colmar

*1856 : « Trois cavaliers arabes » au musée Bartholdi de Colmar

*1860 : « café sur les bords du Nil » au musée Bartholdi de Colmar

*1869 : « Ismaïl Pacha » dessin du vice-roi d'Egypte au musée Bartholdi de Colmar

*1869 : « l'Egypte éclairant l'Orient » dessin au musée Bartholdi de Colmar

*1872 : « Green River » aquarelle de 34,5 centimètres sur 21,5, au musée Bartholdi de Colmar

En guise de conclusion :

La liste ci-dessus est loin d'être exhaustive. En l'état, elle donne néanmoins une idée de l'importance de l’œuvre de Bartholdi dans laquelle les sujets historiques tiennent une grande place. Certains personnages sculptés (ou tous?) étaient Francs-maçons. Il serait intéressant de savoir si les responsables des collectivités qui lui passèrent des commandes avaient un lien avec la Maçonnerie. Mais cela dépasse mes capacités de recherche.

Il me semble qu'en France Auguste Rodin (1840/1917) ou Camille Claudel (1864/1943) sont beaucoup plus connus comme sculpteurs que Bartholdi et pourtant son œuvre est immense et internationale.

En m'inspirant d'un vers célèbre de Victor Hugo, je dirais que l’œuvre de Bartholdi caractérise « le geste auguste du sculpteur » ou si l'on préfère « le geste du sculpteur Auguste ».

J.D. 6 avril 2015

Monument à La Fayette à New-York

Monument à La Fayette à New-York

le lion de Belfort

le lion de Belfort

fontaine Bartholdi place des Terreaux à Lyon, photo J.D. 2 août 2015
fontaine Bartholdi place des Terreaux à Lyon, photo J.D. 2 août 2015

fontaine Bartholdi place des Terreaux à Lyon, photo J.D. 2 août 2015

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